Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Il est quand même tard pour appeler, je me rabats sur un SMS. Je dis à Nadia que je viens d'apprendre pour Alexandre et que je suis stupéfait, c'est le mot que j'emploie, il ne convient peut-être pas très bien mais j'ai du mal à trouver une formule adaptée. S'il était mort ou s'il avait subi un accident, ça viendrait facilement. On sait comment s'adresser à l'entourage des victimes, on sait quoi dire à ceux qui vont mal, à ceux qui souffrent. Mais qu'est-ce qu'on écrit à la femme d'un assassin ?
John est berger dans le Haut-Jura. Du printemps à l'automne il garde les brebis dans la vallée de la Valserine en cie de ses chiens de travail et deux patous. C'est une vie simple, solitaire et rudimentaire qu'il affectionne beaucoup.Sa petite amie Héloïse le rejoint de temps en temps . L'hiver il travaille comme moniteur de ski ou serveur dans le restaurant de son oncle.
Il n'ambitionne rien de plus. Il est heureux en pleine nature avec ses bêtes.
Il tombe par hasard sur un vieil article de journal parlant d'un homme ayant été arrêté pour meutre. Celui-ci porte le même nom qu'un ancien camarade d'internat Alexandre avec qui il partageait sa chambre . S'agit-il de la même personne?
Il contacte Nadia qui lui confirme qu'il s'agit bien de lui et qu'elle est en couple avec celui-ci. Elle lui raconte les circonstances du drame . Il est profondément bouleversé et décide de la soutenir dans cette épreuve le temps du procès.
Sa vie va en être complètement chamboulée.
J'ai adoré cette histoire. L'auteur connaît bien la région et les descriptions sont magnifiques Que ce soit les montagnes, la nature, les animaux et leur protection, la flore, la faune, les orages, les rapports humains, les sentiments, tout est juste.et parfaitement décrit.
Un beau récit, un régal.
Un véritable coup de foudre !
Julien est berger. Trentenaire, il vit de façon plutôt solitaire dans le Jura. Un jour, il lit un fait divers dans le journal qui lui remémore son adolescence. Un homme du nom d’Alexandre Perrin a tué avec une planche un jeune homme. Julien partageait une chambre avec Alexandre Perrin à l’internat au lycée. D’abord incrédule, il pense que c’est un homonyme qui a commis cet acte violent. Et puis il se rend compte qu’il s’agit bien de celui qui l’a fortement influencé durant son adolescence, que ce soit dans son rire ou dans ses choix. Il prend contact avec Nadia, la femme d’Alexandre, qui était également au lycée avec eux. Ce SMS va changer sa vie.
Alexandre est vétérinaire et militant écologiste. Il est végétarien, contre la chasse. Julien se rend au procès d’Alexandre. Il décrit très bien l’ambiance et les scènes au tribunal.
Il raconte aussi par bribes son enfance, son adolescence, les amitiés, le passage à l’âge adulte. Son grand-père, John, est un personnage marquant de son enfance. D’ailleurs les gens surnomment Julien « John » ou « petit John » quand son grand-père était encore vivant.
La nature est très présente. Le roman alterne entre montagne et forêts. Les animaux sont également des personnages à part entières. Julien a deux chiens qui l’accompagnent dans la gestion du troupeau de brebis.
Ce roman foisonne de sujets à la fois actuels et intemporels. Julien est le narrateur. Il nous plonge dans son intimité, ses pensées, l’ambivalence de ses sentiments. Il parle de ce qu’il ressent et vit, de sa passion amoureuse, de la jalousie.
J’avais beaucoup aimé les précédents romans de Pierric Bailly et son écriture. Celui-ci a donc rapidement rejoint la liste des livres que je voulais absolument lire de la rentrée littéraire 2023. 457 pages qui ont défilées sans que je ne m’en aperçoive, c’est bien le signe d’un coup de cœur ! Décidément j’aime toujours autant me balader dans le Jura en compagnie des personnages de Pierric Bailly.
A lire si vous aimez les romans intimistes, au rythme lent, la nature et le Jura !
Dernière lecture de la sélection pour le prix de ma librairie (@lusagedumondeparis) autour d’un roman qui s’ancre dans un territoire, le Haut Jura. Il y est question d’amour, de doute, de choses simples et de nature.
Si cette dernière est omniprésente, nous offrant de très belles descriptions sur les montagnes jurassiennes ou la vie de berger, ce roman nous offre aussi un triangle amoureux.
Julien (John comme beaucoup l’appelle en hommage à son grand-père avec qui il partage le goût des choses simples) est berger l’été et saisonnier dans la petite station de ski l’hiver. S’il est en couple avec Eloïse, il n’en reste pas moins taciturne et solitaire. C’est lui va nous narrer cette histoire qui s’étire dans le temps. Julien découvre un jour à la lecture du journal qu’Alexandre, un ancien camarade de lycée, vient d’être incarcéré pour homicide involontaire. Il envoie un message à Nadia, la femme d’Alexandre.
Julien s’interroge sur ce qui a pu mener son ancien ami, un « mec doux, sensible, intelligent », à tuer. Au milieu de ses montagnes, seul ou accompagné de Nadia de plus en plus proche, Julien va se remémorer son adolescence, la place si particulière qu’Alexandre a occupé, tel un mentor, et qui l’a tant fasciné au point de lui « emprunter » son rire. « Quand on y pense, l’influence de ce type sur ma vie est démente. Ce type avec lequel je n’ai rien partagé d’important et que j’ai finalement peu fréquenté est à l’origine de tous les tournants décisifs de mon existence. »
On voit Julien plonger dans une histoire d’amour compliquée à défaut d’être impossible, et Nadia s’arranger avec la réalité (transformant ses enfants en « menteurs patentés » en les encourageant à dire que leur père est mort, leur épargnant ainsi la honte d’avouer qu’il est en prison) sans qu’aucun jugement de la part de l’auteur.
L’écriture est à la fois sobre et vive, enjouée et poétique, épousant ainsi son environnement ou les états d’âme de ses personnages. C’est limpide, sans fioritures, mais on se laisse embarquer avec beaucoup de plaisir.
Est-ce parce qu’ils sont tous les trois de l’Est, je n’ai pu m’empêcher de rapprocher l’écriture de Pierre Bailly (c’est mon premier roman de lui) de celle de Nicolas Mathieu ou bien de Laurent Petitmangin. L’aspect social, la modestie des personnages, la pudeur à décrire ces vies simples nous rendent leurs personnages attachants et leurs romans addictifs.
La première partie du roman sur la vie de berger de John dans le Jura est agréable à lire. L'auteur nous décrit des paysages magnifiques et l'amour de John pour son métier. Celui-ci aime ses brebis, se promener dans la vallée, respirer de l'air pur du matin au soir.
Par contre la seconde partie consacrée au procès m'a quelque peu ennuyé. Elle comporte trop de longueurs et j'ai eu du mal à terminer l'histoire.
Un roman intéressant mais inégal. Bref vous l'aurez compris je n’ai pas été 'foudroyé' par ce livre.
Lu dans le cadre du Prix Landerneau des lecteurs 2023
Julien, la quarantaine sans enfant, s'apprête à changer de vie, à quitter les estives du Haut-Jura où il exerce comme berger, pour partir avec sa compagne à la Réunion. Et puis, arrive le grain de sable qui fait tout dérailler, les mauvaises décisions qui s'en suivent, la « collision émotionnelle » qui dévaste : un vieux journal, un article sur Alexandre, un camarade de lycée incarcéré pour meurtre, la prise de contact avec son épouse, Nadia, dont il se rapproche dangereusement.
Aïe, je ne m'attendais pas à cette lecture-là, entamée très confiante, et que je referme très déçue. J'ai pourtant lu vaillamment jusqu'au bout, tout de même charmée par le cadre pastoral bien décrit. J'ai apprécié l'écriture fine et minutieuse de Pierric Bailly, au plus près de Julien, de ses émotions, de sa vulnérabilité. L'auteur pose un regard juste sur la fragilité d'une vie, sur une quête existentielle qui ne se révèle jamais à la hauteur de souvenirs puissants construits durant l'adolescence, mal digérés à l'âge adulte.
Pour le reste, c'est un roman où presque tout m'a manqué. A commencer par un personnage fort, marquant, vibrant, qu'on a envie de suivre. Julien est malheureusement d'une souveraine fadeur. Ce n'est pas que son indécision m'ait dérangée, ou son caractère influençable. C'est que je ne l'ai pas compris. L'auteur, pourtant, a semé des graines narratives qui auraient pu être très fructueuses, comme la fascination exercée par Alexandre le charismatique sur Julien le terne lorsqu'ils étaient au lycée ensemble.
Mais cette ambivalence entre amitié et jalouse n'est jamais vraiment creusée, ce qui fait qu'on ne comprend pas pourquoi Julien est à ce point fasciné par son camarade au point de l'imiter et peut-être de vouloir prendre sa place auprès de sa femme. L'ambiguïté d'un Alexandre, basculant dans une vie qui n'est pas la sienne en se entamant une relation amoureuse avec la femme de son ami, n'est jamais « dangereuse » pour le lecteur.
Au final, le roman est sans doute trop long pour supporter ce manque de tension narrative. Je me suis ennuyée, tout particulièrement à partir de la partie procès qui casse un rythme pourtant déjà très adagio. Les dernières pages, très délayées, sont bien bavardes pour des enjeux réels bien légers autour d'un anodin triangle amoureux.
J'ai aimé John, ce berger solitaire (enfin pas tant que ça !) et ses réflexions sur l'amour, l'amitié, la violence, la nature. Il n'y a rien de niaiseux dans ces pages poétiques sur le Jura et l'on a envie d'être une petite randonneuse, même si John ne les aime pas, pour découvrir ces paysages. Il n'y a rien de didactique ou de pesant dans les considérations écologiques évoquées dans ce roman.
Il y a une écriture ondulante avec, çà et là, des petites explosions de la lague (crudité sexuelles, argot) qui dynamitent le texte.
Bref, un de mes chouchous de la rentrée !
La foudre
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Dans ses montagnes du Jura, Julien coule une vie tranquille. Berger salarié l’été, saisonnier en station l’hiver, il n’a jamais quitté la région où il a grandi et où vit toute sa famille. Mais dans quelque semaines c’est le grand départ car avec Héloïse, sa fiancée prof d’anglais ils ont pris la décision de partir vivre à la Réunion. C’est dons sa dernière saison d’estive, derniers instant de solitude pour ce taiseux un peu sauvage que tous appellent John, comme ce grand père qu’il aimait tant et qui lui a transmis l’amour des bêtes et de la montagne. Mais quand dans un vieux journal il tombe sur un article annonçant la mise en examen pour meurtre d’Alexandre, un ancien copain de lycée, il est pris d’un irrépressible besoin d’en savoir plus. Il contacte alors Nadia son épouse, sans imaginer les lourdes conséquences de ce geste. En replongeant dans son passé il risque de compromettre son avenir.
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J’ai retrouvé dans ce roman l’atmosphère que j’avais tant aimé dans « le roman de Jim ». Une environnement modeste, des personnages simples et le décor des montagnes jurassiennes. En nous plongeant dans les pensées de Julien, Pierric Bailly nous livre ses hésitations et ses doutes, ses joies et ses peines, sans fioritures et sans effet de manche. Une plongée au plus près de l’intimité de cet homme, touchant dans sa vulnérabilité, émouvant dans sa fragilité. J’ai aimé ses réflexions sur le monde rural, le récit dès son quotidien avec ses chiens et ses bêtes, mais j’ai eu plus de mal à ce ses amours tortueuses. Peut être l’issue était elle trop prévisible, peut être y avait il trop de longueurs, mais je n’ai pas eu le même coup de coeur que pour le précédent roman. Je reconnais cependant à l’auteur une habileté remarquable à décrire les liens entre les êtres. Que ce soit dans les relations familiales ou dans les amitiés adolescentes il a une acuité remarquable à rendre leur complexité.
Un joli roman toutefois, rempli d’émotions et ça fait du bien
Je ne connaissais pas cet auteur mais j’en ai beaucoup entendu parlé car il était dit que son livre précédent le roman de Jim était très bien. C’est une vraie découverte
J’ai commencé par la foudre : c’est bien écrit , on avance de chapitre en chapitre dans cette histoire en se demandant comment cela va finir . On est pris dans l histoire de Julien alias John , de ses montagnes du Jura et de ses retrouvailles avec Nadia , la femme de son ami qu’il a idolâtré durant son adolescence qui a commis un meurtre.
Les pages relatives au procès d assises d Alexandre sont bien documentées et collent à la réalité
Un bon moment de lecture
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