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À travers Alexandre Corréard, l'un des survivants du naufrage de La Méduse, l'auteur retrace les secrets de la conception et de la réalisation de la première oeuvre de l'histoire de la peinture française, inspirée d'un fait divers scandaleux et tragique. Cette immense toile de trente-cinq m2 acquise par le Louvre en 1824 a provoqué un scandale considérable.
Le thème bousculait le régime monarchique, le personnage principal de l'oeuvre symbolisait la lutte contre la traite des Noirs, les modèles étaient pour la plupart des survivants de ce drame. L'artiste avait aussi travaillé sur des cadavres rapportés de l'hôpital Beaujon proche de son atelier.
Les Ateliers Henry Dougier ont, depuis quelque temps, une nouvelle collection "le roman d'un chef d'œuvre". Celle-ci permet de découvrir l'envers du décor d'un tableau majeur par le biais d'un roman.
Ici, nous suivons Alexandre Corréard, survivant d'un des plus célèbres naufragés de l'histoire, celui du radeau de la Méduse.
De ce naufrage, survenu en 1816 au large de la Mauritanie actuelle.
Un événement pour lequel on peut blâmer l'incompétence du commandant Chamareys, nommé davantage pour ses relations que pour ses talents de marin.
Mais l'incompétence n'était pas son seul défaut...une fois le navire perdu, les chaloupes de secours furent réservées aux plus puissants. Un radeau de fortune fut bricolé en urgence et réservé aux autres malheureux.
Ce radeau était relié aux chaloupes par un filin. Lorsque celui-ci se rompit, le commandant n'hésita pas à abandonner les malheureux passagers du radeau qui dérivèrent pendant 13 jours avant d'être secourus.
130 personnes perdirent la vie.
En 1818, le peintre Géricault décida de peindre un tableau sur ce sujet.
Ce roman est l'occasion d'en apprendre davantage, à la fois sur le naufrage mais surtout sur la naissance d'une œuvre artistique majeure et sur le travail d'un peintre.
À travers ce court récit, très fluide, c'est une véritable porte d'entrée sur la politique de cette époque, illustrant l'opposition entre les républicains et les monarchistes.
L'auteur réussit à montrer toute la souffrance et les difficultés de la création artistique. Sur la difficulté de vivre de son art, financière mais pas seulement. L'acharnement qu'il faut se consacrer pendant des années sur un travail titanesque et de voir cette œuvre jugée, critiquées sans que cela soit toujours fondé. Ce décalage existant entre la sensation d'avoir créé un chef-d'œuvre et les critiques opportunistes.
Ce roman est très réussi et j'ai hâte de découvrir d'autres titres de cette collection.
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