"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Sandrine Destombes continue d'explorer le territoire du fait divers avec Le prieuré de Crest, une enquête où les femmes sont coeur de l'intrigue.« Madame, je vais vous demander de sortir du véhicule, s'il vous plaît. » Le sous-lieutenant Benoit se remémorera longtemps cette scène avec une seule question en tête : aurait-il agi différemment s'il avait su ce que déclencherait ce simple contrôle routier ?
Une enfant de huit ans tourmentée.
Une mère disparue à cause du 6-6-B.
Une conductrice qui finit sa course dans le fossé.
Un cadavre aux yeux énuclés.
Telle une comptine macabre, voilà les quelques mots qui se trouveraient dans le rapport du gendarme avant que les Experts du Pôle judiciaire de la Gendarmerie nationale ne débarquent à Crest.
Toute cette agitation vient troubler cette commune tranquille de la Drôme. La tranquilité, c'est aussi ce que sont venues chercher la hiératique Joséphine et ses protégées ; ces femmes du prieuré, sorte de gynécée où les hommes n'ont pas droit de cité.
« Une atmosphère envoûtante et une écriture ciselée. » Michel Bussi
"Il se remémorerait cette scène dans les moindres détails, cherchant à savoir s'il aurait pu éviter les événements qui en découlèrent. À partir de ce jour, de cet instant, la vie du gendarme ne fut plus jamais la même."
Brigade de Crest.
Contrôle routier.
Gendarmes.
Une Peugeot 205.
Une embardée.
Deux passagères.
Une femme et une petite fille de 8 ans.
Cette dernière dit au gendarme que la dame n'est pas sa mère.
Un bon thriller méthodique d'une auteure dont j'aime le style.
"Le prieuré de Crest" est le premier thriller de Sandrine Destombes que je lis.
Les femmes sont au coeur de ce thriller; en effet, le prieuré, qui donne son titre au livre, est un gynécée où se réfugient des femmes dont le point commun est d'avoir subi des violences d'un proche homme: mari, amant, père, frère. Aucun homme n'y vit, ni n'y pénètre, sauf les gendarmes que l'enquête conduit dans ce lieu.
Certaines de ces femmes, à la forte personnalité, vont se reconstruire par la vengeance et celle-ci sort de l'ordinaire car elle vise à changer la société (je n'en dis pas plus pour ménager le suspens). C'est cette intrigue originale qui m'a le plus séduite. Le suspens est bien maintenu, le rythme est alerte, les chapitres sont courts et rythmés, le style est agréable à lire.
Cependant, la pléthore de personnages, dont certains disparaissent aussi vite qu'ils sont apparus, complique le suivi de l'histoire; par moment, on est un peu perdus. La fin ne conclut rien, laisse toutes les portes ouvertes ce qui me déroute un peu dans un thriller.
Malgré ces deux bémols, j'ai passé un bon moment avec Sandrine Destombes et toutes ces femmes; j'envisage d'ailleurs de lire maintenant "Les jumeaux de Piolenc" qui semble avoir emballé pas mal de lecteurs.
Un roman de femmes dans la Drôme sans violence excessive, une intrigue complexe menée par la gendarmerie, une odeur de province, bref, on y retrouve les composantes des romans de Sandrine.
Je vais me débarrasser de suite de ce qui m’a gêné. Connaissant l’auteure et son aptitude à m’emporter, j’attends d’elle davantage à chaque nouveau livre (ici le 6). L’aspect technique, quelques légèretés dans le scénario et une ou deux incongruités dans les personnages ont freiné mon enthousiasme. Mais après tout ce n’est qu’un roman. Et le tout est donc bien de savoir se laisser emporter par l’histoire.
Pour qui n’a jamais lu Sandrine, c’est un excellent thriller peuplé de personnages multiples et bénéficiant d’un tonitruant démarrage.
De quoi cause-t-on ? Une conductrice finit avec sa 205 dans le fossé. L’enfant à ses côtés se retrouve dans le coma. Non loin de là, un cadavre aux yeux énucléés est découvert.
Le lecteur est trimbalé par le sous-lieutenant Perceval Benoit. Le jeune néophyte a de grands rêves qui prennent les traits de Daloz et ses experts de la gendarmerie, la PJGN. Ils représentent pour lui, un avenir radieux. Benoit est en charge de faire le lien entre sa hiérarchie et cette équipe. On avance avec lui dans cette enquête complexe, qui mène les gendarmes jusqu’à une communauté de femmes qui a posé ses valises dans un Prieuré. Cette communauté est sous la houlette de Joséphine, une femme de caractère, psy et protectrice.
L’ambiance est lourde à souhait. L’intrigue assez tordue pour me plaire et ces femmes au lourd passé en quête d’un avenir font du Prieuré de Crest le terreau d’un bon thriller. Alors oui, il m’a manqué ce petit plus qui m’emballe et fait d’un bon thriller, un excellent. Mais bon, ne soyons pas chafouin, ce roman paru chez Hugo est un bon livre, divertissant et qui a le mérite de caresser quelques thématiques pas si souvent usitées.
Pour son septième livre "le prieuré de Crest" et après le succès des jumeaux de Piolenc, Sandrine Destombes nous offre ici un prisme féminin avec un scénario rare en littérature.
Benoit, gendarme dans la petite ville de Crest, effectue un contrôle routier banal lorsque la situation lui échappe et dérape totalement. Dans la province de la Drôme, un scénario hors du commun et déroutant va alors se profiler devant lui. Entre meurtres sordides et kidnapping, la région va être le siège d'une course contre la montre entre les experts du pôle judiciaire et un serial killer au plan incroyable et diabolique...
Benoit est un jeune gendarme curieux, ambitieux, volontaire et passionné par la criminologie. Grâce à sa ténacité et sa finesse, il va participer à l'enquête complexe supervisée par les trois experts du Pôle Judiciaire de la gendarmerie Nationale composé d'une équipe d’enquêteurs accessibles et généreux qui le prendrons sous leur aile.
Je n'ai pas pu entrer pleinement dans l'intrigue par manque d’étoffe de certains passages et de même pour des personnages survolés auxquels je ne me suis pas attachée. Le scénario est pourtant opaque et bien mené, Sandrine Destombes nous balade et nous surprend en allant de révélation en révélation. Les ramifications sont nombreuses et insoupçonnées avec un tourbillon d'information pour mieux nous embrouiller l'esprit. Les chapitres sont courts et l'écriture est fluide pour une lecture rapide avec, au-delà de l’enquête, des thèmes bien plus profonds.
Malgré cette légère impression de survol, j'ai entièrement dévoré cette intrigue ponctuée de nombreux secrets et indices cà et là, où le mystère planera jusqu'à la fin sans que l'on se doute de quoi que ce soit ! J'ai donc passé un bon moment de lecture !
Avec une fin ouverte qui nous laisse sur notre faim, l'auteure nous réserverait-elle une suite ?
"Il fallut attendre presque quatre heures avant de pouvoir pénétrer dans la pièce sinistrée. Seul un pal de mur s'était affaissé, ce qui indiquait que la charge explosive était moins violente que le bruit l'avait laissé supposer, mais un incendie s'était propagé dans les couloirs, ralentissant fortement la progression des pompiers. Le corps de l'infirmière était entièrement morcelé. Sa tête avait été propulsée dans un recoin de la pièce tandis que le buste gisait, sans les jambes, à l'endroit même où se tenait la ravisseuse avant de se faire exploser.
Trois poutrelles d'acier s'étaient écroulées et bloquaient l'accès au lit de Léa. Tout le monde attendait fébrilement que les pompiers manoeuvrent. Personne n'osait parler. Quand le talkie-walkie se mit à grésiller, Benoit ferma les yeux.
- Le lit est vide, cracha le boîtier noir. Je répète, le lit est vide. Il n'y a que des oreillers éventrés."
Très belle découverte -pour moi car Sandrine Destombes écrit-là son sixième polar- que ce roman. A part une réserve sur l'utilité des passages en italique qui n'ajoutent pas grand chose au suspense, qui lui nuiraient même -sauf l'ultime- et sur la redondance pléonasmique suivante : "Si toutes leurs théories s'avéraient justes, ..." (p.203), eh bien, j'ai apprécié ma lecture de bout en bout.
Outre l'enquête minutieuse dans laquelle chaque détail est noté méticuleusement, disséqué et analysé, il est intéressant de suivre Perceval Benoît qui observe et apprend les méthodes d'investigations des Experts : "Daloz afficha une mine sceptique ; de sa poche intérieure il sortit un petit carnet noir que Benoît n'avait encore jamais vu. Il observa le capitaine prendre des notes et se reprocha de ne pas en avoir fait autant depuis le début de l'enquête. S'il voulait devenir un Expert, il devait agir comme tel et être plus minutieux à l'avenir." (p.102)
Un autre point qui m'a plu et m'a sauté à l'esprit -ça se dit ça ?- est que comme on suit l'enquête pas à pas, on peut se surprendre à avoir des intuitions, des doutes, des interrogations sur tel ou tel personnage suspect ou pas encore qui sont, quelques lignes plus bas, exprimées par l'un des enquêteurs. L'impression d'être un Expert... et d'être totalement imprégné de cette histoire.
L'intrigue qui semble partir dans pas mal de directions se resserre et tient, elle est retorse, ne se laisse pas deviner aisément et ménage ses effets tout au long des 360 pages -assez aérées, ce qui est plaisant. Le rythme sans être haletant ne baisse jamais et c'est donc une lecture qui ne traîne pas jusqu'à la dernière page.
"L'injustice, la vengeance, la mort..."
J'ai littéralement adoré !!! Gros coup de coeur
Ce que j’aime chez Sandrine Destombes c’est son habilité à nous planter un scénario en province. Ce côté provincial a toute son importance et rend les personnages accessibles et attachants et étrangement pas mal complexés. Cela semble être le cas du gendarme Benoît qui s’ennuie à mourir lors des contrôles routiers qu’il doit effectuer. Mais un jour tout change et c’est lors d’un énième contrôle routier que va débuter une enquête incroyable. Des meurtres, un kidnapping vont conduire les gendarmes du cru et les fameux Experts envoyés en secours vers un magnifique prieuré qui semble renfermer bien des secrets. Tenu par Joséphine, ce lieu accueille des femmes et uniquement des femmes en souffrance pour les aider à repartir du bon pied. Le sujet évoqué ne me laisse jamais indifférente et pourtant je n’ai pas accroché plus que ça avec ce groupe de « victimes » tel que nous le présente l’auteure, mais peut-être était-ce le but recherché. L’enquête en elle-même doit beaucoup au petit jeunot Benoît qui a été l’un de mes personnages préféré. Toujours partant et soucieux de bien faire, si seulement cela pouvait le sortir de ce trou… Les experts et leur professionnalisme semblent être le phare qui le guide. Le rythme est plutôt lent au début et ce n’est pas plus mal, on prend son temps pour comprendre et pour se faire sa propre idée. Les personnages féminins sont à découvrir avec leur psychologie, leur déviance, leur passé bref de quoi les étoffer et en analyser le comportement. Petit à petit la mise en tension s’installe et nous réserve de belles surprises. J’ai particulièrement aimé le choix du final fait pas l’auteur qui pourrait presque nous faire espérer une suite. Il faut dire que le sujet était original et peu abordé ce que rend ce polar tout à fait plaisant à découvrir ; je serai heureuse de suivre l’évolution de Sandrine Destombes qui ne manque ni d’imagination ni de talent. Bonne lecture.
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