"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Henry Erdmann est un physicien de haut vol, l'un des pères du projet Ivy et de la puissance nucléaire américaine. Etait, plutôt, car aujourd'hui, vieux et perclus de douleurs, il n'est plus que le triste reflet de celui qu'il fut, quand bien même il continue de donner quelques cours à l'université pour des étudiants qu'il ne comprend plus depuis bien longtemps... Aussi, lorsque cette douleur impensable lui vrille le cerveau, c'est presque avec soulagement qu'il accueille ce qu'il croit être une attaque cérébrale.
Sauf qu'il ne s'agit pas de cela. Que d'autres habitants de la maison de retraite dans laquelle il réside semble avoir subi la même chose que lui. Et que tous, bientôt, commencent à voir des choses, des choses impossibles... Un premier contact extraterrestre dans une maison de retraite... Un récit plein de sensibilité qui mêle senne of wonder et réflexions sur le temps passé, la vieillesse et la place des anciens dans nos sociétés modernes, dans un cocktail saisissant.
Pour une fois qu’une histoire avec des personnes âgées me plait…
Gros coup de coeur pour ce récit où une maison de retraite est au coeur de l’histoire. Le docteur Erdman a 90 ans et continue à donner des cours de physique à la fac. En bon scientifique et chercheur, il est rationnel et appréhende la perte de son intellect. Autant dire qu’au moment où il commence à vivre des sortes d’attaques cérébrales, il s’inquiète et mène l’enquête. En s’apercevant qu’il n’est pas le seul à avoir ces problèmes et que des évènements arrivent pendant ces crises simultanées, l’esprit logique du docteur est mis à rude épreuve. J’ai adoré toute la galerie de personnages présents : du chercheur à la commère, de la danseuse à la hippie… L’aide soignante est une crème, on ne peut que souhaiter tomber sur du personnel médical comme elle. L’écriture est soignée et reste fluide malgré des aspects complexes au coeur de l’intrigue. L’intrigue est bien dosée, les éléments arrivent petit à petit et la chute est étonnante et vraiment bien trouvé. Un des mes heure lumière préféré
Tout d’abord je tiens à remercier babelio et les éditions le Belial' qui m’ont permis de découvrir ce roman court et plus généralement la collection « une heure lumière ».
Ici il est question de personnes âgées, vivant dans une maison de retraite aux Etats-Unis, dont le fameux docteur Erdman, physicien de renom, qui, malgré ses 90 ans, continue à assurer ses cours à l’université. Un docteur qui se rend compte que non seulement il n’est pas le seul pensionnaire à connaitre des malaises plus ou moins douloureux depuis quelques jours, mais que plusieurs autres pensionnaires vivent les mêmes malaises au même moment… Situation qui attise sa curiosité et le pousse à essayer de comprendre…
Il y a un peu de Cocoon (vous vous rappelez, ce film des années 80 ?) dans ce roman. On y suit avec un certain plaisir une bande de vieillards plutôt vifs d’esprit, leurs relations, leurs petits et gros défauts (curiosité, orgueil, égocentrisme, …), leur appétit de vivre .On y lit aussi leurs peurs et leurs craintes : déclin physique, perte d’autonomie, sentiment d’abandon par des enfants parfois peu présents. Des sentiments très humains donc, que l’auteur sait décrire (ou suggérer) avec des mots justes et un style très agréable à lire. Je me suis surprise à sourire par moment et à commencer à associer des acteurs à certains, en imaginant leurs échanges, leurs mimiques. Chez moi cela démontre que les descriptions sont réussies et que livre a réussi à m’embarquer ! Par comparaison les autres personnages (personnel soignant, policiers,…) paraissent bien mous, bien fades, et disons le pas forcément très futés, même s’ils sont plein de bonne volonté. Comme si Nancy Kress avait voulu inverser les rôles et nous faire passer un message : l’ouverture d’esprit, la volonté d’aller de l’avant et l’énergie ne sont pas l’apanage de la jeunesse, arrêtons donc de réduire nos ainés à leur âge, de les considérer comme inutiles et de les infantiliser.
Le côté science fiction est lui plus mince, et aurait à mon gout, nécessité d’être accentué et développé. Certes nous sommes dans un roman fantastique, comme nous le rappelle la présence en filigrane de cet étrange vaisseau. Le peu de détails laisse lui la part belle à l’imagination du lecteur, ce qui est une autre force du roman. Mais il me manque tout de même des explications complémentaires pour mieux comprendre là où l’auteur voulait nous amener, et pour totalement en apprécier les tenants et aboutissants. En refermant le livre j’ai finalement ressenti un certain gout de « pas assez » ou d’inachevé. Un sentiment certainement dû au petit nombre de pages, qui me pose souvent difficulté. A croire que je ne suis définitivement pas adepte du format « roman court » !
A noter aussi un aspect que je ne cite quasiment jamais : la qualité graphique de la couverture, que je trouve extrêmement belle. C’est une chose à laquelle je suis assez peu sensible (j’ai appris à me méfier des couv’ trop alléchantes !) mais là je ne peux que saluer la recherche esthétique, bravo donc à la maison d’édition et à l’illustrateur qui font de ce livre un bel objet !
PS: avant de découvrir ce livre, je ne savais précisément ce que voulait dire le mot « nexus », je suis donc allée fouiller sur le net, et je vous donne la définition que j’y ai trouvée : « une connexion, généralement là où de multiples éléments se rencontrent » (c’était notre instant « développons notre culture générale).
http://desmotssurunepage.eklablog.com/160-courtes-mais-belles-pages-a125879328
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