Arthur Nesnidal déboule avec La Purge sur la scène littéraire - Une saison d’écrivains, épisode 4
Arthur Nesnidal déboule avec La Purge sur la scène littéraire - Une saison d’écrivains, épisode 4
A l’heure où la question de la légitimité de l’ENA s’est invitée dans le débat politique, la quatrième de couverture de « la purge » a appelée mon attention. Quelques pages parcourues avant de l’emprunter m’ont révélées une écriture digne d’un étudiant d’hypokhâgne telle que je l’imaginais, c’est-à-dire un « fort en thème »… Ayant une image désuète de ces écoles préparatoires, je ne percevais sans doute pas le mal-être qu’il fallait subir pour réussir.
Hélas, il ne m’a fallu que peu de pages pour me rendre compte que la plume de ce jeune homme de 22 ans ne glissait que pour exprimer sa haine sur un collectif de professeurs ou de responsables de cette école aux pratiques peut être peu catholiques, ou encore pour dénigrer la lourde tâche des femmes de ménage « des passages infinis sur les mêmes carrelages, le chariot gigantesque qu’il fallait se traîner, les chaises qu’elles devaient remonter sur les tables… ».
Les critiques, les dénonciations multiples et constantes sont faites sur le même ton de mépris que l’auteur reproche à ceux qu’il dénonce.
« … cette masse de graisse, boudinée d’une façon qui forçat le respect, faite dans un seul bloc de ses pieds à sa tête comme le suggérait son garrot de baudet, l’essouflement furieux d’une bourrique en colère, tout son corps indiquait une bête de trait…au lieu de se trouver devant une charrette, comme pour contrarier le bon ordre du monde, elle avait réussi à passer un tailleur… » Il s’agit là du portrait de l’Intendante ! Faut-il avoir un humour de classe prépa pour se tordre de rire ?
Un court roman de 150 pages entièrement à charge, négatif, irrespectueux à l’encontre d’une institution que l’auteur avait choisie. Dommage que le style vif et l’écriture travaillée soient effacés sous autant de mépris et de condescendance. J’ai envie de croire à une erreur de jeunesse et j’espère qu’ Arthur Nesnidal montrera ses talents dans une œuvre plus apaisée.
Ça fait bien longtemps que je ne m'étais pas agacée à ce point à la lecture d'un roman mais là on tient quelque chose d'assez exceptionnel dans le genre. Dès la première page j'ai senti qu'on partait mal et au bout d'une dizaine de pages je suis quand même allée voir un peu ce que d'autres lecteurs en avaient pensé et je n'ai pas été déçue du voyage (évidemment j'aurais gagné du temps à commencer par là). Que vous dire de ce roman à part que je n'ai jamais lu quelque chose d'aussi ampoulé, pompeux, surfait, snob et pénible à lire. C'est d'autant plus problématique que ce roman vise à pointer du doigt tout ce qu'il est : "l'élitisme à la française", "l'academisme rance"... On nous vend un premier roman d'un ancien élève d'hypokhâgne qui s'est rebellé contre cette institution. J'ai déjà vu des rebellions plus tranchées et directes que cela. Le style est tellement lourdingue qu'il parvient à masquer le propos. Mais plutôt que d'essayer de vous faire comprendre ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre très vite abandonné, j'ai préféré vous mettre les deux premières pages pour que vous puissiez vous faire votre propre idée.
J'ai regardé une interview de l'auteur pour essayer de cerner un peu mieux le personnage. J'ai vite compris où était le problème quand il a expliqué qu'il adorait travailler chaque phrase de son roman : cet auteur écrit pour lui, tout simplement. Quant à moi pauvre lectrice qui n'a pas fait hypokhâgne, j'aurais largement préféré qu'il écrive comme il parle : avec un peu plus de simplicité, de spontanéité, d'empathie pour son lecteur et d'authenticité car ça n'est pas possible de se prendre autant au sérieux quand on a 22 ans.
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2018/12/la-purge-darthur-nesnidal.html
Voilà un livre dont le sujet m'intéressait : le narrateur raconte son expérience d'étudiant pendant son année d'hypokhâgne, filière d'excellence qui forme les élites de la France de demain.
Il décrit le cadre de vie des étudiants et enseignants, le bachotage, le travail acharné, les humiliations infligées par certains professeurs sadiques et surtout le formatage des esprits.
Tout d'abord la narration ne m'a pas du tout plu, j'ai été rebutée par le style beaucoup trop travaillé, trop littéraire, affreusement grandiloquent. Quant au contenu, c'est incontestablement un témoignage à charge, violent, dénué d'émotion et de chaleur, qui tourne au règlement de comptes. Arthur Nesnidal décrit un enfer sans aucun point positif avec une accumulation d'outrances qui font perdre à ses propos toute crédibilité. Il tient un discours engagé politiquement mettant en avant la discrimination des étudiants boursiers en classe préparatoire. Les prises de position et le style trop ampoulé de cet auteur renvoie de lui une image terriblement suffisante. Cette impression a cependant été atténuée quand j'ai eu l'occasion de le rencontrer lors de la présentation de la rentrée littéraire des auteurs de la région, il m'a étonnée par son humour...
Un livre critique sur les classes préparatoire (hypokhâgne ici); L'auteur est incisif, le style parfois un peu "too much". Cela ne donne pas envie d'y aller!
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