Des romans policiers à offrir ? Faites le plein de bonnes idées !
C'est l'histoire de Bruna, qui tombe amoureuse de Frane, un beau marin. Ils se marient et emménagent au deuxième étage de la maison familiale. Au premier vit la redoutable Anka, la mère de Frane. Trois ans plus tard, Bruna est en prison où elle purge une longue peine pour le meurtre de sa belle-mère...
Un roman aussi envoûtant que bluffant !
Édition adaptée facile à lire : malvoyance ; fatigue visuelle ; troubles de l'apprentissage ; troubles cognitifs ; troubles DYS ; dyslexie ; dysgraphie ; TDA/H ; alphabétisation, FLE.
Ce roman interroge sur les "et si les événements avaient été autrement". La rencontre de Bruna et Frane est presque une évidence, le couple se forme rapidement et un mariage est célébré pour sceller leur union. N'ayant pas encore les fonds nécessaires en tant que jeune couple et ayant un étage à leur disposition dans l'ancienne maison de Frane, ils vont habiter dans leur premier appartement ensemble. Cet emménagement va marquer une étape dans la vie de Bruna car elle ne s'installe pas juste dans la maison de son mari, elle récupère aussi sa belle-mère comme voisine du dessous. Très vite, Bruna comprend qu'elle n'aura pas son indépendance, ni d'intimité car tout doit être partagé avec la voisine du dessous.
La cohabitation se fait sans heurts notoires au départ jusqu'au jour où un incident touche la belle-mère et où le couple se retrouve aides-malades. Au départ, la situation est difficile mais gérable mais assez rapidement, Frane doit se rendre en mer car il est marin de profession. Bruna se retrouve à gérer seule la situation avec l'aide d'une infirmière et très vite, elle se rend compte qu'elle s'enferme dans une situation inextricable où l'aide extérieure est inexistante.
Sans divulguer le lien de cause à effet, les premières pages nous mettent d'emblée dans un univers carcéral. Bruna purge une peine de prison pour une raison qu'on ne comprend pas au départ mais qui est explicitée tout au fil du roman avec toujours ce brouillard où le lecteur tente de comprendre ce qui s'est passé et pourquoi la situation en est arrivée là.
Ce roman est très fort car il présente une situation universelle bien que l'intrigue ici se déroule à Split en Croatie. On est à la fois juge de la situation et en même temps, une certaine empathie nous prend tout le long de la lecture. On sait que Bruna est fautive mais est-elle la seule à mettre en cause ? Est-ce que son entourage n'a-t-il pas encouragé un tel acte en fermant les yeux ? Peut-on être juge d'une situation que l'on ne peut être amenée à comprendre ? Toutes ces interrogations font qu'on ne peut pas avoir un avis tranché sur les faits. L'auteur nous présente ici un schéma narratif avec une vision qui ne peut pas être manichéenne et où le côté psychologique est très important pour tenter de comprendre et ensuite se donner un avis à la fin de la lecture.
On est ici face à un gros coup de coeur.
La femme du deuxième étage c'est Bruna, dont on commence l'histoire en prison. Comment en est-elle arrivée là ? "Belle-mère" et "Mort-aux-rats"...
Bruna, quand elle s'est mariée, s'est retrouvée face à un époux qui il lui a dit "plutôt que de payer un loyer pour rien, on s'installe à l'étage de chez ma mère". Et sans dire qu'il y a mésentente entre les deux femmes ... Et bien c'est difficile pour Bruna d'être "chez elle" mais de ne pas être "la maîtresse de maison". De devoir aller le matin en pyjama prendre le petit déjeuner chez sa belle-mère. De ne pas pouvoir choisir ses repas. D'avoir quelqu'un qui les écoute en permanance... Et d'être seule avec elle très longtemps parce-que le mari étant marin, il part souvent.
Et donc on va suivre petit à petit le Chute, Bruna qui perd pied jusqu'à LA décision... et ses conséquences. J'ai ADORE suivre l'histoire de cette femme pour qui on a Tellement d'empathie vue la vie Atroce qu'elle se coltine là... J'ai particulièrement aimé les réflexions sur la cuisine, le fait que Celle Qui Cuisine c'est la chef de la famille, et le "contrôle" que tu peux avoir sur les gens en leur faisant à manger...
Amateur de polars, d'enquêtes et de rebondissements, passez votre chemin.
Nous sommes ici dans un thriller psychologique ; Bruna est emprisonnée depuis plus de 10 ans et nous savons, dès le début, qu'elle a tué sa belle-mère.
Il est questions de rêves brisés , de routine, de non-dits et d'égoïsme.
L'auteure va nous dépeindre comment son héroïne va basculer.
Les chapitres s'enchainent vers ce destin inéluctable.
Que cela est triste et tragique.
On ne s'attache pas vraiment à Bruna mais on ne peut être que sensible à sa solitude.
Vraiment, un roman bouleversant.
La vie d’adulte commençait plutôt bien pour Bruna. Elle avait trouvé un travail de comptable et rencontré un gentil garçon, Frane.
Mais les choses tournèrent mal après le mariage des deux tourtereaux. Car le jeune couple va s’installer dans la maison familiale de Frane.
Cette maison construite par le père de Frane pour abriter sa famille pourra accueillir à l’étage, le couple, tout en laissant la mère de Frane, Anka, en dessous. Pourquoi dépenser de l’argent quand on a un appartement disponible qui vous attend ?
Et là, pour beaucoup, pas besoin d’ajouter quelque chose à l’horreur de la situation : vivre dans la même maison que sa belle-mère.
Manger avec elle tous les jours. Supporter sa toute-puissance, ses mesquineries et son emprise sur Frane. La ramasser quand elle aura fait un AVC et devenir son infirmière, pendant que Frane, marin, sera absent pendant de longs mois.
Et un soir Bruna commet l’irréparable…
Ce roman, est très réussi. L’auteur réussit à instiller une impression de malaise, une oppression alors qu’il n’y a pas vraiment de suspens. Le lecteur sait très vite ce que Bruna a fait.
C’est le pourquoi qui est intéressant. La sensation de cette jeune femme de passer à côté de sa vie, d’être écrasée par une routine qu’elle n’a pas choisi. Réduite à s’occuper d’une femme qu’elle déteste.
Sur cette vie qui file, qui aurait pu prendre un autre chemin , avec des si et des pourquoi pas.
Un roman que j’ai dévoré et qui me donne envie de découvrir « L’eau rouge », précédant roman publié par les éditions Agullo.
Bien qu’il en soit à son septième roman, je ne connaissais pas cet auteur croate. Son précédent livre, le premier traduit en français, avait eu droit à de bonnes chroniques. C’est pour cette raison que je me suis intéressé à lui.
Jurica Pavicic est réputé pour être un auteur de polar, mais cette fois-ci, même s’il est question de meurtre, le récit ne se concentre pas sur l’enquête mais sur le point de vue de la meurtrière. A la manière d’un Raskolnikov de « Crime et châtiment », le lecteur assiste aux réflexions de l’héroïne et aux conséquences matérielles et immatérielles de ses agissements.
Par des allers-retours entre le passé du crime et le présent de la sentence, l’auteur développe aussi la mécanique qui a conduit à ce drame. Bruna est une femme ordinaire, forte mais sans histoires. Seulement, les circonstances s’en mêlent et par la force des choses, elle en arrive à commettre un acte qui la dépasse.
Dans cette histoire, la famille (la belle-famille surtout) est le cœur de la tragédie. Avec ses non-dits, ses passe-droits, ses politesses, la communication entre les membres est défaillante et les conflits en découlent. Quand la vie privée ne l’est plus et que l’influence de certains dépasse les limites, la rupture n’est jamais loin.
Avec une plume agréable et fluide, Jurica Pavicic nous propose un voyage intime dans les secrets d’un fait divers. Comment une vie banale peut basculer, comment la personne la plus inoffensive qui soit, peut complètement dérailler, portée par ses ressentiments réprimés ?
La rencontre, l’amour, le foyer, tout était réuni pour que Bruna connaisse une belle vie mais c’était sans compter sur le destin et sur le pouvoir écrasant de la famille qui en avaient décidé autrement. Belle découverte que ce roman envoutant, sans concession, tragiquement humain !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2023/01/23/820-jurica-pavicic-la-femme-du-deuxieme-etage/
Amateur de suspense, passez votre chemin. Dans « La Femme du deuxième étage », roman policier s'il en est, le meurtrier, en l'occurrence la meurtrière, est connu dès les premières pages.
Bruna est en prison pour purger une peine de onze années pour avoir occis sa belle-mère.
L'intérêt du récit orchestré par l'auteur croate Jurica Pavicic est d'analyser les raisons du passage à l'acte. C'est par hasard que Bruna rencontre son futur mari Frane. Elle quitte alors l'appartement où elle vivait avec sa mère pour rejoindre la demeure familiale où le couple occupera le deuxième étage, sa belle-mère résidant au premier.
Son époux étant marin, elle restera seule avec la vieille femme acariâtre qu'une attaque va laisser impotente. De jeune épousée ayant tout l'avenir devant elle, elle se transformera en garde-malade. Elle aurait pu refuser, elle ne l'a pas fait. Et c'est ce non-dit, ce sacrifice non souhaité qui vont l'amener à commettre l'irréparable, un meurtre par empoisonnement méticuleusement préparé.
Roman d'ambiance qui se déroule dans la ville de Split que l'auteur décrit comme terne, grise et encore marquée par le socialisme, « La Femme du deuxième étage » fait le portrait clinique d'un personnage ordinaire qui exécute sans remords un acte monstrueux. Terrifiant et glaçant.
http://papivore.net/autres-litteratures/critique-la-femme-du-deuxieme-etage-jurica-pavicic-agullo/
En épousant le beau Frane, marin au long cours rencontré lors d'une soirée d'anniversaire, Bruna ne savait pas qu'elle épousait aussi sa mère, Anka. Et pourtant, le jeune couple va vivre dans la maison d'Anka, partager les repas d'Anka, passer ses soirées avec Anka. Et quand Frane part en mer, Bruna se retrouve sous la coupe d'une belle-mère passive-agressive qui aime régenter son monde. Alors quand Anka, diminuée par un AVC, demande des soins et une attention constants, Bruna craque et assaisonne les plats qu'elle sert à sa belle-mère, d'une dose quotidienne de mort-aux-rats. Anka meurt et Bruna se retrouve en prison pour de longues années.
Plutôt qu'un roman noir, La femme du deuxième étage est un roman gris.
Gris comme la vie de Bruna, comme les murs de la prison, comme la banlieue de Split, comme la platitude, la routine, les espoirs déçus.
Gris comme la vie de famille quand elle enferme, elle étouffe, elle asphyxie même.
Gris comme l'amour quand on n'en prend pas soin.
Gris comme les gens ordinaires, leur vie banale.
Gris comme un simple fait divers...
L'auteur nous offre un roman gris, donc, mais aussi dérangeant, oppressant. Un roman qui questionne sur les choix de son ''héroïne''. Pourquoi avoir tout accepté ? Pourquoi être restée ?
Une intéressante analyse de la société croate et une tension qui pousse à aller jusqu'au bout de la lecture malgré cette empoisonneuse dont on ne sait si on doit la plaindre ou la détester.
Dès le début on le sait. Il y a eu un meurtre et dès le début on connaît la coupable. Ce n’est donc pas à proprement parlé un polar. Pourtant c’est noir. Voici l’autopsie d’un meurtre du quotidien, voici le portrait d’une femme que rien ne destinait à finir derrière les barreaux.
Bruna est en prison depuis de nombreuses années et attend sa libération conditionnelle en raison d'un comportement exemplaire. Ses journées sont répétitives et consistent à travailler dans la cuisine de la prison. Elle ne reçoit que rarement des visiteurs, seulement sa mère et occasionnellement une amie. La narration alterne entre le quotidien en captivité de Bruna et les réminiscences du passé qui font nous faire découvrir comment elle en est arrivée là .
Un roman tendu et froid dans lequel, dès le début, on a l'impression que quelque chose bouillonne sous la surface. L’histoire d’une femme ordinaire qui devient le personnage principal d’une chronique noire. Pavičić nous plonge dans la peau de Bruna, dans sa façon de gérer la culpabilité et décortique les petits riens qui l’on conduit au meurtre, sans porter de jugement sur son comportement, pas plus que sur celui du reste de la famille.
Et puis derrière le destin individuel de Bruna, il y a en toile de fond le destin collectif d’un pays, la Croatie. Société en mutation où le tourisme de masse vient cohabiter avec des pans de la société encore très traditionnels dont la cellule familiale et le rôle de la femme.
Un récit psychologique, du noir introspectif et d’ambiance dans lequel une femme perd sa liberté pour l’avoir cherché à tout prix. Super réussite.
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