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Réfugié dans son sous-sol, le personnage que met en scène dostoïevski n'a de cesse qu'il n'ait conspué l'humaine condition pour prôner son droit à la liberté.
Et il n'a de répit qu'il n'ait, dans son discours, humilié, diminué, vilipendé les amis de passage ou la maîtresse d'un soir. or, pour rendre la tonalité de ce monologue, pour en retrouver la " matière ", pour en restituer le sens qui tient avant tout à la langue et à l'usage qu'en fait dostoïevski, il fallait une traduction débarrassée du souci d'élégance contre lequel celui-ci n'a cessé de lutter.
C'est pourquoi la nouvelle traduction d'andré markowicz - qui a entrepris pour babel de retraduire intégralement l'oeuvre de dostoïevski - trouve ici toute sa nécessité. imprécatoire et violente, elle permet d'entendre la véritable voix du grand écrivain russe.
Qui est cet homme qui ressent le besoin d’écrire une confession ? Cet homme qui vit dans un trou, humide, noir et sombre comme son âme.
On saura juste qu’il a été orphelin, puis fonctionnaire. Un petit héritage lui aura permis de démissionner et de survivre dans la pauvreté.
Un homme méchant mais comme à contre-cœur. Un homme qui veut le mal, puis le regrette mais recommence.
Un homme bilieux, sombre qui semble se satisfaire d’être malheureux, qui réfléchit mais semble prisonnier de ses contradictions.
À vous lecteur de vous confronter à cette étrange et terrible confession divisée en deux temps : le premier où l’homme nous narre sa philosophie de vie et la seconde, où il se concentre sur un épisode terrible de son passé.
Ce roman est une expérience de lecture très intéressante. Dostoïevski nous peint un anti-héros, un homme que l’on déteste très vite. Un homme qui semble rejeter l’humanité, qui se plaît à haïr les gens, mais qui recherche leur compagnie à d’autres moments. Un combat perpétuel entre ses accès d’empathie, vite contrecarrés par des pulsions de méchanceté.
Au travers des pages, le lecteur se retrouve à explorer les recoins les plus sombres de la psyché, se perdant dans la logorrhée du narrateur.
Cet homme nous heurte par ses obsessions, ses fixations, ses prétendues offenses subies. Le pire c’est qu’il est conscient de celles qu’il inflige, volontairement et malgré lui également.
Un homme enfermé dans ses paradoxes, malheureux au final.
Un récit incroyablement dérangeant que j’ai adoré et qui confirme, encore une fois, que Dostoïevski est un de mes auteurs préférés.
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