Célestin vit avec sa mère Eléonore au coeur de la montagne, à l'écart du village. Tous deux vivent de leur exploitation agricole et de la vente des produits fromagers. C'est au cours d'une de ses tournées que Célestin rencontre Béatrice : issue d'un milieu social très différent, elle ne manque pas de prétendants fortunés ! L'un d'eux, un jeune médecin qui ne supporte pas de la voir s'amouracher d'un jeune paysan, s'en prend alors à la mère de Célestin : il va tout tenter pour faire interdire les pratiques de la rebouteuse !
Quand un roman montre au lieu de vouloir démontrer…
Nous sommes à Chalanche, village perché en haut de la montagne, du côté d’Allos en Haute Provence. Eléonore Brousquette y vit avec son fils Célestin sur une exploitation agricole où ils commercialisent des produits fromagers. Nous sommes au milieu du vingtième siècle et les rebouteux guérissent beaucoup de malades. Mais les médecins n’apprécient guère la concurrence, surtout les jeunes. Alors quand Célestin se met à fréquenter la fille du pharmacien, l’un d’entre eux tente par tous les moyens de s’en prendre à Eléonore. Que peut faire une population quand la science juge ? Qui peut protéger des amoureux qui veulent vivre en paix ?
Ce roman a connu un succès certain avant d’être en Poche, et j’en comprends la raison. S’il y a des amours en filigrane qui méritent l’intérêt, il me semble que c’est surtout la personnalité d’Eléonore et la réflexion engagée de l’auteur sur le pouvoir de soigner des rebouteux qui suscite une attention particulière. À l’heure où les médecines alternatives renaissent, ce roman puisé à la source de connaissances précises, donne un relief intéressant aux idées que l’on peut voir s’affronter.
Michel Lacombe raconte avec fluidité et transparence les sentiments pernicieux d’envie, et d’orgueil face au naturel et à la sûreté des esprits sereins. Le suspense lié à l’attaque que subit Eléonore ne faiblit pas et la solidarité familiale, amicale, sociale englobe le récit d’une réalité que les campagnes connaissent encore aujourd’hui. Les personnages sont touchants sans être mièvres et toute l’histoire apporte un environnement paisible et accrocheur à la lecture.
Nous sommes en Provence, dans les Alpes et c’est une magnifique découverte que nous offre l’auteur. Entre les couleurs, les saveurs, les odeurs, les paysages, dépaysement garanti. Entendre parler du loup dans le ravin du Chastelas, découvrir le Fort de Savoie et le Cirque de la Sestrière, se balader dans les ruelles de Colmars, vous le savez que cette partie « voyage » dans un roman me comble. J’ai tout cherché, tout trouvé et silencieusement souhaité y aller en vrai.
Amis lecteurs, vous connaissez Michel Lacombe, j’en suis sûre, eh bien, je vous engage à le lire à nouveau avec ce roman qui vous fera aimer la montagne et sa solitude.
Je remercie Virginie pour les Editions De Borée, et Terre de Poche pour le service presse non rémunéré de « La Rebouteuse ».
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