Et si on composait un texte nous aussi ?
En 1901, Erik Satie a trente-quatre ans. Sans ressources et sans avenir professionnel, il délaisse Montmartre et l'auberge du Chat Noir pour une chambre de banlieue sordide où, coincé entre deux pianos désaccordés et quatorze parapluies identiques, il boit autant, ou plus, qu'il compose. Observateur critique de ses contemporains, l'homme dépeint par Stéphanie Kalfon est aussi un créateur brillant et fantaisiste:il condamne l'absence d'originalité de la société musicale de l'époque, et son refus des règles lui vaut l'incompréhension et le rejet de ses professeurs au Conservatoire.
Et si on composait un texte nous aussi ?
Et vous, quels sont vos coups de cœur dans la liste ?
Je connaissais Erik Satie, le musicien hors norme, mais je ne connaissais pas l'homme.
Stéphanie Kalfon, lui offre un superbe hommage et me permet de découvrir l'enfant qu'il était et l'homme qu'il voulait être. Aîné de sa famille, il a à peine quatre ans quand sa mère s'effondre après la mort subite de sa petite sœur encore bébé. La perte de sa maman sera un coup dur pour Erik en pleine construction. Il est intelligent, mais ne se mêle jamais aux autres, qu'ils soient, enfants ou adultes, il reste un solitaire. Il observe le rythme de la vie des gens. Très vite, il s'intéressera à la musique et il est doué pour ça. Son génie en la matière fera de lui un artiste précurseur, un visionnaire, musicien minimaliste et mélancolique, mais un incompris parmi les musiciens qui l'entourent.
Ce n'est pas une biographie, plutôt une fiction qui autorise dès lors Stéphanie à entrer dans la tête du musicien, à lui donner la parole et la vie, et quelle vie. Une vie où solitude, mélancolie et alcoolisme se ressentent à travers chaque phrase. Un homme perdu, dépressif presque toute sa vie, en avance sur son temps sûrement, qui brûle de créer sa musique, de la partager et de la faire entendre, mais le monde n'a pas le temps de s'arrêter, n'a pas le temps de l'écouter. Le nouveau monde va trop vite, il suit l'industrialisation de l'époque bruyante, masquant le tempo lent et intense de ses compositions, jusqu'à l'intérieur de son esprit de plus en plus fragile.
Artiste maudit et miséreux, Erik Satie était un homme libre qui refusa toutes concessions allant à l'encontre de la liberté.
Ma lecture accompagnée de sa musique, plus que présente dans mes playlists, m'a porté tout le long du récit au style fluide et puissant de l'auteure, elle porte gracieusement l'histoire par ses mots choisis, étonnants parfois, poétiques souvent, mais aussi par de nombreuses citations du compositeur… Stéphanie ouvre la porte d'un univers sombre et étouffant qui m'a paru vraiment en adéquation avec le personnage qu'il fût.
Un livre fort et prenant, qui fera découvrir le génie de Satie pour certains, l'homme incompris qu'il était pour les autres. Un roman qui a sa place dans toutes les belles bibliothèques !
Un bel hommage à Erik Satie, ce personnage plutôt fantasque. L'écriture est belle, fluide. C'est un bon premier roman qui se lis rapidement et très facilement.
Personnage brillant, complexe et fantasque, Erik Satie est resté un compositeur incompris par une grande majorité de ses pairs tout au long de son existence. Stéphanie Kalfon retrace le parcours de cet être atypique, mal dans son époque et intransigeant envers ses semblables, particulièrement ceux qui se prétendaient musiciens. Le point de départ du récit est la chambre qu'occupe Satie à Arcueil en 1901 (il a alors 35 ans), où il vit dans le dénuement et l'amoncellement d'objets hétéroclites (dont 14 mystérieux parapluies). A partir de là, Stéphanie Kalfon retrace un parcours, suivant plusieurs aller-retour chronologique, s'applique à restituer une atmosphère nimbée de tristesse et d'isolement, d'entêtement et de caractère, d'alcools et de coup d'éclats.
Si la restitution de l'atmosphère bohême et du personnage presque tragique de Satie est plutôt réussie, la discontinuité chronologique m'a gêné à plusieurs reprises. J'ai eu du mal à poser des repères et à me situer dans l'histoire. De plus, les citations en italique à répétition m'ont lassé, elles arrivaient en trop et alourdissaient certains passages. L'écriture de Stéphanie Kalfon est jolie et musicale, une auteure à suivre malgré quelques imperfections dans ce premier roman.
https://lorenaisreadingabook.wordpress.com/
Je ne suis pas férue de musique classique. Je connaissais Erik Satie de nom mais je n’avais pas vraiment en tête sa musique. Après quelques pages, je me suis arrêtée pour me mettre des morceaux de Satie en fond sonore. Le roman nous rend curieux. Le personnage et la musique de Satie sont très bien décrit. On visualise l’univers mais j’ai vraiment ressenti le besoin de l’éprouver avec la musique. Et à l’écoute, je me suis rendue compte que je comprenais désormais bien mieux sa musique.
Erik Satie était un homme en décalage avec son temps, avec les hommes. L’auteure l’a bien retranscrit dans son écriture. La fantaisie de l’homme transparaît dans les envolées de Stéphanie Kalfon. Certains passages en italique sont même directement d’Erik Satie. Au vu de la similitude entre les deux styles, je pense que l’auteure a fait un énorme travail en amont ! Bien qu’il s’agisse d’un roman assez littéraire, je l’ai lu d’une traite, totalement embarquée dans cet esprit tourmenté.
Je vous recommande vraiment cette lecture, que vous connaissiez Satie ou non. Sa conception de la musique est sans prétention ni fioritures. C’est une belle découverte !
https://lecturesdemistinguette.wordpress.com/2017/06/17/les-parapluies-derik-satie-stephanie-kalfon/
Ce roman retrace la vie d’un jeune homme qui aurait pu devenir quelqu’un si la mort de sa mère ne l’avait pas autant perturbé et ainsi changé son destin.
Tout au long de ce roman, on assiste à la déchéance de cet homme, pourtant attachant, qui n’a de cesse de se battre avec ses fantômes et démons et qui s’entoure d’hommes à son image que l’on pourrait qualifier de marginaux.
Cet homme très attaché à la musique, qui verra ses idées parfois incomprises parfois volées, sombre peu à peu dans un espace à la limite de la schizophrénie pour finir par mourir seul.
Très beau livre qui m’a fait non seulement voyager dans Paris mais aussi dans un dédale d’émotions.
Ce n’est pas une biographie mais une interprétation, une recomposition de la vie d’Erik Satie, sa longue descente dans les enfers de la solitude, de la folie, de la création.
Avec Erik Satie, homme très entier « On ne partage rien pour de faux. On ne partage rien pour passer le temps, faire quelque chose, rester à ensemble sans importance. »
Depuis sa plus tendre enfance, le compositeur est hors temps, hors jeu. Il se cherche dans un monde qui se modernise mais dont les parangons refusent toute innovation comme ses professeurs du Conservatoire. Il entre en lui-même, écorché vif. Sa chambre à Arcueuil, est son cercueil, son refuge ultime, il y crève de solitude. Pourquoi partir si loin ? « Il veut être à la périphérie car il se sent périphérique. Et Satie est avant tout un être cohérent. Voilà ce que les autres n’obt pas compris, ceux qui le croient fou, escentrique. Ceux qui ne voient en lui qu’une dérisoire dérision ».
Dérision,
Bien que hérisson, l’amitié est importante pour lui et n’en veut même pas à son ami Debussy qui lui vole ses idées et créera Pellés et Mélisande. « Il s’était senti compris, et aussitôt dépossédé, mais trop tard mon bon vieux, il ne fallait pas en dire autant, tout donner pourquoi ? Est-ce qu’un peu d’admiration vaut assez pour tout donner ? Juste pour le plaisir d’être le centre éphémère du monde ? »
Un écorché vif qui se protège, mais de quoi ? avec ses quatoze parapluies noirs.
Quelques petits entractes lorsque Stéphanie Kalfon met en scène les actualités de l’époque, naissance du cinéma, la construction de la Tour Eiffel, même lanaissance du Coca Cola ! Heudebert et la création de la biscotte… « Mais ceci est une autre histoire. »
L’écriture vive, alerte, de Stéphanie Kalofon est à l’opposé de ce qu’elle raconte de la vie misérable d’Erik Satie. Pourtant, n’étant pas linéaire, elle épouse le rythme du compositeur, scande la musique de ses mots au rythme des divagations de Satie, le suit dans ses désespérances, sa fuite en avant. Elle le suit en Absurdie, dans sa déchéance, dans son enfermement. Pour moi c’est la force de ce livre.
Un très bon premier livre qui m’a permis de découvrir une autre vue de la musique de Satie
Livre lu dans le cadre des 68 premières fois.
En 1901, Erik Satie a trente-quatre ans. Sans ressources et sans avenir professionnel, il délaisse Montmartre et l'auberge du Chat Noir pour une chambre de banlieue sordide où, coincé entre deux pianos désaccordés et quatorze parapluies identiques, il boit autant, ou plus, qu'il compose. Observateur critique de ses contemporains, l'homme dépeint par Stéphanie Kalfon est aussi un créateur brillant et fantaisiste : il condamne l'absence d'originalité de la société musicale de l'époque, et son refus des règles lui vaut l'incompréhension et le rejet de ses professeurs au Conservatoire. Les parapluies d'Erik Satie est le premier roman de Stéphanie Kalfon, qu'elle a conçu à la fois comme un hommage et comme un témoignage sur la vie du musicien.
Malheureusement, je n'ai pas aimé du tout ce livre. Je ne suis as arrivée à accrocher avec l'histoire et le style littéraire....
Lien : http://livresselitteraire.blogspot.fr/2017/05/les-parapluies-derik-satie-stephanie-kalfon.html
Les parapluies d’Erik Satie n’est pas une biographie. C’est un éloge, un hommage à un grand compositeur surdoué qui ne sera rendu célèbre qu’après sa mort. Mais c’est aussi une atmosphère qui nous enveloppe entièrement, une musique qui se joue dans notre tête mais aussi devant nos yeux.
S’il fallait résumer ce roman en un mot, atypique serait certainement l’un de ceux qui le qualifie le mieux.
Les deux premières pages démarrent sur un rythme poétique, des idées à la limite de la philosophie. Ça vous enchante, vous intrigue. C’est superbement décrit, d’une absolue beauté et puis … Et puis l’effet retombe comme un soufflet car là où nous étions confortablement installés dans un cheminement plus ou moins commun, nous poursuivons avec des idées décousues et une écriture déstabilisante.
Jusqu’au moment où l’on comprend que pour apprécier toute la finesse de ce roman il faut lâcher prise, vivre le roman comme une création de Satie.
Tantôt poétique, mélancolique et tantôt déstructuré, le roman de Stéphanie Kalfon se veut à l’image du compositeur : mystérieux, déroutant, un peu fou aussi. Comme sa musique finalement.
C’est en réalité une partition que l’auteure nous amène à découvrir, une musicalité de l’écriture et de la vie de Satie, ce génie en marge de son siècle.
Ne vous méprenez pas, le tapis rouge ne lui est pas pour autant déroulé car Stéphanie Kalfon reste lucide sur l’homme qui se cachait derrière ce nom. Un homme à la colère terrible, paranoïaque et alcoolique. Souvent hautain et pourtant si peu confiant. Mais si on le méprise parfois dans son attitude, on ne peut s’empêcher d’être fasciné par tant de sensibilité et de solitude.
Il y a de la magie dans ces pages, il y a une âme. Peut-être même celle d’Erik Satie, qui sait … Et c’est réellement bluffant d’arriver à ce résultat avec un roman si déroutant. Même si je ne peux me résoudre à en faire un coup de cœur car il est trop atypique, il restera néanmoins un voyage étonnant qui nous offre le souffle de la création.
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