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Dans le monde dans lequel Camille a grandi, les Moaïs n'encombrent plus les rues. Une vaste révolution des moeurs a permis à l'État et à la société civile de s'attaquer à ce problème. La calcification, cette mystérieuse maladie qui transforme certains hommes en statue de pierre, populairement appelées Moaïs, est enfin traitée. On tente de soigner ceux qui peuvent encore l'être dans de vastes dispensaires d'un genre nouveau. Le père de Camille et Aniel est l'un d'eux.
Aniel, le grand frère de Camille, est l'un des premiers porte-étendards de cette nouvelle génération d'hommes que le mal ne semble plus toucher. À peine adulte il s'est engagé pour le "Grand Déblaiement Moaï" et travaille maintenant dans un des dispensaires accueillant les derniers malades.
Depuis peu, Camille n'a plus de nouvelles de lui, il décide de partir à sa recherche et, à son tour, de participer au grand déblaiement.
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Les pierres de famille, Gwenaël Manac’h, 6 pieds sous terre
Une étrange maladie s’empare de certains hommes : ils se calcifient jusqu’à devenir en phase ultime de grandes statues, des Moaïs. L’État et la politique s’en mêlent et bientôt les hommes atteints par ce mal sont regroupés dans des dispensaires. C’est là que Camille va visiter Paul, son père.
Très étrange cet album. J’avoue qu’il m’a tour à tour intéressé, ennuyé et perdu. L’idée de départ est bonne, puis, j’ai eu peine à me retrouver dans les allers-retours dans le temps. J’ai aussi pu trouver cette parabole du masculinisme un peu lourde et appuyée.
Néanmoins, l’originalité du propos et de l’intrigue a su me retenir à plusieurs moments. Et si je ne sors pas totalement emballé, cet un ouvrage qui sort de l’ordinaire et rien que pour cela il mérite d’être découvert.
J'ai beaucoup aimé le scénario original et le graphisme de cette bande dessinée. Sans que l'on comprenne pourquoi au départ (le voile se lève progressivement) des hommes, et seulement eux, se métamorphosent en Moaïs, ces statues de pierre géantes typiques de l'île de Pâques. Cela m'a fait penser à du Ionesco, quand les personnages sont peu à peu atteints de rhinocérite, ou à "la Métamorphose" de Kafka. Ici, la transformation se produit quand les hommes sont incapables de se laisser envahir par les émotions ou d'accepter qu'ils puissent se montrer "faibles" (mais aux yeux de qui ?). Que faire, dès lors, de ces statues encombrantes qui envahissent les maisons et les rues ? Un centre est créé pour "rééduquer" les malades qui peuvent encore être sauvés d'une totale calcification. Nous suivons le parcours de la famille de Camille, confrontée à la métamorphose du père.
C'est vraiment une belle découverte, les dessins tout en nuances de gris rendent compte des différents degrés de transformations, on est vraiment captivé par ce scénario très original.
(lu dans le cadre du prix Orange de la bande dessinée, merci à Lecteurs.com et aux Editions 6 pieds sous terre pour cet envoi)
(Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024)
J'ai abordé cet album sans avoir aucune idée de son sujet, et je me suis laissé agréablement surprendre. On comprend assez vite que derriere son récit fantastique, Gwenaël Manac'h expose par métaphore un problème sociétal bien réel : c'est la masculinité toxique, le refus d'exprimer ses sentiments qui calcifie peu à peu tous ces hommes et les transforme en monolithes. Si l'idée et le propos sont bien vus, l'auteur reussit également à les enrober dans une bonne histoire, où les retours en arriére structurent intelligemment le récit. Le graphisme donne habilement corps aux transformations des hommes, et les visions des grands moaïs occupant l'espace sont saisissantes. Un album réussi à tous les niveaux !
https://www.instagram.com/p/C7HaE_0NrXD/
Une dystopie originale et percutante
Parfois, pour nous amener à réfléchir et à prendre du recul, il peut être intéressant de ne pas aborder les choses frontalement. C'est ce que nous propose ici Gwenaël Manac'h. Dans cette bd, au départ, on tourne les pages sans trop comprendre de quoi il est question, si ce n'est qu'une maladie touche les hommes. Et seulement les hommes. Pourquoi ? Envie de comprendre ce mystère, on poursuit donc la lecture qui nous amène dans des allers/retours au niveau narratif.
L'imaginaire de l'auteur vient mettre à mal certaines injonctions sociales de notre société. De manière très symbolique et surprenante, il vient nous exprimer un propos fort, l'importance de laisser surgir nos émotions au risque sinon, que notre cœur ne se transforme en cœur de pierre, et nous en des statues, vides de toute vie, n'ayant plus trace d'humanité.
Graphiquement, c'est une réussite. Un travail important est à l'œuvre pour rendre visible cette maladie qui s'insinue progressivement dans la chair des hommes en utilisant toute une palette de gris.
Album à mettre dans les mains de certaines personnes si vous avez un message à faire passer et à lire et partager tout simplement pour le beau moment de lecture et de réflexion qu'il procure.
Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Merci à Lecteurs.com et aux Editions 6 Pieds Sous Terre pour l'envoi.
J'ai commencé à lire cette BD en ne sachant absolument pas de quoi, elle allait parler, et j'ai été très agréablement surprise. Le début peut sembler surprenant avec ses hommes qui se calcifient à force de retenir leurs émotions et en cherchant à garder à tout prix leur stature face aux autres. Mais une fois que le principe est compris, la lecture devient vraiment captivante. Cette métaphore de la virilité toxique, et de la pression du patriarcat, m'a semblé très pertinente. J'ai été touchée par l'histoire de cette famille, qui est ébranlée par ces métamorphoses, et qui cherche à se reconstruire.
« titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024 »
Dans un futur pas si lointain, une étrange maladie, la calcification, transforme les hommes en statues de pierre. Aniel s’engage afin de travailler dans l’une des structures de soins mises en place et de tenter d’apaiser sa propre histoire familiale.
Aniel et son frère Camille ont connu les encombrements créés par les Moaïs dans les villes et dans les maisons. Depuis, le « mouvement » a révolutionné les mœurs et a permis à l’Etat et à la société civile de s’attaquer à ce problème. La calcification, cette maladie qui transforme irrémédiablement certains hommes en statues de pierre appelées Moaïs, est enfin traitée. On « stocke » dans d’immenses hangars les statufiés sans retour possible et on déplace ceux qui peuvent encore être soignés dans de vastes dispensaires. Paul, le père d’Aniel fait partie de ces derniers, Aniel s’est donc engagé dans le « Grand déblaiement Moaï » et travaille dans le dispensaire qui accueille son père. Mais depuis une douzaine de jours, Camille n’a plus de nouvelles de lui, qui semblerait avoir démissionné. Il décide alors de partir à sa recherche dans le dispensaire où il a été vu pour la dernière fois.
C’est là que l’on apprend que la calcification intervient sur des hommes le plus souvent âgés, emmurés dans leur fierté virile. Ils se déconnectent de leur vulnérabilité et de leurs émotions pour ne pas perdre la face et c’est ainsi que la calcification les envahit, les isolant de leurs proches puis finalement de la vie, les transformant en immenses statues de pierre.
Ce récit fantastique est fortement traversé de symboles et de métaphores. Gwenaël Manac’H aborde ici le sujet de la masculinité toxique et s’essaie à sa déconstruction. Au travers du regard des deux frères, il montre le cheminement à faire sur soi et vers les autres, mais aussi les confrontations familiales qui en découlent. L’auteur dépoussière la société patriarcale gangrénée par les silences et les non-dits qui ne sont que le résultat de l’injonction sociétale et du carcan dans lequel elle enferme les hommes qui doivent se montrer forts, fiables tout en dissimulant leurs émotions, jusqu’à se statufier.
Il est très intéressant de voir comment la société se « débarrasse » de ce qu’elle a elle-même crée. Ici c’est l’obligation pour les hommes d’être viriles, solides mais n’importe quelle injonction sociétale peut être traitée de même au travers de ses effets pervers et de ses excès.
Les dessins sont extrêmement bien travaillés et la calcification parfaitement bien rendue par des effets grisés qui envahissent peu à peu les personnages concernés.
« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions 6 pieds sous terre pour cet envoi. »
Le grand déblaiement a eu lieu. L'état a dû prendre les choses en mains, aider les familles à évacuer les hommes atteints par la calcification. Ils sont accueillis dans des dispensaires. Camille, 19 ans, s' y rend pour la première fois. Qui vient-il voir ?
Le récit va faire des allers et retours dans le temps. Des hommes se sont transformés peu à peu en moaï, cela pèse sur les membres de la famille, sur la société. L'idée de les prendre en charge se développe,
Dans cette dystopie originale au dessin doucement fantastique, Gwenaël Manac'h trouve en ces statues de pierre une métaphore originale pour illustrer des maux de notre société, entre masculinité toxique et fierté virile,
Du cœur de pierre au moaï, ce récit touchant est parvenu à me captiver et à me faire réfléchir en même temps. Une jolie surprise que je t'invite à découvrir !
Je découvre Gwenaël Manach avec cet album à l’intrigue originale un chouïa fantastique qui nous embarque avec Camille et sa famille.
Le récit alterne présent et passé pour nous expliquer le phénomène des "Moaïs", étrange maladie qui ne touche que les hommes comme si une certaine Médusa rôdait dans les parages.
Au fur et à mesure on comprend la métaphore et la réflexion que l’autrice relève, l’homme et sa complexité caractérielle, la famille. La résilience et l’espoir mais aussi la prose en charge gouvernementale qui n’est pas sans rappeler certains process d’un état face à une crise incontrôlable.
Le crayon est très agréable et malgré la colorisation dans les tons pastels on ressent le poids de la maladie et les dérives émotionnelles et la noirceur qui peut habiter les touchés.
L’exploitation de cette maladie est une belle idée, même s’il m’a manqué quelque chose pour être emportée totalement avec un affect pour les personnages qui arrivera sur le tard, j’ai apprécié les thèmes abordés par l’auteur.
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