Des lectures pour tromper l'obscurité...
Un homme ouvre son coeur à sa femme disparue sous les coups d'un autre, venue le visiter le temps d'une nuit. Un voyage intérieur poétique, âpre et intime.
" J'ai passé plus de temps que toi sur cette Terre. Et notre différence, c'est que moi, je t'ai perdue. C'est parce que j'ai continué à vivre que je le sais. J'ai voulu être seul souvent pour être avec toi. Il faut bien donner son temps aux amours invisibles. S'en occuper un peu. Encore maintenant je me demande comment tu vas. Ce que tu fais. Je cherche de tes nouvelles. J'invoque la colère pour que tu la calmes. Quelques rires où tu me rejoindrais. Et le soleil a changé, puisqu'il manque une ombre. Mais je suis heureux. Et c'est à ton absence que je dois de le savoir. " Samuel Benchetrit est écrivain ( Les Chroniques de l'asphalte, Chien...), scénariste et réalisateur ( J'ai toujours rêvé d'être un gangster, Asphalte...).
Des lectures pour tromper l'obscurité...
Les chroniques sont en ligne ! A découvrir pour avoir des idées de lecture...
Plus que quelques jours avant les premières chroniques de nos #explolecteurs, venez découvrir les avis de la page 100 !
Cette semaine, suivez David Meulemans, fondateur des éditions Aux forges de Vulcain, et Lisa Liautaud, éditrice du domaine français des éditions Plon.
Un texte magnifique d'un homme pour sa femme morte sous les coups.
Disparue depuis plus d'une dizaine d'année, elle est là un soir. Moment pour l'auteur de refaire, revivre l'histoire, d'essayer de comprendre aux travers de questions et de sensations. Un livre comme une parenthèse poétique où les mots s'enchaine comme des battements de coeur secs et réguliers.
Pas d'aigreurs, pas de colère, pas de regrets juste un amour qui persiste au fil des années, toujours présents toujours intenses, presque vivant.
A l'heure où j'écris cette chronique, plusieurs mouvements pour la protection des femmes, contre toute forme de harcèlement et pour l'égalité nous font part de chiffres souvent alarmants. Ceux-ci sont communiqués par de nombreux sites et on peut se fier au site officiel : http://stop-violences-femmes.gouv.fr. Oui, les chiffres alarment. Oui, c'est choquant. Oui ça arrive dans tous les milieux socio-culturels. Non il n'y a aucune excuse. Il s'agit d'un débat important dans une société qui se veut égalitaire, en façade tout du moins. Les violences, le plus souvent ne sont pas commises par des inconnus, mais par un père, un frère, un ami, un conjoint, un ex-conjoint... Quelqu'un de connu. Les dégâts sont importants et heureusement, de nombreuses associations aident ces femmes d'un point de vue social, médical, juridique ou psychologique. Mais ces violences ne devraient pas exister...
Samuel Benchetrit est un artiste aux multiples talents : scénariste, réalisateur, écrivain. Dans "La nuit avec ma femme", il retrace le souvenir et l'absence d'une femme ; sans donner de nom, on reconnaît les faits. Sans donner de nom, on se souvient de cette femme qui a perdu la vie sous les coups de son compagnon. Samuel Benchetrit a un enfant avec elle et le voilà qui doit lui annoncer la perte, l'absence, l'impossible douleur. Marie Trintignant décède le 1er août 2003 après un coma et un œdème cérébral provoqué par les coups portés par son compagnon Bertrand Cantat. 19 coups dont 4 au visage selon les légistes. Ce livre est un hommage à l'amour que Samuel Benchetrit et Marie Trintignant ont partagé. Et à l'après.
Pour être parfaitement honnête, je ne savais pas de qui parlait le livre au moment où je l'ai débuté. J'ai été un peu perturbée dans un premier temps, par la façon d'écrire de l'auteur, de façon très hachée, des phrases courtes, des souvenirs mêlés, des sensations et sentiments difficiles. Nommer l'indicible, la douleur de l'absence et réussir à les partager avec une écriture puissante, une pointe de culpabilité et des sentiments toujours vivant. Progressivement, en racontant son histoire, j'ai été prise dedans, accompagnée par les mots, la chronologie des faits venant nourrir les souvenirs. J'ai très vite compris de qui il s'agissait, les circonstances de la disparition.
L'écriture est forte, puissante, parvenant à faire ressentir au lecteur des émotions tout aussi intenses. Au travers des mots, c'est cette absence que j'ai le plus ressenti. Ce qui ne sera plus vécu, ce qui ne sera plus partagé, ce qui ne sera plus ressenti. Cet enfant si jeune à qui il faut annoncer que sa mère ne reviendra plus. L'absence. Il y a beaucoup de tristesse, l'auteur nous livre ici son cœur ouvert, une façon sans doute de donner corps à la souffrance qu'il ressent.
Aujourd'hui encore, de nombreux articles de presse font mention de Bertrand Cantat, de son retour sur scène. Il a purgé sa peine aux yeux de la justice et de la société. Il a le droit à la réinsertion, mais l'image de cet homme sur scène a de quoi gêner... Marie ne montera plus jamais sur aucune planche ni aucun plateau de cinéma...
En bref :
Un livre émouvant, triste retraçant les derniers jours de la vie de Marie Trintignant vécu par son ex compagnon. Une ode à ce qu'ils ont partagé et l'indicible douleur de l'absence. Un livre à recommander !
http://lecturedaydora.blogspot.fr/2018/03/la-nuit-avec-ma-femme-samuel-benchetrit.html
Lien : http://www.livresselitteraire.com/2017/09/la-nuit-avec-ma-femme-de-samuel-benchetrit.html
J’ai longtemps hésité avant de l’ouvrir. Depuis sa réception, j’ai tourné autour, beaucoup. Comme je le disais à une amie, difficile d’aborder une telle lecture, pour beaucoup de raisons. Parce que l’on connaît tous cette histoire tragique, parce qu’on sait ce que Benchetrit va aborder, qui il va aborder. Elle, lui, eux. Parce que Noir Désir m’a bercé, me berce encore souvent. J’ai pensé que si je lisais ce livre, il y aurait une forme de voyeurisme. Une action malsaine. Je l’ai ouvert quand même. Un 2 septembre. Les premiers mots, les premières pages m’ont fait dire « bordel » et tout un tas d’autres mots que je tairais. Tellement ceux qui se dessinaient là devant mes yeux étaient puissants. Et tristement beaux.
La nuit avec ma femme c’est un fantôme qui revient, au bord du lit de Samuel Benchetrit. Une nuit pour convoquer les souvenirs et les peines de et avec cette femme morte sous les coups d’un autre. Très vite, on s’aperçoit qu’il ne cherche pas à pointer du doigt le responsable de ce malheur. Et c’est tant mieux. Bien sûr il parlera de cette nuit où tout à basculer, de sa colère, du procès, de l’après. Comment faire autrement, il fait partie de l’histoire. Mais ce n’est, à mon sens, pas là le plus important.
Ce qu’il veut vraiment c’est parler à Marie, de Marie, encore un peu. Avant que le temps n’efface les détails, les odeurs, les grains de peau, la peine aussi. Dire la vie avec elle et sans elle. Parler de leur fils, ce héros. De l’ex-femme de Cantat avec qui il a parfois gardé contact, avant son suicide. Retracer le passé, mettre des mots sur le présent, effleurer le futur car il arrivera quoi qu’il en soit. Évoquer les amours. Celles d’avant, celles d’après. Et le leur. Expliquer que toutes celles qui ont partagé sa vie après, devaient le prendre avec un bout d’elle. Car Marie lui a donné naissance une seconde fois. Lui a offert la vie à travers son amour.
On a pu lui reprocher la publication de ce livre autobiographique. De rouvrir une plaie, de s’exprimer lui, l’ex, sur cette sordide tragédie. Je trouve au contraire qu’il faut un courage immense pour le faire. Pour mettre des mots sur la douleur. Ecrire pour se remémorer. Pour respirer. Pour vivre. De façon désordonnée, avec pudeur, il balance des instantanés de pensées, de monologue, pose des questions dont il n'obtiendra jamais de réponses, avec une tendresse incommensurable. Mais ce livre c’est aussi un fracas. Car même s'il ne sombre jamais à dans le pathos ou le larmoyant, sa prose nous prend aux tripes. Il y sublime l’absence et l’absente. Et en le lisant je n'ai pu m'empêcher de penser à ces deux vers qui composent une chanson de Saez "Comme un soleil ensorcelé / Tes yeux se perdent dans mes nuits" et qui auraient pu être écrits pour elle.
J'ai vécu ce livre comme une errance. Je l'ai d'ailleurs lu en arpentant la pièce, de long en large et même en rond. L'errance d’un homme qui cherche dans ses rêves la femme. D’un homme qui cherche l’oxygène. D'un homme qui tente de dire au revoir.
La nuit avec ma femme est tout simplement un temple bâti au nom de Marie Trintignant, un long poème qu’il dédie à celle qui ne l’a jamais quitté et qui était une amoureuse de l’amour.
Lisez ce livre pour la beauté des mots, pour la beauté que Samuel Benchetrit a su donner à la douleur, pour la beauté de l’amour.
Samuel Benchetrit n'avait pas encore écrit directement sur Marie Trintignant. Samuel Benchetrit, son dernier mari, le père de son dernier fils avant son dernier coup de cœur, dernier coup du sort et dernier coup. J'ai lu quasiment tous les romans de Samuel Benchetrit, ainsi que sa pièce de théâtre Comédie sur un quai de gare, que j'avais été voir au Théâtre Hébertot en 2000. Ca date. 2003 aussi...
Ce n'est qu'hier que j'ai appris la sortie de cet ouvrage à propos de cette comédienne que j'ai tant admirée. Ce regard et cette voix que je ne peux résolument pas oublier...
Et c'est avec une certaine appréhension que je l'ai ouvert aujourd'hui...
Avec pudeur, finesse et poésie, Samuel Benchetrit livre ses souvenirs avec elle, son émoi par rapport au drame qui a bouleversé sa vie. Une nuit, il imagine qu'elle revient le voir, alors il lui raconte tout : son amour, sa frustration de mari quitté, sa souffrance autour de sa disparition, ces jours difficiles passés à Vilnius, sa peine de voir son fils grandir sans elle, le retour à la vie, de retour à l'amour, et cette absence dont il ne peut toujours pas se résoudre. Il la nomme à peine, et ne nomme jamais Bertrand Cantat. Inutile de nommer cet homme qui a brisé sa vie et à qui il n'accorde qu'une maigre existence pour lui éviter la douleur du blâme et de la haine.
Ce roman est un hymne à l'amour, un hymne aux amours passées et à venir, un hymne à la vie. L'écriture est merveilleuse et laisse entendre, parfois, la voix et la diction particulière de Jean-Louis Trintignant. C'est d'ailleurs la meilleure œuvre du clan Trintignant à propos de Marie. La plus sincère, la plus douce, la plus déchirante, la plus amoureuse. Pas de larmes ni de revanche à servir, juste de la nostalgie et de l'amour.
170 pages pour passer un moment particulier avec Marie Trintignant, dont l'âme est présente à chaque page. C'est triste, c'est doux : c'est magnifique.
Evidemment, oui, c'est un coup de cœur !
http://bibliza.blogspot.fr/2016/09/la-nuit-avec-ma-femme.html
Une très belle lecture pudique et poétique sur le thème du deuil et du souvenir de l'être aimé.
Août 2003, alors que la France est écrasée par la canicule et connaît un épisode de surmortalité, ailleurs en Lituanie une femme tombe sous les coups de son amant jaloux. Elle, c'est Marie Trintignant. Elle était mariée à Samuel Benchetrit, ensemble ils ont eu un fils. Elle l'avait quitté pour un autre homme. Cet autre lui a ôté la vie. Les années ont passé, pas le besoin de s'exprimer, pas même le manque. Il a fallu que Samuel Benchetrit prenne de la distance, de la hauteur pour ne pas céder à la haine. Qu'y a t-il plus fort que la haine, si ce n'est l'amour ? Samuel Benchetrit a aimé et continue d'aimer celle qui est devenue la morte de sa vie. La nuit alors que ses insomnies l'empêchent de rêver, elle vient le visiter. Une nuit, il l'a convoquée, c'est La nuit avec ma femme.
Une nuit pour parler, se confier, se rappeler, déambuler dans les rues de Paris. Une nuit pour lui montrer ce qu'est devenue sa vie sans elle et lui raconter comment il a annoncé à leur petit garçon alors âgé de cinq ans, qu'il ne verrait plus jamais sa maman. Une nuit pour lui révéler comment ensemble ils ont survécu à ce drame, comment ils ont aimé de nouveau.
La nuit avec ma femme est un livre intimiste, plein de retenue et loin de tout sensationnalisme. C'est un bouleversant hommage à une femme qui croquait la vie et s'est fait croquer par la mort. Mais La nuit avec ma femme c'est également une histoire sur la violence faite aux femmes. Une histoire d'hommes. L'un subit les conséquences de la violence de l'autre et le raconte. La nuit avec ma femme est un livre court, intense, digne. Un véritable hymne à l'amour.
Mon avis sur mon blog ici : http://the-fab-blog.blogspot.fr/2016/10/mon-avis-sur-la-nuit-avec-ma-femme-de.html
Quand le manque de l'autre se fait ressentir et qu'il apparaît comme un songe, ou peut-être à travers un objet, une chanson, un rire, une démarche, un souvenir... Comme un besoin de ne pas oublier que cette personne a été là, un jour.
Marie a donné la vie à un petit garçon qui ne comprend pas pourquoi sa maman n'est plus là. Où est-elle ?? Comment faire face à cet abandon ? Comment lui expliquer que maman ne reviendra pas ? Alors, on tourne les pages et on avance tranquillement dans le livre pour comprendre ce qui ne va pas, pourquoi ce monsieur souffre ? Et on capte, un peu, puis, beaucoup. Cette femme, cette épouse a quitté son mari pour un autre. L'enfant jongle entre ses deux parents, c'est mieux comme ça. Pis un jour, le téléphone sonne. Marie est à l’hôpital. Il faut faire vite, il ne lui reste plus beaucoup de temps à vivre.
On connait tous l'histoire car elle a inondé en 2003, les journaux, les magazines, la télé et j'en passe. C'est cet homme, Samuel Benchetrit, blessé, meurtri, anéanti ; ce mari abandonné pour un autre, Bertrand Cantat, qui se dévoile à nous. Il nous livre dans cet ouvrage fort et puissant, ses sentiments, ses ressentiments avec nostalgie, sans aucune honte. Son besoin d'elle est tellement évident, si intense, parce qu'elle est et restera à jamais son premier amour, que Marie apparaît surement dans un de ses rêves ou peut-être autrement, mais en tout cas, il s'adresse à elle et prend de ses nouvelles. Que deviens tu ? D'où le titre du livre : La nuit avec ma femme.
Et là, toute la magie opère. Sa plume est tellement belle, tellement puissante, tellement déchirante qu'elle ne peut que toucher l’âme et prendre aux tripes. Alors, oui, on connait le couple mythique qu'est Marie Trintignant et Bertrand Cantat, mais c'est vrai aussi que l'on parle très peu voire pas du tout de son mari, Samuel Benchetrit. Le après. Le avant. La sortie de prison de Bertrand Cantat. Pas de haine ici. De toutes façons, ce n'est même pas le but de l'auteur, ici. On n'est plus dans la nostalgie, le manque de l'autre et la douleur d'avoir perdu son âme sœur qui ne l'était pas, finalement !
On dit toujours : on sait ce que l'on perd (laisse) mais pas ce que l'on retrouve et pour le coup, c'est bien vrai !
Un livre que je vous recommande de lire toute urgence.
Une sublime déclaration d'amour
Dans ce roman autobiographique très intime, Samuel Benchetrit revient sur le décès de celle qui était encore sa femme en 2003, Marie Trintignant. Décédée sous les coups de B. Cantat, l'homme pour qui elle avait quitté son mari. Samuel et Marie ont vécu ensemble 8 ans et ont eu un fils.
Il ressuscite Marie le temps d'une nuit, imaginant dans une sorte de rêve être visité une nuit dans sa chambre par celle qu'il nomme "La morte de sa vie", son premier amour. Il affirme même être né une seconde fois le jour où il l'a rencontrée.
Samuel Benchetrit s'adresse à elle, lui parle de leur fils qui n'avait que 5 ans au moment du drame, lui raconte comment il lui a annoncé sa mort, lui décrit son enterrement où il s'est senti assailli par les photographes, "les hommes sans tête" cachés derrière leur appareil.
Il déambule avec elle sur leurs lieux qu'ils ont fréquentés et à la rencontre des gens qui comptent pour lui, notamment A., la femme avec qui il a vécu ensuite et qui a élevé leur fils.
Pas de pardon mais pas de haine non plus dans ce témoignage empreint de dignité.
De la colère cependant, nulle envie de tuer cet homme qu'il ne nomme jamais mais un fort désir de lui casser la figure...
Il parle de Cantat comme d'un être exclusif, souffrant d'une jalousie morbide, accumulant la rancoeur contre Marie en l'attendant à l'hôtel pendant les journées de tournage, un homme qui "chiale trop". Il lui reconnait le droit à reprendre sa vie après sa libération mais aurait aimé plus de discrétion de sa part.
Il évoque, de façon très émouvante, les liens qu'il a entretenus avec l'ex femme de Cantat après le drame et se dit bouleversé par son suicide.
Un témoignage fort et poignant.
Une écriture sublime, poétique et sensible et un procédé narratif original donnent tout son intérêt à ce livre.
Beaucoup de pudeur dans ce récit, loin de tout voyeurisme. L'intérêt de ce texte ne réside pas dans l'histoire de la mort de Marie Trintignant, maintes fois racontée dans les médias mais dans la façon dont Samuel Benchetrit parle d'elle et de leur histoire.
Un hommage envers une femme qu'il décrit comme libre et éternelle aimante, une déclaration d'amour comme j'en ai rarement lue.
Un récit proche du rêve qui m'a fait découvrir et aimer la plume de Samuel Benchetrit.
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2016/08/la-nuit-avec-ma-femme-de-samuel.html
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