"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Alors qu'ils emménagent au Mans dans une agréable maison du centre-ville, Benjamin Berton et son épouse croient enfin trouver le bonheur parfait. Leur petite fille est magnifique, le travail supportable et le voisinage amical. Mais le jeune homme ne tarde pas à découvrir les propriétés étranges de la chambre du milieu qui vont bousculer ses certitudes et son équilibre mental. Entre fausse autofiction et roman fantastique, Benjamin Berton (le vrai) propose une radiographie très fine, souvent glaçante, de l'ennui dans le couple. Il brosse, à travers l'évocation d'une vie banale aux prises avec l'irrationnel, un tableau saisissant de la société contemporaine, dont la drôlerie compense la déprimante exactitude.
Un livre particulier pour moi qui suis quelqu’un de très cartésien. Je ne peux pas dire qu’il ne me plaît pas mais il m’est difficile d’exprimer ce que j’ai ressenti lors de sa lecture.Le livre commence par la fin de l’histoire. Un jeune homme enferme dans une chambre « la chambre à remonter le temps » dans le but d’être propulsé dans le futur. L’histoire est racontée à la première personne du singulier et le narrateur est le mari qui a bien peu de personnalité.Nous remontons le court de leur vie bien ordinaire. Céline et son mari, jeune couple bien installé dans leur vie, décident d’intégrer « la norme de la société », acheter une maison, avoir un enfant …Chacun peut s’identifier à eux, ils sont tellement comme tout le monde. Et après l’euphorie de l’installation, du bricolage du dimanche, la routine prend place, l’ennui du quotidien, refaire chaque jour la même chose, dormir le soir auprès de la même personne…Les doutes s’installent, envie de vivre autre chose, de recouvrer sa liberté…Seul piment, des tours de garde autour du quartier pour le protéger contre l’intrusion de « ces étrangers » venus des immeubles voisins. Un groupe d’hommes « foncièrement racistes, sympathisants d’extrême droite avec des relents nauséabonds de populisme ’ »(phrase de l’auteur).L’autre piment de la vie du narrateur est cette chambre qui lui permet lorsqu’il s’endort de faire soit un retour dans le passé mais surtout de se projeter de quelques jours dans l’avenir.Nombreux quiproquos entre lui et son ectoplasme ; Il perd peu à peu pied avec la réalité, qui vit dans la vraie vie, lui ou son double ? En enfermant sa famille dans cette chambre il espère gommer le présent afin de ressentir à nouveau des sentiments pour sa femme et ainsi sauver sa famille.Est-il fou ? A-t-il un dédoublement de personnalité ? ou bien comme le dit l’auteur: "est ce simplement une histoire de littérature générale qui essaie un détour vers le fantastique ?"La fin ne nous éclairera pas davantage. Il est vrai que sans cette chambre, le livre aurait peu d’intérêt, sinon de nous raconter une fois de plus le mal être de notre société où il faut consommer de plus en plus, courir toujours plus vite afin de satisfaire des besoins « indispensables » pour l’épanouissement de notre vie et surtout rejoindre monsieur tout le monde et ne pas faire de vagues.
On s'y croit,on s'y voit...et puis ...on se dit..."non c'est pas possible",mais on continue!il y a des choses exactes,d'autres monstrueuses..."non!!on ne peut pas penser ça!et puis...pourquoi pas?
en tout cas c'est un livre qu'on a plaisir à lire jusqu'au bout!
Voilà un roman que je n'avais pas envie de lire à cause de son titre, un peu trop fantastique à mon goût (je n'adhère pas du tout au genre), mais le résumé mis en ligne sur le site de l'éditeur Gallimard, laissait présager autre chose qu'une évocation de l'univers de Welles. Détail intéressant, l'action se situe dans ma ville et qui plus est, dans mon quartier.
L'histoire est banale. Un couple de trentenaire, gentiment bobo, s'installe pour des raisons de commodité dans une petite maison tranquille au Mans. L'ennui s'installe progressivement dans la vie de ce couple malgré l'arrivée d'une petite fille. Le narrateur, voulant mettre un peu de piment dans son quotidien, se joint à un groupe de voisins qui zonent la nuit pour protéger leur quartier du vandalisme.
Et la chambre du titre me direz-vous? Elle existe bien sûr car notre héros va s'en servir pour voyager dans un futur ou un passé proche notamment pour assouvir un petit fantasme extra conjugal.
Au final, j'ai beaucoup apprécié la description de la vie de ces trentenaires. Benjamin Berton n'est pas un écrivain aimable, il parle sans fard, sans concession, avec la précision d'un entomologiste, montrant du doigt les vilaines petites choses, les rancoeurs. Son héros, qui est loin d'en être un, n'est pas vraiment sympathique, tout à tour méprisant, lâche, misanthrope, il se débat dans un quotidien qu'il exècre de plus en plus. Mais, malgré tout, on le suit dans son parcours grâce à une très belle écriture, car, ici, on a affaire à un vrai écrivain. On est très loin de Mme Pancol, plus près de Michel Houellebecq.
La lecture de ce livre est hautement recommandée pour la pertinence et l'acuité de ce portrait de la vie dans ce début de 21ème siècle.
Un bon mélange entre la réalité et la fiction.
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