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Dany et Guy, deux flics de la police judiciaire israélienne, enquêtent avec le Shabak - la sécurité nationale - sur le massacre d'une famille de colons juifs installée en Cisjordanie à proximité de Naplouse. De son côté, Maïssa, flic palestinienne, fille d'un ancien compagnon d'armes d'Arafat, mène elle aussi, avec obstination, ses propres investigations. Très vite et bien que le doute subsiste, un groupe de jeunes Palestiniens est mis en cause et accusé de ce crime sordide. Mais parallèlement, après la découverte d'un arrivage massif de drogue de synthèse à Nice, à Jérusalem et dans les Territoires, Gabin, flic français des stups, est envoyé sur place pour démanteler un possible trafic international issu d'un camp de réfugiés. Allant de surprise en surprise, c'est sous pression permanente et dans un climat délétère que flics israéliens, palestiniens et français vont devoir unir leurs forces pour combattre ce réseau mafieux...
Aujourd’hui, retour dans le Finistère avec une nouvelle enquête des Trois Brestoises, après notamment « L’île abandonnée » et « Le pont du diable » dont je vous avais déjà parlé. Les Trois Brestoises ce sont donc Léane, chef de la Police Judiciaire du Finistère, Elodie, médecin-légiste et Vanessa, psycho-criminologue. Elles sont lancées cette fois-ci sur la trace d’un tueur en série. Mais pas n’importe lequel puisqu’il s’attaque aux écrivains lauréats du prix du Quai des Orfèvres tout en écrivain un roman policier sur son parcours meurtrier. Quand on sait que Pierre Pouchairet est lui-même lauréat du prix, on a là une sacrée mise en abîme !
L’intrigue est bien construite et intelligemment menée. Un peu à la manière d’une série policière, elle permet de voir évoluer les personnages des Trois Brestoises au fil des tomes. Néanmoins, une connaissance des tomes précédents n’est pas nécessaire pour apprécier cet épisode qui peut tout à fait être lu indépendamment des autres. Les motivations du tueur en écrivain aigri très critique du jury du prix et des lauréats, en particulier les anciens flics, sont tout à fait savoureuses tant elles semblent viser l’auteur lui-même. Le lecteur se laisse prendre au jeu et prend plaisir à suivre cette enquête originale dans l’univers du livre et des prix littéraires.
Tome 8 de la série Les trois Brestoises et comme à chaque fois, Pierre Pouchairet invente et évite de calquer à ses héroïnes des modèles d'intrigue et d'enquête tous faits. A chaque fois, il change de contexte ce qui fait qu'à part les personnages principaux, on n'a jamais la sensation de lire le même livre. C'est entre autres, ce que j'apprécie et qui est à noter, parce que ce n'est pas le cas dans toutes les séries et que Pierre Pouchairet qui écrit beaucoup pourrait aisément céder à quelques facilités.
Cette fois-ci, nous voici donc autour d'un prix littéraire important dans le monde du polar et que l'auteur connaît bien puisque, comme le précise le bandeau, il en est l'un des lauréats -en 2017-, avec Mortels trafics -l'un sinon le seul livre de lui que je n'ai pas lu. Et Pierre Pouchairet de nous parler du prix, de lancer quelques piques vers quelques écrivains de polars qui aiment faire couler l'hémoglobine sur le papier mais qui flanchent dès qu'ils en voient. Je ne sais pas s'il a raison, mais la remarque me fait sourire surtout que je ne suis pas fan des polars dans lesquels le sang coule abondamment ou dans lesquels les descriptions sont légion et gore, cela ne m'apporte rien, je préfère la suggestion et qu'on me laisse me faire mes images.
J'aime bien l'angle pris par le romancier pour nous faire vivre l'enquête : si Léanne est directement défiée par le tueur et agit en conséquence, ce sont son collègue Isaac et Vanessa la psychologue qui, sur ce tome, sont mis en avant. Une enquête qui tranche avec la précédente, Le pont du diable, ce que fait régulièrement Pierre Pouchairet : une intrigue lourde et forte, suivie d'une davantage locale et classique, preuve qu'il maîtrise et aime tous les genres et nous les fait aimer.
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