"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
1904. Les États-Unis accueillent les Jeux Olympiques pour la première fois et sont bien décidés à prouver leur supériorité. Le marathon aura lieu à Saint-Louis, dans le Missouri, et il va marquer les esprits... en tant que course la plus rocambolesque de l'histoire de ce sport ! Trente-deux coureurs sur la ligne de départ, mais seulement quatorze à l'arrivée. Entre dopage expérimental, triche, sentiers balisés aléatoirement, tout peut ? et va - arriver. Faites vos jeux, rien ne va plus... mais alors vraiment plus du tout !
1900, les deuxièmes Jeux de l’ère moderne se sont déroulés à Paris. Les athlètes français, présents en plus grand nombre, ont raflé deux fois plus de médailles que les athlètes américains. Les Jeux olympiques de 1904 devant se dérouler à Saint-Louis (Missouri), en même temps que l’Exposition universelle, les organisateurs décident de prendre leur revanche.
Les épreuves seront organisées de manière à ce que les sportifs américains puissent se surpasser et surpasser les autres. Et c’est en partie sur la ligne de départ du marathon que va se jouer l’affrontement.
1904, trente-deux hommes sont présents au départ de cette course qui commencera par des tours de stade. Les organisateurs ont eu la surprenante idée de faire débuter l’épreuve dans l’après-midi, au moment où les températures sont les plus chaudes en cette fin août.
Une fois sortis de la ville, les marathoniens vont se trouver confrontés à la terre sèche et poussiéreuse qui va voler autour d’eux pendant qu’ils fournissent leurs efforts.
De plus, le premier ravitaillement en eau se tiendra à vingt kilomètres du départ.
Des conditions dantesques pour tous ces athlètes, y compris ceux qui recevront un mélange dopant pour espérer gagner l’épreuve.
Cette course est restée dans les esprits comme une des pires qui se soit tenue. Moins de la moitié des coureurs franchiront la ligne d’arrivée, mettant trente minutes de plus que les participants au marathon de Paris quatre ans plus tôt !
Cet album La Course du siècle signée José Luis Munuera (dessin), Kid Toussaint (scénario) et Sedyas (couleur) retrace bien les conditions dans lesquelles s’est déroulée cette épreuve devenue mythique aux Jeux olympiques. Mais cet album met également l’accent sur la façon dont étaient traités certains athlètes en ce début de 20e siècle, quand le racisme et la notion de race entraînèrent certaines dérives afin de montrer la supériorité des athlètes blancs sur les athlètes de couleur. Ce qui était effectivement le but recherché par les organisateurs de cette course.
1904, quatre ans après les JO de Paris, les US veulent imposer leur suprématie sur le monde et décident d'organiser un marathon où la plupart des candidats seront engagés sous leurs couleurs (même si certains n'etaient pas nés aux États-Unis)... Tout se fait contre le bon sens, avec un degré d'amateurisme manifeste.
La course elle même est une parodie, ça m'a refait penser aux plus grands épisodes des Fous du Volant (même si eux ne couraient qu'avec leur voiture), Satanas et Diabolo en tête.
Le récit est tellement grotesque qu'on a du mal à s'imaginer qu'il s'appuie sur des faits réels (dossier à l'appui en fin d'album). En ce sens, Munuera parvient bien à restituer le dynamisme de la course, les folies des athlètes ou de l'encadrement, et les dérives de l'Olympisme.
2024, la farce est loin derrière. Quoique...
Il est prévu que certaines épreuves de natation se déroulent dans la Seine ?!
En 1904, les États-Unis accueillent pour la première fois Les Jeux olympiques et c'est l'occasion idéale pour les Américains de briller à travers le monde. C'est dans la ville de Saint-Louis que se déroule l'épreuve emblématique du marathon. Cependant, la course sera marquée d'événements inattendus...
Cette histoire nous raconte une course avec des hommes remplis d'espoir, prêt à l'effort, plein de courage et d'ambition. Entre triches, dopage ou chemins mal fléchés... Qui sera le premier à la ligne d'arrivée pour remporter la victoire ?
Dès la première page, les dessins et les couleurs nous ont sautés aux yeux. Les ambiances sont magnifiques, les expressions des visages vivantes, les détails sont soignés et l'ensemble est raffiné, tout en finesse et élégant. La lecture s'écoule parfaitement avec le rythme de la course.
Quand on veut montrer au monde sa supériorité avec le sentiment de s’être fait bafoué, organiser les nouvelles olympiades devient un enjeux crucial.
Kid Toussaint revient sur la plus étrange course de l’histoire, s’il sont 32 coureurs au départ, les obstacles et événements miles après miles auront raison de certains.
L’auteur nous livre les coulisses avec quelques portraits avant de nous dévoiler ce spectacle qui frise le burlesque, le ton employé bordé d’humour fait mouche sans pour autant qu’on ne soit pas déconcerté par les événements.
On foule les pas du Missouri avec plaisir grâce au crayon de Munuera. Dynamique et expressif, les perso collent parfaitement à leur caractère, et les décors bien présents. Le changement de couleurs adéquat selon les moments donne le ton !
Une course surprenante en tout point, que ce soit au niveau de l’organisation douteuse ou des participants rocambolesques !
Un retour sur l’histoire bien rodé par ce duo d’auteurs.
Kid Toussaint a décidé de nous raconter cette histoire sur un ton léger et humoristique. Nous voilà donc embarqué aux côtés des coureurs dans un récit à 100 à l'heure, sans temps mort et avec de nombreux rebondissements.
En résulte une lecture vraiment agréable et très fluide.
Visuellement, le style "vintage" du graphisme colle parfaitement à l'ambiance. L'artiste a réussi a traduire à la fois les effets de vitesse et l'ambiance moite et aride de la course.
Il est vrai que Kid Toussaint aurait pu nous proposer une lecture beaucoup plus "sombre" et "serieuse" tellement il y avait matière à travailler. Le dossier en fin de bd est là pour développer certains points qui ont été évoqués par l'auteur dans la bd : le racisme, les tests d'efforts sur les "races", le dopage...
Ce n'est pas une critique mais un constat, car personnellement je valide totalement cette nouvelle aventure de l'auteur.
1902, les États-Unis vont organiser les troisièmes Jeux Olympiques de l'ère moderne, piqués dans leur fierté par la précédente session de Pierre de Coubertin en France qu'ils jugent déloyale.
Ils ont deux ans pour trouver les athlètes qui relèveront l'honneur des USA. Ce sera à Saint-Louis plutôt qu'à Chicago, en marge de l'Exposition Universelle de 1904, et ces jeux seront à l'image du marathon, épreuve reine des dieux d'Olympie... irréelle !
Une histoire vraie peut-être bien un peu romancée, peut-être pas...
En tous cas, ce marathon des J.O de 1904 reste tristement célèbre pour bien des raisons chez les amateurs de course et d'olympiades.
Chauvinisme déplacé, organisation démentiellement absente, choix des athlètes, ravitaillement sporadiques, encadrement évanescent, dopage, tricherie... LE marathon qu'il ne fallait pas faire !
Entre un facteur Cubain délétère, un psychotique frustré, un coureur de jupons narcissique New-Yorkais, des frères ennemis Sud-Africains, un Frenchie en incruste et j'en passe, la ligne de départ ressemble plus au casting d'un vaudeville qu'autre chose, et pourtant...
Kid Toussaint réussit à nous narrer cette aberration sportive avec beaucoup d'humour, nous dépeignant une époque sombre par bien de côtés, mais insouciante et excentrique de l'autre avec légèreté et beaucoup de cœur.
Et encore une fois, le duo Munuera / Sedyas fait son œuvre !
Ils n'ont décidément pas leur pareil pour mettre en images ces époques pas si lointaines avec brio et sentiment.
Le trait si reconnaissable de Munuera toujours magnifié par les teintes sépia raffinées de son compère Sedyas fait des merveilles et emmène le lecteur jusqu'à la ligne d'arrivée sans encombre, ce qui est loin d'être le cas des coureurs en lice !
Un dossier passionnant en fin d'album éclaircit de nombreux points, documents d'époque à l'appui, et finit de nous dépeindre cet ovni athlétique qu'on espère ne pas voir chez nous l'année prochaine ! (Ils ont déjà échappé à notre mascotte, ouf)
Quelle course !
Saint-Louis veut organiser son marathon pour les jeux olympiques de 1904 et mettre en avant la puissance des athlètes américains. Mais sur la ligne de départ, les participants sont singuliers, et ils vont rapidement se retrouver dans une situation aussi infernale qu'insensée. L'organisation est calamiteuse, les coureurs se perdent, se déshydratent et ingurgitent de grandes quantités de poussière. Ce marathon est sans doute le plus improbable qu'il soit, mais cela lui donne les ingrédients parfaits pour une bonne histoire.
Et la bonne histoire nous l'avons ici. Au fil des pages, le nombre de coureurs baisse et les absurdités du parcours paraissent de plus en plus folles. Impossible de ne pas sourire face aux différents concurrents, et aux situations aberrantes qu'ils rencontrent. Nous sommes happés par le dynamisme de ces hommes qui continueront leur course, de façon plus ou moins académique, malgré les obstacles. Même si on les voit dans la galère, empêtrés dans ce marathon cauchemardesque, c'est l'espièglerie et la bonne humeur qui dominent cette lecture.
Un véritable moment de bonheur pour le lecteur, à la hauteur de cette course infernale.
Alors ce marathon, vous préférez le lire ou le courir ?
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