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Il était impensable de sculpter ce bloc, ce monstre de pierre haut de cinq mètres, refusé par tous les sculpteurs approchés, quand Michel-Ange en 1501, à 26 ans, se lance avec passion dans ce chantier fou, rugueux et violent.
Il raconte ici à son assistant Ascanio Condivi la naissance tumultueuse d'une oeuvre hors norme, célébrée par ses contemporains comme « le Géant ». Parce qu'ils y voient une allégorie de la République de Florence alliant le courage et l'intelligence face à la force aveugle de ses ennemis.
« Goliath ne m'intéresse pas, David non plus ! Tout a déjà été dit. C'est le courage de David, ses doutes, sa peur et sa tension qui me touchent et me questionnent. Je vais le représenter avant ! Avant le combat. On comprendra, à sa façon de regarder et de bander ses muscles, que le Philistin est sa cible. Je veux que le mouvement soit perceptible. Rien de pire qu'une figure inanimée. Sans mouvement, elle est deux fois morte. Mon David sera beau par son corps et son âme pure. Je veux le sculpter à l'instant où il s'apprête à s'élancer vers Goliath, quand tout le monde s'enfuit. »
Voilà une nouvelle sortie dans la collection Le roman d’un chef d’œuvre, publiée aux ateliers Henry Dougier.
Cette fois-ci, pas d’analyse d’une peinture mais plutôt d’une sculpture, probablement l’une des plus connues au monde : le David de Michel-Ange.
Ce roman a pour narrateur l’artiste lui-même. Déçu d’une biographie rédigé par un ami, il décide de se confier à un disciple sur cette réalisation majeure.
Car il y en a des choses à dire sur le sujet : le David était, en effet, un projet un peu fou, car le marbre utilisé était réputé comme impossible à sculpter. Pourtant Michel-Ange décida de se confronter à ce bloc pour rendre hommage à une figure biblique, celle de David qui terrassa le géant Goliath. Avec une pression incroyable : pas de deuxième essai possible avec un bloc de marbre, la réussite doit être immédiate.
Pour les commanditaires de l’œuvre, il s’agissait de rendre hommage à la république de Florence alors que pour le maître, le but était d’exprimer la beauté, à l’égal des sculpteurs grecs de l’Antiquité.
Ce roman, réussi, est à l’aune du titre que j’avais eu l’occasion de découvrir auparavant, traitant du Radeau de la Méduse.
En 120 pages , Jean Lovera nous permet d’en apprendre davantage sur le contexte de cette œuvre, mais également sur le travail préparatoire de Michel-Ange.
Les informations sont distillées sans que cela soit pesant. Pour moi qui aime l’art sans avoir les connaissances liées, cette collection est indispensable.
Nous pouvons, aussi, entrevoir le caractère de ce génie qu’était Michel-Ange ainsi que les querelles qu’il pouvait avoir avec d’autres artistes tout aussi renommés comme Leonardo.
En résumé, un livre qui dans la droite lignée de cette collection permet, de façon abordable, de se familiariser avec l’art et des œuvres culturelles majeures.
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