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Les enfants de la Volga

Couverture du livre « Les enfants de la Volga » de Gouzel Iakhina aux éditions Noir Sur Blanc
Résumé:

Nous sommes dans la région de la Volga, dans les premières années de l'URSS, en 1920-1930. Jakob Bach est un Allemand de la Volga : il fait partie des descendants des Allemands venus s'installer en Russie au xviiie siècle.
Bach est maître d'école dans le village de Gnadenthal, une colonie... Voir plus

Nous sommes dans la région de la Volga, dans les premières années de l'URSS, en 1920-1930. Jakob Bach est un Allemand de la Volga : il fait partie des descendants des Allemands venus s'installer en Russie au xviiie siècle.
Bach est maître d'école dans le village de Gnadenthal, une colonie située sur les rives du fleuve. Un mystérieux message l'invite à donner des cours à Klara, une jeune fille vivant seule avec son père sur l'autre rive de la Volga. Bach et Klara tombent amoureux, et après le départ du père, ils s'installent ensemble dans la ferme isolée, vivant au rythme de la nature. Un jour, des intrus s'introduisent dans la ferme et violent Klara. Celle-ci meurt en couches neuf mois plus tard, laissant Bach seul avec la petite fille, Anntche.
Après la mort de Klara, Bach s'éloigne du monde et perd l'usage de la parole. Tout en élevant l'enfant, il écrit des contes, qui de manière étrange et parfois tragique s'incarnent dans la réalité à Gnadenthal. Un autre enfant fait alors son apparition à la ferme : Vasska, un orphelin vagabond qui bouleversera la vie d'Anntche et Bach...

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Articles (3)

Avis (16)

  • Un récit historique qui nous emporte dans les décors de la Volga, cette époque de l'entre deux guerres, Gouzel Iakhina mélange différents styles. Un récit lumineux et triste, un contraste en décalage, mais notre imagination va bouillonné. Entre conte et poésie. Ce texte a de multiples facette....
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    Un récit historique qui nous emporte dans les décors de la Volga, cette époque de l'entre deux guerres, Gouzel Iakhina mélange différents styles. Un récit lumineux et triste, un contraste en décalage, mais notre imagination va bouillonné. Entre conte et poésie. Ce texte a de multiples facette.
    Colon allemand s'installant en Russie, Jakob Bach instituteur sur les rives de la Volga, tombe amoureux d'une femme qui mourra en couche, petit a petit Jakob se déconnecte du monde. Tout en élevant l’enfant, il écrit des contes, qui de manière étrange et parfois tragique s’incarnent dans la réalité puis il recueil un orphelin qui bouleverse sa vie et celle de son enfant.

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  • Le premier roman de Gouzel Iakhina intitulé « Zuleikha ouvre les yeux » a été un grand coup de cœur pour moi. Aussi, c’est avec un grand enthousiasme que j’ai découvert ce second roman, impatiente de retrouver sa plume et anxieuse de savoir si le même ressenti allait s’imposer à moi.

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    Le premier roman de Gouzel Iakhina intitulé « Zuleikha ouvre les yeux » a été un grand coup de cœur pour moi. Aussi, c’est avec un grand enthousiasme que j’ai découvert ce second roman, impatiente de retrouver sa plume et anxieuse de savoir si le même ressenti allait s’imposer à moi.

    Dans ce second roman, l’autrice nous entraîne dans les pas des allemands de la Volga. À l’invitation de Catherine la grande, des colons allemands se sont installés dans cette région « vide » de la Russie. 

    L’histoire se déroule quelques siècles plus tard, à la veille de la révolution qui renversa le tsarisme, et nous entraîne à la suite d’un instituteur, Bach, appelé par un homme mystérieux pour donner des cours à sa fille, Klara. 

    Pour l’instituteur célibataire commence un travail certes, stimulant mais dans des drôles de conditions : il ne doit pas voir le visage de son élève. Peu importe, l’amour naît entre eux. 

    Cependant le bonheur est de courte durée. L’impossibilité d’avoir un enfant, le viol puis la mort de sa femme bien-aimée. Bach se retrouve alors seul, pour élever la fille de Klara, la jeune Anna, isolés des tourments de la vie extérieure.

    Ce livre oscille entre conte et roman. Les éléments historiques se mêlent à des éléments fantastiques. Une maison mystérieuse devient ainsi un refuge, caché aux yeux du monde…ce qui confère une incroyable poésie au récit, offrant au lecteur le choix de se laisser porter par les événements ou de chercher les significations cachées au fil des pages. 

    Ce roman est aussi une belle illustration de l’apprentissage de la parentalité. Bach apprend la peur, puis l’osmose, la difficulté de laisser grandir ses enfants et de les voir se détacher, la peur qui taraude à l’idée de ce qui pourrait leur arriver. Ces passages sont empreints d’une grande émotion.

    Pourtant quelques longueurs émaillent à mon sens ce récit, notamment dans le milieu du texte. Pour autant, il ne faut pas se laisser décourager car la fin est de toute beauté.

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  • Il était une fois, vers 1920, un instituteur qui s’escrimait, en vain, à initier ses petits élèves à la poésie allemande, dans le petit village de Gnadenthal, sur les bords de la Volga.

    A cette époque, Gnadenthal et ses alentours sont peuplés par une communauté d’Allemands, qui se perpétue...
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    Il était une fois, vers 1920, un instituteur qui s’escrimait, en vain, à initier ses petits élèves à la poésie allemande, dans le petit village de Gnadenthal, sur les bords de la Volga.

    A cette époque, Gnadenthal et ses alentours sont peuplés par une communauté d’Allemands, qui se perpétue sur les rives du fleuve depuis environ 1750, lorsque la tsarine Catherine II de Russie les a invités à s’y installer pour en cultiver la terre. La communauté, repliée sur elle-même, a conservé au fil des siècles sa langue, sa religion, ses coutumes. Et comme la plupart des minorités, elle finira par être persécutée, en l’occurrence par le pouvoir bolchevique et en particulier par Staline au début de la Seconde Guerre Mondiale, qui craignait que les Allemands de la Volga ne s’érigent en un ennemi intérieur, alliés de l’Allemagne nazie qui venait d’envahir l’URSS. Mais nous n’en sommes pas là, reprenons depuis le début.

    Vers 1920, donc, la vie tranquille de Jakob Bach, le jeune instituteur un peu étrange de Gnadenthal, va être bousculée de fond en comble. Un beau jour, il reçoit une mystérieuse offre d’emploi d’un certain Udo Grimm, riche fermier vivant sur l’autre rive de la Volga. Celui-ci invite Bach à donner des cours à sa fille Klara… derrière un paravent, sans jamais se voir. Evidemment cela n’empêche pas les deux jeunes gens de tomber amoureux, mais le reste de l’histoire est loin de n’être qu’un conte de fées. D’abord séparés par le père de Klara, ils se retrouvent après quelques péripéties et s’installent tous deux dans la ferme isolée, en se gardant de tout contact avec « le vaste monde ». Qui se rappelle bientôt à eux sous la forme de trois intrus malintentionnés, qui violent Klara. Celle-ci meurt neuf mois plus tard en donnant naissance à une petite fille, Anntche. Bach, déjà traumatisé par le viol de sa bien-aimée, se replie encore plus sur lui-même, jusqu’à en perdre l’usage de la parole. Malgré son abattement, il veut préserver par-dessus tout Anntche, son innocence, sa pureté, et la garder près de lui comme un trésor, quitte à en faire une sauvageonne, pour empêcher la cruauté du monde de l’atteindre. Bien entendu, le « vaste monde » ne l’entend pas ainsi et rattrape tous ceux qui s’opposent ou essaient d’échapper à sa marche infernale et impitoyable.

    Curieux mélange de genres que ces « Enfants de la Volga ». Il y a principalement un conte, avec des personnages qui vivent dans une sorte de monde enchanté édénique, avec quelques incursions dans la réalité étriquée de la communauté de Gnadenthal, elle-même assez peu informée et concernée par l’Histoire en marche. Et puis, imbriqués dans cette linéarité, il y a les épisodes historiques qui secouent la Russie à la même époque, autant de jalons concrets (quoique souvent imprégnés d’onirisme) pour nous faire revenir à la « vraie vie ». On comprend alors qu’au fur et à mesure de la pression, de l’oppression subies par les Allemands de la Volga de la part du pouvoir bolchevique, c’est le petit monde merveilleux de Bach qui se délite.

    « Les enfants de la Volga » montrent la pureté et l’innocence fracassées par la barbarie de la guerre, l’impossibilité de vivre à la marge d’une société totalitaire qui vous uniformise ou vous tue, la dévoration d’une communauté paisible et minoritaire par l’Ogre du stalinisme.

    Violente critique du communisme, ce roman entre deux rives brouillées, celles du conte et de la réalité, me laisse perplexe : des personnages complexes au point que je ne suis pas arrivée à m’y attacher, ni à leurs histoires ; un style qui ne m’a pas convaincue non plus, poétique certes, mais qui m’a semblé indigeste à force de longueurs et d’énumérations sans fin. Reste le contexte historico-politique, qui m’a fait découvrir l’histoire (dont j’ignorais tout) de ces Allemands de la Volga.

    En partenariat avec les Editions Noir sur Blanc.

    #LesenfantsdelaVolga #NetGalleyFrance

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  • Un roman pour le moins étrange.
    Tour à tour romanesque, romantique, fantastique, sociologique, avec une pincée de politique, il se mérite.
    La langue est parfois ardue, les pages se tournent lentement, mais, malgré tout, il parvient à capter l’intérêt du lecteur.
    J’ai aimé l’histoire d’amour...
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    Un roman pour le moins étrange.
    Tour à tour romanesque, romantique, fantastique, sociologique, avec une pincée de politique, il se mérite.
    La langue est parfois ardue, les pages se tournent lentement, mais, malgré tout, il parvient à capter l’intérêt du lecteur.
    J’ai aimé l’histoire d’amour entre Bach et Karla, puis la passion dévorante qui le lie à sa fille ; j’ai aimé leur vie loin de tout, cette tentative avortée de rejoindre le monde, l’étonnante perte de la parole de Bach, le jeune sauvageon qui s’incruste et finit par épouser Anntche.
    J’ai découvert avec intérêt cette colonie d’allemands installés au cœur de la Russie, sur les bords de la Volga. Je ne connaissais pas cet épisode de l’Histoire.
    J’ai moins aimé les chapitres mettant en scène le maître de la Russie ; ils m’ont semblé parfois obscurs et même s’ils avaient un intérêt certain par rapport à l’Histoire, je les ai trouvés, malgré tout, inutiles.
    Il y a du souffle, de la passion, de l’inquiétude mais également de l’amour, beaucoup d’amour dans ce roman qui laisse un goût bizarre dans la bouche.
    Malgré quelques longueurs, j’ai aimé ce roman.

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  • Après un premier livre traduit : " Zouleikha ouvre les yeux" en 2017, sur le destin des Tatars, Gouzel Iakhina s'intéresse dans ce roman à une petite colonie allemande installée sur les rives de la Volga depuis le 18ème siècle.

    Jakob Bach, passionné de poésie, est le maître d'école du petit...
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    Après un premier livre traduit : " Zouleikha ouvre les yeux" en 2017, sur le destin des Tatars, Gouzel Iakhina s'intéresse dans ce roman à une petite colonie allemande installée sur les rives de la Volga depuis le 18ème siècle.

    Jakob Bach, passionné de poésie, est le maître d'école du petit village de Gnadenthal, colonie d'émigrés allemands sur le bord de la Volga . Il reçoit un jour un message de Udo Grimm, vivant isolé sur l'autre rive, désirant des cours particuliers pour sa fille Klara de 17 ans. Intrigué Jakob accepte mais ne verra jamais la jeune fille, cachée derrière un rideau et accompagnée d'une vieille femme. Charmé par sa voix, il tombe amoureux et lorsque le père de Klara décide de la marier en Allemagne, celle-ci s'enfuit chez Jakob.
    Ils décident de traverser la Volga et vivre dans la maison d'enfance de Klara, a l'écart du village, en harmonie au milieu de la nature. Mais un jour, des brigands violent Klara qui tombe enceinte d'une petite fille Anntche. Devenu mutique depuis l'agression, Jakob élèvera cette fille quand Klara mourra en couches, en la préservant du monde extérieur cruel mais jusqu'à quand ?

    C'est un roman foisonnant, dense, follement romanesque.
    L'auteur nous emporte dans un récit à la fois familial par l'histoire de Jakob, envoûtant par les contes fantastiques évoqués par Klara. Les descriptions de la nature nous plongent dans cet univers russe traditionnel. L'histoire alterne entre la vie enchantée et pure de Jakob et celle plus cruelle et tourmentée du village de l'autre côté de la Volga.
    Le contexte historique est important durant tout le récit. Elle retrace l'histoire de ces colons allemands "invités" par Catherine II a s'installer sur les rives de la Volga avec une certaine indépendance, isolés du reste du pays mais rattrapés par la politique et finalement déportés en 1941. Toute cette communauté est observée par Jakob, isolé mais pouvant observer les évolutions sociales de la région, sans tout comprendre, comme balloté par cette histoire violente et tumultueuse. L'auteur ne ménage pas ses critiques envers le communisme de Staline.
    C'est une belle réflexion sur les contes, leurs beautés et leurs puissance sur la vie de Jakob, voire du village voisin. On bascule dans un monde étrange et féerique ou les contes bousculent la vraie vie.
    L'écriture est magnifique , flamboyante , mais demande une attention particulière par sa densité et son lyrisme.
    J'ai ressenti quelques longueurs, surtout dans les chapitres consacrés au point de vue politique de Staline , qui ont ralenti ma lecture.
    Un pan de l'histoire russe méconnu , illustré par une histoire romanesque qui vous emporte !
    Je remercie les Éditions Noir sur Blanc et Lecteurs.com pour cette lecture.

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  • Ce roman m’a été offert par lecteurs.com et les éditions Noir sur Blanc que je remercie pour ce beau cadeau de Noël. Il m’attirait particulièrement car les seuls auteurs russes que je connaissais un peu étaient ceux étudiés dans mon jeune temps déjà fort lointain (Tolstoï et Dostoïevski en...
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    Ce roman m’a été offert par lecteurs.com et les éditions Noir sur Blanc que je remercie pour ce beau cadeau de Noël. Il m’attirait particulièrement car les seuls auteurs russes que je connaissais un peu étaient ceux étudiés dans mon jeune temps déjà fort lointain (Tolstoï et Dostoïevski en particulier) que j’avais eu le plus grand mal à lire et plus récemment Irène Némirosky, très tôt disparue sous la barbarie hitlérienne et Soljenitsyne, victime de la barbarie communiste. J’avais donc très envie de découvrir la littérature moderne russe. La très belle couverture stylisée avec cette jeune fille ou femme qui lève les bras au ciel a conforté ma curiosité.
    Gouzel Iakhina nous entraîne sur les bords de la Volga, à Gnadenthal, vers 1917, pendant la révolution russe, au sein de la communauté allemande qui s’est installée là, à partir de la deuxième moitié du XVIIIème siècle, à l’invitation de Catherine II afin de peupler et cultiver cette région. Jakob Bach, le maître d’école de 32 ans, malingre, le cheveu rare, peu sûr de lui, bègue est appelé, sur l’autre rive de la Volga, pour donner des cours à la jeune Klara, 17 ans, promise à un mariage arrangé. Elle s’échappe lors du voyage vers son futur mari, rejoint Bach et tous deux s’installent dans la ferme du père de la jeune fille, loin du « vaste monde » dont ils ont été chassés. Klara dépérit peu à peu car ils n’arrivent pas à concevoir d’enfant. Mais Clara est violée, tombe enceinte et meurt en couches en janvier 1924. Bach rejette d’abord le bébé qui lui rappelle le viol qui l’a rendu mutique et qu’il juge responsable de la mort de son grand amour. Mais petit à petit, s’établit un lien très fort avec la petite fille, Anna, et Bach, fait de regards et de gestes. Bach est obligé de renouer avec la vie de Gnadenthal pour nourrir Anna. Il reçoit du lait du commissaire du peuple Hoffmann en échange de textes sur Gnadenthal, ses habitants, ses coutumes, ses contes. Puis apparaît un jeune vagabond lorsqu’Anna a 5 ans qui prend une place de plus en plus grande dans la vie d’Anna ; c’est lui qui va lui apprendre à parler. Les deux enfants, que Bach considère comme les siens, doivent rejoindre l’internat de la ville la plus proche, en 1934, pour être éduqués selon les préceptes du communisme. Bach se retrouve seul.
    Ce roman est très intrigant, très particulier ; il diffuse une atmosphère étrange, onirique avec une magie omniprésente qui m’a beaucoup rappelé Carole Martinez. Les contes sont d’ailleurs un élément essentiel de la narration (est-ce une coïncidence si le nom de famille de Klara est Grimm et si le nom du commissaire politique fait référence aux "Contes fantastiques" d’Ernst Theodor Amadeus Hoffmann ?), des contes qui se réalisent dans la vie des Gnadenthalais. L’écriture est un élément particulièrement important, surtout en l’absence de la parole chez Bach et Anna ou face à l’utilisation d’une langue non comprise, le russe. Elle est vecteur de la mémoire collective qui disparaît, elle est source de vie et de mort. Autre élément central, la nature au fil des saisons tantôt nourricière, tantôt menaçante mais à laquelle l’homme doit s’adapter pour survivre avec la Volga comme lien entre deux mondes, comme passage de la vie à la mort, comme ancrage vers lequel tout ramène.
    Ce roman m’a fait découvrir, par ailleurs, une partie de l’histoire russe de 1917 à 1941 que je ne connaissais pas du tout, celle des colons allemands venus s’installer près de la Volga, qui ont reçu le statut de République Soviétique des Allemands de la Volga en janvier 1924 et ont été déportés massivement vers le Kazakhstan, en 1941, par Staline par peur qu’ils forment une cinquième colonne au profit d’Hitler. Ils ont, comme les russes, vécu la révolution, la collectivisation à marche forcée, les réquisitions de produits agricoles, la famine de 1921-22. Le roman est un vrai réquisitoire contre le communisme et contre Staline qui apparaît régulièrement dans le roman, sans jamais être nommé et sous un jour très antipathique.
    J’ai eu du mal à aller jusqu’au bout des 500 pages malgré une très belle écriture imagée, musicale et poétique étant peu attirée par les atmosphères oniriques et gênée par les nombreuses longueurs du roman (descriptions répétitives de la nature, énumérations très longues qui m’ont semblé alourdir le texte, 14 pages techniques sur une partie de billard de Staline même si j’ai apprécié la métaphore du combat d’ego que se menaient Hitler et Staline). ‟Les enfants de la Volga” reste, néanmoins, une belle découverte et un beau moment de lecture avec lequel je finis l’année 2021, riche en émotions littéraires.

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  • Une belle découverte que la lecture de ce roman. À la fois historique, pour cette communauté allemande en Russie, ici traitée pendant l'URSS principalement, que je connaissais pas, et pour la poésie onirique de cette plume, de cette autrice russe douée.

    L'histoire se base sur un personnage...
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    Une belle découverte que la lecture de ce roman. À la fois historique, pour cette communauté allemande en Russie, ici traitée pendant l'URSS principalement, que je connaissais pas, et pour la poésie onirique de cette plume, de cette autrice russe douée.

    L'histoire se base sur un personnage allemand en Russie donc, Bach, instituteur craintif et chétif, et va se tricoter autour de lui, son village, l'Histoire et ses changements, son histoire d'amour immense pour une jeune femme, et pour une petite fille, et au centre, le fleuve Volga, qui est un des personnages du roman.

    Il y aura aussi des chapitres sur Staline, impressionnantes dans leur façon d'entrer dans le personnage.

    Mais , avant tout, il y a une écriture magnifique, qui malgré des années sombres, évite le tragique avec des moments lumineux absolument poétiques et hors du temps.

    Parfois j'ai pensé au réalisme magique latino-américain , ou simplement à des romans plus poétiques.

    Mes parties favorites sont celles qui se déroulent dans la ferme abandonnée de l'autre côté de la Volga, à différents moments, et en lien direct également avec la Volga.

    Mais j'ai tout aimé dans ce roman qui nous apprend beaucoup sur l'héritage stalinien, et puis toujours plus sur les différentes cultures qui ont composé cet empire, et sont maintenant découverts doucement à l'ouest.

    Les rapports humains sont traités incroyablement subtilement dans ce long roman, notamment via les contes.

    D'abord ceux de Clara.

    Puis ceux que Bach écrira pour le kolhkoze, pour manger avant tout, et par plaisir ensuite.

    C'est un très grand et original roman, à lire pour en connaître davantage sur l'âme humaine, la Volga et l'histoire russe...

    Et garder une vision poétique en toutes choses.

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  • C'est le genre de livre un peu magique qui vous emporte quasi immédiatement, proposant un récit miraculeusement lumineux alors que tout ce qui est raconté tend vers la tragédie.

    Les jalons historiques sont très précis, liés à l'histoire de la Russie puis URSS, et des Allemands de la Volga...
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    C'est le genre de livre un peu magique qui vous emporte quasi immédiatement, proposant un récit miraculeusement lumineux alors que tout ce qui est raconté tend vers la tragédie.

    Les jalons historiques sont très précis, liés à l'histoire de la Russie puis URSS, et des Allemands de la Volga venus s'y installer à l'invitation de Catherine II dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle. Gouzel Iakhina choisit comme décor la colonie allemande de Gnadenthal ( près de l'actuelle Saratov ), secouée par le cours de l'Histoire : guerre civile, collectivisation forcée, famines, grandes purges staliniennes, déportation au Goulag, de 1917 à 1942. Mais elle n'attaque pas ce contexte historique de front, préférant se concentrer sur le parcours intime de son personnage principal, Jakob Bach. de sa ferme en marge de la colonie, paradis utopique alternatif au kolkhoze, il se fait le témoin de la violence des hommes, simple individu balloté par une Histoire en marche dont il ne peut saisir la mécanique destructrice avant que de la vivre pour protéger sa femme et sa fille comme il le peut.

    La beauté du roman naît justement de ce décalage entre une réalité historique d'une rare violence et une narration qui revêt les atours d'un conte presque naïf teinté de réalisme magique et de folklore germano-russe. La naissance de l'idylle entre Bach et Klara est d'une grâce folle, elle cachée derrière son paravent, les échanges se faisant, à défaut de regard, à travers la poésie allemande, les coeurs chavirant au rythme des scansions goethiennes. En fait, le conte est partout. Bach en écrit cent pour un journal communiste, exutoire à sa douleur, moyen de redonner un sens à sa vie … mais il écrit des contes qui étrangement se réalisent, dans le bonheur ou le malheur, préfigurant les récoltes fructueuses, annonçant l'épuisement des hommes dans le système totalitaire stalinien ou encore l'embrigadement des enfants dans les Komsomols.

    Il y a bien quelques longueurs dans ces entrelacs de récits, je me suis parfois un peu lassée des mêmes procédés, mais le talent d'écriture de Gouzel Iakhina m'a à chaque fois raccrochée, stimulant l'imagination, imprimant des images fortes, comme ici lorsqu'elle raconte comment Bach est attiré par les orages :

    « le ciel ventru, si gonflé de nuages qu'il en touchait presque terre, bruissait, crépitait, bourdonnait. Soudain, il s'illuminait d'un éclair blanc, poussait un sanglot passionné et bas, et s'abattait sur la steppe en grosses trombes d'eau froide. Bach déchirait les pans de sa blouse, découvrant sa poitrine malingre, levait son visage vers le ciel et ouvrait la bouche. La pluie se déversait sur son corps, passait à travers lui, ses pieds sentaient la terre trembler à chaque nouveau coup de tonnerre. Des éclairs jaunes, bleus, d'un noir violacé, flamboyaient de plus en plus souvent – au-dessus de lui ou dans sa tête ? L'effervescence de ses muscles culminait – le ciel tonnait encore une fois – et le corps de Bach éclatait en milliers de particules qui s'éparpillaient sur la steppe. Beaucoup plus tard, il recouvrait ses esprits, couché dans la boue, le visage couvert de griffures et des chardons plein les cheveux. »

    Cette écriture très cinématographique et poétique fait vivre les scènes, ses descriptions témoignant d'une belle sensibilité et sensorialité pour dire la nature, omniprésente, immuable pour accompagner les drames humains, à l'image de la somptueuse Volga, charriant les cadavres des victimes du régime communiste mais permettant également de garder la mémoire des morts.

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