Les conseils de lecture fleurissent !
Lorsque Mia prête sa boucle d'oreille à Anais un matin d'automne, elle ne se doute pas que sa vie et celle de tous les habitants de son village s'apprête à basculer. Ce bijou d'apparence inoffensif devient au fil des saisons le symbole d'un ralliement. Les interdits se multiplient, les dénonciations aussi. Le poids de la boucle d'oreille rose devient de plus en plus lourd à porter. Mia et sa famille suivront-ils le mouvement ou décideront-ils de remonter la rivière à contre courant ?
Les conseils de lecture fleurissent !
Il a fallu d'un rien ... Un jour, une fille populaire qui porte une boucle d'oreille rose... Puis tout le monde s'y est mis... Une seule boucle d'oreille rose, pas deux... Les plus jeunes et les plus âgées. Cela aurait pu être un effet de mode, mais la mode devient la norme et la norme devient ostracisante ... Ceux qui refusent deviennent des parias... Comment arrêter cette spirale ? Comment s'y opposer ?
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La boucle d'oreille rose m'a fait penser à "La vague", le film inspiré d'une étude expérimentale sur le fascisme de 1967 appelée "L’expérience de la Troisième Vague". Pour moi ce film devrait être vu en fin de collège et/ou au lycée. Il devrait faire partie des cours d'Histoire pour ne pas oublier, pour se rendre compte que c'est encore malheureusement possible. Je pense que, pédagogiquement parlant, c'est une très belle entrée pour ouvrir le dialogue. Bref, si je vous parle de ce film, qui est je le redis incontournable selon moi (mais je m'enflamme), c'est que je pense que cette lecture est dans la même veine. Mais elle s'adresse aux plus jeunes et c'est un véritable tour de force de la part des autrices car, l'air de rien, ce livre à l'apparence douce, sur la couverture, porte les mêmes sujets avec moins de violence. Donc, au final un très bon livre pour aborder ces sujets fin de l'école primaire et/ou début du collège.
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Un très beau coup de cœur avec des thèmes forts, importants et impactants. Merci et bravo. À lire c'est tout simplement évident.
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Cet album fait partie de la sélection pour le Prix Orange de la Bande Dessinée 2023.
- Ouvrage lu dans le cadre du Prix Orange de la bande dessinée 2023 -
Un jour d'automne, Mia, une jeune adolescente, prête sa boucle d'oreille rose à la plus jolie fille du village : Anaïs.
Très vite, leur entourage adopte cette mode et toutes les femmes se fabriquent leur boucle d'oreille rose. Sous le sapin, c'est le cadeau offert. Il n'est plus possible de s'en passer. Certaines personnes du village s'insurgent et ne souhaitent pas porter cet accessoire. Elles estiment ne pas être des moutons. Au printemps suivant, deux groupes se forment : les femmes qui portent le bijou et celles qui ne le portent pas. Les dénonciations, les restrictions et les interdictions se multiplient. Les villageoises qui n'arborent pas la boucle d'oreille ne peuvent plus acheter certains aliments chez les commerçants. Les gens ne se parlent plus.
Anaïs dépassée par ce mouvement qu'elle n'a sans doute pas voulu, essaie de lancer d'autres modes, mais cela ne fonctionne pas. A l'été, certaines femmes deviennent plus extrémistes, en s'habillant en noir, en portant un chignon ou en se rasant la tête pour mettre en valeur le bijou. Un an après l'instauration de cette pratique, un cocktail est organisé par la mairie pour fêter ce premier anniversaire. Mia se rend compte que la vie était bien plus drôle avant. Un matin sa sœur décide de ressortir ses vêtements de couleur et de retirer sa boucle pour aller à l'école.
J'ai beaucoup aimé cette bande dessinée jeunesse qui aborde des thèmes engagés comme : la liberté, le libre arbitre, la responsabilité individuelle qui ne peuvent laisser personne indifférent car ils sont universels et intemporels. Les dessins à la peinture illustrent très bien le texte. Ils sont à la fois très doux mais deviennent un peu effrayants lorsque les femmes se radicalisent. La colorisation est en lien avec les différentes saisons. J'ai apprécié le découpage par saisons qui met en évidence la temporalité du récit. L'écriture est intelligente et pertinente. C'est une histoire qui reste en tête et ne s'oublie pas car elle nous fait réfléchir. Elle m'a fait immédiatement penser à l'apologue de Franck Pavloff « Matin brun » que j'avais lu au collège et auquel je pense encore aujourd'hui des années après.
« La boucle d'oreille rose » montre la mise en place d'un régime totalitaire à partir d'un fait anodin. Ce récit dénonce les dangers : des mouvements collectifs, des injonctions à penser et faire tous pareil, de l'inertie de la majorité des villageois ainsi que des pressions de groupe. Ces phénomènes amènent à la pensée unique ,à l'intolérance et aux discriminations.
C'est un texte fort et engagé, à mettre entre toutes les mains, qui fait l'éloge de la liberté et nous invite à affirmer nos différences.
Dans le cadre du Prix Orange de la Bande Dessinée 2023 et en tant qu’ancienne jurée (1ère édition en 2019), je vais pouvoir lire certains des albums figurant dans la sélection de cette 4e édition.
J’ai donc décidé de continuer mon chemin avec cette nouvelle lecture, La boucle d’oreille rose.
Quel n’est pas l’étonnement de Mia, quand Anaïs, la fille la plus populaire du collège, lui fait remarquer que sa boucle d’oreille rose est vraiment très belle.
Mia lui explique qu’elle a perdu l’autre. Mais ce n’est pas un problème pour Anaïs qui lui demande de la lui prêter.
Très rapidement, ce bijou à l’oreille d’Anaïs fait des émules et les autres filles veulent elles aussi porter une boucle d’oreille rose, quelle qu’en soit la matière.
À leur tour, ce sont les mères et les grands-mères qui désirent posséder cette boucle d’oreille rose.
Mais cet objet, qui aurait dû rester un simple artifice, devient un signe de ralliement.
Gare à celles, peu importe leur âge, qui ont décidé de ne pas en porter une, elles ne font désormais plus partie de la vie du village.
Comment un objet, aussi insignifiant qu’une boucle d’oreille, peut devenir un signe d’unité si on le porte, ou "ostracisant" si on a décidé de ne pas suivre les autres ?
Avec cette histoire, abordable dès l’école primaire, les autrices Séraphine Menu et Sylvie Serprix montrent et démontent le mécanisme de l’adhésion à un groupe et de la mise à l’écart de ceux qui sont différents ou veulent penser différemment.
Elles sont parties d’un geste anodin, voire insignifiant, le prêt d’une boucle d’oreille afin d’en faire un signe d'adhésion à une personne, ici une élève reconnue dans son collège.
Mais cette boucle d’oreille pourrait tout aussi bien être des idées nauséabondes et celui qui les propage un leader politique.
Méfiez-vous donc du choix d’un scénario et d’un dessin a priori simples parce qu’ils sont en réalité beaucoup plus judicieux qu’il n’y paraît. Et c’est ce qui fait la force de cet album.
Comment d'un petit accessoire esthétique (une simple boucle d'oreille rose, même pas une paire...), la vie de tout un village bascule progressivement mais sûrement dans une dérive sectaire un poil totalitaire. Ça fait froid dans le dos...
Heureusement, la Résistance s'organise et regagne des points, en touchant les esprits sur la perte de liberté.
Lecture intéressante, mais dont la portée perd de l'écho de par sa futilité initiale (je trouve).
Ne vous fiez pas à la souplesse de la couverture, à la superficialité du titre ou à l’innocence de la typographie manuscrite. Cet album cache bien son jeu.
Un beau jour d’automne, Mia prêta une boucle d’oreille à Anaïs, la plus jolie fille du village. “C’était un geste simple. Inoffensif. Pourtant, ce fut ce premier balancement de la boucle à son oreille qui changea tout.” Très vite, le bijou devint tendance. Une vague rose se répandit dans le collège, puis dans chaque rue et dans chaque maison. Des femmes de tout âge arboraient fièrement les perles roses, autant de “petits points brillants comme autant de saumons remontant la rivière.”
Au printemps, celles qui revendiquaient l’objet, surnommées “les étoiles”, imposèrent des obligations de plus en plus strictes : jeter les autres bijoux, porter un chignon bien sage, s’habiller en noir, oublier le maquillage. Celles qui au contraire refusaient d’être des moutons - ou des saumons - furent stigmatisées, leurs familles interdites de marché, de restaurant, de café.
C’est ainsi qu’insidieusement, à partir d’un détail arbitraire, un système totalitaire vit le jour : une norme imposée, des contraintes jusque dans l’intimité, le refus de toute opposition.
Cet album est une fable, une parabole, que sais-je. Certains dessins ressemblent à des peintures, en pleine page, certaines répliques à de la poésie - “Le vent emportait les secrets qu’elles se glissaient au creux de l’oreille” -, et l’histoire… à une mise en garde.
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