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Lambeau, subst. masc. 1. Morceau d'étoffe, de papier, de matière souple, déchiré ou arraché, détaché du tout ou y attenant en partie. 2. Par analogie:morceau de chair ou de peau arrachée volontairement ou accidentellement. Lambeau sanglant; lambeaux de chair et de sang. Juan, désespéré, le mordit à la joue, déchira un lambeau de chair qui découvrait sa mâchoire (Borel, Champavert, 1833, p. 55). 3. Chirurgie:segment de parties molles conservées lors de l'amputation d'un membre pour recouvrir les parties osseuses et obtenir une cicatrice souple. Il ne restait plus après l'amputation qu'à rabattre le lambeau de chair sur la plaie, ainsi qu'une épaulette à plat (Zola, Débâcle, 1892, p. 338). (Définitions extraites du Trésor de la Langue Française).
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Des livres incontournables pour un immense plaisir littéraire
Quel témoignage, quel courage face à cette reconstruction . Aucun mot juste pour décrire ce livre, il faut juste le lire .
Le lambeau : dans le jargon médical, morceau du péroné qu’on a prélevé sur sa jambe afin de lui greffer pour remplacer la partie de sa mâchoire emportée par l’une des balles qu’il a reçue.
J’avoue avoir attendu quelques années avant d’ouvrir ce livre dont j’avais entendu parler mais je ne me sentais pas capable de lire ce témoignage de Philippe Lançon, l’un des rares survivants de la tuerie de Charlie Hebdo.
Tout le monde se souvient de ce 7 janvier 2015 qui ne fût, malheureusement que le début d’une triste série d’attentats aveugles et meurtriers.
Philippe Lançon va nous raconter avec beaucoup de pudeur et de délicatesse, mais sans aucune complaisance son avant et son après attentat, sa descente aux enfers et le long chemin de croix qui l’ont amené à revivre, car il le fallait bien.
Il était allé voir une pièce de Shakespeare « La nuit des rois » ,venait de terminer la lecture de « Soumission » de Houellebecq qu’il avait chroniqué pour « Libération » et dont il voulait parler lors de la conférence de « Charlie » du 7 janvier en vue de le chroniquer dans l’édition du 14 janvier. Il venait d’acheter son billet d’avion pour New York car il allait pour quelque temps intervenir à l’Université de Princeton.
Tout n’étant qu’un concours de circonstances, c’est au dernier moment , sur le chemin, qu’il choisit d’aller tout d’abord à la conférence de « Charlie » puis de se rendre à « Libération ». Au moment où il allait quitter les locaux de « Charlie », les tueurs sont entrés et nous connaissons tous la suite abondamment relayée par la presse. Ici , Philippe Lançon tout en pudeur raconte.
Pour lui commence alors la descente aux Enfers et le long chemin de croix pavé d’un nombre considérable d’opérations pour lui reconstruire le bas du visage : lèvre, menton, mâchoire, emportés par une balle. Il fût en effet atteint à la main gauche, à l’avant-bras droit et au visage par les balles des terroristes qui le laissèrent pour mort.
Ce sont les trois mois d’hospitalisation à la Pitié Salpêtrière et les sept mois de convalescence aux Invalides qu’il nous raconte.
Il parle de ses descentes au bloc, de la souffrance, de la peur d’être retrouvé par les tueurs, le tout sans tomber dans le pathos mais sans rien nous épargner non plus. Il exprime aussi ici sa reconnaissance envers les soignants du service public qui s’épuisent au travail et manquent de beaucoup pour exercer correctement leur sacerdoce.
La très grande qualité narrative de l’auteur nous fait ressentir ce qu’il traverse, nous sommes à ses côtés à chaque descente et remontée de bloc. Il nous confie ses doutes, ses cauchemars, ses réflexions, le dévouement des chirurgiens, infirmiers et aides-soignants qui l’ont soigné, lavé, entouré durant ces mois d’hospitalisation, de son frère, de ses parents et de ses amis qui l’ont veillé, protégé de l’extérieur et maintenu à flots. Il parle de ses petites joies et de ses grandes interrogations sur son devenir.
Ce livre est le témoignage d’un homme emporté dans la spirale meurtrière de l’intégrisme religieux. L’attentat de Charlie Hebdo fût un évènement national qui nous bouleversa à jamais. Mais ce livre est surtout le combat d’un homme pour se reconstruire et revivre à nouveau, aussi difficile que cela puisse être.
Et comme rien n’est jamais terminé, ce livre commence le 6 janvier 2015, veille de l’attentat de « Charlie » et se termine le 13 novembre 2015 …
Pour le lecteur, ce témoignage est un véritable coup de poing, une belle leçon d’humilité et de courage.
Peut-être que dans 100 ans j'aurais pu accrocher à ce livre, mais je suis resté accroché à l'idée que je préfère penser aux autres victimes d'attentats quotidiennement sur ce globe.
Quelle leçon de vie ce livre! Philippe Lançon nous raconte sa reconstruction physique et psychologique après l'attentat de Charlie Hebdo. Un homme d'une grand eintelligence et d'une grande finesse. A lire absolument!
Day 1 du 1er confinement le 17 mars 2020 avec « Le lambeau » de Philippe Lançon
Chronique aussi difficile à rédiger que de lire ce récit tant il « bouscule » tout au long de ces 510 pages...
Je le recommande vivement à toutes celles et ceux qui ne l’auraient pas encore lu!! J’ai tardé moi, mais le revoilà, opportuniste, avec sa sortie en poche @folio_livres.
depuis sa sortie en 2018, hyper médiatisé, avec ses prix, il m’a fait de l’œil, aguicheur, omniprésent, en vitrine, empilé, toujours en bonne place et toujours sur mon chemin.
Et sur les RS, vénéré, très peu chahuté -sur ses quelques longueurs ou répétitions seulement, à peine-.
Ils sont des livres comme ça, comme celui-là, dont on sait qu’ils vont faire mouche et appuyer là où ça fait mal, oui, non, y’a pas d’âge pour les souvenirs chagrins. Et on repousse alors l’échéance à plus tard... Ce sont ses mémoires très personnelles, dans un contexte public, dramatique, l’attentant du journal Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, 7 morts, des blessés graves.
A lui Charlie, à moi la Prom’ des Anglais, mais ce n’était pas mon seul frein.
Il s’agit ici de 7 mois d’hospitalisation, de multiples et délicates interventions, de liens étroits et forts avec chirurgiens, infirmières etc.
pudiquement il ne fait jamais étalage de ses douleurs physiques, il attend un des derniers chapitres du livre, en revanche, il ne nous épargne pas les détails chirurgicaux de sa reconstruction multiple (aussi bien côté cœur, avec famille et amis)
on vit intensément ces 7 mois avec lui quasi « agréablement » tant son écriture est fluide, belle, érudite, sensible... il écrit comme s’il nous parlait à haute voix -maintenant qu’il peut- nous l’écoutons, bercés par sa culture vaste et enrichissante, musicale, sur tous les sujets importants, cinéma, artistiques... et quels beaux voyages nous faisons avec lui! merciiiii pour cela aussi.
sommes dépendants nous aussi, de lui, lui de son isolement, -alors qu’il n’est jamais seul, bien au contraire- de sa force d’âme, de son caractère, de son esprit et humour presque british alors que c’était tellement mal parti.... il aurait pu baisser les bras, craquer, s’apitoyer bref être tout le contraire de ce qu’il a été, et est encore aujourd’hui*
Il fallait m’armer de courage pour ouvrir enfin ce livre -alors que je ne lis que par passion, ou éventuellement par curiosité des premières pages-
car c’était certain, je me connais bien, mes propres souffrances -bien que mes fidèles compagnons depuis plus de quarante ans-allaient festoyer... j’allais revivre avec l’auteur l’angoisse et le martyr de mes séjours hospitaliers, enfant et ado.
Quelle traîtrise ce qualificatif !
C’est d’ailleurs le seul désaccord que je partage avec l’auteur, je n’ai jamais été ravie de retrouver la vie d’en bas (le bloc) elle ne m’a jamais rassurée et le personnel qui l’habite ne m’a jamais été « familier », paaaaaas du tout.
Mais comme lui, je suis sans colère ni courroux, lui pour les 2 terroristes et moi pour le conducteur de la voiture qui m’a handicapée pour toute la vie (j’avais 6 ans) ou guillotinée ma vie, je ne sais pas.
On ne saura jamais ce qu’aurait été le reste de notre vie sans ce cataclysme.
Pardon cette chronique est trrrrres longue mais c’est d’avoir côtoyé la plume de P. Lançon si stimulante.... Bref il ne faut pas passer à côté de se livre, il nous grandit.
#Citations
Une phrase résume assez bien la première moitié du livre de son état juste avant la 1ère greffe
Son ex-femme ne supportait plus « que cinq minutes d’horreur puisse liquider tant d’années de souvenirs. Je ne supportais plus, moi, que tant de souvenirs puissent avoir survécu à quelques minutes d’horreur. Car à cet instant ces minutes faisaient ma vie et non les souvenirs qui les avaient précédées. »
ON SE RETROUVE SUR INSTAGRAM EMMANUELLEM06
Particulièrement prenant, éprouvant. Difficile d'écrire l'indicible. Pudique ! Très bien écrit ! CM
Quelle écoute exigeante tant les propos tenus par Philippe Lançon sont précis, riches et érudits.
Philippe Lançon, victime de l'attentat de Charlie Hebdo, nous raconte cet événement ainsi que les soins et la convalescence qui en ont suivi.
On reconnaît bien le journaliste qui raconte avec précision les faits, sans pathos, avec clairvoyance et détachement. C'est à la fois ce qui fait l'interêt et la lassitude de ce livre.
Les souvenirs racontés avec un tel réalisme et une si grande netteté contrebalancent les citations et les références qui finissent par lasser et noyer le récit.
J'ai donc un avis mitigé quant à cette lecture qui m'a passionnée quand Philipe Lançon y raconte l'attentat, les soins, ses rapports avec le milieu médical... mais m'a lassée par son étalage de culture qui n'apporte pas grands choses au récit lui même.
Le 7 janvier 2015, j’étais en train d’acheter mon déjeuner quand je reçois une notification sur mon téléphone indiquant qu’une attaque terroriste vient d’avoir lieu dans les locaux de Charlie Hebdo. En 2 minutes, la vie de Philippe Lançon (et de bien d’autres) a basculé. Ce roman, il traine sur ma cheminée depuis près de 2 ans. Je repousse sa lecture, j’ai peur que ça me plombe, d’avoir l’air d’un voyeur, je ne sais pas pourquoi je l’ai acheté et ce que je vais y trouver. Et puis c’est un sacré pavé !
Ces 510 pages, c’est ce qu’il faut à Philippe Lançon, l’auteur, la victime, le survivant, pour nous raconter ce qu’il s’est passé, sa reconstruction, sa vie. Mais pas que, il digresse aussi. Il se met à nu et partage sa métamorphose. On a l’impression de lire son journal intime : il nous fait part de ses peurs, ses joies, ses espoirs, et ses vague à l’âme.
Au delà du côté autobiographique, ce récit a un véritable intérêt littéraire. Il est extrêmement bien écrit, et riche de références. On y retrouve notamment Pascal, Giono, Proust, ou encore Racine.
Si ce roman traîne dans votre bibliothèque, n’ayez pas peur, ouvrez-le.
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