Découvrez les romans en lice pour la 12e édition du Prix…
Rétive aux renoncements de l'âge adulte, Lise s'est jetée tout entière dans la gueule de ses propres rêves d'enfance. Elle se repasse le film du grand amour qui l'a unie, puis désunie, à Louis - portrait craché de prince charmant ébréché par les contingences du réel. Entre thriller romantique et conte de fées cruel, l'auteur de «La Double vie d'Anna Song »nous livre aux vénéneux et impitoyables tentacules du malentendu.
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"Les Inconsolés", le nouveau roman de Minh Tran Huy, séduit par son sujet, étonne par sa richesse et interroge les fondements progressistes de notre société.
Un portrait juste, cruel, éternel d'un fossé entre nantis et les autres, une réalité des classes qui reprends le dessus. Un début qui semble être un conte de fée, avec un prince charmant Louis, ce dernier rencontre Lise une étudiante réservé, assidue, modeste, tout est beau au départ mais cela change vite ensuite.
C'est l'histoire d'un amour destructeur entre deux personnages que tout oppose, de fantômes et de vengeance, un conte de fées cruel, ligotant l'une à l'autre.
C'est une lecture inquiétante mais surtout incandescente, l'exquise douleur des sombres amours mises en mots.
C'est l'histoire d'un grand amour, d'un amour torturét eu une enfance douloureuse. Elle se bat pour être elle-même et exister, pour trouver sa légitimité.
C'est l'histoire d'un jeune homme riche n'ayant jamais rien à prouvé, il est beau, il est jeune et son avenir est déjà tout tracé.
La sensibilité et l'innocence face à la rudesse et aux pouvoirs qu'offrent l'argent, face à la concurrence, au manque de connaissance.
Entre histoires de famille ensevelie avec ses secrets, les silences pesant des non dits, l'esprit de revanche et vengeance, ce roman est fort, très fort. Il est captivant, obnubilant, émouvant.
La plume est magnifique. J'aurai pu souligné et surligné tant de phrases et de passages tellement je l'ai trouvé beau. Entre conte et roman, c'est histoire est à lire absolument.
"Je ne l'avais jamais vu pleurer, jusque-là, et j'ai eu de la peine pour lui. J'aurai voulu glisser à son oreille que ce qui s'était passé ce soir nous avait d'une certaine façon unis pour toujours, que ce n'était pas plus sa faute que la mienne, et que la mort, quelle que fut sa cruauté, pouvait aussi être un apaisement."
Pour Lise et Louis, c'est une évidence dès leur première rencontre, la certitude qu'ils vont s'aimer follement, passionnément. Mais la fille d'un émigré vietnamien et d'une orpheline normande peut-elle rêver d'un avenir avec un fils de bonne famille issu de la haute bourgeoisie ? Lise n'a rien, il a tout. Louis affronte la vie en conquérant, elle est timide, peu sûre d'elle. Et pourtant, ces deux-là feront fi des obstacles pour s'aimer, se déchirer, se séparer, se retrouver, se faire du bien, se faire du mal.
Conte moderne, suspens psychologique, romance sentimentale, dissection d'une passion, Les inconsolés est tout cela à la fois mais ne s'arrête pas là. Au-delà de l'histoire d'un amour destructeur entre deux personnages que tout oppose, Minh Tran Huy s'applique à raconter tout ce qui fait obstacle à l'harmonie du couple; toutes les choses que l'on trimbale depuis la petite enfance, ce vécu qui nous a construit et qui ne cesse de nous hanter.
Lise et ses deux cultures, et sa mère mal aimante, et son père silencieux croit désespérément aux contes de fée où la princesse est délivrée d'un mauvais sort par un beau prince charmant. Alors quand elle le rencontre, elle se donne corps et âme à ce grand bourgeois qui a tous les codes, toutes les entrées, tous les réseaux. Mais elle se sent comme une intruse à ses côtés. Passés les premiers moments de la passion, Louis ne va-t-il pas se rendre compte qu'elle n'est qu'une pauvre fille, laide et gauche, qui ne mérite pas son amour ? Pourtant Louis l'aime et l'admire, même s'il s'enferme parfois dans son rôle d'homme orgueilleux, avare de déclarations sentimentales.
A force de non-dits, de malentendus, d'incompréhension mutuelle, Louis et Lise vont se déchirer et s'éloigner mais on n'oublie jamais un premier amour...
Porté par la magnifique écriture de Minh Tran Huy, Les inconsolés est un roman à deux voix, celle de Lise et celle de ''L'autre'' qui raconte la passion, de ses débuts enchanteurs jusqu'au drame final, car, c'est bien connu, les histoires d'amour finissent mal, en général...
Livre lu dans le cadre du Cercle Livresque. Je remercie Lecteurs.com et les éditions Actes Sud.
Un roman original et atypique aux confins du récit contemporain et du conte dont le début intrigue : aux premières pages un corps enveloppé dans un drap, lesté de deux pierres sombre dans un lac face à un témoin silencieux. Qui est le témoin ? Qui est mort ?
Durant tout le récit deux voix vont alterner, celle de Lise, l’héroïne et de l’Autre dont le lecteur ne connaitra l’identité qu’aux toutes dernières pages.
Et pourtant le conte avant bien commencé : un coup de foudre entre Lise et Louis, une passion qui les emporte, un premier amour sans concession absolu et merveilleux. Ils surmontent les quelques ombres au tableau, leurs origines tellement opposées, leur histoire familiale, leur vision de l’avenir.
Hélas, comme dit la chanson « les histoires d’amour finissent mal en général…. » et la vie n’est pas non plus un conte de fée.
J’ai aimé l’écriture délicate, l’univers et l’ambiance qui s’en dégage, le mystère qui s’épaissit jusqu’à la révélation finale.
C’est une lecture dont j’ai apprécié les thèmes intelligemment abordés : le poids des origines, l’exil, le déterminisme social. Les références à la littérature et au cinéma, nombreuses, illustrent le récit (le passage sur La Femme d’à côté de François Truffaut m’a ravie).
Une alliance réussie entre roman contemporain et conte nimbé de mystères et de sortilèges.
Dommage que la fin ne m’ait pas totalement convaincue, un brusque changement de rythme que je n’ai pas trouvé en harmonie avec le récit qui méritait mieux qu’une fin de thriller classique.
En dehors de cette réserve, c’est une lecture qui mérite vraiment le détour, singulière, très juste et poétique.
Premier livre reçu dans le cadre du Cercle Livresque 2020, "Les Inconsolés" me laisse une impression... mitigée.
Jamais Lise et Louis n'auraient dû se rencontrer. Jamais cette improbable rencontre n'aurait dû se transformer en coup de foudre mutuel. Et jamais, enfin, ces deux jeunes étudiants n'auraient dû tenter de donner corps et âme à ce coup de foudre en vivant leur histoire d'amour en dépit de tout ce qui a-priori les séparait : elle, enfermée dans les silences de son père vietnamien et dans les contes noirs de sa mère française, persuadée de ne pouvoir être "aimable" que par l'intervention magique d'un prince charmant ou d'une fée bienveillante ; lui, programmé pour la réussite sociale et financière, possédant au plus haut point la confiance en soi des nantis et leur condescendance envers ceux qui ne sont pas de leur classe. La petite voix intérieure de Lise lui affirme dès le départ que la vie n'est pas un conte, que leur couple n'a aucun avenir, mais la jeune femme est trop affamée d'amour pour tenir compte de tous ces avertissements. Dès lors le drame est en marche...
Construit sur l'alternance de la voix de Lise et de celle de "L'Autre" dont l'identité n'est révélée qu'à la toute fin, le récit commence comme un roman gothique, se poursuit comme un conte de fée, brasse des légendes et des mythes, s'attarde sur des considérations sociales et culturelles, rebondit sur l'opacité de la psychologie des personnages, vire du rose au noir en passant par le gris et le rouge et se termine comme un polar nimbé de fantastique, tout en charriant références cinématographiques, littéraires (et cela dès le titre, inspiré par un poème de Gérard de Nerval) et picturales.
Ce pourrait être un jeu extrêmement stimulant.
Ce pourrait être un roman-univers qui déplie chaque espace de la condition amoureuse pour mieux en faire ressentir l'extravagance, la puissance et l'insignifiance.
Mais ce n'est pas du tout ce que j'ai ressenti en lisant "Les inconsolés", car il m'a semblé que toute cette architecture complexe manquait d'homogénéité, de cohésion. Je me suis posé (et me pose encore) la question : qu'apporte cette profusion générique à la compréhension de l'histoire, à la perception des personnages, à la saisie du sens profond du roman ? Et par ailleurs, pour moi, l'intertextualité, surtout sous forme de citations, est ici redondante avec les éléments du récit, déjà suffisamment explicites pour que le champ interprétatif soit très restreint. Ainsi les similitudes et différences entre "Les inconsolés" et "La Femme d'à côté", film de François Truffaut, sont-elles précisément établies, détaillées, expliquées, si bien que le roman paraît en être une réécriture à laquelle manquerait l'incandescence et la tragédie.
Plutôt qu'une histoire passionnelle, il me semble que le roman de Minh Tran Huy est le roman des malentendus, familiaux, amoureux, sociaux, culturels, qui, dès l'enfance, façonnent les personnalités et, par leurs rebonds incontrôlables, orientent les trajectoires de chaque être et peuvent définir lignes de chance, de vie et d'amour. Un roman que j'aurais sans doute davantage apprécié s'il avait été moins insistant, voire répétitif (les relations entre Lise et sa mère, le décalage social entre les deux familles sont, par exemple, maintes fois ressassés) et si le rôle des multiples références aux oeuvres avait été plus consistant.
Reçu hier dans le cadre du Cercle Livresque, je l'ai dévoré. Dès les premières pages, l'écriture m'a plu
Ce livre tient en haleine à la manière d'un thriller: cela commence par un cadavre lesté de pierre au fond de l'eau et il faudra attendre la fin pour comprendre! C'est aussi une sorte de conte de fée: Lise et Louis à la suite d'un coup de foudre, vont vivre un amour intense dont on sait dès le début que cela finira mal. Ils sont à l'opposé: elle franco-vietnamienne qui ne sait rien des horreurs que son père et sa grand-mère ont fui; lui, enfant de riches pense carrière et argent (pas trop culture au contraire de Lise.
Les chapitres alternent les voix de Lise et d'un mystérieux Autre qu'on n'identifiera qu'à la fin.
Surprenant et passionnant.
" Je tenais son cœur au creux de mes mains, et j'ignore ce que j'aurais répondu, si j'avais pu répondre".
Une dépouille vêtue de blanc déposée comme une offrande sur un lac.
Il pleure.
Elle ne l'avait jamais vu pleurer.
Elle voulait lui dire que c'était de sa faute aussi.
Il s'était "occupé de tout".
Il avait respecté sa promesse.
Elle ne pouvait en parler à personne.
Elle devait garder le silence.
Être invisible.
Et le laisser partir.
Dans la nuit.
Les deux L, Lise et Louis.
Deux L si différents.
Si différents culturellement, socialement.
Un autre L.
L’autre.
Une autre.
Les deux L, Lise et Louis.
Un vrai amour.
Un premier amour.
Enchanté.
Maudit.
Par-delà le monde des vivants, par-delà le monde des morts, leur amour restera inconsolable.
Mon esprit et mon cœur ont été séduits par un vrai style gracieux poétique et rêveur.
Séduits par ce conte choral et ce roman policier.
Séduits par cette lucide réflexion sociale.
L’auteure Mingh Tran Huy est une critique littéraire Française d’origine Vietnamienne.
Minh Tran Huy a le don d’illustrer avec brio et force efficacité l’importance capitale de la part d’ombre , de secrets , de mensonges par omission ou négligence , qui peut marquer une existence humaine .Dans La double vie d’Anna Song, l’héroïne se voyait attribuer des enregistrements imaginaires pour asseoir une réputation d’instrumentiste parfaitement usurpée .Le rôle de la famille y était primordial .C’est également le cas dans son nouveau roman Les Inconsolés , titre inspiré par le poème de Gérard de Nerval El Desdichado : « Je suis le Ténébreux, -le Veuf, -l’Inconsolé. »
Ce roman , qui met en scène Louis Vanel un jeune homme issu de la haute bourgeoise promis à un brillant destin de directeur d’une structure financière .Il a tous les codes de la puissance et de l’aisance matérielle , présente depuis toujours ;il fréquente Éric, fils d’un ancien ministre de l’Economie, Gaspard, fils lui aussi d’un haut fonctionnaire ancien président du MEDEF ,Annabelle Baron, fille d’un capitaine d’industrie et accessoirement possesseur d’un empire médiatique .Du beau monde que Bourdieu aurait classé spontanément dans la catégorie des héritiers .Lise est une condisciple de Louis au Lycée Henri IV , à Paris, haut lieu de la sélection sociale mais aussi d’une certaine méritocratie républicaine . Elle est d’origine vietnamienne, et ses parents ont fui ce pays, y laissant un atelier consacré au traitement de la laque pour meubles. Minh Tran Huy introduit d’emblée une dissymétrie entre les deux protagonistes, l’un pourvu de la légitimité, du pouvoir, de la puissance, l’autre en proie à des interrogations douloureuses sur sa famille : les liens de son père avec une certaine Lan, employée de la laquerie ou objet caché de l’amour de celui-ci ? La sœur de Lise, Liane, semble être la préférée pour leur mère, la plus autorisée à s’exprimer, la plus légitime.
Le charme de ce roman est de naviguer constamment entre le genre du triller et le conte de fées , en n’omettant pas de mettre en évidence le caractère ambivalent de la vie et d’une relation amoureuse , d’une confrontation entre deux êtres .Ce qui frappe dans cette description fine de l’évolution de leurs relations, c’est la multitude de causes qui peuvent corrompre une relation, l’endommager gravement , la pervertir .Ainsi, au début du roman, Louis et Lise lient-ils conversation en échangeant leurs avis sur Le temps de l’Innocence d’Edith Wharton, roman décrivant l’abandon par le personnage principal Archer du projet d’un mariage d’amour. C’est un malentendu qui s’installe entre eux, et qui va croître tout au long du récit. Un autre point, influençant grandement la psychologie des personnages est là, légitimité. Lise souffre car elle ne sent pas légitime, comme immigrée d’origine, comme femme d’extraction modeste, comme amoureuse en proie à une insécurité affective. Seule, Bà, sa grand-mère, lui apporte : « Seule ma grand-mère m’aimait comme j’aurais aimé que ma mère m’aimât : ni plus, ni moins que Liane. « Bà, » comme nous l’appelions, consacrait toute son énergie à prendre soin de nous en l’absence de nos parents, nous enveloppant toutes deux d’une tendresse inconditionnelle. »
Cette question de la légitimité, Lise la ressent à l’égard de ses parents, forcément moins légitimes, car la vie a déjà distribué les atouts : la fragilité pour les parents de Lise, le caractère précaire de leurs acquits ; l’assurance de toujours posséder le monde pour les parents de Louis ; la certitude pour ces derniers « qu’ils valaient, avaient valu et vaudraient toujours mieux qu’eux. »
C’est à une démonstration éclatante de vérité que nous convie Minh Tran Huy : une relation est toujours entachée par les malentendus, les différences d’origine, les acquis culturels. Elle n’est rien moins qu’évidente, toujours mise en danger par les blessures de l’enfance, difficiles à guérir, les non-dits. Minh Tran Huy nous rappelle avec une grande subtilité que les relations humaines sont empreintes de confusion parfois, d’incompréhension, souvent, et peuvent devenir paroxystiques.
Un roman dérangeant, par sa forme et son dénouement.
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