Les classiques incontournables de la littérature québecoise
Deux enfants sont livrés à eux-mêmes après le suicide de leur père.
La loi paternelle disparue, ils vont découvrir le monde et chercher à forger leur identité. mais cette liberté nouvelle est une épreuve qu'il n'est pas toujours facile de négocier quand le réel côtoie chaque jour l'imaginaire et que le monde " civilisé " se comporte de bien étrange manière.
Récit impossible à raconter, à la fois désopilant et grandiose, plein de surprises et d'enchantements, la petite fille qui aimait trop les allumettes est porté de bout en bout par une langue tout ensemble farfelue et éclatante.
Ce qui prouve bien deux choses, si besoin était : à savoir que la littérature est d'abord une fête du langage, et que gaétan soucy occupe une place aussi unique qu'incontestable.
Les classiques incontournables de la littérature québecoise
N’allez surtout pas imaginer que voici un nouveau tome de cette série au super-journaliste près à défier tous les manias de la finance pour assouvir ses élans incorruptibles. Non.
Un matin, un père veuf se pend, laissant seuls ses deux adolescents. Un drame familial comme il y en a malheureusement souvent dans la littérature (un peu moins dans la réalité). Au départ rien de très palpitant lorsqu'il s'agit d'un roman. Cependant l’intérêt vient quand l'un des enfants prend la plume et raconte avec ses yeux et (surtout) ses mots ce qui va se passer. Nous découvrons alors ébahis un univers de misère sociale extrême ; on comprend rapidement que les enfants n'ont jamais quitté la maison, qu’ils sont vêtus pauvrement, se nourrissent de leur production au jardin, ont appris une certaine vision de la religion et de la morale inculquée par leur tyran de père et ne connaissent rien des codes de la société. D'ailleurs, de quelle société s'agit-il? On les imagine dans des territoires presque vierges, coupés du monde, dans des temps reculés. Il leur faut beaucoup de courage pour emprunter le chemin qui mène à la « ville ». Chemin sur lequel, au hasard des rencontres, on croit deviner une moto au coin de la rue. Deviner car ces enfants sont une page blanche, un territoire vierge, parce qu’élever dans un monde de silence isolé de tout et de tous sauf de la nature. Alors ils décrivent avec leurs mots le chevalier casqué qui avance sur cette drôle de monture. Au fil des pages, l'univers que l'on s'était représenté s'effrite.
Sont-ils pauvres? Ils ne connaissent pas l'argent. Quel âge ont-ils? Ils n'en savent rien eux-mêmes. Ils n'ont même pas de prénom : leur père les appelait fils, c'est tout ce qu'ils savent. Ils nomment les choses comme cette brute le leur a appris : ainsi, tous les livres s'appellent dictionnaire, les enfants sont des bambins, anges dont les ailes sont tombées lors de leur dernière mue. Les femmes, des putes ou des sainte-vierges ; c’est selon.
Le vocabulaire désarçonne, l'univers choque, le récit percute. Et les drames se succèdent. Petit-à-petit, on n'ose deviner l'explication du titre. Pourtant, la vérité pointe le bout de son nez. Mais non, ça serait trop horrible, trop fou. Alors on continue la lecture, mendiant un nouvel indice, ne croyant pas ce que l'on comprend pourtant.
De la tension, du suspens oui, mais pas d’intrigue. Gaetan Soucy nous emporte dans son délire et nous laisse à la dernière page complètement vidés, abasourdis. Il nous entraîne dans un univers aussi original que déstabilisant et nous propose un langage inventif qui participe autant que les descriptions à créer une ambiance tout à fait particulière à ce roman. Au fil des pages, ce que le lecteur pense avoir acquis se détricote, le récit se dérobe sous ses yeux et se reconstruit pour lui montrer une réalité bien différente. L’auteur nous tient en haleine : pas question de sauter une page ou la moindre ligne, chaque mot nous offre son lot de surprise. Les péripéties de langage offrent au moins autant d'intérêt que les péripéties du récit. Et c'est un plaisir dérangeant, de ceux qui mettent mal à l'aise.
Un livre fort et déconcertant, fruit d'une imagination déroutante.
L’univers rugueux du film Délivrance, un langage « enfantin » qui met d’autant mieux en lumière le récit comme dans Room. Et une découverte comme l’a été Le jour des corneilles.
Excellentissime. Perturbation garantie !! L'idéal.
Un livre québecois que j'ai découvert sur un blog. J'ai pas mal apprécié même si c'est écrit très bizarrement (parce que c'est une écriture assez oral). On découvre les choses petits à petits, et plus on comprenait, plus j'étais horrifiés. Comme on voit tout à travers les yeux du "fils" forcément on voit bien qu"il" comprend différemment. Ca m'a un peu fait l'effet d'enfant sauvage, "il" a été éduqué de manière très renfermé, et connait très peu le monde. Faut voir quand "il" se trouve pour la première fois au village.
Mais on sent tout de suite que quelque chose cloche, à cause de la réaction des deux gosses quand le père meurt.
Ca valait le coup, j'ai pas tout a fait compris la fin par contre. Mais je ne conseillerais pas ce livre à tout le monde.
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