Cette semaine, Pascale a choisi Christine pour partager sa lecture et son avis sur le livre La Végétarienne de Han Kang (Serpent à plumes), pour le Club des Explorateurs de lecteurs.com
Une nuit, elle se réveille et va au réfrigérateur, qu'elle vide de tous ce qu'il contenait de viande. Guidée par son rêve, Yonghye a désormais un but, devenir végétale, se perdre dans l'existence lente et inaccessible des arbres et des plantes. Ce dépouillement qui devient le sens de sa vie, le pouvoir érotique, floral, de sa nudité, vont faire voler en éclat les règles de la société, dans une lente descente vers la folie et l'absolu. Han Kang est née en 1970 à Gwangju, en Corée du Sud. Ses oeuvres sont traduites dans le monde entier (USA, Angleterre, Japon, Espagne...) et deux de ses romans, dont La Végétarienne, on déjà été adapté au cinéma. « Une fable étrange et éthérée, rendue plus fascinante encore par la précision et la fraîcheur de sa prose. » Times Literary Supplement« La Végétarienne est une expérience extraordinaire. » The Guardian
« Avant que qu’elle ne commençât son régime végétarien, je n’avais jamais considéré ma femme comme quelqu’un de particulier ».
L’homme qui parle se définit lui même comme quelqu’un de parfaitement ordinaire, sans ambition, sinon celle de ne pas se démarquer. Cette épouse sans relief a été un choix en harmonie avec son caractère passe-partout.
Mais voilà, la décision soudaine de ne plus manger de viande bouleverse l’équilibre du couple mais aussi de la famille entière.
A partir de cet événement qui pourrait être un incident banal de l’évolution de cette famille, les conséquences aussi absurdes que dramatiques vont s’enchainer, faisant glisser le roman au départ assez lisse vers une noirceur impressionnante. Certaines scènes révèlent des faits violents passés mais aussi présents, qui laissent sans voix.
Un deuxième personnage entre alors en scène et pas des moindres. Le beau-frère de la végétarienne est vidéaste et veut filmer son obsession, la tache mongoloïde que celle-ci porte au bas de son dos. Dans une mise en scène particulièrement érotique…
La troisième partie est consacrée à Inhye, la soeur de la végétarienne et l’épouse du vidéaste, cernée par la folie de ses proches..
Roman d’ambiance, original, et mené de main de maître, qui laisse des traces en mémoire, appelées à y rester longtemps. Malgré le détachement apparent que confère le style, les mots sont choisis pour faire passer des émotions profondes. De la violence sans exhibitionnisme, un érotisme ambiant, sans exhibitionnisme, et un art de raconter étonnant.
216 pages livre de poche 2 mars 2016
Prix Nobel 2024
Yeong He, a tout de la femme modèle : comme elle n'a qu'une activité "accessoire", elle gère sa maison et est aux petits soins pour son époux.
Une nuit, après un rêve étrange, elle décide de sortir de chez elle, tout ce qui a trait à l'animal : nourriture, vêtements, accessoires.
Elle imposera à son époux, perturbé par cette décision, son choix de vie allant jusqu'à se refuser à lui en raison de son odeur animale car il continue à manger de la viande lorsqu'il est en extérieur.
Yeong He s'enlise, s'enfonce de plus en plus dans cette forme de schizophrénie au point de devenir transparente tellement elle a maigri.. Elle développe un besoin de nature au point de devenir arbre.
Est ce vraiment de la folie ? Yeong He ne reprend elle pas tout simplement la main sur sa vie, son corps, sa liberté.
Elle refuse toute aide, partant d'un bon sentiment, qui est une violence, une douleur, un traumatisme pour elle.
J'ai beaucoup aimé ce roman captivant, unique, envoûtant. Il met en avant la volonté d'une femme à atteindre son but coûte que coûte dut-elle perdre son confort, sa vie, son entourage. Mais on constate que parfois cela peut-être un déclencheur pour d'autres dans leur perception des choses, de la vie, de l'essence même de l'humain.
Une fois en main on est captivé par cette femme qui parle très peu mais qui agit pour atteindre cette forme de béatitude, et j'ai apprécié comment l'auteur réussit à embarquer d'autres protagonistes dans cette démarche qui la feront mais différemment.
L'auteur nous montre aussi que la société sud coréenne reste, malgré une image sereine, tranquille, une société encore masochiste, où le poids familial et le respect du patriarche sont lourds et où il est bon de se conformer à ce qui est attendu.
Par ailleurs, l'auteur manie les mots avec talent ce qui en rend la lecture encore plus agréable.
Beau coup de coeur.
https://quandsylit.over-blog.com/2025/01/la-vegetarienne-han-kang.html
Un livre très particulier dans son écriture fluide et poétique et en même temps haletant, intrigant. J'ai débuté ce livre sans pouvoir le lacher ! très addictif! plusieurs point de vue sont dans ce récit, la relation avec le mari, le beau frère et la soeur, tout semble irréel avec un voile de folie sur cette histoire! un beau moment de lecture.Impossible de refermer le livre tant que je ne l’avais pas fini. Ce livre ne traite pas du sujet du végétarien mais va bien au-delà du devenir de l'humain qui souhaite devenir autre au plus profond de soi. Ne plus être, ne plus subir faire un autre choix. Un livre déroutant.
Univers asiatique très lugubre teinté de l'esprit des ancêtres et des fantômes...la sensation de déréalisation, d'étrangeté qui mène à l'anorexie, la folie puis la mort....l'incommunicabilité entre les êtres..
Un.court roman qui nous happe dans un abîme sans retour..
Grâce à Léa (du Picabo river et de la littérature nord américaine), nous voila embarqué dans une nouvelle aventure livresque celle de la découverte d'auteurs asiatiques. Et cette fois, d'une auteure coréenne.
Un texte très percutant, perturbant, qui nous entraîne dans l'histoire d'un trio : une jeune femme, d'aspect normal, Yŏnghye, bonne épouse, décide un jour de devenir végétarienne et cela va troubler ses proches. Trois chapitres successifs par trois membres de sa famille. le mari, le beau-frère, puis la soeur. Chacun va aborder le changement de cette jeune femme de façon différente. Cela nous parle alors de la société : le mari et son image sociale, le rapport avec son travail et ses collègues et l'irruption d'une épouse décalée, étrange. le beau frère et le milieu artistique : celui-ci est un artiste qui fait beaucoup de recherches sur la création et en particulier sur les corps, les plantes, les végétaux ( de très belles pages sensuelles, érotiques sur de la peinture sur les corps) et la place de l'artiste dans la société. La soeur et le milieu médicale et celui de la psychiatrie : des pages difficiles lors de sa visite à sa soeur qu'elle a finalement décidé d'interner. Bien sur, tous ses thèmes sont difficiles mais le texte est très poétique, imagé. Et l'auteure nous entraîne dans les méandres de la vie, de l'inspiration, des rapports amoureux, filiaux, des rapports aux corps, aux rapports avec l'autre, moraux ou physiques. Un texte qui m'a captivé et que je vous conseille et je vais continuer ma découverte de cette littérature, qui comme son cinéma semble très riche de surprises et découvertes.
Tout comme le laisse suggérer la couverture qui mêle effets d'optiques et illusions, le titre de ce roman est trompeur. Le sujet traité n’est pas le végétarisme.
La protagonista (si on peut l'appeler comme telle alors qu'elle est quasi absente de la narration) décide de devenir végétarienne sans aucune considération diététique, religieuse ni éthique. Se qu'elle voudrait vraiment c'est devenir "végétarienne" par opposition à être "humaine". Le jeu de mot est subtil mais de taille.
Yeong-hye se sent affixée, elle aimerait changer et échapper à sa vie mais elle sait qu'elle ne peut pas. D'un autre coté elle n'a (de façon acquise ou innée) plus trop toute sa tête, elle décide donc de changer l'une des seules choses qu'elle pense pouvoir encore maitriser: son alimentation. Elle arrête de manger tout se qui ressemblerait de prêt ou de loin à l'être vivant, et espère ce faisant se débarrasser de son être propre, pour idéalement se transformer en arbre.
Si vous n'avez rien compris à l'intrigue ce n'est pas bien grave, vous n'étés pas le seul.
Ce roman est une critique de société, d'une certaine manière et une étude de la logique que pourrait avoir un schizophrène (en d'autres mot aucune).
L'histoire est racontée du point de vue, du mari, du beau frère puis de la sœur de notre protagonista et au final on se rend compte que d'une façon ou d'une autre aucun d'entre eux n'est vraiment saint d'esprit.
Le livre est intéressant et prometteur au début bien qu'il décrive la détresse psychologique d'une manière poétique détachée et assez déroutante. J'aurais préféré une description plus détaillée des émotions par rapport aux organes génitaux et fluides corporels des différents caractères.
Je lis de temps à autre de la littérature asiatique car celle-ci recèle de pépites et les histoires sont pour la plupart du temps originales comme c'est le cas pour "La végétarienne." On retrouve d’ailleurs plus précisément ce genre d'histoires dans les romans contemporains (ou nouvelles) coréens, japonais et chinois.
J’ai ressenti tout aussi bien de l'incompréhension, du dégoût, de la fascination, de la curiosité dans ce livre qui, je dois l'avouer, m'a quelque peu déboussolé. Non pas que je n'ai pas aimé, bien au contraire.
La lente descente de Yonghye vers la folie nous fait réfléchir sur la place de l'individu dans la société, ses choix, ses envies, ses rêves, etc.
Un roman à la fois étrange, troublant et émouvant qui ne plaira pas forcément à tout le monde. Entre rejet et fascination.
La bande-annonce du film "Vegetarian" (2009) de Lim Woo-Seong adapté du roman de Han Kang est à visionner dans l'article consacré au film sur le site Asian Wiki (en anglais) : http://asianwiki.com/Vegetarian_(Korean_Movie)
Je lis très peu de littérature asiatique, les rares fois où j’ai essayé, je n’ai pas accroché. C’est donc avec une certaine angoisse que j’ai ouvert ce roman de Han Kang.
Pourtant, après quelques pages, j’ai véritablement été happée par La Végétarienne. Impossible de refermer le livre tant que je ne l’avais pas fini. Cette petite voix résonnait en moi, vous savez celle qui dit, allez encore une page, un chapitre…
La Végétarienne nous raconte l’histoire de Yonghye. Elle mène un existence banale, paisible auprès de son mari Chong. Un matin, après avoir fait un étrange rêve, elle décide de ne plus manger non seulement de viande, mais aussi tout produit d’origine animale.
Même si son mari et sa famille s’inquiètent et font tout pour la raisonner, Yonghye va tenir bon et sa santé, tant physique que mentale, s’en ressent.
Ce roman se déroule en trois parties, il est d’abord narré par son mari, Chong, ensuite par son beau-frère Minho et enfin par sa sœur, Ingye. Ils vont tous trois essayer de la comprendre, de l’aider, de la changer. Mais malgré leurs efforts, Yonghye résistera et continuera à suivre sa destinée.
Dans ce roman, l’auteure adopte un style simple qui convient parfaitement au sujet et au personnage de Yonghye, personnage qui devient de plus en plus effacé au fil du roman. Mais ce livre fait aussi ressortir des réflexions sur la politique de la Corée, comme le libéralisme actuel.
La Végétarienne est un roman fascinant, envoûtant, inoubliable qui se lit d’une traite.
Je l’ai véritablement apprécié et je remercie le Club des Explorateurs de m’avoir fait découvrir cette auteure qui mériterait d’être plus connue dans nos pays francophones.
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