Deux romans en lice pour le Prix des lecteurs du Livre de Poche
Si une seule relève la tête, alors il leur reste à toutes une chance de s'en sortir...
Il a suffi d'une fois. Une seule fois, Moe a pris la mauvaise décision, partir, quitter son île natale pour suivre un homme à Paris. Elle n'avait que 20 ans. Six ans après, hagarde, épuisée, avec pour unique trésor un nourrisson qui l'accroche à la vie, elle est amenée dans un centre d'accueil pour déshérités. Les officiels l'appellent le Haut Barrage, ses habitants l'appellent « la Casse ».
La Casse, c'est une ville de miséreux logés dans des voitures brisées et posées sur cales, des rues entières bordées d'automobiles embouties.
Chaque voiture est numérotée et attribuée à une personne. Pour Moe, ce sera la 2167, une 306 grise. Plus de sièges arrière, deux couvertures, et voilà leur logement, à elle et au petit. Les règles de la Casse sont simples : si elle veut y survivre, il faudra travailler, pour quelques euros par jour. Si elle veut la quitter, il faudra verser un droit de sortie. Treize ans de travail, calcule Moe, et encore, en ne dépensant presque rien, du lait pour l'enfant, du riz pour elle.
Et puis, au milieu de ce cauchemar, de cette dégringolade qu'a été sa vie, un coup de chance, enfin : dans sa ruelle cinq femmes, en cercle fermé, s'épaulent et affrontent ensemble la violence du quartier et la noirceur des temps. Elles vont adopter Moe et son fils. Il y a là Ada, la vieille, puissante parce qu'elle sait manier les herbes et soigne toute la Casse. Jaja, la guerrière, Poule la survivante, Marie-Thé la douce, et Nini, celle qui n'arrive pas à se résoudre à la déchéance, celle qui veut quand même être jolie, danser et boire, espérer... Celle par qui le malheur reviendra.
Deux romans en lice pour le Prix des lecteurs du Livre de Poche
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A l’âge de vingt ans, Moe part vivre avec un homme à Paris. Mauvais choix. Quelques années plus tard, maltraitée et abusée, elle n’est plus que l’ombre d’elle même. Décidée à le quitter, elle suit une « amie », mais ne trouve pas de travail adapté à sa vie de mère célibataire. Son nourrisson sous le bras, elle est emmenée par les services sociaux dans un centre d’accueil pour déshérités, surnommé « La Casse ». On y vit dans des carcasses de voitures entassées, formant les quartiers d’une misérable cité où règne la loi du plus plus fort. Chaque épave est attribuée à une personne. Moe prend possession d’une 306 grise qui devient son logement. Dans son quartier, elle rencontre cinq femmes qui vivent soudées pour affronter le monde hostile qui les entoure. Il y a Ada, une vieille afghane qui a gagné le respect dans la cité par ses décoctions médicinales, il y a Jaja, Poule et Marie-Thè, toutes des écorchées qui reviennent de loin pour survivre encore et toujours. Il y a Nini, celle qui veut encore profiter de la vie. Chacune d’elle conte son histoire. Ensemble, elles s’entraident et se battent dans cette zone de non-droit, travaillent pour gagner quelques pièces, maigre espoir d’agrémenter leur quotidien. Mais Moe garde en tête de fuir cet endroit, de retrouver une vie digne, et d’espérer un futur pour son fils. Pour atteindre ce projet, elle est prête au pire, mais ne s’attend pas au prix qu’il lui faudra payer.
Le style est froid, dur, immersif : on entre dans le récit immédiatement, entraîné par une écriture intimiste, au plus proche des personnages, pour ne râter aucune de leurs émotions. Etonnamment ce style m’a parfois pesé et pourtant je reconnais que de cette écriture précisément nait une puissante empathie envers des protagonistes plongés dans un cauchemar que l’on ne souhaite à personne : une vie ou survie forgée d’épreuves, oscillant entre désillusions et maigres espoirs. Cette dystopie a des allures de conte cruel, qui dépeint un monde si proche et si sombre que l’angoisse ne me quitte pas bien après avoir refermé ces pages. Al’instar du post-apocalyptique « Et toujours Les Forêts« , l’auteure explore les sentiments d’une personne et les confronte à des phénomènes de société extrêmes, nous proposant une réflexion sur notre futur. C’est à cela que servent les dystopies, à nous rappeler qu’ils faut nous méfier des conséquences de nos actes, et c’est le message que Sandrine Collette réussit toujours à faire passer. Je vous le conseille.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman social qui se passe dans une ancienne casse automobile transformée en abri de fortune pour des miséreux. Moe avec son bébé Côme y atterrissent pour échapper à un ex petit-ami violent. Pour survivre, elle va devoir travailler dur pour un salaire de misère et vivre de quelques trafics. Heureusement, elle rencontre 5 femmes sur place, ensemble elles vont s'entraider. Moe n'a qu'un rêve : s'enfuir de la Casse avec son enfant mais un drame arrive...
Bonjour , rien n'est simple dans la vie de Moe ; pourtant son histoire démarre gentiment , elle rencontre un homme qui lui dit qu'il est fou d'elle . Elle essaie de croire qu'il la couvrira de bijoux , de belles choses et d'amour ...Oui , elle veut y croire , et elle va quitter son île chérie où la vie est douce malgré les difficultés financières .Parce que Moe , oui , Moe du haut de ses vingt ans veut espérer un monde meilleur , un monde où toutes les portes s'ouvriraient devant elle et qu'elle "forcerait le destin , deviendrait riche , vivrait dans un hôtel particulier". On a le droit de rêver quand on a vingt ans et puis elle a " un si joli sourire , un visage doré de soleil caché par des boucles brunes "des "yeux noirs sous des longs cils rieurs" ,qui pourrait résister?. Alors elle veut se bercer d'illusions Moe , mais bientôt elle va comprendre ce que c'est que l'Enfer...
Un roman comme sait si bien nous les concocter Sandrine Collette : de la douleur , de l'espoir et l'invincible despotisme de la vie qui nous donne que ce qu'elle veut bien nous offrir .
Belles lectures . Prenez soin de vous
Ce roman est déchirant. Sa lecture est un grand coup de point dans l'estomac, d'une écriture nette et précise, sans fioriture et souvent dérangeante, Sandrine Collette décrit ici la vie de ces invisibles, sans papier ou sans argent ni logement, ni travail déclaré, exploités par des patrons avides qui profitent de leur détresse. Ces ignorés d'une société qui détourne le regard car elle en a déjà trop vu.
Un roman noir, profond, perturbant qui est aussi une belle leçon d'humanité.
Moe est ensorcelée par Rodolphe, Parisien, en mission dans son île de Papeete. Île qu'elle trouve trop petite pour ses ambitions. Elle suit donc Rodolphe, qui, en fait de Paris, vit pauvrement, « là où commence la campagne ».
Après 6 ans de vie misérable, elle le quitte avec son bébé de quelques mois. de galère en galère, elle se retrouve à survivre à la « Casse », un « centre d'hébergement » où « hébergement » signifie occuper la carcasse d'une 306 pour 100€ par moi. Elle va y connaître la bienveillance des oubliés de la société, de ces trajectoires atrophiées, de ces destins rongés, de ces existences qui ont déraillées, grâce à la solidarité de 5 femmes qui vont l'épauler afin d'affronter la noirceur de leur vie. Mais elle va aussi rencontrer le mal à l'état pur
« Un roman noir » de Sandrine Collette est presque un pléonasme, quand on en a lu quelques autres ! Celui-ci n'échappe pas à la règle, et comme toujours, on est séduit par la force évocatrice de son écriture incarnée par des personnages saisissants de réalisme. Moe, jeune tahitienne de 26 ans décide de venir rejoindre Rodolphe en France, pensant y trouver quelques morceaux du mythe de la métropole vus d'une île située à 15000 kms. La douche est froide, et le robinet d'eau chaude reste irrémédiablement inaccessible ! Être un femme jeune et sans ressources avec un bébé dans les bras n'est pas facile et peut conduire à « la casse », un lieu d'hébergement précaire où règne une loi de la jungle impitoyable, en particulier pour les femmes. Une éclaircie d'humanité apparaît sous la forme d'une sororité qui s'établit entre quelques femmes toutes cabossées avant d'arriver là. Sombres relations hommes femmes, sombre société brutale et inhumaine qui condamnent à vivre.
Ce livre se passe dans un futur (proche?). A vingt ans Moe quitte son île et le soleil pour suivre un homme. Six ans plus tard, seule avec son nourrisson, elle se retrouve contre son gré dans un centre d'accueil surnommé « la casse ». C'est une véritable ville de pauvres hébergés dans des carcasses de voitures, à chacun(e) son épave. C'est un véritable camp retranché dont il est impossible de sortir sauf en payant une somme astronomique, et si on est là… Ce camp est divisé en quartiers et ruelles, à l'intérieur règnent la violence, la drogue, la prostitution. Moe a la chance de se voir attribuer une 306 dans une ruelle où se trouvent 5 autres filles qui vont l'épauler et la soutenir. On apprendra l'histoire d'Ada la plus ancienne qui dirige en quelque sorte ce petit espace, de Poule qui a la chance d'avoir une roulotte, de Jaja, de Marie Thé et de Nini qui entraînera parfois Moe dans des chemins difficiles. Toutes ces femmes laissées pour compte mais qui n'abdiquent pas, arriveront elles à s'en sortir ? Cette histoire est bouleversante car elle décrit un futur peut être pas si éloigné.
C'est un très beau roman, très sombre comme tous les romans de Sandrine Collette, mais qui ne laisse pas indifférent.
Encore une fois je suis épatée, l'histoire est noire, horrible... mais où va t-elle chercher ces histoires ? et pourtant on n'est pas si loin de la réalité quand on y pense ...
Et le livre reste génial, pas moyen d'en décrocher avant de l'avoir fini...
Je suis fan !
Je connais et apprécie Sandrine Collette depuis déjà....4 romans et celui-ci , dans la même lignée, touche au coeur et aux tripes. Comment une existence peut-elle à ce point errer dans la noirceur, la violence et les humiliations et finir par échouer aux portes de l'enfer ?
C'est pourtant la vraie vie de Moe et de son fils Côme, seul rescapé d'une innocence bafouée puis perdue.
Ce roman est un cri. Des torrents de larmes refoulées ou déversées..le désespoir..l'épuisement...le renoncement...et malgré tout, un espoir de liberté au bout des désillusions...
Et une embellie salvatrice, la rencontre de 5 femmes, solidaires dans l'adversité, des éclopées de la vie au coeur suffisamment grand pour accueillir Moe et son enfant.
Coeurs et corps cabossés, souillés...
L'abject ou la mort pour seul quotidien et, à cause de l'enfant, une étincelle d'espoir à préserver.
Les mots de S. Collette, d'une force et d'une efficacité à toute épreuve se mettent au service de cette aventure humaine...Tantôt lyriques, tantôt d'une précision chirurgicale concentrationnaire...
Roman d'autant plus émouvant qu'en phase avec une actualité se déroulant à nos portes.....
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J'adore cette auteure.
Elle a toujours des histoires et un style qui prennent aux tripes. Merci pour cet avis.