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Pour la première fois depuis trois mois, elles discernent enfin le sable que leur cachait l'eau lors de la traversée de l'Atlantique, ce fond de l'océan qu'elles ont brièvement aperçu ce matin en débarquant de La Baleine. Personne ne leur a expliqué où elles seraient logées ce soir, dans combien de temps elles seraient fiancées. On ne dit pas tout aux femmes.
Paris, 1720. Marguerite Pancatelin, la Supérieure de la Salpêtrière, est mandatée pour sélectionner une centaine de femmes « volontaires » qui seront envoyées en Louisiane afin d'y épouser les colons français.Parmi elles, trois amies improbables : une orpheline de douze ans à la langue bien pendue, une jeune aristocrate désargentée et rejetée par sa famille ainsi qu'une femme condamnée pour avortement. Comme leurs compagnes à bord de La Baleine, Charlotte, Pétronille et Geneviève ignorent tout de ce qui les attend au-delà des mers. Et n'ont pas leur mot à dire sur leur avenir. Ces étrangères réunies par le destin devront braver l'adversité - maladie, guerre, patriarcat -, traverser une vie faite de chagrins d'amour, de naissances et de deuils, de cruauté et de plaisirs inattendus. Et d'une amitié forgée dans le feu.
Un roman d'une profondeur et d'une émotion saisissantes, qui nous transporte au coeur d'une terre impitoyable, aux côtés d'héroïnes animées d'une extraordinaire soif d'amour et de vie.
Une grosse déception pour ce roman, que j'ai terminé, mais très péniblement. C'est dommage, car tout me plaisait dans le synopsis et je voulais surtout retrouver un peu du roman Mille femmes blanches de Jim Fergus ; malheureusement, cela n'a pas été le cas. En même temps, il est très difficile d'égaler ce chef-d'œuvre !
Cependant, le roman reste intéressant à certains moments, même si je trouve que les personnages ne sont pas assez travaillés
Un livre de femmes écrit par une femme dont j'ai entendu une interview à LGLibrairie:cela s'annonçait passionnant!mais si les destins douloureux de ces pionnières en Louisiane nous émeuvent;j'ai été perturbée par la longueur du roman et la multiplication des personnages secondaires...Autre sujet de perturbation:la débauche descriptive qui nuit à l'intérêt de la narration à mon sens,cela n'enlève rien au talent de cette autrice.Lu sans réel déplaisir...
En 1720, elles sont pensionnaires de la Salpêtrière ou de la Grande Force. Ce sont des femmes ou des filles qui ne peuvent plus rien attendre de la vie à Paris. Soit orpheline, abandonnée à la naissance, comme Charlotte, soit internée par la famille, trop indépendante, trop singulière, pas dans le moule voulu par la famille comme Pétronille, soit ayant osé devenir ces faiseuses d’anges qui aident les femmes mais sont condamnées par la société, comme Geneviève.
Geneviève, Charlotte, Étiennette, Pétronille, sont sélectionnées pour peupler la Louisiane, cette terre française où sont déjà installés les hommes à qui il faut trouver des épouses qui leur feront de nombreux enfants pour vite peupler le pays. Soit disant volontaires, mais en fait quelle belle opportunité de se débarrasser de ces femmes encombrantes. Indispensable aussi qu’elles soient en âge de procréer, ce qui a cette époque signifie à partir de 13 ans.
Après un long périple de Paris jusqu’au Havre, elles embarquent à bord de la Baleine, l’un des vaisseaux qui ont emmené de nombreuses femmes, ou hommes, dans ces contrées lointaines, sauvages et inhospitalières de la Louisiane.
Nous les suivons tout au long de leur voyage. Geneviève, Charlotte et Pétronille plus précisément. La sélection des femmes à l’arrivée, quand il faut vite leur trouver un mari, ou plutôt les attribuer à chaque homme cherchant à fonder une famille, ou ayant besoin d'une femme pour gérer le quotidien. Elles restent plus ou moins soudées, bien que ne se connaissant pas au départ, les jours et les jours de voyage ont créé un lien. Certaines restent à Mobile et sur l’embouchure du fleuve, d’autres partent au loin vers les territoires indiens.
Chacune vit tout ce que les femmes vivent alors, violence intra-familiale, coups, pauvreté, enfants à la chaîne, soumission à l’homme seul maître à bord du foyer.
Leur amitié, bien que précaire et souvent superficielle résiste au temps, mariages, naissances, deuils, solitude, famille, violences, au climat, aux ouragans, à tout ce
Un roman qui me faisant envie, mais par moment je me suis ennuyée, beaucoup de longueurs, et des personnages pas vraiment attachants, ou alors trop de personnages qui passent et nous perdent. Pourtant, j’étais très intéressé par la période, le sujet, l’idée de parler de ces femmes restées dans l’ombre, la façon dont les familles se débarrassaient d’elles, puis comment l’institution de la Salpêtrière les a envoyées dans des conditions déplorables sur des terres inhospitalières et souvent hostiles, pour plaire au pouvoir et remplir des cases. Je ne me suis pas sentie assez immergée dans le territoire, cette Louisiane hostile qu’il faut dompter pour s’y installer durablement.
J’ai aimé y retrouver la réalité de la conditions féminine de l’époque, quand les femmes ne sont jamais indépendantes, restent soumises au père, au frère au mari, et même à l’autorité administrative si en plus elles possèdent des terres.
Intéressant passages sur les indiens Natchez, en particulier sur la difficile cohabitation, le désir d’aider et de faire connaître les remèdes ou les recettes des tribus indiennes, avec Utu’wv Ecoko’ nesel la petite Natchez.
J’ai aimé la voix de la lectrice. Valérie Nuzzi a le ton qu’il faut, la douceur ou la force dans la voix pour incarner ces femmes. Et donner à chacune sa singularité, ses craintes, ses doutes, ses aspirations, ses espoirs, sa façon d’appréhender la vie. Sa voix est douce, posée, parfois complice, parfois secrète, tourmentée ou sereine, elle réussi à faire passer les sentiments, inquiétudes et espoirs, ou même le fatalisme que chacune porte en elle. Ah, et bravo pour avoir prononcé un nombre incalculable de fois le prénom de la jeune Natchez !
https://domiclire.wordpress.com/2024/06/18/la-louisiane-julia-malye/
D’abord écrit en anglais puis en français par la jeune auteur partie étudier l’écriture créative dans une université américaine, succès de librairie en cours de traduction dans une vingtaine de pays et bientôt adapté en série, ce pavé historique use de sa consciencieuse documentation historique pour une projection très romanesque de l’histoire des filles de la Salpêtrière envoyées rejoindre en 1720 les colons français fraîchement installés en Louisiane.
« On ne dit pas tout aux femmes ». Encore moins à celles que la société a reléguées à la Salpêtrière, cette ancienne fabrique de poudre pour munitions reconvertie au XVIIe siècle en asile pour indigents, et bientôt devenue un véritable lieu de détention, aussi bien de condamnées pour faits de droit commun, de femmes dites de mauvaise vie, ou simplement d’orphelines et de filles rejetées par leurs familles. Comme d’autres avant elles envoyées faire souche au Québec pour contribuer au peuplement de ce territoire colonial, elles sont une centaine, désignées « volontaires » pour une déportation cette fois en Louisiane, où les colons manquent cruellement d’épouses pour assurer leur descendance. Avec pour seul bagage l’espoir d’un nouveau départ loin d’une métropole qui les rejette, elles n’ont bien sûr aucune idée du terrible voyage à fond de cale qui les attend, de la famine, des ouragans et de la guerre avec les tribus indiennes qui viendront encore réduire les rangs des survivantes, enfin des violences masculines auxquelles les condamne leur futur rôle de ventres reproducteurs auprès d’hommes le plus souvent sans foi ni loi, harassés par la misère et l’hostilité de leur terre de conquête.
Sur ce fond de vérité historique, Julia Malye a imaginé le sort de trois de ces femmes : l’une fille du peuple forte et rebelle, condamnée comme « faiseuse d’anges » ; la seconde fragile aristocrate rejetée par sa famille pour son excentricité peu commode à marier ; la dernière encore une enfant, orpheline de tout juste douze ans. Si l’on suit sans déplaisir leurs parcours aventureux, relatés d’une plume fluide et rythmée, la déception point rapidement quant à la crédibilité de ces trois fils narratifs. Improbablement liés malgré des mariages disparates et géographiquement éloignés, survivant à de multiples maris, tous mauvais mais dotés du bon goût de mourir précocement, finissant dans une tonalité plus misandre que féministe par trouver le bonheur entre femmes, ces trois personnages féminins trop caricaturalement chargés de connotations empruntées à l’air de notre temps n’apparaissent au final que fort peu subtilement brodés sur la trame historique qui concentre en conséquence le véritable intérêt du roman.
Entre influences #MeToo et LGBT trop visibles dans un récit se déroulant au début du XVIIIe siècle, soupçon de misandrie et happy end improbable – pour davantage de réalisme sur le sort des épouses de colons en Amérique du Nord, l’on pourra avantageusement se référer au terrible Homesman de Glendon Swarthout –, le lecteur devra se consoler en profitant de quelques aspects historiques intéressants et du rythme d’un récit d’aventure entièrement féminin.
Mais quel roman historique ! Ce livre est vraiment incroyable !
Se basant sur des faits réels (l’envoi de femmes enfermées à la Salpêtrière vers la Louisiane, pour épouser les colons français et leur offrir une descendance), Julia Malye dresse une fresque historique sur le possible destin de ces femmes. Ces dernières sont envoyées à des milliers de kilomètres de la France, sur un continent où les Etats-Unis ne naîtront que près de 56 ans plus tard.
De ce fait historique, largement oublié des livres d’histoire, Julia Malya en a tiré un superbe roman historique qui m’a fait découvrir la genèse des territoires de l’actuel Etat américain de Louisiane, ainsi que tout un pan de la condition féminine du 18ème siècle.
Bien que certaines femmes aient été volontaires, de nombreuses n’ont pas eu leur mot à dire pour cet exil forcé. Tant durant leur traversée de l’Atlantique, qu’une fois installées en ces terres hostiles, les femmes surprennent par leur courage, nous lecteurs aux tripes, tremblants pour leur devenir.
J’ai beaucoup aimée cette lecture, peu commune de ce que je lis traditionnellement. Je me rends compte que j’ai, de plus en plus, d’attraits pour les romans historiques, peu importe l’époque décrite ou s’il s’agit ou non de littérature noire.
A un moment, je me suis demandé pourquoi, étant donné que chaque chapitre est consacré à l’une ou l’autre des protagonistes, le choix ne s’étant pas porté sur une lecture faite par plusieurs lectrices. Ayant fait une lecture immersive avec le livre et l’audio, j’ai bien su situer les personnages, chose que je n’aurais peut-être pas pu faire avec une écoute seule.
En même temps, la voix douce et prenante de Valérie Muzzi apporte une touche de caractère à la lecture de ce livre.
Un livre à recommander aux passionnés d’Histoire.
Julia Malye signe un récit palpitant après s'être inspiré de fait historique méconnu et tombé dans l'oubli. Une aventure d'amitié qui tient toute ses promesses, un voyage dans un pays hostile.
Une plume documenté et fluide, une construction bien ficelé, de beau passage et des personnages attachants, nuancés et avec du charismes.
Malgré quelques longueurs nous sommes happés par ce premier roman de l'autrice.
Deuil, Pression de la maternité, Avortement, Rêve, Sororité, Destin, Exploration intime du plaisir et Environnement hostile.
Beaucoup de thématiques très bien abordés.
" Le vent bourdonne, les moustiques affolés leur piquent les paupières et une bourrasque les force à fermer les yeux. Dans l'obscurité, les enfants se souviennent des bruits inquiétants qui troublent parfois leur sommeil, cette voix menaçante de la colonie, ces sons dont l'origine leur échappe toujours. Ils se demandent alors : la Louisiane a-t-elle vraiment changé ? Changera-t-elle un jour ?"
"Pour la première fois depuis trois mois, elles discernent enfin le sable que leur cachait l’eau lors de la traversée de l’Atlantique, ce fond de l’océan qu’elles ont brièvement aperçu ce matin en débarquant de La Baleine. Personne ne leur a expliqué où elles seraient logées ce soir, dans combien de temps elles seraient fiancées. On ne dit pas tout aux femmes."
J'ignorais totalement l'histoire de ces femmes embarquées dans les années 1720 à bord de la Baleine, destination la Louisiane, colonie française, quittant ainsi leur vie de recluse à la Salpêtrière. Ce sont des orphelines ou des rebelles, on suit ici quatre d'entre elles, parties avec pour seuls bagages leurs souffrances et blessures de l'enfance. Rien ne dit que leur avenir sera meilleur mais il y a l'espoir de la liberté et peut-être celui de fonder une famille afin de construire un monde meilleur. Car le but du voyage est bien de faire des enfants pour peupler la Louisiane. Le roman est bien écrit, on sent le travail de l'auteur et la volonté de la précision. L'histoire, authentique, est bouleversante, notamment dans la force de l'amitié qui va permettre à Charlotte, Étiennette, Geneviève et Pétronille de survivre. Peut-être quelques longueurs dans le récit mais certainement une belle page d'écriture.
Louisiane de Julia Malye
Lu par Valérie Muzzi
Durée 12H45
Début 18eme direction Missisipi, la Louisiane a besoin de femme pour perpétuer la colonie. Alors ce sont des repris de justice, des orphelines ou des femmes internées de la salpêtrière qu’on va leur fournir.
Avec cette épisode de l’histoire on découvre le destin de Charlotte l’orpheline mariée à 13 ans, Geneviève et Pétronille.
Une fois sur place, elles découvrent un milieu plutôt hostile auquel elles doivent s’adapter. Il faut aussi s’adapter à leur mari et accomplir leur mission, tomber enceinte, elles qui n’ont que peu de valeur.
Les trois destins sont très émouvants mais j’ai été particulièrement touchée par Charlotte, la plus jeune.
Le style est poétique dans les description des paysages, de l'atmosphère et de ce que subissent les corps. Les descriptions sont incroyables et nous plongent dans chaque scène.
Toute cette poésie est merveilleusement interprétée par la lectrice dont j’ai adoré la voix et les variations de lecture, comme s’enchaîne comme une musique.
Le livre audio se termine par un entretien passionnant avec l’autrice qui nous fait découvrir son travail minutieux pendant 8 ans pour nous offrir cette immersion dans le voyage.
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je commence par la fin de ta critique: c'est bien lu et bravo pour ne pas écorcher le nom de la petite Natchez!
Ce livre m'avait attirée parce qu'il reprenait la problématique de 1000 femmes blanches ou de certaines n'avaient jamais vu la mer.
Par ailleurs au début, je retrouvais le bal des folles.
J'ai aimé le livre jusqu'à l'arrivée en Louisiane et là, j'ai commencé à m'ennuyer: trop de personnages outre les trois héroïnes que l'on suit depuis le début; en plus, on les désigne sous leurs différents noms de femmes mariées, ce qui ne facilite pas la compréhension.
Avis mitigé