Dernières lectures de l’année 2022, premières découvertes pour 2023 !
" Après les avoir redoutées, ce sont désormais les périodes qu'il préfère, les grandes marées, il les attend, quand on ne peut plus circuler à pied et que l'eau pénètre partout. "
Le niveau de la mer est monté. La Rochelle, régulièrement submergée et sous contrôle de l'armée, s'est vidée de la plupart de ses habitants. Janvier Bonnefoi y vit dans la solitude, remontant en barque les rues noyées et ressassant la dispute qui l'a forcé, un an plus tôt, à quitter la ferme familiale en Lozère. Le jour où la ville est évacuée, Janvier décide de rentrer chez lui.
Par les chemins de Charente et de Corrèze, il traverse une France minée par les tempêtes, le repli identitaire et les attentats écologistes. Il découvre stupéfait un pays persuadé de pouvoir encore vivre normalement. Dans une ferme du Cantal, il fait la connaissance d'Adèle, une jeune femme énigmatique qui lui offre le gîte en échange de son aide. Partagé entre l'appel du voyage vers sa terre natale et les promesses ambivalentes que dessine ce nouveau foyer, Janvier est bientôt rattrapé par d'encombrants compagnons d'infortune.
Dernières lectures de l’année 2022, premières découvertes pour 2023 !
Un OLNI découvert lors de la rentrée de janvier 2023, l'intrigue aurait pu être anxiogène alors que l'on avait traversé la covid-19.
Ce premier roman de Charlotte Dordor sous forme de dystopie écologiste aborde la survis, la ruralité, le terroir, l'agriculture, les épidémies, les énergies, l'humanité.
L'écriture est nerveuse, simple par un style court sans fioriture, beaucoup de thèmes, l'autrice veut délivrer un important message crédible. Un road trip dans une France post apocalyptique, entre la Charente et la Lozère. Une introspection du protagoniste et de nombreux rebondissements.
"Janvier maîtrise son embarcation, elle file à travers les rues silencieuses, on ne sent plus les coups de rame.
Après les avoir redoutées, ce sont désormais les périodes qu’il préfère, les grandes marées, il les attend, quand on ne peut plus circuler à pied et que l’eau pénètre partout. Alors on ne voit plus les murs décrépis, les objets qui jonchent le sol, les maisons qui menacent de s’effondrer, les trottoirs détruits. Inondée, la ville rutile, comme neuve."
"Dehors, les sirènes s’obstinent, implacables. Elles ne s’arrêteront plus. Il pense aux longs mois pendant lesquels il a amassé méticuleusement ce qu’il pouvait sauver de chefs-d’œuvre. Il faut encore sauver, mais plus vite, et moins. Pris d’un immense découragement, il se dirige vers la porte, fait demi-tour. Il ferme les yeux, pose ses mains sur une étagère au hasard. Le sort décidera. "
"l contemplait la montagne. La lumière rasante jetait son or sur les prés, à travers les frênes. Le silence et la chaleur figeaient l'air. Soudain, une note le déchira pour arriver droit au cœur de Janvier et continuer sa danse. Il reconnut les premières mesures d'une fugue de Bach, en mineur, qui lui revenait de loin."
La Rochelle est sous l’eau. A chaque marée, l’intrusion se fait plus sévère, menaçant les bâtiments. La ville est sous le contrôle de l’armée. Lorsque l’évacuation est décidée, Janvier se fait déserteur, abandonnant sa mission de conscrit civil pour rejoindre la ferme familiale en Lozère, qu’il avait quittée un an plus tôt, à la suite d’une dispute.
S’en suit un road trip, dont le décor contraste avec l’ambiance apocalyptique des villes côtières : la vie semble se dérouler sans trop de dérangement, alors que la plus grande partie du pays regarde avec un sentiment détaché le drame qui ne les concerne pas directement.
En chemin les rencontres sont loin d’être amicales. Janvier s’arrêtera quelques mois dans une ferme presque abandonnée, en compagnie d’une jeune femme fuyant elle aussi un passé récent. Pourtant peu à peu, les manifestations d’une crise majeure apparaissent, coupure d’électricité, rationnement…
Ce voyage au long cours entre la Charente et la Lozère, parcouru à pied ou à vélo est aussi un voyage intérieur, qui permet à Janvier de faire le point sur sa vie. Roman d’apprentissage également, pour une formation pas toujours aboutie, puisqu’il apprendra mal à se méfier et continuera à accorder sa confiance sans réfléchir.
Il manque une colonne vertébrale qui donnerait un axe fort pour soutenir le propos, qui semble parfois se perdre au gré des pérégrinations du personnage. Un éclairage plus précis du contexte aurait peut-être contribué à renforcer l’intérêt pour l’intrigue, qui reste très introspective.
L’écriture de ce premier roman est agréable et le roman se lit sans déplaisir.
368 pages Julliard 5 janvier 2023
Janvier est un jeune homme qui a quitté la ferme familiale, en laissant sa mère et son frère gérée la ferme. Il s'engage comme conscrit. Nous sommes dans une époque proche et tout ce que le GEC a prédit se réalise. La Rochelle est envahie par les eaux malgré les digues érigées. Janvier est un conscrit et essaie d'aider les habitants qui n'ont pas pu être évacuer. De belles pages avec Janvier dans sa barque dans les rues submergées de La Rochelle.
Cette dystopie se passe dans un futur proche, certaines situations nous menacent, des situations politiques, sociales, climatiques se rapprochent de nos vies. Et cela fait de cette lecture un cri d'alerte face à ses changements climatiques, nous ne parlerons plus de tempêtes mais de cyclones. La société devient une société de surveillance, de non informations, des informations officielles et quelques fake news. Des vagues de migrants, que ce soient des migrants politiques, des migrants climatiques. Et cela va conduire à des comportements de repli sur soi.
Ce roman nous entraîne avec Janvier sur les routes et son retour vers sa ferme familiale. Il fait des rencontres, comme ce vieil homme qui lui ne veut pas quitter son appartement à La Rochelle, cette étrange femme qui s'installe dans une ferme et il va rester quelques moments avec elle. Et ces albanais qu'ils vont recueillir, mais à qui peut on faire ou pas confiance.
De belles pages sur cette planète qui se transforme, j'ai apprécié de naviguer dans les rues de La Rochelle, de déambuler sur les routes avec Janvier. Janvier, cet homme qui essaie de comprendre, d'essayer de continuer d'aller de l'avant malgré tous ses moments difficiles. Que faire, rien ou militer, interpeller. Mais comment réagir avec des attentats qui peuvent tuer des innocents, aider les migrants..
Un roman qui nous questionne sur l'avenir, sur ces changements climatiques et sur ce qui pourraient se passer si nous ne faisions rien? Mais que faire ?
La fin de ce texte ouvre une suite et j'aimerai savoir ce que deviendra Janvier lors de ce retour dans sa famille.
#LeretourdeJanvier #NetGalleyFrance
Excellent roman, très prenant. J'ai adoré suivre Janvier dans son périple. Difficile d'en dire plus sans vous dévoiler l'histoire. Lisez-le, vous ne serez pas déçu.
Dans un monde au bord de l'effondrement, Janvier décide de rentrer chez lui dans la ferme familiale cantalienne qui l'a vu grandir.
Une dystopie qui commence chez moi - pour ainsi dire - dans la ville de La Rochelle noyée sous les eaux - déjà, ça avait de quoi me mettre "l'eau à la bouche" (façon de parler car cette eau-là, il vaut mieux éviter de la boire !).
J'ai vraiment été séduite par ce roman autour du changement climatique et des conséquences humaines (sociales, migratoires, politiques, sanitaires) qu'il génère.
L'histoire me semble crédible, le personnage de Janvier est complexe, bien travaillé. Il est aussi porteur d'un message car son prénom "Janvier" fait référence à Janus, dieu de la transition dans la mythologie romaine (il a deux visages l'un tourné vers l'avenir, l'autre sur le passé).
Et puis son nom - Bonnefoi - en dit aussi beaucoup sur cette idée de "croyance" justement qui est ici à l'œuvre.
Dans ce monde frêle, au bord de la rupture, La Rochelle est évacuée, une épidémie émerge, on parque les gens comme du bétail pour les mettre en quarantaine.
Janvier décide dans un dernier sursaut de lucidité, de s'éloigner et de rentrer chez lui, c'est-à-dire dans la ferme familiale située dans le Cantal d'où il est originaire. Là-bas l'attendent sa mère et son frère qui s'occupent de l'exploitation.
Là où tout commence et tout se termine ? La boucle serait-elle bouclée si facilement ?
Vous vous en doutez, ça ne sera pas si simple !
Car, Janvier va devoir affronter, tel le héros d'une quête, quelques ennemis (ses propres démons aussi) et pas mal de difficultés.
Cette marche solitaire lui permet de réfléchir à ce qui l'anime, peut-être à retrouver du sens dans ce monde qui devient fou.
Et puis, le long de ce cheminement, et malgré le contexte violent, l'autrice nous donne à voir, par contraste, la beauté inépuisable de la nature. Un amour qui se prolonge dans une sorte d'écriture pastorale de fin de monde vraiment magnifique.
J'attends le prochain roman avec impatience maintenant !
U parcours surprenant de cet homme ,un vrai plaisir de le lire pour connaître cette histoire parsemer d embûche et comment va t il s en sortir à découvrir avec plaisir
Une dystopie qui retrace le parcours de Janvier, jeune homme originaire de Lozère, de la Rochelle en passant par le Cantal... Nous le suivons dans une France à la fois proche et lointaine, inondée, contaminée au début par un mystérieux mal, régentée par l'armée. Un peu comme dans un roman initiatique, nous cheminons avec lui et observons son évolution, de jeune conscrit à exploitant agricole, chef de clan. Nous découvrons ses certitudes, ses croyances, son profond bon sens agricole qui le guide dans un monde déclinant.
J'ai adoré ce personnage complexe et contemporain: sa vision de l'homme et de la nature, ses peurs, tout a fait écho en moi! le roman abonde aussi de magnifiques descriptions de la nature, même abîmée, de l'Auvergne et de sa beauté brute. Il permet enfin une véritable réflexion sur notre société et les défis qui l'attendent dans un futur très (trop?) proche.
C'est un premier roman et j'ai hâte de découvrir les textes suivants de cette auteure!
Un premier roman dans la veine des productions récentes….un monde chaotique frappé par les attentats, les pénuries, les révoltes, les pandémies…
Ici, on ne sait pas vraiment quel est ce mal qui frappe les populations entre Ebola, et révolutionnaires écolos….
Deux personnages vont se rencontrer par hasard, chacun essayant de fuir sa vie et de retrouver le calme d’avant.
Ils vont se soutenir, se construire une nouvelle vie….et puis, repartir chacun de leur côté.
Un arrière-goût d’inachevé dans cette histoire, des personnages qui restent en suspens….je ne suis pas du tout rentrée dans ce récit.
Peut être ce sentiment de désarroi et de vie déprimante qui peuple les sorties littéraires de ces derniers mois.
A chacun de se faire son avis.
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