De merveilleuses découvertes littéraires, pour tous les goûts !
Îlot de lumière dans l'obscurité de la nuit de Noël, un tramway part du centre de Rome pour rejoindre sa périphérie éloignée.
Un mystère, fragile, y a été abandonné. Au fil des arrêts montent progressivement des travailleurs pauvres, précaires, qui ont à peine fini leur journée. Une prostituée déportée d'Afrique et son client malheureux ; un sans-papiers et sa camelote ; une infirmière assiégée par la solitude ;
Un père incapable d'offrir un dîner de fête à sa famille...
Tous se dirigent, silencieux, vers le réveillon qui les attend, ou qui ne les attend pas. En pensée, en mémoire, sur leur corps, tous ont une histoire différente, toujours compliquée, mêlée d'impuissance et de colère. Miracle de Noël, ce mystère abandonné à l'arrière du tramway va les rassembler et rompre l'indifférence.
De merveilleuses découvertes littéraires, pour tous les goûts !
Veille de Noël, dans une grande ville italienne, le tram n°14 commence son périple vers l'extrême banlieue. Plusieurs personnes connaissant la précarité s'y croisent et se reuniront autour d'un nouveau-né abandonné au fond de la rame : une jeune femme devenue prostituée et son client veuf qui en échange du désir lui offrira de la nourriture, un vieux vendeur ambulant de parapluie fatigué et éreinté, un domestique philippin dépossédé de son nom et de son identité par son employeuse, un jeune migrant africain, un magicien originaire du Bangladesh malade et une infirmière qui complète ses revenus en étant auxiliaire de vie.
Chacun rentre chez soi après une journée désespérée à survivre. Alors que chacun lutte seul de son côté, ils vont trouver dans cette découverte un élan de protection et de solidarité.
Ce roman est un conte de Noël où les laissés-pour-compte ont aussi droit à l'émerveillement, à la douceur et à la chaleur humaine. Un roman social qui sans tomber dans le pathos et l'engagement outrancier met en lumière ces invisibles et oubliés. Il pose des faits et parle d'une réalité que certains ne veulent pas voir et encore moins pendant les fêtes, moment où tous (moi y compris) espèrent vivre un réveillon magique et heureux. Mais il existe des invisibles pour qui cette veille de Noël est encore plus dure à supporter car eux sont exclus de cette euphorie par leur pauvreté et leur solitude.
Ce conte aborde le destin difficile de ces travailleurs italiens précaires de banlieue qui triment durement. Il évoque aussi le sort des migrants qui rêvaient d'une Europe accueillante et salvatrice. La désillusion est brutale.
Au fur et à mesure de la montée des protagonistes dans le tram on apprend leur histoire et ce qui les a conduit à cet instant précis. On s'attache à eux et on espère une fin heureuse et juste.
Le style de l'auteur est beau. Les phrases courtes assemblées en petits paragraphes donnent du rythme à l'histoire. Giosué Calaciura par ses mots parfaitement choisis fait remonter des émotions d'une grande force. Le poids de l'isolement de ces femmes et hommes est poignante. La violence du racisme quotidien est décrite avec justesse.
L'influence de Dickens est revendiqué. L'épigraphe est ainsi tirée du "Chant de Noël" et dans le roman l'auteur est citée comme "l'écrivain qui savait mieux qu'aucun autre saisir la difficulté d'être au monde. Et le bonheur aussi."
Les illustrations sont splendides et complètent parfaitement le texte. Il y en a peu mais elles sont marquantes. Sombres et vibrantes, elles reflètent cette perception d'invisibilité et de solitude. Les personnages du livre sont de dos ou de profil. Leur visage est évanoui dans la noirceur de la nuit et de la vie.
J'ai été remuée par cette lecture. J'ai pleuré. Mais qu'est-ce qu'il est beau ce roman ! Il montre que la tristesse est positive. Elle nous pousse à une introspection et à une recherche de réconfort. Elle inséparable des bons moments retrouvés.
Un conte à la réalité cruelle et à la poésie métaphorique sur la naissance de l'espoir. Un coup de cœur.
Le tram de Noël est un récit magnifique qui dit la misère des déshérités sans -papiers, pauvres, orphelins ou vieillards dans le noir d’une nuit de Noël. A bord du tram 14 qui effectue son dernier parcours, rassemblés par le fait du hasard autour d’un nouveau-né abandonné, ils sont soudés par la même humanité.
Le livre s’articule autour de douze chapitres dont chacun correspond à la montée d’un ou deux voyageurs. L’auteur donne la voix à chaque passager en livrant des bribes de la vie chaotique de ceux qui sont pour la société des invisibles.
Le chauffeur du tram emprisonné dans sa cabine, contraint par les rails, envie le conducteur de bus ,il peut faire preuve de plus de fantaisie dans ses parcours. Montent d’abord une prostituée, noire, pauvre, mal nourrie et un homme blanc, veuf et pauvre, qui lui donnera en échange de sa prestation, un repas. La femme prend l’homme par la main pour le conduire vers le bébé abandonné installé sur un siège. Montent aux arrêts suivants, un domestique, un marchand ambulant, William qui a pour unique consolation un lapin blanc, deux « Volontaires de la Patrie », une infirmière, un inconnu, un couple et leur fillette etc…Ce microcosme dit les malheurs du monde actuel.
L’histoire d’un soir de Noël survient au cœur d’une triste réalité, celle de la misère et des vies chaotiques : un nouveau-né abandonné au fond d’un tram invite des êtres cabossés à se pencher sur lui et à échanger dans la pénombre.
Un très beau conte de Noël au rythme doux et aux illustrations en clair-obscur qui nous laisse songeur après la dernière page…
Attention coup de cœur !
Deuxième livre (après Borgho Vecchio) de cet auteur et deuxième moment de grâce pour ce conte de Noël des temps modernes.
C’est l’histoire d’un tram qui fait le lien entre un centre ville « riche » et sa banlieue qui draine son lot de misère et de désespoir « la main d’œuvre de la pauvreté ». A chaque arrêt monte un personnage qui permet à l’auteur de nous montrer une tranche de ces vies heurtées, chamboulées ou déracinées. Ces « humbles de la catégorie la plus malheureuse » semblent se résigner voire s’habituer aux humiliations. Mais parce que c’est un conte de Noël, dans ce tram n°14 qui circule toutes lumières éteintes, se trouve un nouveau-né qui va transformer ce lieu en une crèche sur rail. Et c’est beau, que dis-je magnifique !
C’est avec une écriture douce, fluide et touchante que l’auteur nous livre une version moderne, émouvante et envoûtante de la Nativité. Il met un peu d’espoir et beaucoup d’humanité dans cette dénonciation de quelques unes des cruautés de notre monde.
Un coup de cœur vous dis-je !!
Et je vous parle des œuvres de Gérard Dubois qui parsèment notre lecture ? Certaines m’ont fait penser à des focus de tableaux d’Edward Hopper, toutes empreintes d’un réalisme qui illustrent cette histoire avec une grande sensibilité.
Un nouveau-né apparaît par l'opération du Saint-Esprit pour ainsi dire dans la nuit de Noël au fond d'un tram d'une obscure banlieue. Mais pas de Vierge Marie ni de Joseph, penchés au-dessus de lui. Il y a bien un mage qui vient jusqu'à lui. Il s'agit de l'un des quelques parias de la société, passagers misérables de ce tram, qui vont ensemble, et contre toute attente, communier autour de cet enfant abandonné. A peine éclairée par les guirlandes lumineuses de la fête, ce comte de Noël nous fait découvrir l'existence de ceux qui ont perdu espoir et dignité à cause de leur souffrance et de leur misère.
Observer cette couverture, telle un tableau du Caravage, un tram éclairé uniquement pour son phare et quelques fenêtres au loin.
Monter à bord de ce tram, c'est entrer tout droit dans un conte au clair-obscur, où Giosuè Calaciura raconte sa vision, son regard sur la nativité.
Imaginer maintenant, une ville italienne, Milan, Rome, Naples, peu importe. Une rue, très tard dans la nuit du 24 décembre, la seule lueur pour vous éclairer sont les lampadaires et ce tram qui avance lentement vers vous.
"Le tram de Noël" raconte la dernière course d'un tramway qui va embarquer à chaque arrêt une personne, un visage, une histoire, une vie. Une vie souvent faite de pauvreté, de dilemme. Une jeune femme prête à tout pour manger, un vieux domestique à l'habit blanc, un vendeur de parapluies, un prestidigitateur indien dont les numéros n'amusent plus personne, un jeune noir orphelin ou encore une infirmière.
Tous dans un tram sans lumière, ou juste le reflet des réverbères les éclairs, tous autour d'un bébé oublié dans ce tram de Noël. Un tram qu'on pourrait nommer "précarité" ou "oublier de la société".
Une nouvelle fois, Giosuè Calaciura m'embarque avec lui à travers ce conte et cette plume poétique, magique, envoutante. Une traduction incroyable grâce à Lise Chapuis et les illustrations de Gérard Dubois qui font de ce roman une petite merveille livresque.
Ce conte de Noël est une merveille de bonté, rempli de poésie, d'émotion, qui donne la parole à ceux auxquels on ne donne jamais. On entre dans leurs vies, comme on ouvre un calendrier de l'avent, où ne sait jamais sur quoi on va tomber... Une incroyable réussite !
Entrez dans ce mystérieux tram où un nouveau-né abandonné se fait le lien entre femmes et hommes qu'on a l'habitude d'oublier. C'est le miracle de Noël.
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