Une intrigue palpitante et addictive
La romancière Clarissa Katsef quitte son mari à la suite d'une découverte qui l'a profondément bouleversée et peine à trouver un nouveau toit. La chance semble tourner lorsqu'elle est admise, contre toute attente, dans la très convoitée résidence pour artistes CASA. Mais est-ce vraiment une chance ?
Après quelques jours passés dans son superbe appartement, au huitième étage d'un immeuble ultramoderne, elle éprouve un malaise diffus, le sentiment d'être observée en permanence. Ses nuits sont agitées, des traumatismes passés reviennent la hanter.
Qui se cache derrière CASA, projet à visée philanthropique ? Que veut vraiment ce « bienfaiteur » ? Affaiblie par le drame qui a fait imploser son mariage, tenaillée par le doute, Clarissa s'interroge.
A-t-elle raison de se méfier ou cède-t-elle à la paranoïa, victime d'une imagination beaucoup trop fertile ?
Une intrigue palpitante et addictive
Je continue ma plongée dans les abysses de ma PAL pour extraire de l'oubli des livres qui m'attendent depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. C'est au tour des "Fleurs de l'ombre", choisi car cela fait bien longtemps que je n'ai plus lu Tatiana de Rosnay. C'est mon 8ème de cette auteure.
Nous sommes dans Paris, quelques années après qu'un attentat dévastateur l'a ravagé. Clarissa Katsef, qui vient de quitter son mari qui la trompait, trouve un magnifique appartement tout neuf, ultra-connecté et ultra-sécurisé, géré par une entreprise, CASA, se livrant soit-disant à du mécénat artistique. Mais, très vite, Clarissa a l'impression d'être épiée en permanence, elle dort très mal, entend des bruits bizarres. Est-elle paranoïaque ou est-elle victime de CASA et dans quel but?
Il s'agit d'un roman dystopique, genre que je n'affectionne pas du tout mais ma curiosité m'a poussée à aller jusqu'au bout. Paris a été ravagé, une dizaine d'années auparavant, par des attentats qui ont détruit la Tour Eiffel, remplacée par un hologramme et des quartiers entiers. On ne peut s'empêcher de penser aux attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. La nature a disparu : plus d'oiseaux, plus d'arbres, plus d'abeilles. L'Intelligence artificielle règne partout : les voitures sont autonomes, des robots servent de gardiens, sont des objets sexuels, livrent les courses, accomplissent toutes les tâches sous forme d'assistant personnel... L'auteure est partie d'une réalité qui s'impose de plus en plus à nous pour la rendre plus néfaste et angoissante. Nous, qui sommes si jaloux de notre liberté, au point d'aller la défendre énergiquement dans la rue, pourquoi acceptons-nous d'en être dépossédés de façon subreptice, par la domotique, la localisation géographique, les cartes bancaires, les assistants vocaux, les réseaux sociaux...? Ce roman, en apparence léger, peut provoquer une réflexion salutaire.
L'auteure rend également un vibrant hommage à deux auteurs qui se sont suicidés : Virginia Woolf et Romain Gary. Chacune des 9 parties du roman commence par une citation de ces deux écrivains. Le nom de Clarissa Katsef associe une référence à Virginia Woolf avec son personnage de Clarissa Dalloway et à Romain Gary dont le vrai nom était Kacew qui se prononce Katsef. Elle donne une description détaillée des derniers lieux où chacun des deux a vécu; j'ai ainsi pu découvrir des choses que je ne connaissais pas sur ces deux monuments de la littérature.
On retrouve les thèmes chers à Tatiana de Rosnay, et en particulier l'idée que les lieux gardent la mémoire du passé et peuvent influencer la vie de ceux qui les investissent.
Malheureusement, malgré une atmosphère angoissante et de nombreuses questions posées, la fin n'est pas à la hauteur; on dirait que l'auteure ne savait plus comment terminer son roman; je suis donc restée sur ma faim et n'ai pas vraiment accroché à l'aspect dystopique de ma lecture.
Nous avons connu mieux de la part Tatiana Rosnay
Dans un monde en presque perdition, on suit une héroïne qui avance avec son temps... On imagine Paris et la vie dans quelques années... avec en toile de fond des écrivains d'une autre époque....
Un roman qui m'a chamboulé mais où la littérature survit ! Alors tout va bien !
Mais qu’arrive t’il à Clarissa ? Depuis qu’elle a emménagé dans ce splendide appartement, après s’être séparée de son mari, elle se sent mal à l’aise. Réservée à des artistes après une sélection drastique, cette résidence est équipée de technologies poussées. Mais l’appartement chercherait-il à contrôler sa vie? Clarissa croit perdre la raison er ses forces s’amenuisent. Sa fille ne la prend pas au sérieux, mais sa petite fille tente de lui venir en aide. Comment Clarissa parviendra t’elle à reprendre le contrôle de sa vie?
J'ai beaucoup apprécié l'invitation à pénétrer l'intériorité d'une écrivaine bilingue, confrontée à des blessures du passé autant qu'à celles, plus fraîches, du présent, et ce dans un univers où la technologie fait loi.
Je ne m'attendais pas du tout à la dimension dystopique quand j'ai acheté le roman. Cet avant-goût d'un futur potentiel est un cadre qui permet d'aborder des problématiques actuelles : les risques liés au bouleversement climatique, l'invasion de la technologie dans notre intimité. Toutefois, ces sujets ne sont abordés que du point de vue exclusif de l'héroïne, c'est-à-dire leurs impacts dans sa vie de femme et d'artiste. Vraiment très original !
Un roman d'hommage à Virginia Woolf et Romain Gary par le biais des lieux où ils se sont donné la mort. La narratrice, une écrivaine franco-britannique, croit à la mémoire des lieux et travaille à un projet sur ce thème dans un nouvel appartement, au sein d'une résidence d'artistes, où elle s'installe pour fuir son mari volage.
L'histoire se passe dans un futur proche ce qui permet à l'auteur d'aborder toutes les interrogations actuelles sur le changement climatique et l'intelligence artificielle. Ici le dérèglement climatique a définitivement éradiqué la vie végétale et où les catastrophes s'enchainent( sécheresse, tempêtes, inondations…) et les humains sont sous contrôle par le biais de connexions intrusives…
Présent et passé se mêlent pour nous aider à comprendre le départ de la narratrice et ses blessures profondes jusqu'à la révélation finale, plutôt inattendue.
Mais curieusement, même si j'ai apprécié la construction du roman, je suis restée extérieure à cette histoire.
Sans doute un manque d'émotion.
Donc un exercice de style réussi mais pas un roman touchant ni dérangeant.
Tatiana De Rosnay a l’art de donner vie à des lieux, en y distillant progressivement une atmosphère subtilement oppressante, jusqu’à en faire un personnage central du récit.
Dans les Fleurs de l’Ombre, nous suivons Clarissa, romancière fragilisée par une séparation et un deuil impossible qui la hante depuis tant d’années, fraichement installée dans sa nouvelle résidence pour artistes, aussi ultra connectée que l’organisation qui la gère est opaque et inquiétante.
Ultra connectée, ultra sécurisée …jusqu’à bientôt décider et agir pour Clarissa, dans un Paris au futur pas si lointain, touché et meurtri en son cœur par des attentats et suffocant sous des canicules toute aussi meurtrières.
Trait d’union entre le présent et le passé : la littérature et ces références régulières à Romain Gary et Virginia Woolf, écrivains favoris de Clarissa, qui viennent ponctuer ses souvenirs et humaniser ces lieux aseptisés, via le nom de Mrs Dalloway que Clarissa a donné à l’assistant vocal de son appartement, qui plus que l’assister pourrait finir par l’étouffer…
Fiction et réalité se mêlent de façon troublante dans ce monde inquiétant et dans lequel l’intelligence artificielle est prête à s’approprier tout de l’espèce humaine. Jusqu’à se substituer à elle, peut-être… ?
Une lecture dans laquelle je suis immédiatement entrée, happée par l’intensité de l’intrigue et par ces lieux tout aussi inquiétants que fascinants dont j’attendais de percer le mystère au côté de Clarissa. Tellement happée que je suis restée sur ma faim face à une fin qui s’éloigne de ce sujet et m’a laissée quelque peu frustrée. Mais ce serait oublier que le roman aborde bien d’autres sujets que l’arrivée (jusqu’à l’intrusion) des nouvelles technologies dans nos vies, et notamment la complexité des relations humaines, abordée notamment sous un angle auquel on ne s’attendrait pas forcément à trouver sous la plume de Tatiana De Rosnay !
Une fois de plus, une lecture captivante pour cette atmosphère si particulière comme sait les instaurer Tatiana De Rosnay dans chacun de ses romans, quel qu’en soit le sujet.
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2020/05/les-fleurs-de-lombre-de-tatiana-de.html
"Des moments comme celui-ci sont des bourgeons sur l'arbre de la vie ; ce sont des fleurs de l'ombre." Virginia Woolf
L'histoire se déroule dans un futur proche dans un Paris qui a été dévasté pour un attentat dix ans plus tôt. Dans un monde où les livres prennent de moins en moins de place supplantés par les réseaux sociaux qui ont envahi la vie quotidienne de chacun, un monde bouleversé par le dérèglement climatique où abeilles, oiseaux et fleurs ont disparu.
La narratrice est une romancière écrivaine franco britannique qui vient de quitter son mari, elle cherche un appartement refuge où elle projette d'écrire son prochain roman simultanément dans les deux langues qu'elle pratique. Elle a choisi le pseudo de Clarissa Katsef en hommage à Virginia Woolf et à Romain Gary, deux auteurs qui l'ont inspirée, qui ont permis à la géomètre qu'elle était d'oser se lancer dans l'écriture. "Romain Gary, Virginia Woolf. Leurs maisons, leur intimité, leurs démons. L'obsession des lieux."
Elle aménage dans un appartement ultra moderne et connecté, dans la résidence d'artistes CASA située dans un groupe d'immeubles qui n'ont pas d'histoire, tout juste construits sur un des lieux dévastés par un attentat. Les habitants de cet immeuble sont tous triés sur le volet, ce sont des artistes jugés particulièrement prometteurs qui vont pouvoir bénéficier d'un programme d'accompagnement de créativité dans ce lieu... Clarissa a signé avec CASA les yeux fermés... Elle dispose d'un assistant virtuel qu'elle a choisi de nommer Mrs Dalloway à qui elle a confié la plupart des tâches ménagères. Cet assistant virtuel a été programmé avec des données spécifiques la concernant, des données dont elle n'a pas eu connaissance, sa santé est surveillée en permanence par des capteurs spécifiques dans sa salle de bains, des caméras sont installées partout. Rapidement Clarissa se sent mal à l'aise, elle dort mal et ses rêves prennent une tournure inquiétante. Elle sent un œil peser sur elle, elle a l'impression d'être espionnée en permanence. Qui se cache derrière le programme CASA ? Clarissa a-t-elle eu raison de laisser le docteur Dewinter, responsable du programme CASA, avoir accès à la totalité de son intimité ? Les artistes logés dans cette résidence sont-ils des cobayes ? Clarissa sombre- t-elle dans la paranoïa ?
L'ombre de Virginia Woolf et de Romain Gary plane sur le roman, deux écrivains attachés aux lieux qui ont choisi de se suicider chez eux " au cœur de leur territoire intime", on retrouve en exergue de chaque chapitre des citations extraites de leurs lettres d'adieu. Tatiana de Rosnay a mis beaucoup d'elle-même dans son personnage principal, une romancière, franco-britannique comme elle, qui, comme elle, croit à la mémoire des murs et a mis les lieux au centre de son œuvre. Elle surprend avec cette dystopie située dans un futur proche très crédible, dans un avenir pas si inimaginable que ça tellement il est proche de notre réalité quotidienne. Elle met en scène une écrivaine dans des moments de fragilité, (ses "fleurs de l'ombre") entrainée dans une histoire singulière et inquiétante. Invasion de nos vies par les écrans, intimité violée, dérives de l'intelligence artificielle, sont autant de thèmes sur lesquels Tatiana de Rosnay nous incite à réfléchir sans imposer de réponse.
La construction est parfaite, mêlant le présent inquiétant et le passé à la découverte des raisons qui ont poussé Clarissa à quitter son mari, le suspense est savamment entretenu tant dans les chapitres sur le présent que dans ceux sur le passé et le dénouement ouvert est particulièrement réussi. Une lecture complètement addictive qui par moments fait étrangement écho à notre actuel confinement...
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Merci, BERNARD DOMINIQUE pour votre petit mot; je ne connais pas "Immortel"; vous avez piqué ma curiosité et je vais aller voir de quoi il s'agit.
C'est vrai qu'aller exhumer des livres de ma PAL, c'est comme fouiller dans une malle oubliée dans un grenier et y trouver des surprises, des émotions.
Mais je vais retourner bientôt vers le dessus de ma pile, car des nouveautés m'attendent et mon impatience à les découvrir croît au fils des jours. Belles lectures.
Merci Calimero pour votre chronique . Oui nous sommes nombreux(ses) à faire comme vous . Garder au creux de notre bibliothèque un certain nombre de trésors . Je ne peux m’empêcher d’acheter des livres et mieux encore en prendre dès qu’on me dit » prends , tu me débarrasseras » . Et donc ,je pioche dans ma bibliothèque ,allègrement avec cette idée de mystère qui entoure chaque livre : on ne sait jamais quelle est leur qualité, si le résumé gardé en lui garde toute la teneur du livre et nous voilà plongé (e) dans un monde de frissons, d’interrogations et d’émotions . Quel plaisir !
Merci encore pour nous avoir présenté « les fleurs de l’ombre » . Sur le futur de notre monde à travers la domination de l’informatique, par contre , Immortel de José Dos Santos est sympathique. Belles lectures . Prenez soin de vous