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Une femme, un homme, une histoire d'amour et d'engagement.
Tout les oppose, leurs idées, leurs milieux, et pourtant ils sont unis par une conception semblable de la démocratie.
Au coeur de l'Assemblée, ces deux orgueilleux se retrouvent face aux mensonges, à la mainmise des intérêts privés, et au mépris des Princes à l'égard de ceux qu'ils sont censés représenter.
Leurs vies et leurs destins se croisent et se décroisent au fil des soubresauts du pays.
Lorsque le pouvoir devient l'ennemi de la politique, que peut l'amour ?
Romancière (Les derniers jours de la classe ouvrière, Stock, 2003 ; Un homme dans la poche, Stock, 2006) et enseignante, Aurélie Filippetti a été députée et ministre de la Culture.
Roman très remarqué lors de cette rentrée littéraire, les lecteurs de cette publication n’ont pu rater les renforts de publicité mis en place. Vu le passé de l’auteure en tant que Ministre de la culture sous le président François Hollande, elle revient pourtant ici à son premier métier : l’écriture.
Aurélie Filippetti nous narre une histoire d’amour, qui pour certains, serait contre-nature : celle d’une femme de gauche et d’un homme de droite, dont les idéaux (comme le titre l’indique si bien) sont diamétralement opposés. « Elle » vient d’un milieu modeste alors que « Lui » est issu de l’aristocratie. Par des indices semés ci et là, on se rend compte que cette histoire se déroule pendant une décennie, sous la présidence de deux hommes de partis opposés comme les héros le sont eux-mêmes. Alors que quelque chose les lie sentimentalement, leurs convictions politiques font que leur relation doit rester secrète, ce qui à l’heure actuelle, relève d’une bonne dose de malice.
Même si, étant belge, je suis assez éloignée de la vie politique française (visiblement, cette rentrée littéraire a été signe de politique française pour ma part : voir ma chronique d’ « Omar et Greg » de François Beaune
(http://musemaniasbooks.blogspot.com/2018/09/omar-et-greg-de-francois-beaune-recits.html), cette histoire d’amour est aussi celle des déconvenues et des désillusions, qui ne sont pas propres à l’Etat français. Le style d’écriture n’est pas un style que je retrouve dans la plupart de mes lectures. Les phrases sont très longues (souvent plus de 5 lignes) et abordent plusieurs idées en même temps. Par contre, j’ai trouvé cette écriture réellement sincère et sans concession.
Les deux protagonistes principaux ne sont nommés que par les pronoms « Elle » et « Lui ». A aucun moment, l’auteure ne cite expressément les personnages qui apparaissent au cours de l’histoire, même si certains traits de caractères facilitent leurs identifications. Attention, vous ne pourrez pas vous empêcher au fil des pages à tenter de deviner qui se cache sous les traits du « héros » dans la vie réelle. Ayant elle-même fait partie de ce « monde-là » qu’est le monde politique, on se rend compte qu’encore à l’heure actuelle, c’est un monde misogyne mais surtout impitoyable et qui ne fait aucun cadeau.
Ce n’est pas un livre léger qui peut se lire dans n’importe quel environnement, selon moi. J’ai dû souvent m’enfermer dans ma bulle pour tenter d’en comprendre le sens. Alors que j’ai pour habitude de tenter de me remémorer les chapitres que je viens de lire afin de mieux m’en imprégner, cela a été mission impossible pour moi dans cette lecture. Pourtant même si je ne l’ai pas dévoré d’une seule traite, j’ai apprécié sa lecture, m’éloignant de ma zone de confort.
Pour terminer, je tiens à remercier les éditions Fayard de m’avoir fait découvrir ce livre, fortement remarqué lors de cette rentrée littéraire.
Chronique : http://musemaniasbooks.blogspot.com/2018/09/les-ideaux-daurelie-filippetti-roman.html
Ouvrir « Les Idéaux » d’Aurélie Filippetti, où « Au milieu de cette arène elle entendait Jaurès tonnant… »C’est marcher à pas feutrés sur le paroxysme littéraire. Grandiose, ce roman est une fierté de lecture. Le tapis rouge où le lecteur assiste aux diktats politiques, sociétaux, sociologiques qui, tels des éclairs, foudroient ce monde à part, où le pouvoir pousse dans le dos la bête immonde d’un humanisme à anéantir. Ce roman, Oeuvre, livre du temps, signature fraternelle, est l’apothéose de ce qui se doit beau et grand. Le lecteur fait glisser son doigt sur la fenêtre givrée d’encre insoumise et palpitante de vie. Une véritable rencontre dans cette sphère politicienne bouscule le lecteur. Abasourdi, il ne sait plus où tourner la tête. Dans cet amour manichéen entre elle et lui, dans les convictions toutes de dualité, où dans le Verbe de l’auteure luminescence de renom. « Elle partagerait avec lui, cette expérience qui était une ordalie, l’épreuve du feu, l’épreuve du front…. »Il y a dans « Les Idéaux », l’ampleur de la Vérité, les combats éternels, la beauté noble de l’authenticité. Les coups bas, mesquineries, sont l’apanage des ratures. Le lecteur se faufile dans les lignes, apprenti de cette sphère où « Les Idéaux » sont fauchés en plein ciel. L’humanité de l’auteure, ses expériences politiques et souveraines, ses doutes et volontés sont confrontés dans un face à face avec « cet homme » perfectible qui deviendra le sauveur des grandes causes. Les cartes se mélangent. Tout change. N’est-ce-pas ainsi que le vent tourne et fait claquer les ardeurs sur le fil utopique ? Il y a des lignes qui sont transcendantes, intimes et confiantes. Le lecteur reçoit cet héritage livresque à l’instar d’un code des lois existentialistes et hédonistes. « Nos morts sont des fantômes bienveillants, ils viennent quand ils le veulent… Et parfois ils sont la tristesse dans la joie. »Retenir de ce roman puissant, la profondeur sereine de l’auteure avec le lecteur. Ce dernier comprend que « Les Idéaux » sont offrande et exutoire. Les épreuves annoncées sont des clefs pour l’hémicycle de la vie. Rarement un roman( qui est plus que cela encore) fait trembler, rire, pleurer, enseigne, dévoile et tel un cerf-volant bouscule les nuages gris pour redonner aux valeurs de liberté, égalité, fraternité, le mot amour le liant de « Les Idéaux » Publié par les Editions Fayard, « Les Idéaux » d’Aurélie Filippetti est à apprendre par cœur. A lire en majesté.
Avant d’être ministre de la Culture, Aurélie Filippetti était romancière. Les derniers jours de la classe ouvrière et Un homme dans la poche ont prouvé son talent en la matière. Aussi l’annonce de la parution de son nouveau roman a attisé ma curiosité. Une fois oublié l’aspect secondaire du petit jeu des personnages réels cachés derrière les protagonistes – Frédéric Dupuis affirme dans l’Express avoir identifié Frédéric de Saint-Sernin, ancien secrétaire d'Etat de Jean-Pierre Raffarin comme l’amoureux de la ministre et Marc Ladreit de Lacharrière, le patron de Fimalac derrière «le portrait féroce d'un autre homme, un financier matois et flagorneur, jouant les mécènes culturels pour mieux infiltrer les hautes sphères du pouvoir.» – il faut d’abord lire cet épais roman comme un témoignage, un compte-rendu détaillé et vécu des rouages du pouvoir, car on ne peut dissocier la ministre de la culture de la romancière.
Il y a d’abord ce constat douloureux que derrière l’image – la volonté affichée de la parité – se cachent des années de pratique machiste du pouvoir et cette méfiance des femmes : « on ne les laissait exister qu’ainsi, au service de… de l‘homme, du chef, du leader, de l’enfant, de la société. Elle avait été obligée d’insister et de faire plusieurs fois remarquer que la commission qui traitait des finances, du budget, qui répartissait les subventions, qui enquêtait sur l’exécution des comptes, ne comprenait que 3 femmes sur 70 membres, pour obtenir l’autorisation d’y siéger, à titre exceptionnel pour une nouvelle arrivante. Il était frappant de constater que même dans les plus hautes sphères du pouvoir les femmes étaient ainsi infantilisées, subordonnées, si rarement écoutées avec sérieux. Condamnées à un prétendu altruisme qui les enfermait. Obligées de s’enraciner dans ce que d’autres voulaient bien reconnaître en elles pour s’émanciper. Chaque parole féminine qui disait le plaisir, la gaieté égoïste, l’hédonisme ou la lutte, l’exigence, le courage, la volonté était retournée contre elles. » La scène qui raconte l’arrivée de la toute fraîche nommée ministre de la culture au Festival de Cannes est à ce propos aussi éclairante que consternante.
Il a y ensuite cette histoire d’amour aussi improbable que vraie. L’homme de droite et la militante de gauche se sont reconnus dans leur histoire familiale semblable, leur volonté de rendre à l’école de la République ce qu’elle leur a donné, ce besoin quasi viscéral de s’engager pour relayer la voix des habitants de leur circonscription respective. Ils ont construit leur amour en sachant que leur relation était impossible.
« Ils se l’étaient répété, ou plutôt était-ce elle qui le lui avait signifié, lors du deuxième rendez-vous.
En tirer les conséquences, ne pas parler, ne pas s’appeler, ne pas souffrir.
La clandestinité était forcée, leurs rencontres tapies dans l’obscurité d’après-midi clos. Il arrivait chez elle avec une ponctualité ondoyante. Elle l’attendait avec une impatience inconstante. Entre-temps, il n’y avait rien.
Rien que des rêves ensommeillés et une profusion d’activités en tous sens. Leur vraie vie, à ces deux-là, était ailleurs. » Mais c’est sans doute aussi ce qui entretient leur relation et l’enrichit, l’urgence d’une part et la liberté de leurs échanges d’autre part. On serait même tenté de dire enfin un moment où la confrontation des idées peut avoir lieu tant les blocages, les compromis – pour ne pas dire les compromissions – sont légion. Pourtant la ministre et ses amis proches avaient promis de ne pas abandonner les leurs, compagnons de lutte en Lorraine durement frappés par l’abandon du charbon et de l’acier, sachant pertinemment que «s’ils perdaient de vue cette exigence, ils se perdraient eux-mêmes.» Ce qui a fini par arriver… Même si, avant de rendre les armes, la ministre a voulu trouver dans sa circonscription de quoi se ressourcer et rebondir. Mais au temps des campagnes médiatiques et des réseaux sociaux, on a tôt fait de juger sans même l’esquisse d’un procès à armes égales.
Il faut lire ces pages qui racontent le quotidien, la confrontation avec les fonctionnaires des cabinets ministériels puis celle avec les ouvriers que l’on avait assuré de leur soutien pour comprendre ce qu’est l’usure du pouvoir. Et trouver entre les lignes quelles souffrances peuvent endurer celles et ceux qui entendent ne pas renier leurs idéaux, fut-ce au prix d’une demi-victoire.
En saluant la romancière, on ne peut toutefois s’empêcher de lire entre les lignes le constat d’un grand gâchis. Quand tout le système, les énarques, le Premier ministre et le Président choisissent de renoncer aux promesses – y compris après les attentats – pour un «pragmatisme» qui n’a plus rien à voir avec Les idéaux.
http://urlz.fr/7CMP
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