"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En pleine nuit et sous une pluie tropicale, une femme surgie de nulle part vient se jeter sous les roues de la voiture du lieutenant Boukinda. Bouleversé par ce tragique accident, il veut savoir d'où sort cette inconnue, d'autant que son décès semble suspect... Au même moment, à quelques kilomètres de là, plusieurs individus pénètrent dans un camp militaire et s'emparent de nombreuses armes et d'un stock d'explosifs. Plus tard, c'est dans une ville en ébullition, gangrénée par la drogue, la violence et la pauvreté, qu'un braquage sanglant transforme le quartier en zone de guerre... Les forces de sécurité, en alerte maximum, sont à la recherche de truands visiblement déterminés. Et c'est tout à fait par hasard que ces deux affaires, apparemment sans aucun rapport, vont se télescoper et révéler un terrible complot... Sur fond de haine, de repli identitaire et de crise électorale, flics et gendarmes vont alors devoir s'épauler pour tenter de déjouer cette conspiration...
A Libreville, sur fond de succession de Papa Roméo père, Essomo chef de la PJ somme Koumba et Owoula d’enquêter toutes affaires cessantes sur le vol de tout un arsenal, qui met les hautes instances en émoi et la promesse de faire tomber des têtes est un engagement ferme.
Plus tôt dans la nuit, vers 3h30 du matin le gendarme Boukinda accompagné de sa femme rendre d’un mariage et heurte sous une pluie dru le corps d’une jeune femme. Il appelle son collègue Envame à la rescousse. La victime transportée au CHUL, va succomber deux heures plus tard.
Mais ce n’est pas le choc avec le véhicule qui a causé sa mort, mais quelque chose de bien plus originale. Que faisait-elle au sortir d’une zone industrielle, à cette heure, sous une pluie battante, seulement vêtue d’un slip ?
L’énigme est posée.
« Dans le couloir, le patricien retint Boukinda par l’épaule. Il se délunetta et se frotta les yeux comme s’il se donnait du temps pour trouver les mots justes. »
Eh oui, les deux enquêtes entreront en collision car la collusion règne.
Nos quatre enquêteurs vont en baver, et personnellement les passages sur l’herpétoculture m’ont ravie.
Mais, heureusement pour eux il y a des pauses déjeuners telles que celle-ci : « Puis il était allé manger un morceau à « La Marmite Bantu », un restaurant local où on mangeait le meilleur plat Lacoste. »
Avec Janis Otsiemi vous êtes à Libreville comme si vous y viviez, ses enquêtes sont menées de main de maître, sans temps mort, avec réalisme et une langue riche.
Il a son style, ce qui pour moi est une qualité rare, c’est noir, incisif, drôle et totalement dépaysant. L’enquête lui sert à raconter le Gabon, dans sa magnificence comme dans sa noirceur. Il a une écriture intransigeante qui colle parfaitement avec ses exigences d’auteur.
Dans sa façon de procéder, il est comparé souvent à Henning Mankell qui avec son personnage de Wallander mettait en exergue ses analyses sur son pays, et effectivement il y a de cela.
Janis Otsiemi dit tant sur géopolitique de son pays…
De plus j’adore l’émaillage de proverbes gabonais.
Il fait partie des auteurs qui m’ont reconciliée avec le polar. J’ai l’intention d’ailleurs de découvrir ses autres écrits des essais sur le Gabon.
Merci à Masse critique Babelio et aux éditions Jigal Polar pour cette lecture.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 21 avril 2018
Après de bons polars chez Jigal dont La bouche qui mange ne parle pas et Les voleurs de sexe, et un moins bon chez Plon Tu ne perds rien pour attendre, Janis Otsiemi revient en très grande forme pour cet opus. Ces deux flics, Kouba et Owoula rencontrent ces deux gendarmes, Boukinda et Envame pour tenter de tirer au clair plusieurs affaires a priori sans lien et qui, bien sûr, en auront un. Mené tambour battant et sans temps mort, ce polar se suit avec attention et beaucoup d'intérêt. D'abord parce que les intrigues sont crédibles et tiennent le lecteur jusqu'au bout sans aucune once d'ennui. Ensuite, parce que le contexte du Gabon, en attente des élections présidentielles avec des candidats controversés dont l'actuel président, fils de l'ancien -qui a tenu plusieurs décennies- qui se représente malgré des doutes et protestations sur la validité de sa candidature est très présent et fournit la couleur du livre. Et enfin, parce que l'écriture de Janis Otsiemi est particulièrement vivante et donne un rythme soutenu et énergique.
Janis Otsiemi écrit des polars qui sont bien plus que cela. Ils parlent de son pays, de la pauvreté, de la corruption, de la politique, de la société gabonaise. C'est du noir sociétal permet d'apprendre sur le Gabon, sur les gabonais. J'aime beaucoup ça dans les polars quand ils m'offrent plus qu'une simple énigme à résoudre. C'est la raison pour laquelle, par exemple, j'aime beaucoup Henning Mankell qui a décrit son pays et ses mœurs à travers son héros Kurt Wallander et bien d'autres auteurs aussi, mais c'est le nom qui me vient à l'esprit présentement. La plume de Janis Otsiemi est plus fantasque que celle du Suédois, plus imagée, décalée, argotique. Elle est un vrai plus, un ravissement supplémentaire que l'on déguste au fil des pages.
Très bon retour de Janis Otsiemi dans le giron Jigal polar.
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