"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Avec « Le Postier », on assiste à la naissance d'une mythologie de la vie quotidienne : Bukowski raconte une sale période de son existence, celle où, employé des postes, « facteur suppléant », il a cru toucher le fond. Médiocrité, routine, mesquineries, c'est du Courteline version américaine. Par petites séquences, nous avons une peinture crue d'une administration, avec ses petits chefs, supérieurs et collègues, des maniaques et des abrutis. En face, beaucoup de portraits féroces des « clients » que le facteur doit subir. Presque tous des fous ou des emmerdeurs, ils incarnent une forme cauchemardesque de la banalité poussée à l'extrême.
Heureusement, entre deux tournées, il y a la bière et Betty, l'alcool et les femmes, qui consolent Bukowski. Parenthèses fiévreuses, ces voluptés lui font oublier la monotonie du tri et, comme des dérives, l'emportent ailleurs. Le Postier est un extraordinaire voyage chez les prolos de l'Amérique, bossant à la chaîne, fixés à leurs sièges, pris dans une horreur grise et sans goût.
Le postier est le premier roman autobiographique de Charles Bukowski. Cet un auteur qui s'est révélé tardivement à l'âge de 50 ans. On se prend d'affection pour ce dur au cœur tendre racontant avec humour ces péripéties. Ça sent le vécu au contraire de beaucoup romans insipides de jeunes auteurs.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !