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De retour à Rome, Giulia Farnese, maîtresse officielle du pape et désormais mère d'une petite fille, doit faire face aux nouveaux dangers qui menacent son clan. Sa cuisinière et confidente, Carmelina, est rattrapée par son secret : les membres du couvent d'où elle s'est enfuie pourrait bientôt la retrouver...
Son garde du corps, Leonello, est quant à lui bien décidé à mettre fin à la série de meurtres qui secoue la ville depuis le retour des Borgia, et à confondre l'assassin mystère qui a tué son amie Anna.
L'étau se resserre autour de Giulia et ses compagnons, qui ne peuvent compter que les uns sur les autres...
Après avoir pris un grand plaisir à découvrir la saga de la famille Borgia dans le Rome de la Renaissance avec « Le serpent et la perle », j'attendais beaucoup de cette suite et fin de l'histoire, et j'avoue ne pas avoir été déçu. Malgré un démarrage à peine laborieux, l'aspect épique reprend rapidement, le récit apportant son lot de complots, intrigues, assassinats. La narration est à nouveau répartie entre les trois mêmes personnages, celui réel de Giulia Farnese, la maîtresse du pape, « l'épouse du Christ », et ceux fictifs de Leonello, le garde du corps de la « Bella », et de Carmelina, préposée aux cuisines et confidente.
Giulia, toujours aussi détestée et enviée à la fois, reste le personnage solaire du roman, attirant un maximum d'empathie par son humanité. Leonello prend encore plus d'importance, mettant son expérience du maniement des couteaux au service de causes diverses, n'oubliant pas celle qui lui tient à coeur depuis son arrivée dans l'entourage des Borgia. C'est peut-être les péripéties concernant Carmelina, qui m'ont le moins convaincu dans cette suite.
L'évolution des membres de la famille Borgia est savoureuse. Rodrigo, « le taureau », devenu le pape Alexandre VI, est un protagoniste incontournable de la scène politique Italienne et Européenne. Il a créé une véritable dynastie en donnant à son fils César, « le serpent », un poste d'importance dans la hiérarchie ecclésiastique, et en plaçant Juan, son fils préféré, « le tigre », à la tête des armées pontificales. Les relations ambiguës qui s'installent entre les enfants de Rodrigo Borgia sont un pur régal, mélange d'hypocrisie et de coups bas derrière les sourires de façade, avec malgré tout la volonté de ne pas nuire à l'image De La Famille, et de maintenir intacte sa toute-puissance.
Kate Quinn avoue dans sa postface avoir pris quelques libertés avec L Histoire, dans les événements et dans les dates. Elle reconnaît également que le règne des Borgia est du pain bénit pour les romanciers, notamment à travers ce qu'elle nomme le « népotisme aveugle » de Rodrigo Borgia né d'une affectation sans bornes pour ses enfants, et de la démesure de l'ambition et de l'orgueil de César.
L'auteure a su piocher dans les faits et les rumeurs contradictoires pour faire du mythe Borgia un magnifique moment de lecture en deux parties.
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