"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Toujours plus sombre, toujours plus dérangeant, toujours plus culte ! Après
La Leçon du mal, une nouvelle plongée horrifique et jubilatoire dans les méandres de la psyché humaine, avec en arrière-plan une vision acide de la société japonaise.
Dans le cabinet d'assurances où il travaille, Shinji Wakatsuki fait figure d'employé modèle. Méticuleux, rigoureux, il traque sans relâche les incohérences dans les avis de décès. Car Wakatsuki le sait : nombre d'assurés sont prêts à faire de fausses déclarations pour obtenir un dédommagement.
Jusqu'au jour où un certain Komoda le sollicite pour un constat dans sa maison.
Sur place, le choc. Le corps d'un enfant de douze ans se balance au bout d'une corde. Suicide ? L'instinct de Wakatsuki lui dicte qu'il s'est passé autre chose dans cette demeure lugubre où flotte l'odeur de la mort.
Wakatsuki n'a jamais laissé un dossier sans réponse. Mais celui-ci pourrait bien le mener aux confins de la noirceur de l'âme humaine...
Shinji Wakatsuki travaille dans un cabinet d’assurances où il fait figure d’employé modèle. Méticuleux, rigoureux, il traque sans relâche les incohérences dans les avis de décès à la recherche d’incohérences pour tenter de dépister d’éventuels profiteurs, lesquels ne sont pas dénués d’imagination.
Un jour, il reçoit un appel curieux d’une femme qui lui demande si le suicide est couvert par l’assurance-vie. Pensant qu’elle est sur le point de passer à l’acte il tente de la rassurer et lui démontrer que le suicide n’est pas la meilleure solution, n’hésitant pas à lui parler du suicide de son grand frère, dont il se sent responsable. Pensant l’avoir convaincue il raccroche, en lui laissant son nom.
Quelques jours plus tard, alors qu’il a oublié cette communication, il reçoit l’appel d’un certain Komoda qui le sollicite pour un constat à son domicile, insistant sur le fait que Wakatsuki se n en personne se déplace. Il arrive devant « la maison noire » lugubre, assailli par la puanteur lorsqu’il pénètre et constate que le fils de Komoda se balance au bout d’une corde. Le premier choc passé, il trouve le comportement du père étrange, comme s’il faisait semblant d’éprouver du chagrin et celui de ma mère, déconcertant.
Wakatsuki va étudier ce dossier de fond en comble pour arriver à prouver qu’il s’agit d’un meurtre, le père ayant déjà sollicité l’assurance après s’être coupé le pouce volontairement (mais jamais prouvé). Ainsi va commencer le cauchemar pour notre ami.
Yûsuke Kishi évoque, au travers d’une analyse sans concession de l’escroquerie à l’assurance, les profiteurs, et surtout les criminels qui tentent d’avancer masqués, sur fond de Yakusa aussi, les personnalités perverses, la difficulté de mettre à jour leurs actes, leur mode de pensée… Il nous entraîne sur un faux rythme au départ, où on s’ennuierait presque, pour faire monter un suspense qui devient de plus en plus insoutenable et addictif, multipliant les fausses pistes, avec un final explosif absolument génial.
Le récit est entrecoupé par les cauchemars récurrents de Wakatsuki, au cours lesquels une araignée géante le poursuit de son agressivité, qui le laisse trempé de sueurs le matin au réveil, et qu’il tente d’analyser avec son amie Negumi, psychologue.
J’ai beaucoup aimé l’opiniâtreté de Wakatsuki, pour rechercher la vérité sur ce qui s’est réellement passé, j’ai aimé sa fragilité apparente, sa culpabilité de ne pas avoir pu sauver son frère, ses relations avec les autres protagonistes.
L’auteur ne se contente pas de proposer une intrigue « policière » (en fait les policiers se désintéressent totalement de ce qui peut arriver) mais il étaye son raisonnement avec une analyse psycho-sociologique de ces personnalités : psychopathes, enfance maltraitée…
J’ai choisi ce roman parce que j’avais beaucoup aimé « La leçon du mal » de l’auteur, et j’avais très envie de retrouver sa plume ; « La maison noire » est en fait son premier roman, et c’est déjà une réussite, tant son univers glauque est passionnant à explorer. J’attends le prochain de pied ferme.
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Belfond qui m’ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteur.
#YusukeKishi #NetGalleyFrance !
https://leslivresdeve.wordpress.com/2024/04/05/la-maison-noire-de-yusuke-kishi/
Shinji Wakatsuki travaille dans un cabinet d’assurance à Kyoto. Excellent élément, il gère les dossiers d’assurance-vie dans lesquels il traque les incohérences afin d’éliminer les possibles arnaques. Un jour, un certain Komoda l’appelle pour venir chez lui. Sur place, Shinji découvre le corps d’un enfant de 12 ans, pendu. Tout laisse à penser qu’il s’agit d’un suicide. Mais l’instinct de Shinji lui souffle que quelque chose se cache derrière cette mort. Ce qu’il ne sait pas c’est qu’il vient d’ouvrir les portes de l’enfer.
Âmes sensibles s’abstenir. Car il n’y a pas que la maison qui soit noire dans ce récit terrifiant. Yûsuke Kishi plonge son lecteur au cœur du plus noir de l’âme humaine avec en toile de fond les arnaques à l’assurance, pour lesquelles certaines personnes sont capables d’aller très loin, et la mort du frère de Shinji, décédé à l’âge de 11 ans et pour laquelle le jeune homme se sent coupable.
En exprimant ses doutes sur les conditions de la mort du jeune garçon, Shinji Wakatsuki libère des forces qui le dépassent. Harcèlement, menaces, disparitions, toute la panoplie des intimidations y passent dans un récit de plus en plus sombre et angoissant qui terrifie le lecteur tout en le fascinant et en l’empêchant de refermer le livre, ce que pourtant il serait tentant de faire tant certaines descriptions sont à la limite du supportables.
L’ensemble est très cinématographique, avec des scènes très visuelles et des personnages qu’on imagine très facilement. C’est un roman épouvantablement captivant, à ne pas lire avant de s’endormir !
C'est mon premier livre de cet auteur et j'ai adoré avoir peur. Plus qu'un simple roman policier c'est un roman d'épouvante qui se déroule sous nos yeux ahuris. Shinji Wakatsuki travaille pour une grosse compagnie d'assurances. Il doit se rendre chez un client qui a expressément demandé à le rencontrer. En arrivant, il découvre le lieu sombre et malodorant où vit son client Monsieur Komoda. En entrant dans la maison noire, il sera le premier à découvrir « accidentellement » le corps pendu du fils de la maison. Bientôt la famille Komoda vient réclamer la prime de décès pour ce « suicide ». Wakatsuki est persuadé qu'il s'agit d'un meurtre pour toucher l'argent de l'assurance, mais comment le prouver ? Son enquête commence le menant tout droit en enfer. Le début est une lente combustion, mais peu à peu la tension s'installe et le cauchemar commence. Personne ne peut imaginer ce qui va advenir de Wakatsuki , un suspense affolant s'exerce sur vous, vous clouant au fauteuil.J'ai apprécié d'en apprendre plus sur l'enfance du personnage de Wakatsuki avec son propre rapport au suicide, son mal-être, sa culpabilité qui l'empêche d'être heureux avec sa petite amie. L'atmosphère glauque et éprouvante est bien rendue, l'inquiétude s'empare du lecteur pour ne plus jamais le lâcher. L'auteur possède un style direct et acéré pour développer les aspects psychologiques des différents personnages. En tant que française j'étais aussi intriguée par le rapport au travail s’exerçant dans cette compagnie d'assurances et j'aurai voulu lire le fameux livre regroupant toutes les arnaques à l'assurance, il y en a des corsées. Vous l'aurez compris j'ai passé un excellent moment de lecture même si je me suis sentie malmenée par un scénario incroyablement choquant et horrifique. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/40189282.html
Shinji Wakatsuki travaille au département du déblocage des fonds d'assurance vie d'une agence d'assurance de Kyoto. Il compulse des piles de formulaires de décès pour éventuellement débusquer des fraudes. Un jour, il se rend chez un client, Shigenori Komoda, qui a été très vague sur les raisons de son invitation. Ils entrent ensemble dans la maison, Komoda appelle son fils qui doit être rentré et ils tombent sur le corps pendu de l'enfant.
« Wakatsuki tourna la tête et croisa son regard. Sur le visage jusqu'alors dénué d'expression de l'homme, la surprise s'affiche un instant, en même temps qu'il détournait brusquement les yeux. le malaise paralysant qu'éprouvait Wakatsuki fit place à la sidération.
L'homme ne regardait pas l'enfant.
Devant le corps de son propre fils, il se contenait de le regarder lui, pour épier ses réactions. Il n'y avait pas la moindre parcelle d'émotion à lire sur son visage.(...) On aurait dit que le temps s'était scindé en deux branches. D'un côté, Komoda, qui continuait de jouer une pièce de théâtre dans un monde inchangé, de l'autre l9'enfant, figé dans l'éternité. »
Choqué, Wakatsuki ne parvient pas à se sortir de la tête ( et nous non plus ) que la réaction du père face au suicide de son fils n'est pas « normale », d'autant que Komoda harcèle l'agence pour recevoir le montant de l'assurance vie qu'il avait souscrite au nom de son fils.
A partir de là, on se retrouve plonger dans ce que la psyché humaine a de plus sombre, accompagnant Wakatsuki dans le terrible engrenage dans lequel il se trouve piégé. Il y a des moments de terreur pure qui s'infiltre dans la tête du lecteur et hérisse ses poils. Les cauchemars récurrents du héros sont d'une rare puissance évocatrice, étirant le temps en quelques phrases effrayantes, avec une folie à la Horla qui monte crescendo tant Wakatsuki perd pied, obsédé par la conviction qu'il s'agit d'un meurtre maquillé en suicide, hanté par un drame intime qui resurgit de son enfance.
La Maison noire est en fait le premier roman de Yusuke Kishi, publié à rebours en France après le succès de la Leçon du mal. J'ai adoré ce dernier, du thriller jubilatoirement brutal et cynique, et j'ai trouvé La Maison noire réussi mais moins abouti. Disons qu'au mitan, il y a des faux- plats un poil bavards - et donc longuets - sur la psychopathie. Surtout, on devine assez vite les coutures avec des révélations qui arrivent à mon sens un peu trop tôt dans le récit. Autre bémol, l'épilogue est un peu facile.
Il n'empêche que ce roman m'a plu car l'auteur ose s'aventurer dans l'horrifique en assumant un final gore très visuel, à la limite du grotesque, vraiment très fort. Et puis, ce portrait sans concession de la société nippone interpelle. Nous sommes dans les années 1990, peu de temps après l'éclatement de la bulle financière spéculative. le Japon décrit est peu reluisant, en proie à une crise de moralité qui renverserait les valeurs traditionnelles.
Finalement, cette épidémie d'arnaques à l'assurance ou au frais d'hospitalisation, plus ou moins contrôlée par les yakuzas, glace presque plus que les épreuves singulières du héros, avec des individus prêts à tout par cupidité. Décidément, le vénéneux est partout dans ce roman.
Yûsuke Kishi possède l’art de captiver le lecteur en quelques phrases. Pourtant, quoi de moins sexy qu’une entreprise qui vend et gère des contrats d’assurance, et de moins attractif qu’un agent policé et consciencieux ? Cependant très vite on imagine bien que son job est potentiellement délicat. Comment repérer les arnaques à l’assurance-vie, les limites parfois ténues entre suicide et meurtre, surtout lorsque la police ne met pas toute son énergie pour distinguer le vrai du faux !
Il y a eu ce coup de fil énigmatique d’une femme, vite oublié. Puis un drame atroce qui hantera les nuits de Shinji, et l’entrainera dans une aventure très périlleuse.
C’est absolument magique. On est immédiatement pris dans cette histoire sordide que le contraste fort entre la conscience professionnelle et la droiture de Shinji et la noirceur de ceux qui tentent de profiter d’un système faillible.
Comme dans La leçon du mal, l’intrigue se déroule selon un crescendo addictif, faisant de cette lecture une priorité !
On adhérera ou pas aux théories environnementales proposées pour expliquer la montée du mal sur la planète, elles ont au moins le mérite d’exister !
Un excellent moment de lecture, vite dévoré, et qui va hisser l’auteur dans mon top dix d’auteurs à suivre.
Merci à Negalley et aux éditions Belfond.
304 pages 1er février Belfond
Traduction : Diane Durocher
#YusukeKishi #NetGalleyFrance
La maison noire est un des premiers romans de Yûsuke Kishi. Paru en 1997, il est seulement traduit en français aujourd'hui. J'avais découvert cet auteur l'an dernier avec La leçon du mal, un roman original dont l'intrigue se situe dans un lycée, roman que je ne suis pas prête d'oublier.
Yûsuke Kishi entraîne cette fois-ci son lecteur dans une compagnie d'assurance, secteur assurance-vie. C'est un milieu qu'il connaît bien car il y a travaillé.
Je me suis amusée du comportement du personnel de la compagnie d'assurance, toujours extrêmement poli avec les clients, limite obséquieux, malgré les soupçons d'arnaques qui sont très nombreuses. L'intrigue avance lentement, l'auteur mettant soigneusement en place une machination diabolique. Ce récit rapporte un fait de société assez choquant. J'imagine évidemment que ce thriller est un condensé poussé à son paroxysme de toutes les horreurs et violences dans les cas d'arnaques à l'assurance-vie.
Ce que j'apprécie particulièrement dans les romans japonais, c'est le dépaysement. Avec ce deuxième roman (pour nous Français) Yûsuke Kishi ne déroge pas à la règle. Il décrit, avec une bonne dose de cynisme, la société japonaise des années 1990. Les valeurs traditionnelles sont abandonnées au profit d'une modernité où l'immoralité pousse aux excès.
Comme dans tous les romans japonais, la lecture n'est pas toujours aisée, il faut retenir des noms qui parfois se ressemblent et dont on ne sait jamais si ce sont des prénoms ou des noms de famille. Mieux vaut ne pas s'arrêter dans la lecture mais, happée par l'intrigue, je suis allée tellement vite que, cette fois-ci, ça ne m'a pas gêné.
https://ffloladilettante.wordpress.com/2024/02/23/la-maison-noire-de-yusuke-kishi/
La maison noire est le second roman de l’auteur Yûsuke Kishi traduit en français (après La leçon du mal) mais il a été initialement publié en 1996, au Japon.
Wakatsuki est un agent d’assurance spécialisé en assurance-vie. Chaque jour, l’employé-modèle épluche les nécrologies et doit regarder si tous les critères sont remplis pour que sa société verse les indemnités aux bénéficiaires ou non. Un jour, un client nommé Komoda l’invite à se rendre chez lui pour une formalité. En pénétrant dans cette maison sinistre et sordide, Komoda et Wakatsuki constatent le suicide du beau-fils de Komoda. Très vite, l’assureur a des doutes. Est-ce un meurtre mis en scène afin de toucher les indemnités ? Wakatsuki n’est pas au bout de ses surprises…
Si ce roman a été écrit il y a près de 30 ans, je l’ai trouvé très moderne. Certains passages abordent des problèmes sanitaires et environnementaux et on se rend compte que ceux-ci n’ont malheureusement pas changé et sont même aggravés.
Dans La maison noire, j’ai particulièrement aimé l’ambiance qui devient de plus en plus sombre et inquiétante au fil des chapitres. Certains points de l’intrigue sont prévisibles sans que cela gâche le plaisir de la lecture. On bascule progressivement dans l’horreur, ce qui est loin de me déplaire.
Pour conclure, un thriller japonais réussi et passionnant, une thématique originale et une fin à la hauteur de mes attentes. Oserez-vous pénétrer dans la maison noire ?
A Kyoto, Shinji Wakatsuki travaille pour une compagnie d’assurances. C’est lui qui est chargé de dédommager les victimes d’accident ou les bénéficiaires d’une assurance-vie. Chaque jour, des dizaines de dossiers s’entassent sur le bureau de cet employé consciencieux, entraîné à débusquer les fraudeurs, les gens prêts aux pires extrémités pour toucher le pactole. Entre mutilations volontaires, hospitalisations sous de faux prétextes et arnaques en tout genre, le jeune homme pense avoir vu le pire, et pourtant…
Quand un client l’invite à passer le voir dans sa maison d’Arashiyama, un quartier chic de la ville, c’est pour découvrir que le fils de la famille s’est pendu. Shinji pense immédiatement à une mise en scène mais pour la police, l’enfant s’est bel et bien suicidé. Il décide alors de mener sa propre enquête, malgré la pression que son client exerce en venant quotidiennement à l’agence pour réclamer son argent. Angoissé mais déterminé à faire la lumière sur cette sordide affaire, l’assureur va faire l’expérience de la noirceur de l’âme humaine.
Ceux qui pensaient que travailler dans un cabinet d’assurances était routinier, tranquille, voire ennuyeux vont être drôlement secoués par ce roman noir, très noir de Yûsuke Kishi. L’auteur aime le sang, le gore, le trash. Il l’a déjà prouvé avec La leçon du mal, il récidive avec cette maison noire. Et si le livre débute lentement, la tension monte crescendo et on angoisse au côté de ce pauvre Shinji, harcelé par un homme vénal qu’il soupçonne d’être un tueur d’enfant.
Maître d’un genre qui oscille sans cesse entre noirceur et grand guignol, cette fois il reste sur la ligne de crête sans tomber dans le ridicule. Cependant, il ne faut pas être trop sensible pour pouvoir supporter ses descriptions très réalistes des exactions de son redoutable meurtrier.
Par ailleurs, Kishi n’oublie jamais de décrire la société japonaise dans ce qu’elle a de moins reluisant. Ici, il met l’accent sur la malhonnêteté de ses concitoyens et l’omniprésence des yakuzas, bien loin des valeurs traditionnelles d’une société policée.
Horrifique et très stressant ! Une réussite.
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