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Les coeurs insolents plonge le lecteur dans un univers a priori sans vague, celui de la jeunesse de la classe moyenne et de la France pavillonnaire des années 90.Un monde souvent idéalisé et prétendument sécurisé, sans portable et sans réseaux sociaux. Mais dans lequel, pourtant la question du consentement n'était jamais abordée et où la misogynie était tue. Par des flash-back, Ovidie revisite sans nostalgie sa propre adolescence, entre exaltation politique, premiers émois mais aussi violences sexistes et sexuelles.Ovidie se questionne sur l'évolution de la représentation des corps et la construction de la sexualité au moment de l'ère #MeToo. Devenue mère, elle se demande quel est son rôle dans la transmission mère-fille, auprès de Capucine sa fille adolescente ? Spontanément, elle fait le parallèle avec sa propre adolescence. Des moments tendres et drôles rythment cette aventure mère-fille sans jugement.
Très joli roman graphique sur la génération « qui n’a même pas de nom … une génération qui utilisait le Minitel. Qui rembobinait ses cassettes avec un stylo… »
C’est parfois violent mais c’est le sujet qui l’est : les conditions des femmes !!
Et c’est touchant …
Ovidie est née dans les années 80. Sa génération n'a ni nom, ni classification particulière... il y avait le club Dorothée, Nirvana, les cassettes à rembobiner à la main, les punks, les styles vestimentaires variables et j'en passe... Ovidie a aussi vécu avec le regard des autres, les non-dits, les agressions sexistes, les viols et tout ça, sans que ça se sache, à l'abri des regards de la société. Alors, quand à son tour, sa fille atteint 15 ans, c'est le moment pour elle de faire un bilan et un parallèle entre ces générations, la sienne, celle de sa fille et pour finir, celle de sa mère.
Avec, ce bilan merveilleusement mis en image par Audrey Lainé, à qui on doit notamment "Moi en double", Ovidie nous parle de l'évolution de la condition de la femme au sein de notre société. Devenue mère, elle a peur pour sa fille. Cette peur peut parfois amener à de la surprotection, alors qu'elle ne recherchait plus jeune que la liberté. En superposant les expériences sur trois générations, elle conclut par "même si les choses n'avancent pas assez vite, à hauteur de vie de femmes, elles avancent quand même".
Engagé, féministe, ce récit est extrêmement intelligent, je l'ai dévoré d'une traite. Les Cœurs Insolents est une lecture qui est loin d'être insolente. Mais c'est par contre un IMMENSE coup de cœur. Ensemble nous apprenons, ensemble nous ferons progresser les comportements, ensemble dans le dialogue nous n'aurons plus peur pour nos enfants et nous les laisserons vivre sans avoir peur pour leurs libertés.
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