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Cobus, ancien trader cousu d'or clochardisé après un séjour à Fleury-Mérogis, est sur le point de sortir de la galère après avoir transformé le squat dans lequel il vit en une entreprise de fast-food haut de gamme, « Le Monde de Juju », cuisine labellisée « tradition française ». Afin d'être à l'abri de la convoitise d'un groupe de promoteurs véreux qui s'est acheté les services d'un caïd sanguinaire, d'un fasciste patenté et d'un flic ripou, Cobus souhaite que la mairie préempte le bâtiment qui abrite son petit business. Mais un soir, le squat est ravagé par un incendie criminel dans lequel la vieille cuisinière qui était à la fois l'âme et la cheville ouvrière du « Monde de Juju » trouve la mort. Cobus, écoeuré, est sur le point de renoncer lorsque Madu, son jeune associé malien de quinze ans, est à son tour victime d'une violente agression. Alors que rien ne le prédisposait à ce genre d'exploit, Cobus va, en une seule nuit, bouleverser la donne et combattre le mal par le mal ... Mais va-t-il pour autant gagner la partie ?
Livre 3 des aventures de Victor Corbus, mais rien n'empêche de le lire sans avoir lu les autres, c'est mon cas et que je ne m'y suis jamais senti perdu. Pascal Martin est un auteur connu et réputé du polar, j'ai déjà ici parlé de La reine noire et de L'affaire Perceval, deux ouvrages marquants avec une petite préférence pour le premier nommé. Cette fois-ci, il reprend donc l'un de ses héros et le place dans un monde totalement inconnu : passer du monde ultra friqué et branché des traders à un squat est un écart très grand dans lequel on risque un claquage. Corbus s'y fait bien même s'il regrette sa vie d'avant dans laquelle il jonglait avec les millions et vivait très aisément -peut-on l'en blâmer ? En toile de fond, il y a la vie dans les squats et la difficulté des gens sans papiers, les appétits féroces de promoteurs pour de beaux emplacements avec de beaux rendements qui oublient les hommes et les femmes qui y habitent. L’appât du gain, encore et toujours.
Ce n'est pas un roman marrant, néanmoins on y sourit parfois, Pascal Martin y est corrosif, grinçant ; c'est une critique acide de la société actuelle prête à tout pour la croissance et l'argent. Il gratte là où la société a mal : à son humanité. En outre, Victor Corbus est un malin, un mec qui se sent des allures de justicier lorsqu'on vient le chatouiller lui et ses amis -et aussi un peu son argent, car il en doit pas mal à un caïd marseillais. Il devra donc se trouver des ressources insoupçonnées et des amis qui n'en sont point dépourvus eux non plus. C'est donc sur un rythme soutenu que se déroule ce polar efficace et mordant. Nouvelle belle parution chez Jigal polar (comme d'habitude).
Après l’Affaire Perceval, je retrouve avec grand plaisir l’écriture mordante mais non dénuée de tendresse de Pascal Martin. Je prends le train en cours de route avec La métamorphose qui est le livre III du Monde selon Cobus. Je ne doute pas d’être passé à côté de quelques bons moments au côté de notre personnage principal, ancien trader, Cobus mène sa barque du mieux qu’il peut mais toujours avec ses valeurs et sa droiture tout personnelle. Clairement on peut lire ce tome séparément mais c’est mieux avec les deux premiers je ne doute pas y venir à mon tour. Une intrigue brûlante autour d’un immeuble « squat » où l’on rencontre de fortes personnalités, celle de JuJu et du peintre maudit Kodesh mais aussi le jeune Madu quinze ans plein de vie. Alors bien sur Cobus trimbale derrière lui de sacrées valises, lui qui sort de Fleury-Mérogis retrouve une réalité où le monde des affaires véreuses est toujours d’actualité. Mais ce serait sans compter sur Jack Wallace, le personnage d’un des romans de Cobus qui apporte une touche de folie ou de courage. Un roman noir particulièrement haletant, où les flics ripoux sont de vrais méchants et les délinquants pas si mauvais que cela. J’ai adoré le premier chapitre qui permet de prendre la mesure du style qui nous attend avec une scénette sado-maso aux petits oignons. Cobus, un anti-héros comme j’aime entre galères et espoirs. Un livre que j’ai lu d’une traite avec ces 214 pages, il brosse un portrait sans concession de notre société et de ses populations marginales, sans papiers, cloches. Un petit monde dans lequel Cobus navigue comme un poisson dans l’eau. Je ne sais pas encore qui je préfère le plus de Jack ou de Cobus. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2019/10/12/37662176.html
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