Gagnez les coffrets avec les coups de coeur de la Librairie Delamain
Paul Katrakilis vit à Miami depuis quelques années. Il a beau y avoir connu le bonheur, rien n'y fait : il est complètement inadapté au monde. Même le jaï-alaï, cette variante de la pelote basque dont la beauté le transporte et qu'il pratique en professionnel, ne parvient plus à chasser le poids qui pèse sur ses épaules. L'appel du consulat de France lui annonçant la mort de son père le pousse à affronter le souvenir d'une famille qu'il a tenté en vain de laisser derrière lui.
Car les Katrakilis n'ont rien d'une famille banale : le grand-père, Spyridon, médecin de Staline, a fui autrefois l'URSS avec dans ses bagages une lamelle du cerveau du dictateur ; le père, Adrian, médecin lui aussi, était un homme insensible, sans vocation ; l'oncle Jules et la mère, Anna, ont vécu comme mari et femme dans la grande maison commune. En outre, cette famille semble, d'une manière ou d'une autre, vouée passionnément à sa propre extinction.
Paul doit maintenant se confronter à l'histoire tragique de son ascendance, se résoudre à vider la demeure. Jusqu'au moment où il tombe sur deux carnets noirs tenus par son père. Ils lui apprendront quel sens donner à son héritage.
Avec La Succession, Jean-Paul Dubois nous livre une histoire bouleversante où l'évocation nostalgique du bonheur se mêle à la tristesse de la perte.
On y retrouve intacts son élégance, son goût pour l'absurde et la liste de ses obsessions.
Gagnez les coffrets avec les coups de coeur de la Librairie Delamain
La succession est un roman très bien écrit qui se lit vite.Je n'ai pas été convaincue par ce récit sombre de facture très classique.On aurait aimé se passer d'un tel dénouement, c'est faire l'apologie de la noirceur, du déterminisme.Or, l'auteur pouvait faire que son narrateur échappe à une ascendance toxique.
Le livre déroule l'histoire des Katrakilis et des Gallieni, des personnages tout à fait singuliers au passé mystérieux.Paul Katrakilis, le narrateur, n'a jamais exercé la médecine.Il vit en Floride de sa passion la pelote basque.C'est le seul descendant de cette famille bizarre.Un jour il reçoit un message de son père:"un jour , tu finiras par prendre ma succession."Le Consulat lui apprend que son père s'est suicidé.Nous sommes en 1987.Paul part à Toulouse organiser les obsèques, sans éprouver le moindre chagrin.C'est un suicide qui s'ajoute aux autres...
Cela fait plusieurs années que Paul Katrakilis est pelotari professionnel au Jaï-Alaï de Miami, ce casino où l’on parie sur les joueurs de pelote basque. Diplômé de médecine, il a préféré s’écarter de la voie tracée par son père et son grand-père, eux-mêmes médecins, pour vivre modestement d’une passion qui lui permet en outre de prendre ses distances avec une famille aux tendances névrotiques et suicidaires. Le décès paternel le rappelle toutefois à Toulouse, pour y régler une succession qui va s’avérer bien plus encombrante qu’escompté : on n’échappe pas si facilement à ses atavismes…
On se délecte chaque fois autant de la plume et de l’humour de Jean-Paul Dubois qui, du rire aux larmes, entre gravité et légèreté, nous embarque pour notre plus grand plaisir dans l’exploration de ses thèmes de prédilection. Nous nous retrouvons donc à nouveau aux côtés d’un narrateur prénommé Paul, appliqué à se choisir une vie outre-atlantique pour se retrouver irrémédiablement rattrapé par un destin familial aux allures de malédiction. Si le propos s’habille d’une fantaisie cocasse, accentuant avec dérision les névroses qui ravagent chaque membre de la famille Katrakilis, il n’en suinte pas moins une profonde mélancolie, alors que l’envie de vivre, grignotée par le deuil, la solitude et la désillusion, y cède peu à peu la place à l’aliénation et à la dépression. Les personnages, enlisés dans le sillon de vie tracé par leur filiation, subissent un destin qui les emprisonne et leur coupe les ailes, au point que leur liberté finit par se résumer au seul choix de leur fin de vie.
De la pelote basque convertie en business mafieux au droit de grève quasi inexistant aux Etats-Unis, de la médecine aux ordres de la dictature soviétique à celle qui se résout discrètement à pratiquer l’euthanasie réclamée par ses patients, d’automobiles miteuses à d’autres presque mythiques, ou de la disparition du dernier quagga dans un zoo d’Amsterdam au touchant attachement à un chien sauvé de la noyade, la balade finit, malgré tous ses détours, par nous ramener à l’essentiel : « Je regrette de ne pas avoir su trouver ma place. » « Il ne faut jamais se tromper de vie. Il n'existe pas de marche arrière ».
Ce texte admirablement écrit, dont la désespérance se pare élégamment d’un humour désabusé, est un curieux cocktail de tristesse et de drôlerie qui vous empoigne le coeur comme il vous séduit l’esprit. Il ne déroge pas à la règle : les romans de cet auteur sont irrésistibles. Coup de coeur.
Ce livre m'a attiré par sa gracieuse couverture où l'on voir un pelotari en vol. Je vais rencontrer alors Paul Katrakillis, pelotari à Miami. Il est jeune et s'est exilé pour jouer à son jeu basque favori. On découvre dans les premières pages l'univers des frontons américains, où des parieurs passent leur soirée lors des matches de pelote. Un soir, Paul a un appel de France suite au suicide de son père. Il doit alors repartir vers Toulouse pour la succession. Cela va l'inciter à se souvenir de son enfance, adolescence et de l'histoire de sa famille. Un grand père russe, qui aurait été médecin de Staline et qui aurait d'ailleurs participé à l'autopsie du Grand Homme, allant jusqu' à partir en exil avec un morceau de cervelas du dictateur. Les hommes de la famille sont médecin, le grand père, le père et Paul lui-même. Il a fini ses études de médicine mais a préféré partir à Miami pour jouer à la Cesta Punta. Mais le passé rattrape le personnage et il va décider de reprendre la suite de son père, en rouvrant son cabinet médical. Il va aussi apprendre à connaître son père à travers les récits d'un ami de son père. L'auteur nous décrit une étrange famille, beaucoup de suicidés, le père, la mère, l'oncle.., comme dans la famille d'Hemingway. Hemingway et son personnage se promènent dans ce texte, de plus, Paul va aller dans les régions où l'écrivain a vécu. Jean Paul Dubois nous parle dans ce roman de la société américaine, française et des années 2000. Beaucoup de références dans ce texte, que ce soient sportives (coureur de course automobile, joueurs de pelote..), politiques (histoire russe, américaine avec l'assassinat d'un président), sociales (une description de la grève des pelotaris face à des magnats du jeu.., de la condition d'un simple médecin de famille face à la maladie et à la fin de vie). Ce foisonnement de thèmes nous permet de suivre ce personnage qui n'a rien d'attractif mais dont on finit pas s'attacher. de plus, j'ai beaucoup apprécié les descriptions du Pays Basque que j'affectionne. L'auteur décrit très bien ces lieux, ainsi que Toulouse ou Miami. Une lecture plaisant pour cette rentrée littéraire. Et j'ai même une amie qui a lu ce livre et qui a envie que l'on retourne voir des matches de pelote, au Pays Basque ou aux Etats Unis ( !!). Quand la littérature nous donne envie de se balader et d'aller voir des sports trop méconnus. « Je me faisais l'effet d'être le sinistre concierge de ce fameux bordel mal éclairé et d'ouvrir la porte de la béance à un nouveau client. » (p226)
Abandon, je n'y parviens pas. Dommage
Jean-Paul DUBOIS je t'aime! Sincèrement quel plaisir de te lire. Un personnage central qui se la pète un peu, mais qui sait rester simple et humain. Dubois vous chatouille les souvenirs d'adolescence et sait vous faire voyager. La référence à la Cesta Punta est bienvenue car je suis amateur de pelote basque. Encore un bon Dubois.
Paul, Fils et Petit-fils de Docteurs, lui même diplômé de médecine a quitté Bordeaux depuis plusieurs années pour exercer à Miami la cesta punta en temps que professionnel, sport pour lequel il est passionné.
Quand il apprend la mort de son père il sait qu'il va devoir affronter ce passé qu'il voulait tant oublier et retrouver la maison où rodent encore tous ses morts.
Le grand-père, médecin de Staline qui a fui l'URSS avec dans ses bagages une fiole contenant une lamelle du cerceau du dictateur.
Le père, homme étrange et insensible.
La mère et l'oncle, frère et soeur vivant comme mari et femme.
Et tous ces morts sont des " suicidés ".
Comment vivre avec de tels antécédents ?
Que va t-il faire et surtout que doit-il faire ? Rester à Miami ou rouvrir le cabinet médical ?
Une histoire déchirante dans laquelle le passé pèse sur le présent et en prend possession.
La pelote basque, la médecine, les voitures, l’amour et… le suicide. Dans La succession, Jean-Paul Dubois nous lance dans une histoire familiale assez rocambolesque, racontée par Paul Katrakalis, celui qui se verra contraint de prendre cette fameuse succession, succession d’un père qui a mis fin à ses jours, comme sa mère, son oncle, son grand-père… Une habitude morbide et désespérante.
Un fois cela mis en place, il faut raconter et tenir son lecteur en haleine. Cela, Jean-Paul Dubois le fait très bien avec une précision dans la documentation impressionnante tant dans le sport, les voitures que la médecine. Il alterne son récit entre la Floride, à Miami, où la pelote basque est utilisée au maximum pour rapporter de l’argent grâce aux paris, et Toulouse où réside la famille Katrakalis, sans oublier quelques incursions du côté d’Hendaye.
La saga familiale remonte au grand-père, Spyridon Katrakalis qui fut, paraît-il, médecin de Staline… On y croit ou pas. Ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel, c’est cette folie familiale qui ravage les cerveaux, côté Katrakalis comme du côté Gallieni, la famille de sa mère. D’ailleurs, Jules Gallieni, oncle de Paul, vit avec sa sœur comme mari et femme…
Les détails sur la pelote basque ne manquent pas avec ce jaï-alaï, le fronton long, où excelle le narrateur, remarqué au Pays basque et recruté pour aller jouer à Miami où il noue une profonde amitié avec Joey Epifanio. Il sauve aussi un chien de la noyade, à bord de son petit bateau et le nomme Watson. Ce chien devient un compagnon essentiel juste avant qu’il rencontre l’amour dans l’hôtel où il est contraint de travailler alors qu’une grève très dure oppose les joueurs à ceux qui les exploitent.
Cet amour avec Ingrid Lunde, d’origine norvégienne, la directrice de l’hôtel, est un moment de grâce dans la vie de Paul : « Si les saintes existaient, elles auraient cette carnation… Et j’admirais la Norvège, dans cette étendue et sa splendeur, et cette femme de 58 ans me semblait chaque soir plus belle, plus attirante, plus désirable, plus subtile. » Hélas, au bout de deux mois, Ingrid arrête tout et licencie Paul mais on ne comprendra que plus tard.
Médecin était son père, médecin est devenu Paul qui avait mis entre parenthèses sa profession pour jouer à la pelote basque. Les aléas de la vie l’obligent à rentrer à Toulouse, à replonger dans les méandres familiaux et à découvrir enfin qui était son père en interrogeant celui qui était son meilleur ami : « Comme un enfant qui découvrait un monde inconnu, illisible à ses yeux, j’avais désormais des questions à poser à celui qui les avait suscitées. »
C’est un peu tard mais cela ouvre alors le livre sur un thème non abordé jusque-là : la fin de vie. Quelle succession ! « Il aurait dû me préparer à affronter la nuit que j’allais traverser. » Rongé par « les vers xylophages qui » lui « vrillaient maintenant l’esprit nuit et jour… », Paul ne peut que rester dans la logique familiale.
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Une vieille voiture, un petit bateau, un ami cubain, un chien sauvé des eaux, la cesta punta et le soleil de Miami...Depuis quatre ans, Paul Katrakilis s'est construit une vie simple et heureuse, loin de Toulouse et de son père, le docteur Adrian Katrakilis. Mais quand celui-ci se jette du huitième étage d'un immeuble, Paul rentre en France. Dans la maison familiale déserte flotte encore le souvenir d'une famille mortifère qu'il a fuie sans vraiment réussir à s'en détacher. Ces êtres qui ont partagé sa vie sans qu'il les connaisse et qui ont tous mis fin à leurs jours : son grand-père Spyridon, un des médecins de Staline qui a quitté l'URSS en catimini avec dans ses bagages un petit bout du cerveau du Petit père des peuples, suicidé par arme à feu; sa mère, une femme éthérée et distante, plus proche de son frère que de son mari, suicidée dans les gaz d'échappement de la Triumph paternelle, son oncle qui vivait sous leur toit, suicidé au volant de sa moto. Le seul bon souvenir de sa jeunesse, ce sont les vacances sur la côte basque, la pelote qu'il découvre et qui devient sa passion puis son métier. Paul est médecin mais n'a jamais exercé, préférant les frontons aux cabinets médicaux. Pourtant son père avait prédit qu'il prendrait un jour sa succession. Paul s'y refuse et pourtant...
Encore un Paul, encore Toulouse, encore la petite musique mélancolique de Jean-Paul Dubois et toujours le même phénomène d'addiction quand on ouvre un de ses livres. Ici, son Paul traîne son mal-être jusqu'en Floride, tentant d'échapper au déterminisme familial en profitant des petits riens de la vie, une promenade en bateau malgré le mal de mer, un lever de soleil, vivre de sa passion. Dans un monde souvent cruel, - et les joueurs de pelote basque sont une marchandise inter-changeable, corvéable à merci, sous-payés et exploités, - il reste tout simplement heureux, de pratiquer le sport qu'il aime, d'avoir mis des milliers de kilomètres entre lui et ses souvenirs. Pourtant, peut-on vraiment échapper à son héritage ? Peut-on fuir une succession toute tracée ? En revenant en France, Paul découvre toute l'étendue de ce que lui laisse un père que finalement il n'a jamais connu. Encore une fois, c'est un fardeau. Mais si son père l'assumait derrière une nonchalance de façade, lui ne sait pas comment marcher dans les pas de son géniteur...
Sombre mais émouvant, ce roman laisse son empreinte, une trace dans la mémoire du lecteur comme tous ces livres tellement touchants qu'on voudrait ne jamais les refermer.
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