Arthur Nesnidal déboule avec La Purge sur la scène littéraire - Une saison d’écrivains, épisode 4
« «Vous, mademoiselle, dites-nous ce que vous en pensez, vous qui avez raté votre devoir.» Aucune forteresse ne résiste à cela. Blême, frissonnante, l'expression fissurée par la déflagration, l'estomac enfoncé, l'espérance perdue, elle se faisait violence avec un héroïsme en tous points admirable pour ne pas fondre en larmes ou sombrer sous la table ».
Sans complaisance, un étudiant décrit le quotidien d'une année d'hypokhâgne, sacro-sainte filière d'excellence qui prépare au concours d'entrée à l'École normale supérieure. Face au bachotage harassant, au formatage des esprits et aux humiliations répétées de professeurs sadiques, la révolte gronde dans l'esprit du jeune homme...
Féroce et virtuose, La Purge dénonce la machine à broyer les individus qu'est l'éducation élitiste à la française. Avec pour toutes armes la tendresse d'un Prévert et les fulgurances d'un Rimbaud, Arthur Nesnidal y taille en pièces l'académisme rance de ses professeurs et retourne contre l'oppresseur sa prose ciselée. Dans la plus pure tradition du roman d'apprentissage, un manifeste pour la liberté.
Arthur Nesnidal déboule avec La Purge sur la scène littéraire - Une saison d’écrivains, épisode 4
A l’heure où la question de la légitimité de l’ENA s’est invitée dans le débat politique, la quatrième de couverture de « la purge » a appelée mon attention. Quelques pages parcourues avant de l’emprunter m’ont révélées une écriture digne d’un étudiant d’hypokhâgne telle que je l’imaginais, c’est-à-dire un « fort en thème »… Ayant une image désuète de ces écoles préparatoires, je ne percevais sans doute pas le mal-être qu’il fallait subir pour réussir.
Hélas, il ne m’a fallu que peu de pages pour me rendre compte que la plume de ce jeune homme de 22 ans ne glissait que pour exprimer sa haine sur un collectif de professeurs ou de responsables de cette école aux pratiques peut être peu catholiques, ou encore pour dénigrer la lourde tâche des femmes de ménage « des passages infinis sur les mêmes carrelages, le chariot gigantesque qu’il fallait se traîner, les chaises qu’elles devaient remonter sur les tables… ».
Les critiques, les dénonciations multiples et constantes sont faites sur le même ton de mépris que l’auteur reproche à ceux qu’il dénonce.
« … cette masse de graisse, boudinée d’une façon qui forçat le respect, faite dans un seul bloc de ses pieds à sa tête comme le suggérait son garrot de baudet, l’essouflement furieux d’une bourrique en colère, tout son corps indiquait une bête de trait…au lieu de se trouver devant une charrette, comme pour contrarier le bon ordre du monde, elle avait réussi à passer un tailleur… » Il s’agit là du portrait de l’Intendante ! Faut-il avoir un humour de classe prépa pour se tordre de rire ?
Un court roman de 150 pages entièrement à charge, négatif, irrespectueux à l’encontre d’une institution que l’auteur avait choisie. Dommage que le style vif et l’écriture travaillée soient effacés sous autant de mépris et de condescendance. J’ai envie de croire à une erreur de jeunesse et j’espère qu’ Arthur Nesnidal montrera ses talents dans une œuvre plus apaisée.
Ça fait bien longtemps que je ne m'étais pas agacée à ce point à la lecture d'un roman mais là on tient quelque chose d'assez exceptionnel dans le genre. Dès la première page j'ai senti qu'on partait mal et au bout d'une dizaine de pages je suis quand même allée voir un peu ce que d'autres lecteurs en avaient pensé et je n'ai pas été déçue du voyage (évidemment j'aurais gagné du temps à commencer par là). Que vous dire de ce roman à part que je n'ai jamais lu quelque chose d'aussi ampoulé, pompeux, surfait, snob et pénible à lire. C'est d'autant plus problématique que ce roman vise à pointer du doigt tout ce qu'il est : "l'élitisme à la française", "l'academisme rance"... On nous vend un premier roman d'un ancien élève d'hypokhâgne qui s'est rebellé contre cette institution. J'ai déjà vu des rebellions plus tranchées et directes que cela. Le style est tellement lourdingue qu'il parvient à masquer le propos. Mais plutôt que d'essayer de vous faire comprendre ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre très vite abandonné, j'ai préféré vous mettre les deux premières pages pour que vous puissiez vous faire votre propre idée.
J'ai regardé une interview de l'auteur pour essayer de cerner un peu mieux le personnage. J'ai vite compris où était le problème quand il a expliqué qu'il adorait travailler chaque phrase de son roman : cet auteur écrit pour lui, tout simplement. Quant à moi pauvre lectrice qui n'a pas fait hypokhâgne, j'aurais largement préféré qu'il écrive comme il parle : avec un peu plus de simplicité, de spontanéité, d'empathie pour son lecteur et d'authenticité car ça n'est pas possible de se prendre autant au sérieux quand on a 22 ans.
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2018/12/la-purge-darthur-nesnidal.html
Voilà un livre dont le sujet m'intéressait : le narrateur raconte son expérience d'étudiant pendant son année d'hypokhâgne, filière d'excellence qui forme les élites de la France de demain.
Il décrit le cadre de vie des étudiants et enseignants, le bachotage, le travail acharné, les humiliations infligées par certains professeurs sadiques et surtout le formatage des esprits.
Tout d'abord la narration ne m'a pas du tout plu, j'ai été rebutée par le style beaucoup trop travaillé, trop littéraire, affreusement grandiloquent. Quant au contenu, c'est incontestablement un témoignage à charge, violent, dénué d'émotion et de chaleur, qui tourne au règlement de comptes. Arthur Nesnidal décrit un enfer sans aucun point positif avec une accumulation d'outrances qui font perdre à ses propos toute crédibilité. Il tient un discours engagé politiquement mettant en avant la discrimination des étudiants boursiers en classe préparatoire. Les prises de position et le style trop ampoulé de cet auteur renvoie de lui une image terriblement suffisante. Cette impression a cependant été atténuée quand j'ai eu l'occasion de le rencontrer lors de la présentation de la rentrée littéraire des auteurs de la région, il m'a étonnée par son humour...
Un livre critique sur les classes préparatoire (hypokhâgne ici); L'auteur est incisif, le style parfois un peu "too much". Cela ne donne pas envie d'y aller!
Si j'ai lu la première moitié d'une traite, j'ai eu du mal à le reprendre et le terminer. Je n'avais rien qui me poussait à le reprendre. Je l'ai tout de même terminé mais en sachant à peine ce que j'en pense...
Ah! Ces "classes prépa" qui préparent nos élites à la française en sacrifiant sur l'autel de la connaissance des milliers d'étudiants pourtant doués et travailleurs. Ce livre retrace bien l'ambiance angoissée, stressée que vivent tous ces jeunes espérant décrocher la timbale, le Graal, l'entrée dans une grande école, quitte à ne plus dormir, ne plus manger, ne plus vivre... Un livre nécessaire même si le style volontairement ampoulé manque un tantinet de simplicité pour être accessible à tous.
Le titre est bien choisi!! quelle purge! Honnêtement je ne l'ai pas terminé alors que c'est pleine d'entrain que je l'avais choisi puis ouvert. Enfin l'univers des classes préparatoires allait m'être révélé, moi qui ne les avais pas connues! Eh bien non..dès les premières pages le style, ampoulé et redondant, travaillé , trop détaillé et l'emploi du passé simple et d'un vocabulaire suranné m'ont refroidie. Au lieu de lire, j'ai feuilleté espérant qu'au chapitre suivant, l'auteur se reprendrait et qu'il faisait juste montre de ce talent original de savoir écrire de différentes façons. Il est resté le même jusqu'à la fin! dommage!
Tout au long de ce court premier roman Arthur Nesnidal va nous raconter une année de classe préparatoire dans un lycée aujourd’hui totalement détruit. Une fable grinçante sur la faillite d’un système.
Quand on se replongera dans les archives pour tenter de comprendre comment, au début du XXIe siècle, le système s’est délité avant de faillir complètement et d’entraîner conflits et destructions, alors on retrouvera sans doute un épais dossier consacré à l’éducation et à la fabrication des soi-disant élites qui devaient conduire le pays à la réussite. Un chapitre y sera sûrement consacré aux classes préparatoires qui, comme leur nom l’indique, devaient préparer les meilleurs élèves à intégrer les grandes écoles. Peut-être fera-t-il aussi référence à un ouvrage intitulé La purge et qui démontait alors, point par point, ce système défaillant.
Un témoignage édifiant – de l’intérieur – sur les curieux us et coutumes qui présidaient alors dans ce lycée que l’on n’aura guère de peine à situer à Clermont-Ferrand. «Tout, dans cet établissement, dégageait ce délicat fumet de rance et de désuet, de poussière et de moisi, dont nos enseignants se délectaient volontiers, s’extasiant sans retenue sur l’immuabilité réactionnaire des classes préparatoires. Les couloirs vomissaient leur papier peint en lambeaux, le carrelage d’avant-guerre se disloquait à tout-va, et la craie, sur nos tableaux encore noirs, n'en finissait plus d’agoniser en crissements déchirants. »
Après les infrastructures et le cadre de vie proposé aux élèves et aux enseignants, concentrons-nous sur les méthodes. On trouvera particulièrement motivant la haute considération affichée par le corps enseignant pour des élèves «médiocres, mauvais, incultes, vides». Les professeurs ne vont du reste pas manquer une occasion de souligner leurs propos, allant jusqu’à humilier ces cancres qui n’ont pas assimilé toutes les subtilités du latin, du grec ou des mathématiques : « il annonçait tout haut la note qui tombait; puis, sans élever la voix, il faisait des remarques sur les fautes grossières que l’on avait commises, sur les égarements qu’on eût pu éviter, sur tout ce qui faisait de nos humbles travaux d’immondes petits torchons; on aurait dit une hyène rôdant parmi les chats.»
Arthur Nesnidal s’en donne à cœur joie dans ce roman à charge, flinguant à tout va, massacrant avec cruauté, dézinguant sans discernement. C’est ce qui rend son brûlot tout autant jouissif qu’excessif. Car pour lui, il n’y a qu’à jeter le bébé avec l’eau du bain. On le suit volontiers lorsqu’il dénonce la nourriture qui leur est servie ou lorsqu’il met en avant les absurdités de l’administration. On se régale notamment de cette scène ubuesque lorsqu’il vient expliquer à la comptabilité qu’il s’acquittera de sa dette lorsque l’argent de la bourse lui sera versée: « Maintenant que vous savez que je paierai, et quand je le ferai, pourriez-vous arrêter d’envoyer des courriers de rappel ?
– On ne peut pas, c’t’automatique, récita-t-elle d’un ton embarrassé qu’une rage incontrôlée faussait de plus en plus.
Automatique, bien sûr. Comment n‘y avais-je pas songé? Ils avaient certainement inventé pour le soin du service une sorte de rotative à timbrer les enveloppes, et une autre machine plus ingénieuse encore pour reproduire l’écriture manuelle et ses fautes de français. Sans compter le robot à poster, merveille de technique, qui se glissait la nuit pour se faire discret jusques aux boîtes aux lettres les plus proches des bureaux. »
En revanche, le romancier donne avec son livre la preuve que la théorie du formatage des esprits, du modèle unique, peut très bien voler en éclats pour peu que l’on cherche à s’émanciper de ce modèle unique et stérile. Laissant de côté les « plaisirs d’ignorance, de paresse et d’orgueil » il nous offre un exercice de style vivifiant servi par une plume trempée dans l’acide.
http://urlz.fr/7Kg3
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