Ils ont éclairé 12 mois de lecture passionnée...
Patience Portefeux, 53 ans, deux filles, un chien, un fiancé flic et une vieille mère en EHPAD. Patience trime, Patience est traductrice de l'arabe pour le ministère de la Justice. Des milliers d'heures à transcrire des écoutes entre petits dealers et grands bandits. Puis Patience franchit la ligne jaune : elle détourne une montagne de cannabis issue d'un Go Fast. Sans culpabilité ni effroi. Simplement une petite entorse morale. Et encore.
Et Patience devient la Daronne.
Ils ont éclairé 12 mois de lecture passionnée...
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En 2015 "La petite femelle" nous avait passionnés, mais quel lecteur est Philippe Jaenada ?
Quel polar lire ? Les résultats de notre impitoyable enquête !
roman noir social ...
Roman ultra réaliste !!! trafic de drogue, petit banditisme ;) Lecture plutôt drôle ... traductrice pour la police et pour garantir ses vieux jours, dealeuse de drogue ... Comment entourlouper tout ce petit monde :P les représentants de la loi et les petits dealers de pacotilles ... intelligente cette daronne ;)
La Daronne d' Hannelore Cayre
En fouillant dans les rayons de la bibliothèque de mon petit village, je suis tombé par hasard, je l'avoue sur ce livre d' Hannelore Cayre La Daronne. Hé bien chers amis, en une seule soirée j'ai lu ce livre de 172 pages , écrit comme il est indiqué en page 4 de couverture par Hannelore Cayre, avocate pénaliste. Le premier chapitre plante le décor : « Mes fraudeurs de parents aimaient viscéralement l'argent. Pas comme une chose inerte qu'on planque dans un coffre ou que l'on possède sur un compte. Non comme un être vivant, intelligent qui peut créer et tuer, qui est doué de la faculté de se reproduire. Le condensé de tout ce qui s'achète dans un monde ou tout est à vendre. Il faut dire qu'ils avaient tout perdu y compris leur pays. Plus rien de la Tunisie Française de mon père, rien de la Vienne juive de ma mère. »
Page 16 nous faisons connaissance d'une petite fille prénommée Patience « car tu es née à dix mois. ! » qui rêve d'être collectionneuse de feux d'artifice, comme elle le dit lors de sa rencontre objet d'une photographie avec Audrey Hepburn, prise le premier jour de la fête nationale Suisse au Belvèdère. Puis, nous retrouvons, Patience veuve Portefeux, 53 ans, exerçant la profession d’interprète traductrice pour le Ministère de la Justice, payée au black ! Hé oui l'on apprend qu'un interprète ne reçoit pas de bulletin de salaire et donc ne cotise pas pour sa retraite ! le traducteur interprète assermenté fait un travail de traducteur interprète classique, mais il appose sur la traduction et sur l’original qu’il a traduit, son cachet, sa signature et un numéro d’ordre unique qui valident officiellement que l’un est bien la traduction certifiée de l’autre.
Petit rappel que vous lirez dans ce livre : Pour devenir traducteur interprète assermenté, il faut être nommé par une Cour d’Appel. Il n’y a pas de niveau de diplôme requis, tout citoyen français majeur ayant un casier judiciaire vierge peut postuler. Il est avant tout à la disposition de la justice, de la police, des douanes et de la gendarmerie, qui pourront recourir à ses services dans divers contextes requérants traduction ou interprétariat : audiences, garde à vue, interrogatoires, enquêtes, écoutes téléphoniques, traduction de dossiers et il est préférable qu'il connaissent deux langues la sienne et une étrangère. Vous verrez que si la langue étrangère comporte plusieurs dialectes hé bien on ne s'embêtera pas à rechercher le dialecte idoine pour la traduction. Mais revenons à La Daronne. Patience Portefeux choisi ce travail de traductrice interprète car ces deux filles sont grandes et que sa mère acariâtre patentée, est placée dans un EPAHD poétiquement appelée Les Eoliades. Vous découvrirez au chapitre n° 3, quelques phrases bien senties sur cet univers ou l'on emploie un langage particulier ! Dont je ne ne veux pas vous révèler le contenu pour ne pasvous gâcher le plaisir de le lire.
C'est alors qu'à force de transcrire pendant des milliers d'heures des écoutes téléphoniques de dealers et de trafiquants de shit à la petite semaine, que Patience Portefeux, franchit la ligne, jaune , rouge comme vous voudrez, en se disant qu'elle aussi elle pourrait à l'exemple de son père, prendre sa part d'un gâteau qui lui tend les bras. « On était au mois de juillet, le soleil incendiait de le ciel ; les Parisiens migraient vers les plages, Philippe mon fiancé flic, prenait son poste comme commandant aux Stups de la 2e DPJ. J'étais vraiment contente pour lui et je n'avais pas encore 2 tonnes de shit dans la cave de mon immeuble occupé par la famille chinoise de Mme Colette Fò. »
Si vous n'avez pas encore lu La Daronne d'Hannelore Cayre faites le séance tenante ! Vous allez passer quelques heures absolument jouissives par ce livre, d'une écriture ciselée, un humour quelques fois un peu pince sans rire, mais toujours présent, une connaissance très fine des arcanes de la justice Française. Un polar, qui ne va pas vous prendre la tête, amusant, avec un regard acéré sur notre société, son racisme, son traitement des résidents en EHPAD ou tout simplement la vieillesse de sa population et de belles histoires sur les trafics, les trafiquants de drogue et les policiers chargés de lutter contre ces trafics.
La Daronne un ton, une histoire, un polar que je vous recommande chaudement, bien heureux d'avoir découvert cette autrice dans le rayonnage de la bibliothèque de mon petit village. La Daronne d' Hannelore Cayre, une perle rare croyez-moi ! Bien à vous.
Ce court roman a eu le prix du Quai du polar 2017 et le grand prix de la littérature policière français.
Une lecture sympa, portée par un personnage de la Darinne atypique, attachante dans son genre.
Pendant que je lisais ce roman, j'ai trouvé qu'il y'avait un aspect très visuel et je ne doute pas sur l'adaptation cinématographique quoi doit être juste parfaite étant donné de nombreuses scènes très cocasses.
J'ai aimé le ton piquant et drôle qu'utilise l'auteure pour nous raconter cette histoire qui d'ailleurs est grandement inspirée de sa profession. En effet, elle est avocate et on sent que les sujets tels que les gardes à vues, les écoutes etc sont maîtrisés. Elle nous dévoile même que beaucoup d'échanges et de scènes sont bien réels.
De ce court roman policier ressort une réelle réflexion sociale et politique.
Un croquis social bien dessiné en toile de fond pour un portrait de femme au destin brisé qui doit pourtant faire face aux coûts incompressibles d’un quotidien onéreux.
Son mari, l’amour de sa vie, meurt brutalement d’une attaque. Patience Portefeux, 53 ans, va rester seule avec ses deux filles et une mère atteinte d’Alzheimer. Il faut financer les études et la maison de santé sans compter le quotidien. Après une descente aux enfers, elle va se ressaisir. Ayant grandi dans une famille pieds noirs expulsée d’Algérie, elle connait le monde arabe et parle la langue couramment.
Elle trouvera des petits boulots de traductrice Français/Arabe au ministère de la Justice jusqu’au jour où elle deviendra interprète sur écoute au service des Stups. Elle va travailler dix heures par jour à 30€ de l’heure. Elle ne connaitra plus que le travail, son petit appartement HLM envahi par des Asiatiques bruyants, et les visites déprimantes à la maison de santé. Ce, jusqu’au jour où une occasion en or va se présenter et qu’elle ne ratera pas. C’est risqué mais, face au cruel besoin d’argent et celui d’une vie meilleure, elle opte pour l’aventure. C’est de famille.
Une plume efficace pour dénoncer les difficultés du quotidien de beaucoup de femmes seules, l’horreur de la vieillesse, les familles déchirées, l’éducation rémanente, le comportement face à l’argent et une société sans complaisance.
L’auteure sait aussi mettre le projecteur sur ce ressort que chacun a en soi pour se lever, marcher, ne pas se laisser abattre, se tenir éveillé, oser tant qu’on a encore de l’énergie même si désespérée. « Mambo » !
Écriture dynamique et caustique au service d’une imagination surprenante débordant de la caricature d’une société très bien observée. Un très bon moment de lecture.
Interprète en langue arabe pour la police, Patience traduit des échanges de personnes mises sous surveillance. Mais Patience galère dans la vie, petit boulot, des filles à charge, une maman qui demande des soins. Bref elle craque et s'immisce dans un réseau. Saura-t-elle gérer de front les traductions et les transactions ?
Avec un humour noir et quelque peu décalé Hannelore Cayre raconte les difficultés de la vie de ces travailleurs de l'ombre sans lesquels la justice ne saurait avancer. de celles-ci naissent la tentation, réelle ou fictive, de franchir la ligne ? Elle évoque également des sujets qui nous touchent au quotidien : comment être une bonne mère alors qu'on travaille « comme une folle » ? Comment faire avec les parents qui vieillissent et qui perdent peu à peu leur autonomie ? Un vocabulaire direct et réaliste nous interpelle sur ces questions qui, si elles ne sont pas le sujet principal de l'histoire, n'en sont pas moins des éléments importants expliquant les actions de la Daronne.
J'ai été quelque peu perturbée par les premières pages du livre. Si pour une partie elles permettent d'installer la personnalité de Patience (la Daronne) par l'explication de ses origines, une autre partie m'a semblé totalement « hors sujet ». Mais que ceci ne vous rebute pas on est vite pris au piège des écoutes et on a qu'une envie… tout savoir !
J'ai rencontré Hannelore Cayre au salon quai du polar à Lyon (31/03-01/02/04/2017). Derrière ses grandes lunettes elle m'intimidait… J'ai fini par m'intéresser au livre qu'elle présentait : la Daronne. Elle a entamé la discussion et au final je suis repartie conquise. Cette dame est d'une grande gentillesse. Alors je vous invite à lire son livre et surtout si vous avez l'occasion de la croiser sur un salon n'hésitez pas, discutez avec elle.
Réjouissant, jubilatoire, grinçant, j’ai passé un très bon moment de lecture avec cette Daronne pour le moins surprenante.
Imaginez une traductrice quinquagénaire pour le Ministère de la Justice qui décide un jour d’avoir elle aussi sa part du gâteau. A force de transcrire les conversations de petits dealers, elle accumule une mine de renseignements sur le milieu.
Elle fait le sinistre constat qu’elle bosse dur pour mener une vie étriquée et surtout arriver à débourser les sommes colossales facturées par l’EHPAD de sa mère.
Un jour, elle saute le pas et détourne une livraison !
Et là, tout s’enchaîne. Je me suis régalée : la description des dealers naïfs, très « petite frappe » dans leur Porsche face à cette Daronne surgie de nulle part est à mourir de rire ; elle a un sens des affaires hors du commun sans aucune moralité.
Quant aux scènes à l’EHPAD de sa mère, elles sont drôles en dépit des situations douloureuses croisées. Au passage l’auteure épingle cruellement ces structures et leur gestion dévouée aux actionnaires, non aux résidents.
Un monde où l’argent est roi qu’elle décide de tourner à son avantage.
Ne nous y trompons pas, sous une apparence déjantée, le scénario est solide, rythmé et ne faiblit jamais.
En conclusion c’est un récit court et dense à l’humour ravageur non dénué d’humanité qui m’a bluffée et réjouie !
Elle pourrait être votre voisine de palier ou cette femme qui vous talonnait tout à l’heure à la caisse du supermarché, votre collègue de travail peut-être…
Qu’est-ce qui peut bien pousser une veuve de 53 ans à vendre des centaines de kilos de shit ? On a coutume de dire que l’occasion fait le larron, et l’histoire de Patience Portefeux, c’est une occasion en or qu’elle ne pouvait pas laisser passer et qui a fait d’elle… la Daronne.
Traductrice judiciaire – elle retranscrit de l’arabe au français les écoutes téléphoniques de la police –, Prudence a fait un beau mariage, mais s’est trouvée veuve quelques années plus tard, avec deux filles à élever. Aujourd’hui « déclassée », elle se serre la ceinture pour couvrir les frais d’EHPAD de sa mère qui brame en yiddish toute la journée et la reconnaît à peine. On est loin de ses rêves d’enfant de « collectionneuse de feux d’artifice ». Une enfance particulière, entre une mère dépressive et un père PDG d’une boîte de transport, qui a vite compris que la drogue et les armes rapportaient plus que les déménagements.
Arrive cette affaire qu’on lui confie : une famille de trafiquants marocains qui a prévu de faire entrer en France une quantité astronomique de cannabis de qualité premium et pour lesquels, malgré elle, elle éprouve une certaine affection. Ni une ni deux, elle s’incruste dans la vie de ces gens qu’elle ne connaît pas et s’empare du chargement échoué au milieu de nulle part. Flanquée d’un ex-chien de flic baptisé ADN et affublée de fausses lunettes Chanel, à partir de maintenant, c’est elle qui va approvisionner le Tout-Paris.
J’avais entendu beaucoup de bien de ce roman, mais je ne pensais pas me laisser à ce point prendre au jeu et éprouver une telle sympathie pour le personnage. Patience Portefeux, elle en a dans le pantalon, croyez-moi ! Elle est irrésistible, tant par sa malice que par son cynisme et l’autodérision dont elle use et abuse. Elle porte à elle seule ces 190 pages (oui, c’est presque trop peu), intercalant les souvenirs d’une famille aussi bancale que décalée entre deux deals qu’elle gère d’une main de maître. Ma crainte était d’avoir affaire à des clichés de racailles, mais l’auteur a fait dans la finesse. Le style mordant d’Hannelore Cayre fait de chaque scène un moment d’anthologie du roman noir, il n’y a jamais un mot de trop, tous les éléments de l’histoire s’imbriquent à merveille sans jamais tomber dans la caricature. Derrière l’humour grinçant, il y a beaucoup de vérités, dont la triste survie des personnes âgées dans les établissements spécialisés qui coûtent une blinde. Ce que j’aurais fait à la place de Patience ? Pareil, sans hésiter. Son pragmatisme et son désir de justice la rendent tellement attachante. On parle d’une trafiquante de drogue, certes, mais je vous mets au défi de ne pas la soutenir dans son entreprise. Fatiguée de panser ses plaies, la ménagère de plus de cinquante ans met les pieds dans le plat et la morale à mal, et on lui tire son chapeau.
La Daronne a-t-elle un défaut ? Non : original, décoiffant, émaillé de bienveillance et d’humanité, le ton est juste, la narration habilement travaillée. Difficile d’être surpris à mesure que les polars et thrillers en tout genre vous passent entre les mains, et je peux vous dire que c’est l’un des meilleurs que j’ai lus ces dernières années – il m’a vraiment fait de bien, ce bouquin, les prix qu’il a reçus sont largement mérités ! J’ai hâte de le voir sur grand écran, avec Isabelle Huppert dans le rôle-titre.
On sent l'identification de l'autrice à son héroïne. Je me demande jusqu'à quel point. Une bonne lecture en compagnie de cet excellent personnage qu'est La Daronne. Elle est drôle, courageuse en plus d’être téméraire. Des passages profonds de réflexion, de cynisme brutal écrit d'une plume simple et captivante. C'est court et c'est parfait comme ça. je recommande.
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