Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
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Pour la dernière Masse Critique Babelio de l’année, j’ai eu la grande joie de recevoir un titre des Éditions Noir sur Blanc : il s’agit d’une masse critique non-fiction, et dans un sens le titre rentre effectivement dans le cadre, puisqu’inspiré d’une histoire vraie, mais il s’agit d’un roman. Et ce n’est pas moi qui le dis, mais bel et bien l’auteur Emil Marat en postface » Le Puits de Nuremberg est un roman qui se déploie dans le cadre d’une histoire qui s’est réellement passée« . Emil Marat et un journaliste et auteur polonais, qui a déjà beaucoup publié sur l’histoire de la Pologne, dont sur la résistance polonaise, il a par ailleurs reçu une bourse de la Fondation Jan Michalski.
Wanda Rubin, d’abord. Elle est ce personnage totalement fictif qui va rapporter ‘une histoire que l’on sait tristement trop réelle, et de ses protagonistes, quant à eux, aussi authentiques que le cours de l’histoire. La Pologne et la Lituanie ont été si étroitement liées qu’à une époque, ils formaient un seul état où les élites se sont appropriés la culture, religion et langue polonais, La république des deux nations, une relation de frères ennemis, mais malgré tout un passé et un territoire commun, qui abritait la plus importante communauté juive. La résistance en France, on commence à en connaître le parcours et ses grandes lignes, ailleurs ça reste un terrain encore un peu vague, et c’est au sein de la résistance juive née à Wilno (Vilnius) que nous entamons le roman.
Vilnius est encore ici Wilno, sa version polonophone, héritage direct de cette République des deux nations, une capitale encore multiculturelle, si d’origine, c’est le catholicisme qui fait foi. Fin de la guerre, Benjamin est sur le bateau à vapeur Champollion à destination de l’Europe, avec une lettre qu’il cachète, et qui marque le début de la vengeance. Benjamin, Abba Kovner ou plutôt Abel, Aba, est un membre de la brigade juive, le groupe Nakam. Retour du côté de Jόzef, violoniste, l’un de ses compagnons de résistance, qui construit les souterrains de Nuremberg, du côté du poète Avrom Sutzkever qui doit témoigner au procès éponyme. Et puis le récit entrecoupé de questions-réponses à Wanda, la 5e pièce du groupe, à la narration présente et qui ponctuera le récit jusqu’à sa conclusion, qui apporte précisions et éclaircissements, dans ce roman.
Tout part de Vilnius, en 1939 appelée la Jérusalem du Nord, et tout finit à Varsovie, à travers les yeux d’une Wanda vieillissante. Wilno est à feu et à sang, l’armée polonaise exsangue, l’Armée rouge vient d’arriver, ici et là montre sa présence et prêche pour sa paroisse communiste, puis cèdent la place aux Lituaniens qui reprennent possession de leur ville et de leur pays (avant le retour de celle-ci quelques mois plus tard). C’est à partir de là que la conjonction de plusieurs choses, la fuite des Juifs allemands vers la Lituanie, les Juifs chassés par les Lituaniens, qu’un groupe de Juifs, loin d’être orthodoxes, hassidiques, comprennent que le mal n’est pas fini pour eux et qui se regroupent en une association, le groupe Nakam, au moins pour survivre, au mieux pour se venger. L’Hashomere Hatzaïr, mouvement de jeunesse sioniste, est né en Autriche en 1913, existe encore sous la forme du scoutisme, l’HeHalutz – également une organisation de jeunesse sioniste – ou encore de l’Habonim Dror, qui restent et forment des bulles de derniers espoirs face à l’implacable. L’histoire de ces groupes de résistance ne s’arrête pas à ces groupes juifs, à ces factions armées qui se sont montés par la suite, il y a ces couvents et autres chantres catholiques qui abritent, dissimulent et aident, il y a ces nazis dissidents qui se dévouent à leur à contrer les actions de leur parti, le sergent Anton Schmid, qui sera dénoncé, fusillé par les siens après avoir contribué à sauver des Juifs en créant une route vers la Palestine.
Avec les références et repères culturels et historiques qui sont les nôtres, on complète encore un peu notre carte mentale de cette guerre au niveau de l’Europe nord orientale, assimiler les flux migratoires des Juifs fuyant l’Allemagne vers la Lituanie (re) découvrir l’antisémitisme de la population lituanienne à travers le Front Lituanien des Activistes. Je nuancerais toutefois en rappelant Kaunas et l’intervention du consul honoraire, Jan Zwartendijk, qui a sauvé des milliers de juifs de la mort, on me répondra justement que le diplomate n’était pas lituanien mais néerlandais. Essayer de saisir aussi ce mélange des nationalités, polonaise et/ou lituanienne, où le poète Mickiewicz, réclamé par les deux nations, est une parfaite illustration de cette double nationalité. L’un des noms à retenir de ce récit, outre ceux de ces résistants, c’est celui de Ponary, un village implanté au milieu de la forêt lituanienne, qui cache les fosses des génocides des chaulistes...
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