Sous l'Empire, le premier profiler de l'histoire mène l'enquête.
Paris 1807. Dans une chambre, une jeune femme, vêtue d'une somptueuse robe de bal, est retrouvée empoisonnée, des papillons virevoltant autour d'elle. Ses organes génitaux ont été mutilés.
Venu seconder l'inspecteur Candelet, Gabriel Dalvers, médecin chargé de soigner les aliénés, s'empare de l'affaire. Bientôt, d'autres corps sont découverts. Dalvers acquiert la certitude que le coupable est un monomaniaque : ses victimes sont les substituts d'une personne qui obsède le tueur. Pour faire cesser ces crimes abominables, l'aliéniste va tenter de découvrir qui est ce modèle.
Son enquête le mènera jusqu'en Espagne, où sévit une mystérieuse inconnue surnommée la Reine Sorcière. Dédié à sa traque, Dalvers néglige la colère du peuple espagnol contre les soldats français installés par Napoléon dans leur pays. À force de courir après sa proie, on en oublie le reste du monde. Jusqu'au jour où la réalité vous rattrape...
D'Armand Cabasson j'ai lu la trilogie des enquêtes de Quentin Margont s'étalant de 1809 à 1814 et j'avais beaucoup aimé. Vingt ans après (merci Alexandre !) je replonge dans l'époque napoléonienne avec, cette fois, l'aliéniste Dalvers qui assiste l'inspecteur Candelet, au grand dam de ce dernier. Nous sommes à Paris en 1807 et une succession de meurtres à la macabre mise en scène suscite de multiples hypothèses, sans qu'aucune piste sérieuse ne puisse être envisagée. En analysant les scènes de crime et le travestissement des cadavres, Dalvers parvient progressivement à éclaircir les motivations du tueur. Son enquête l'emmène jusqu'en Espagne juste au moment où la présence de l'armée napoléonienne suscite la révolte de la population. Des groupes de rebelles harcèlent l'armée occupante lors de terribles opérations de guérilla. L'un de ces groupes se montre particulièrement acharné et cruel, à tel point qu'il est surnommé Les Furieuses. A sa tête une mystérieuse sorcière, un moine et un ogre. Dalvers parviendra-t-il à découvrir le criminel au milieu des convulsions de la guerre ?
L'auteur restitue parfaitement l'ambiance de l'époque et décrit les batailles avec une grande précision. Pour ma part, j'ai trouvé que le récit des atrocités commises (criminelles et guerrières), par l'insistance sur les détails macabres, frôlait souvent une forme de complaisance pour le sanguinolent. Par ailleurs, le duo aliéniste (aïeul des profileurs) - inspecteur de police m'a semblé manquer de singularité. La narration, elle-même, ne ménage guère de suspense quant à l'identité du tueur, puisqu'elle alterne son point de vue avec celui des enquêteurs. Si bien que j'ai eu souvent la sensation de regarder un épisode d'"Esprits criminels" transposé au début du XIXème siècle. C'est probablement sévère, mais, sincèrement, je n'ai pas adhéré à ce thriller historique. Les ressorts de l'intrigue m'ont paru éculés, déjà lus, déjà vus, leur seule originalité étant l'époque où se déroulent les faits. La psychologie des personnages reste assez sommaire et je n'ai pu m'attacher à leurs destinées.
En résumé, je suis déçue par la lecture de ces Furieuses. C'est un roman qui, à mon avis, peut faire passer un moment, une lecture qui n'étreint pas et qui s'oublie rapidement, mais qui peut plaire aux accros des thrillers sans enjeux autres que le dénouement.
Oh que je n'aime pas ne pas aimer un livre et en faire le commentaire !
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