"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lorsque Henri Majencoules, un jeune mathématicien qui travaille en Californie sur le projet Arpanet, revient à Agnost-d'en-haut en 1967, son village natal focalise l'attention de tous les médias du pays : une famille d'Américains, les Stokton, vient d'y être massacrée. Imprégné par la contre-culture qui bouillonne alors à San Francisco - du Flower Power à la pop musique et de l'été de l'amour au LSD -, Henri supporte mal le silence oppressant de la terre de son enfance. Mais avec l'aide d'Antoine Camaro, son ami journaliste, il va tenter d'en savoir plus sur ce Paul Stokton, son épouse et sa fille assassinés. Il découvre alors l'existence d'un des programmes militaires les plus secrets et les plus audacieux de l'après-guerre... De Dachau à la CIA, de l'US Army à Pont-Saint-Esprit, les hommes changent, les manipulations jamais...
C’est au détour d’un rayon de la librairie strasbourgeoise Kléber, et donc un peu par hasard, que j’ai découvert Le diable n’est pas mort à Dachau de Maurice Gouiran. Je ne connaissais ni le titre, ni l’auteur et je me suis laissé tenter par la quatrième de couverture.
L’auteur nous propose une immersion dans le domaine de la recherche scientifique et plus précisément, la recherche médicale et les expérimentations qui ont eu lieu dans les camps de concentration durant la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, la vision que l’auteur nous propose n’a pas vocation à dresser un panorama de l’horreur des recherches qui étaient pratiquées sur des déportés. L’intrigue se déroule après la guerre dans un petit village de haute montagne en France. Henri, un natif expatrié aux Etats-Unis, revient dans son village natal pour y enterrer sa mère. Un mois avant l’arrivée d’Henri, le village a été secoué par le massacre d’une famille entière et le mystère qui entoure ce crime n’a toujours pas été élucidé. La curiosité scientifique d’Henri va l’inciter à mener sa propre enquête avec l’aide d’un journaliste de la région. Les deux protagonistes vont vie être emportés dans une affaire aux dimensions internationales qui mêle conspiration d’après-guerre et vieille rivalité de village. L’ouvrage est relativement court. L’auteur va droit au but et le rythme est donné dès les premières pages. J’ai trouvé l’intrigue passionnante. Ce roman amène le lecteur à un questionnement sur l’éthique de l’expérimentation médicale mais aborde également les notions de responsabilités et de bien ou de mal en temps de guerre. Les personnages sont attachants sans être trop complexes ce qui permet au lecteur de s’identifier facilement à ceux-ci. Enfin, le théâtre de l’histoire, un petit village dans les Alpes françaises, ajoute du poids à l’histoire. Sans être perdu dans des descriptions d’ambiance, je me suis senti transporté dans ce petit village perché à plusieurs milliers de mètres d’altitude où tout le monde se connaît mais où subsiste de vieilles rancœurs du passé et où il ne fait pas toujours bon être un étranger au pays.
Cette première lecture m’a fortement donné envie de poursuivre la découverte d’autres ouvrages de Maurice Gouiran. L’auteur ayant plus d’une vingtaine de livres à son actif, je n’ai plus qu’à m’y mettre !
En gagnant ce roman lors d'un concours, je ne mesurai pas la chance de découvrir Maurice Gouiran. Inconnu de mon univers littéraire, cet auteur fait naître toute une série de réflexions sur la manipulation des hommes et notamment gouvernementale. Point de conspiration ou autre signe paranoïaque, mais une documentation fournie de l'Histoire et de la science. En entraînant le lecteur de Dachau pendant la Seconde Guerre Mondiale à Agnost-d'en-haut en 1967, il tisse la toile du réseau du mal et de l'expérimentation. Construit comme une enquête classique, l'étendue des découvertes, elle, ne l'est pas. Entre goût de terre, flower power et imposture, le petit village d'Agnost-d'en-haut n'a jamais autant été sous les feux des projecteurs...
De retour à Agnost-d'en-haut en 1967 pour l'enterrement de sa mère, Henri Majencoules retrouve la terre et l'austérité du hameau qui peuplait son enfance. Mathématicien travaillant sur le projet Arpanet en Californie, le jeune homme de vingt-sept ans se confronte en silence à un père indifférent. Cependant, la cruelle monotonie des lieux est interrompue par le meurtre d'une famille américaine, les Stokton, installée depuis deux ans. Surpris qu'un tel fait puisse se produire dans une contrée aussi reculée, Henri va mener avec l'aide d'Antoine Camaro ancien camarade devenu journaliste, une enquête des plus bouillonnante.
Entrecoupée de flash-back sur des médecins nazis exerçant dans le camp de Dachau, cette enquête prendra une tournure inattendue...
D'une plume tranchante, Maurice Gouiran nous entraîne dans les méandres de la science et de l'Histoire. Dans un décor fait de terre et d'humidité, il se sert du meurtre de la famille Stokton pour expliquer les actes nazis à Dachau. Comment, me direz-vous ? Chaque chose en son temps...
Troublant et noir, ce polar à la construction plutôt classique révèle une histoire complexe. Complexité relationnelle entre Henri et son père, entre ruralité et métropole. Complexité entre liens historiques, mais aussi entre des actes injustifiables, perçus comme tels lors d'une guerre, et qui le sont à une autre époque, dans un autre pays. Pour vous donner un indice, je ne peux que vous révéler la récupération des médecins nazis par les Etats-Unis... Ainsi, à travers les interrogations de son protagoniste, l'auteur questionne sur la notion de "gentils" et de "méchants" et sur les expérimentations secrètes de tous bords et leurs répercussions.
En parcourant ce récit mordant, j'ai beaucoup aimé la description des sentiments d'Henri liée à l'environnement de ce hameau hostile aux étrangers, mais aussi les faux-semblants derrière se cache les habitants. Très documenté, le flower power et le LSD festif que côtoie Henri en Californie est en totale contradiction avec la noirceur qui s'empare de l'enquête.
Malheureusement, je ne peux en dire plus sur l'intrigue par peur de vous révéler toutes les ficelles qui relie les époques. Sachez juste que le pouvoir de réflexion de Maurice Gouiran est assez fort pour utiliser l'Histoire afin d'éclairer notre époque.
Cette fois-ci, pas de gourmandises ! Du thé, du thé et encore du thé...et un corsé de préférence ! Parce que cette histoire est juste glaçante et semée de faits véridiques, elle m'a coupé l'appétit. Fallait le faire !
http://bookncook.over-blog.com/2018/04/le-diable-n-est-pas-mort-a-dachau.html
Maurice Gouiran a l'habitude de placer ses romans noirs dans des contextes historiques, parfois oubliés, parfois peu connus. Cette fois-ci, le départ de son intrigue est plongé dans une atmosphère assez connue, une odeur d'affaire Dominici pour l'enquête et une plongée dans les camps de concentration dans lesquels les médecins se livraient à des expériences terribles sur des hommes. Le roman débute assez mollement et il faut tout le talent du romancier pour capter mon intérêt. C'est lorsque Henri rencontre Antoine qu'il commence enfin à se tendre et à livrer des informations, et vue la quantité de documentation notée dans la bibliographie, je peux vous dire que l'auteur est assez complet dans les domaines qu'il aborde.
Je ne vous cacherai pas que ce n'est pas à mes yeux le meilleur roman de Maurice Gouiran -un coup de fatigue sans doute-, mais j'ajouterai aussitôt que même moins réussi, un roman de l'auteur est toujours extrêmement instructif et rondement mené. C'est ça les romanciers qui se documentent et travaillent, cela se ressent et ils parviennent à intéresser leur lectorat par ce qu'ils apportent et la manière de le faire. Maurice Gouiran le fait toujours avec des personnages à un tournant de leur vie -mais j'ai l'impression qu'on est souvent à un tournant de sa vie-, des hommes qui se posent pas mal de questions, ici l'origine, l'attachement aux racines familiales et géographiques, les choix de vie et les rencontres qui changent l'individu. Ils sont attachants Henri et Antoine, et comme en plus, ils nous apprennent plein de choses, leur fréquentation est tout à fait conseillée.
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