"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Fin des années trente. Pàl est un jeune artiste hongrois de 26 ans, étudiant à la faculté des beaux-arts de Budapest. En quête de modèle pour un projet de médaille, il fait la connaissance d'une jeune pianiste, Erzsebet. Fasciné par sa beauté, il réalise son portrait. C'est avec cette esquisse qu'il remporte le prestigieux concours organisé par la Monnaie de Budapest. Pourtant, en raison de sa judéité, Pàl ne reçoit pas le prix qui lui était promis. Tandis que les troupes d'Hitler envahissent l'Autriche, Pàl se résigne à quitter Erzsebet, sa famille et son pays pour chercher en Italie la reconnaissance de son talent. Les années passent... Nous sommes dans l'après-guerre. Installé à Londres, l'artiste - assisté de sa femme, la fidèle Nicky - est devenu l'un des plus illustres médaillistes de son temps. Musiciens, peintres et hommes politiques font appel à lui, depuis qu'il a été choisi par la reine d'Angleterre pour immortaliser son couronnement. C'est au tour du pape de solliciter Pàl. Le médailliste hésite, de peur d'être confronté, lors de son séjour romain, à des souvenirs de jeunesse qu'il cherche à oublier. Dans les derniers jours de sa vie, Pàl, résigné au déclin de ses capacités, jette un regard rétrospectif sur son oeuvre. Sous les traits d'un jeune garçon, dont le visage lui rappelle étrangement quelqu'un, se dessine cependant une réponse inattendue. On retrouve dans Le Revers de la médaille la belle et captivante écriture d'Olga Lossky, qui, après l'univers libanais de La Maison Zeidawi , nous plonge dans le destin d'un homme d'exception, marqué par son époque. »
Pal est étudiant aux Beaux-Arts et apprenti médailliste à Budapest. Il a la fougue et la naïveté de la jeunesse. Il rencontre Erzsebet, une jeune pianiste qui le fascine et dont il entreprend de faire le portrait.
En secret, il présente son travail au concours de la Monnaie de Budapest, normalement réservé aux artistes confirmés. Un portrait est demandé, pour orné une pièce de monnaie. Contre toute attente, le jury le désigne gagnant, mais lui refuse son titre, au motif qu’il est Juif… La Budapest de la fin des années 1930 est en effet en proie au nazisme qui se répand en Europe de l’Est comme une traînée de poudre.
Sous la pression de ses parents, Pal se résout à quitter le pays pour que son talent ait un avenir, et à Erzsebet pour laquelle il nourrit de tendres sentiments.
Les années passent, Pal se forge une carrière à Londres, épouse Nicky, entretient une correspondance avec sa famille jusqu’à leur silence, en 1944. Pal ne vit plus que pour son travail, laissant la charge des contingences matérielles à la femme, évitant les rencontres, fuyant de plus tout ce qui lui rappelle son pays d’origine.
Bien des années plus tard, à Rome, Pal travaille au portrait du Pape. A l’occasion d’une discussion sur la Hongrie, le Pape évoque les efforts des ambassadeurs de pays neutre, le Vatican en particulier, pour sauver les Juifs pendant la guerre. Ces quelques mots rallument un espoir que Pal avait profondément enfoui… Traçant les noms de ses chers disparus sur un bout de papier, il demande à sa femme de se lancer dans des recherches, avant de lui demander d’abandonner, quand les premiers éléments esquissent un destin funeste. Ne pas savoir, ne pas avoir de certitude, c’était l’espoir encore…
Mais sa femme ne se résout pas à lâcher prise, et parvient à retrouver Mihaly, le frère de Pal, unique rescapé. Les retrouvailles sont émouvantes, mais de courte durée car la Hongrie est désormais un pays communiste. Chacun retourne à sa vie, enfouit ses souvenirs. Pal replonge dans le travail, jusqu’à ce que le passé le rattrape encore une fois, pour le meilleur cette fois.
J’avoue avoir eu du mal à entrer dans ce roman, à m’attacher à ce personnage torturé mais opposant justement une façade lisse à son histoire personnelle dramatique, comme pour mieux s’en protéger. Quand la façade s’est fissurée, j’ai davantage apprécié l’histoire, appris à connaître Pal et Nicky. Et j’ai aimé ces évocations historiques, tellement traumatiques pour les personnages, mais qui apportent un regard différent sur l’Histoire avec un grand H.
A découvrir.
https://mesmotsmeslivres.wordpress.com/2018/02/16/le-revers-de-la-medaille-de-olga-lossky/
Le revers de la médaille raconte l’histoire de Pal, jeune artiste hongrois obligé de quitter son pays et sa famille pour exercer son art ailleurs en toute liberté.
Le rêve sera accompli, mais hélas la seconde guerre mondiale chamboulera cette vie d’artiste qui aurait pu être belle et magnifique si notre jeune artiste ne vivait pas avec un lourd espoir doublé d’un chagrin dans le cœur.
Servi par une plume banale, sans grand effet de style, mais qui fait son petit effet, ce bouquin se dévore comme des petits pains. Je n’irai pas jusqu’à dire que tout est parfait, parce qu’un point m’a exaspérée, mais néanmoins que ça soit le sujet, la manière dont l’histoire est racontée, le développement de cette dernière et des personnages - qui sont en passant très fouillés et très humains -, tout est fait pour passer un agréable moment de lecture.
L’histoire est en effet émouvante sans pour autant favoriser un torrent de larme, l’auteure joue sur les angoisses et les espoirs, les déceptions et les craintes, d’un même cœur, sans nous perdre dans des méandres incompréhensibles sentimentaux ni nous balader d’une humeur à l’autre histoire de remplir des pages.
Bref, ici tout est maîtrisé, et tout est fait pour que l’histoire avance sans redite, mais avec suffisamment de mystère, de doutes, de réflexions, de surprises, pour tenir 300 pages.
Pour en venir un peu plus profondément au livre et outre l’histoire, j’ai aussi beaucoup apprécié les personnages et notamment Pal qui est typiquement le genre de personnage que j’aime bien. C’est-à-dire difficile à cerner sans pour autant être une girouette. Je m’explique, Pal n’existe pas par des doutes complètement crétins, mais par sa souffrance, ses craintes et ses espoirs, et de ce fait il est très poignant à regarder vivre surtout que tout cela est légitime ; ce qui fait qu’on peut facilement le comprendre et se mettre à sa place. En effet, on ne retrouvera rien à redire sur son mode de penser et de vie, et pourtant c’est le genre de chose dont je ne me prive pas habituellement avec les personnages.
En clair, Pal est un personnage terriblement complexe et vivant quand bien même qu’il soit déjà à moitié mort. Et ça je kiff.
Quant aux autres personnages, ils ont aussi leur côté plaisant ou déplaisant, c’est selon, mais aucun n’est mieux représenté que Pal, - en même temps c’est normal le roman tourne autour de lui.
Cela étant comme je le disais un peu plus haut, un point m’a exaspérée ; c’est le délire artistique. Je ne sais pas pourquoi mais là j’ai été moins emballée par la vision que l’auteure donne à Pal sur son art. Franchement j’ai même parfois complètement été perdue parce que ça partait dans des méandres limites incompréhensibles, et en prime c’était difficile à retenir. En clair l'auteure pourrait se contredire, on ne s'en apercevrait même pas. Là vraiment pour moi y a en eu trop de fait, mais qu'on se le dise ; ça ne change rien au plaisir de lire cette tragique histoire.
En résumé, c'était une lecture très belle, bien écrite et que je conseille vivement.
http://voyagelivresque.canalblog.com/archives/2016/02/14/33371859.html
Pal est étudiant aux Beaux-Arts à Budapest : sa passion est de réaliser des portraits et à ce titre, il espère remporter l'appel à projet lancé par la Monnaie de Budapest pour illustrer une pièce de monnaie de deux pengo. Il prend pour modèle une jeune fille, Erzsebet, dont il s'éprend secrétement. Néanmoins, le verdict du concours sera pour le jeune Pal bien cruel (je ne peux vous le dévoiler ici) et il décidera de quitter son pays.
Découpé en trois parties, Le revers de la médaille traite trois périodes de vie bien distinctes de Pal : la première est celle que je viens de vous décrire (la fin des études à Budapest et le concours), la seconde se déroule principalement à Londres où nous retrouvons Pal marié à Nicky. Il a réussi dans son métier mais garde en lui de fortes blessures internes. Enfin, dans la dernière partie, il est déjà très âgé et s'interroge sur sa vie passée.
J'ai été vraiment séduit par ce roman, dont le style très fluide m'a donné envie de tourner les pages avec un plaisir jamais démenti durant les 298 pages. De plus, il présente un intérêt historique fort, puisque l'on couvre la Hongrie de 1938 à l'après-guerre. J'y ai découvert des faits peu connus sur le sauvetage des Juifs (mené par le nonce apostolique Angelo Ricci ou le suédois Wallenberg) ou pris conscience des heures très sombres du pays (les Croix Flêchées remplacent l'amiral Horthy en 1944 et se livrent à des actes horribles envers les Juifs). Enfin, j'ai beaucoup apprécié le personnage de Pal, taciturne, tourmenté par l'histoire de sa famille et qui prend enfin conscience de l'importance de la transmission à la fin de sa vie (les dernières pages sont très émouvantes).
Au final, un très beau moment de lecture !
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