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1893 : à l'occasion de l'Exposition universelle de Chicago, l'architecte Daniel H. Burnham est chargé de créer une cité de rêve, la Ville blanche. Dans l'ombre du chantier, H. H. Holmes, un jeune et séduisant médecin, est en réalité l'un des tueurs en série les plus terrifiants de l'histoire du crime. Dans l'hôtel où il attire ses victimes, il a installé une chambre de torture et un four crématoire. Deux cents personnes sans doute, des femmes surtout, n'en réchapperont pas. Un document exceptionnel où l'on constatera, une fois de plus, que la réalité dépasse toujours la fiction.Le polar historique nous a habitués à de petits arrangements avec la réalité. Mais dans ce récit d'une noirceur gothique, tout est vrai. Et cette précision quasi documentaire donne à ce fascinant thriller une effrayante efficacité. Philippe Blanchet, Le Figaro magazine.
Très honnêtement, j’ai beaucoup hésité à me lancer dans le premier livre d’Erik Larson que j’ai croisé à la librairie, « Dans le jardin de la bête ». J’étais un peu dubitatif devant le côté un peu « chronologie historique » pure, basée uniquement sur des faits réels. Mais j’ai fini par me lancer et, de l’Allemagne nazie à l’invention des ondes Marconi en passant par le naufrage du paquebot Lusitania, je n’ai jamais été déçu.
Place donc ici à l’exposition universelle de Chicago en 1893. Nous suivons en parallèle les vies de Daniel Burnham, l’architecte en chef de l’exposition, et H. H. Holmes, jeune médecin bien sous tous les rapports, en réalité l’un des premiers tueurs en série de l’histoire américaine.
Alors dit comme ça, on se demande un peu dans quoi on s’embarque et quel est le rapport entre les deux personnages. Mais petit à petit, on comprend que Burnham et Holmes sont les incarnations des deux villes de Chicago qu’oppose Erik Larson. D’un côté la ville blanche créée pour l’exposition universelle avec ses bâtiments de style classique peints en blanc. Et de l’autre la ville noire, c’est à dire globalement tout le reste, les ruelles sales et malodorantes, la pauvreté, ces endroits où des gens peuvent disparaître sans laisser de traces ni éveiller les soupçons. Et c’est l’exposition universelle qui va permettre à Holmes de transformer son immeuble en hôtel et y attirer des flots continus de touristes/victimes potentielles.
En bref, un livre passionnant, à la fois chronique de l’industrialisation de Chicago en lien avec l’exposition universelle (fée électricité, horloges, escalators et grande roue notamment), et chronique d’un tueur ordinaire qui réussit à passer totalement inaperçu dans ce contexte de marche vers la modernité. Et le plus fou dans tout ça c’est que tout est vrai !
Après la petite déception qu’avait été « Les passagers de la foudre », j’hésitais un petit peu à me lancer dans un nouveau Erik Larson. Ce spécialiste de la docu-fiction a construit « Le Diable dans la Ville Blanche » exactement comme « Les passagers de la foudre », ce qui n’était pas pour me rassurer. Il alterne un chapitre sur deux entre un événement historique, raconté avec moult détails et parallèlement, une histoire plus « policière », plus humaine qui vient se télescoper avec la première. Ici, la Ville Blanche c’est Chicago et plus particulièrement la partie de Chicago choisie pour accueillir l’Exposition Universelle de 1893. De la bataille pour l’attribution de l’Exposition face à New York jusqu’à la (funèbre) cérémonie de clôture, on suit les petits bonheurs et grands malheurs de Daniel H Burnham, architecte en chef du projet. La vie d’un gigantesque chantier est racontée par le menu et honnêtement, cette Exposition Universelle est poursuivie par une poisse presque surnaturelle : atermoiements infini sur le choix de lieu, intempéries, crises économiques et bancaires, grèves, accident, tempête, incendies, canicule, froid polaire, maladie (ou mort) des architectes assistants, rien ne sera épargné à Burnham. Il tient pourtant bon la barre, et si cette Exposition Universelle finit par ouvrir ses portes à la date prévue, c’est un miracle total ! Et puis, il y a le Diable, c’est HH Holmes, un des premiers tueurs en série dans l’Histoire américaine qui profita de l’Exposition Universelle pour attirer dans son hôtel étrange des touristes par dizaines et en faire disparaitre on ne sait combien. Psychopathe (à une époque où ça n’existe pas encore officiellement) doublé d’un escroc notoire, il va sévir pendant des années dans une impunité totale, embobinant à tour de bras et zigouillant par intérêt ou pour le plaisir sans aucun état d’âme ni le moindre début de regret, jusqu’à ce qu’il tombe enfin sur un enquêteur obstiné de Philadelphie. Le récit de Larson est passionnant concernant les aventures de Holmes, et j’apprécie surtout qu’il n’évoque les crimes que de façon très allusive, par des sous-entendu et il faudra attendre presque 500 pages pour avoir une idée du modus operandi de Holmes : tout est suggéré, ce qui fait fonctionner l’imagination comme il faut. Concernant la partie Exposition Universelle, elle décrit par le menu la vie d’un immense chantier et d’un immense projet et lui applique une loi de Murphy implacable et qui finit par devenir presque comique. J’ai appris plein de choses sur Chicago à cette époque (la ville est presque un personnage à part entière), cette petite sœur rebelle et turbulente de New York. Hyper documenté, écrit avec sérieux (et humour quand il faut), « la Diable dans la ville Blanche » ferait un super film noir, j’en suis convaincue. En attendant qu’il soit un jour porté à l’écran, c’est une lecture peut-être un peu exigeante (presque 600 pages quand même) mais très intéressante, instructive et je conseille vivement.
Quand Erik LARSON nous conte la réalité, c'est une tuerie !
Ce docu fiction est un vrai voyage : voyage dans le temps, voyage vers Chicago, voyage dans le
monde de l'architecture mais surtout voyage dans les abysses de l'âme humaine…
Une ode à la folie des hommes !
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