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En 1989, pendant les jours étranges où commencent à souffler les vents de carême qui annoncent l'infernal printemps cubain, l'inspecteur Mario Conde rencontre une éblouissante saxophoniste, amateur de jazz.
On retrouve le cadavre d'une jeune professeur de chimie qui enseignait dans le lycée dont l'inspecteur et ses amis gardent une si grande nostalgie. Mais cette jeune femme irréprochable, bien notée professionnellement et politiquement, était en possession de marijuana.
Au cours de son enquête, Mario Conde pénètre dans un monde en pleine décomposition, où règnent l'arrivisme, le trafic d'influence, les fraudes, la drogue. Il perd une partie de ses illusions mais vit une histoire d'amour et de musique dont il ne peut imaginer le dénouement.
Ce deuxième épisode des aventures de Mario Conde marque un tournant significatif dans la maîtrise du style et des intrigues de cet auteur aujourd'hui traduit et reconnu internationalement.
Vents de carême est le second tome de la tétralogie intitulée Les quatre saisons de Leonardo Padura.
L'action se déroule à La Havane au printemps 1989 et on retrouve un Mario Conde encore plus proche de la dépression qu'aux premiers jours de l'année (voir Passé parfait et mon avis) :
"Je rêve que je pourrais rêver d'autres rêves heureux : construire quelque chose, avoir quelque chose, donner, recevoir, créer quelque chose : écrire. Mais c'est un délire inutile pour qui vit ce qui est détruit. C'est pour cela que la solitude du policier est la plus redoutable des solitudes : c'est la compagnie de ses fantômes, de ses douleurs, de ses fautes... Si au moins une femme avec un saxophone pouvait composer une berceuse pour endormir le policier. Mais, silence !... La nuit est venue. Dehors le vent maudit ravage la terre." (P29)
Comme pour Passé parfait, je réitère ma mise en garde... Les livres de Leonardo Padura ne sont pas des romans policiers mais des chroniques de la vie cubaine.
Leonardo Padura est un "écrivain havanais, et donc cubain. Les particularités, les tribulations de l'histoire et de la vie cubaines sont sa nourriture artistique" (voir P11 - L'eau de toutes parts - Leonardo Padura)
Et il y a beaucoup à dire sur La Havane :
"Henry Miller disait que Paris est comme une pute, mais La Havane est encore plus pute : elle ne s'offre qu'à ceux qui la payent avec de l'angoisse et de la douleur, et même ainsi elle ne se donne pas toute, même ainsi elle ne livre pas l'ultime intimité de ses entrailles." (P145)
Avec Vents de carême, l'écriture de Leonardo Padura s'est affirmée, la plume est devenue beaucoup plus poétique : un grand auteur est né !
Vents de carême de Leonardo Padura
Traduit par François Gaudry
GF : Éditions Métailié (indisponible au 18/01/2023)
Poche : Éditions Métailié
Poche : Éditions Points
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