"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lorsqu'éclatent plusieurs émeutes raciales à Detroit en 1967, Arthur Scott prend peur. Pour protéger sa famille, il décide de retourner vivre dans son ancienne maison familiale, à Bent Road, au fin fond du Kansas. Il avait pourtant fui l'endroit vingt ans plus tôt, suite à la mort mystérieuse de sa soeur cadette, Eve. Dans l'atmosphère étouffante de cette ville puritaine, la famille Scott doit s'adapter à la vie de la ferme, loin de l'émancipation qu'offrait Detroit. Et les fantômes du passé y sont toujours présents...
Si vous vous attendez à un polar, passez votre chemin, d'ailleurs, sur la couv', il est bien notifié « Roman Noir ». Très bien, alors on s'attend à une histoire moite, dérangeante, on s'attend à passer un moment qui gratte, qui s'installe dans une certaine noirceur.
Le souci c'est que l'auteur ne semble pas s'être décidé entre polar, récit familial avec tous ces antagonismes, vieux secrets qui hantent une ville. du coup, on s'y perd : quelle est le but de tout cela, le thème de ce livre ? le secret ? Moui, pourquoi pas. Pourtant l'intrigue n'en joue pas suffisamment. Les relations intergénérationnelles sont manichéennes, les personnages peu attachants.
Il y a aussi cette manie de finir chaque chapitre sur un petit suspense et de n'y revenir que quelques pages plus loin. Agaçant au début, exaspérant sur la fin. Les personnages sont trop nombreux, peu développés et pour la plupart, n'ont pas énormément d'utilité dans l'histoire.
En bref, ce livre se lit, fait son job, mais n'emporte pas alors que l'histoire s'y prêtait totalement. Un premier roman avec ses défauts, qui prennent malheureusement trop le dessus.
Ce roman n’est pas réellement un polar, plutôt une histoire de famille qui se déroule dans la campagne du Kansas. La famille d’Arthur Scott vient s’installer auprès de la mère de celui-ci Reesa, de sa sœur Ruth et son beau frère Ray. Ils quittent Détroit pour découvrir une nouvelle vie. La femme d’Arthur Celia n’est pas vraiment convaincue de ce choix, elle a peur de ne pas retrouver sa place dans cette société campagnarde empreinte de religiosité, de secrets passés. Elle espère que sa fille ainée Elaine,son fils Dan jeune garçon fragile et Evie petite fille en mal de croissance trouveront leur place dans cette nouvelle vie à la ferme.
On comprend qu’Arthur n’est pas revenu à la ferme à cause d’un différent avec son père et qu’une de ses sœurs Eve est morte dans d’étranges conditions. L’irruption de la famille dans la petite ville fait remonter le passé car la petite Evie ressemble comme deux gouttes d’eau à sa tante décédée. De même une jeune fillette Julianne disparait mystérieusement peu de temps après l’arrivée de la famille.
L’auteur nous brosse un portrait de la campagne profonde à différentes saisons, de la chaleur à l’hiver glacial avant le retour du printemps et de l’été. La description de la ferme, de la vie de la famille est très présente et donne une atmosphère pesante à l’intrigue. Les personnages cachent tous des blessures et doivent faire face à leurs peurs pour évoluer. On assiste à l’évolution de Dan qui essaye de contenter son père, de devenir un homme comme il le voudrait c’est un des personnages le plus attachant, comme Ruth ou Celia. Les autres personnages m’ont laissé plutôt indifférente. On note le poids des conventions, de la religion, du jugement des autres dans cette petite ville. Enfin le racisme ambiant transparait en filigrane ce qui rend aussi l'athmosphère lourde, comme une sorte de fatalité présente dès l'arrivée étrange de la famille dans sa nouvelle demeure.
Le rythme est relativement lent ce qui m’a gêné par moment et les nombreux détails sont parfois difficile à suivre. J’ai mis du temps à repérer qui et qui, à mémoriser le nom des voisins et leurs liens par exemple. Donc c’est un bon roman sur les secrets de famille mais plutôt à l’ancienne, il n’y a pas un suspense à couper au couteau même si on est surpris par les coupables des deux affaires. Mais finalement le cœur de l’intrigue est ailleurs, elle est plutôt centrée sur la reconstruction d’une famille, au-delà de ses non dits et de son passé. Donc mon avis est plutôt positif sur l’intrigue familiale mais plus nuancé pour le côté polar. Donc si vous voulez vous plongez dans l’univers lent et âpre du Kansas, au creux des secrets de famille, ouvrez ce livre pour vous faire votre avis.
Années soixante, les émeutes raciales et les coups de fils anonymes inquiètent Arthur Scott, Détroit est devenu une ville dangereuse, il décide de retourner au Kansas avec sa famille. Pourtant, il a quitté sa ville natale vingt-cinq ans plutôt, et Célia, sa femme, sent bien qu’il s’est passé quelques chose de grave.
L’installation à Bent Road ne se fait pas sans difficulté. Seul Arthur semble y trouver ses marques. Le changement de vie est important pour Célia et les enfants, Elaine, Daniel et Evie. L’environnement est austère, le village et la famille peu accueillants, malgré les efforts de Célia. Sa cuisine ne sera jamais à la hauteur de celle de Reesa, sa belle-mère, elle a du mal à comprendre le comportement étrange de Ruth et Ray, sa belle-sœur et son beau-frère. Les enfants eux-mêmes sont mis à l’écart à l’école et Daniel a beaucoup de mal à passer du stade de petit garçon a adolescent dans ce milieu hostile qu’il découvre. Seule Elaine est heureuse de sa rencontre avec Jonathon.
Lorsqu’une enfant des environs disparait, les soupçons se portent aussitôt sur Ray, que d’aucun savent violent et qui porte un lourd passé. Eve, la sœur d’Arthur, a disparu 25 ans plus tôt. Les causes de son décès sont restées mystérieuses et les soupçons du shérif se portent toujours sur Ray, l’ancien fiancé d’Eve. Ray, qui au fil des années s’est transformé pour n’être plus aujourd’hui qu’un alcoolique violent qui terrorise sa propre femme.
La mort d’Eve plane comme un secret lourd à porter et jalousement gardé, un de ces secrets de famille qui ont des conséquences sur plusieurs générations. Evie porte un prénom tellement semblable, et la chambre d’Eve est si tentante, ses robes tellement jolies, que la petite fille s’identifie presque à cette tante qu’elle ne connait pas encore.
C’est un livre passionnant et pourtant il s’y passe peu de choses. Mais tellement de force passe dans ces scènes de vie. L’auteur fait passer une foule de sentiments contradictoires, de suspicions entre les protagonistes, évoque le passé, interroge sur les relations humaines, pose la questions de la responsabilité, des remords, du poids des regrets, mais aussi des contraintes de la religion et des convenances, qui font par exemple qu’une femme battue devrait rester avec son mari, simplement parce que c’est sa femme ! Mais évoque aussi du poids des mensonges et des silences dans ces familles qui ne peuvent pas accepter les différences, les faux pas, et où le poids de la religion, de la morale, est tellement fort qu’il va bouleverser des vies entières.
C’est une chronique de la vie, des erreurs, des sentiments, des regrets et des mensonges. C’est aussi un roman d’ambiance familiale et pas historique ou politique, sur fond de racisme comme on aurait pu l’imaginer au départ. Ce qui en fait beaucoup plus qu’un thriller. Le côté psychologique, la résilience et le pardon, les secrets et les responsabilités, le refus de voir et dire la vérité, sont des éléments importants qui emportent le lecteur au-delà d’une intrigue qui se dévoile doucement. J’ai beaucoup aimé ce livre malgré son atmosphère parfois pesante, car c’est aussi ce qui en fait sa réussite.
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