"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Michel Rostain écrivain et metteur en scène de théâtre lyrique et musical a perdu son fils âgé de 21 ans d’une méningite foudroyante en 2003. Avec ce livre, dont le narrateur est le fils disparu, l’auteur fait un récit subtil et intense de ce deuil terrible pour lequel un ami lui a dit “ On peut vivre avec çà”. Et à travers la voix ironique et tendre de son fils il signe là un vrai hymne à la vie.
J’ai eu un peu plus de mal à le lire parce que trop d’empathie pour ce père me bouleversait malgré la distance, l’humour et la dignité de ce témoignage sans pathos ni plainte...Avec le recul, et j’en ai quelquefois besoin pour remettre en place idées et émotions au sortir d’un livre, je me dis qu'il fait partie de ces livres forts qu’on n’est pas prêt d’oublier...
Michel Rostain utilise les yeux de son fils décédé pour revenir sur cet évènement et prendre du recul sur ses réactions après le drame. Il semble se servir de cet écrit pour pouvoir tourner la page sur cette triste période de sa vie familiale, tenter d'effacer son sentiment de culpabilité et ainsi continuer à vivre avec.
C'est un roman empli de larmes, qui nous prend aux tripes. Quelques petites touches d'humour sont parsemées dans le récit, mais ne permettent pas de monter le niveau de notre moral à la sortie de cette expérience. En père endeuillé, l'auteur ne retient que les bons souvenirs de son fils et nous tire un portrait peut-être un peu trop idéalisé pour notre oeil extérieur.
L'écriture originale offre une lecture plaisante. Seulement cet ouvrage paraît être finalement plus indispensable à son auteur qu'à ses lecteurs.
Que dire devant un tel témoignage. Bouleversant bien sûr, très dur évidemment, mais surtout une extraordinaire preuve d'amour.
Livre plein de vie, contrairement à son sujet, qui prend sa puissance dans la douleur et se termine dans une superbe phrase "on peut vivre avec ça, comment je ne sais pas mais c'est possible" C'est tout ce que l'on ne se souhaite pas bien sûr.
Rien de larmoyant dans ce récit autobiographique, qui parle du décès du fils, bien au contraire, tout est dit avec pudeur, avec délicatesse, avec drôlerie et surtout un amour filial infini. L'auteur délivre un message la mort fait partie de la vie "on peut vivre avec ça".
Une merveilleuse ode à la vie.Il fait passer l'émotion de la perte de son enfant, du deuil et de la vie possible après la perte de celui-ci. Belle écriture.
Michel Rostain vit à Arles. Né en 1942, metteur en scène d'opéras, il a dirigé la Scène nationale de Quimper – Théâtre de Cornouaille – de 1995 à 2008.
Michel Rostain raconte comment il vit le deuil de son fils décédé à 20 ans d'une méningite foudroyante en 2003.
L'originalité de ce livre tient dans le fait que l'auteur a choisi d'utiliser la voix de son fils défunt. Michel Rostain se sort très bien de cet exercice et cela donne un récit magnifique débordant d'amour d'humour noir, de souvenirs, de colère, de douleur.
Il souligne à juste titre que la disparition brutale d'un être cher "n'arrive pas qu'aux autres" et qu'on ne connaît ni l'heure ni le lieu : "On ne s'abonne pas au "Monde" ou à l'opéra on ne fait pas le plein d'essence quand on veut mourir. La grande faucheuse m'était tombée dessus, c'est tout, ni papa ni moi ni personne n'y pouvait rien. La mort existait sans nous, papa était presque prêt à y croire." (p.17).
En conclusion, un livre bouleversant à ne pas manquer qui mérite amplement le Prix Goncourt du 1er roman 2011 bien qu'il s'agit ici d'un RECIT et non d'un roman, messieurs les jurés !
Pour en savoir plus : taper "Michel Rostain" sur "Google-vidéos", et vous accéderez à plusieurs interviews intéressantes. Je vous recommande en particulier celle de Europe 1 datant de février 2011 (sur YouTube) où Michel Rostain est interviewé par Marc-Olivier Fogiel.
La mort d’un enfant, le journal du père. Les quelques jours qui ont précédé la mort, les quarante huit heures fatales (meningitis fulminans), les obsèques, le deuil. L’exergue empruntée à Eric Fried, poète allemand dit : « Trouver encore des mots / Qui savent dire quelque chose / Là où on trouve des gens / Qui ne peuvent plus rien dire ». Michel Rostain trouve les mots pour dire l’indicible et exprimer la pensée impensable : c’est que la mort d’un enfant inverse le sens de la vie et gomme les repères du temps, elle est proprement in-humaine. Ils sont familiers et pudiques les mots : c’est l’adolescent qui parle. Peu à peu, l’énergie de vivre grignote sur le sentiment de mort. Le livre emmène au delà de la littérature mais y revient par une envolée romanesque qui le clôt. L’amour (le couple qui fusionne, les amis qui entourent…) et l’humour acclimatent le deuil dans un monde de mémoire et de vie, la transcendance pourrait se joindre mais elle n’a ici aucun écho. La vie plus forte que la mort, parce que l’amour et l’humour… Un livre à part, sublime !
Humour encore : le jury Goncourt a donné le prix du 1er Roman à ce récit définitif !
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !