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La soeur de katia

Couverture du livre « La soeur de katia » de Andres Barba aux éditions Christian Bourgois
Résumé:

La soeur de Katia, héroïne dont le nom et l'identité ne sont jamais mentionnés, appartient à une
famille complètement déstructurée et désintégrée : père inconnu, grand-mère victime de perte de
mémoire accélérée, mère prostituée et soeur strip-teaseuse puis droguée. En dépit de sa... Voir plus

La soeur de Katia, héroïne dont le nom et l'identité ne sont jamais mentionnés, appartient à une
famille complètement déstructurée et désintégrée : père inconnu, grand-mère victime de perte de
mémoire accélérée, mère prostituée et soeur strip-teaseuse puis droguée. En dépit de sa jeunesse,
c'est à elle que revient la charge d'apaiser et d'adoucir l'ambiance familiale tourmentée et de
s'acquitter des tâches ménagères. Son unique distraction consiste à regarder des documentaires
animaliers à la télévision et à se rendre Plaza Mayor pour observer les touristes. Sans perspective
d'avenir meilleur mais dotée d'une bonté instinctive et spontanée, elle est malgré tout heureuse, se
contentant d'un mot, d'une attention ou de quelques mots échangés avec un inconnu. Une telle
ingénuité peut néanmoins se révéler destructrice face au monde corrompu qui l'entoure. Ainsi
rencontre-t-elle un jour un jeune Américain, John Turner, porteur d'un message religieux certes
avenant, mais également risqué : « Dieu t'aime ». Eprouvant pour lui une attirance croissante au fil
de leurs rencontres affables, la jeune fille se laisse charmer par le lyrisme envoûtant de ses
endoctrinements. Mélange d'ingénuité et de subversion (elle porte un regard attendri, presque
émerveillé, sur sa soeur pourtant en plein décadence, incapable de jamais la condamner), son
personnage témoigne de l'indigence morale à laquelle peut conduire l'absence de repères et, par
voie de conséquence, l'incapacité à élaborer des jugements sains. Si l'on suit le parcours de cette
adolescente livrée à elle-même, elle constitue également le filtre à travers lequel nous suivons le
parcours malheureux et misérables des êtres qui l'entourent. Le roman présente donc la crise, qui
suppose un certain autisme chez l'héroïne, à laquelle elle est confrontée à l'adolescence, période
de douloureuse découverte des déboires de la vie amoureuse autant que des supercheries de la vie
sociale. Elle a 15 ans, elle ignore le mal, le sordide lui est invisible, elle est dans le ravissement des
choses, même si elle sent confusément que la vie lui est hostile. Qu'importe puisque Katia est là...

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