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Une jeune femme, Lila K., fragile et volontaire, raconte son histoire.
Un jour, des hommes en noir l'ont brutalement arrachée à sa mère, et conduite dans un Centre, mi-pensionnat mi-prison, où on l'a prise en charge. Surdouée, asociale, Lila a tout oublié de sa vie antérieure. Son obsession : retrouver sa mère, recouvrer sa mémoire perdue. Commence alors pour elle un chaotique apprentissage, au sein d'un univers étrange dans lequel les livres n'ont plus droit de cité...
Nous sommes dans les années 2100. C'est donc un décor futuriste que nous offre l'auteur, avec des faux hommes, des automates, des immeubles de plus de 100 étages, un Paris divisé (l'intra-muros et la zone) et l'interdiction de lire un livre, l'encre se révélant mortelle. Tout est filmé et les personnes sont très surveillées médicalement.
On nous raconte l'histoire de Lila, arrachée des bras de sa mère quand elle était enfant. Elle était effectivement maltraitée (au plus haut point...). Elle va devoir réapprendre à vivre dans un foyer : apprendre à marcher, à se nourrir, à parler. Elle y fera la rencontre d'un homme extraordinaire, un psy qui lui fera découvrir le monde des livres. Elle aura aussi grâce à lui le courage d'aller jusqu'au bout : devenir une petite fille tranquille et sage dans l'espoir de sortir de ce foyer à 18 ans pour retrouver sa mère et tenter d'avoir une explication. A sa sortie, elle va redoubler de finesse pour obtenir des informations sur celle-ci.
Un livre passionnant que j'ai dévoré.
Lila, a été arrachée à sa mère et placée dans un centre. Enfant surdouée, elle va vouloir envers et contre tous retrouver cette mère qu’on lui a enlevée. Certains personnages qu’elle va croiser vont l’aider dans sa quête impossible.
La ballade de Lila K est un roman fort. On suit avec beaucoup d’intérêt l’histoire de Lila dans une société du futur à la fois déshumanisante et terrifiante. Cet univers ultra sécuritaire n’est peut-être pas très éloigné de ce qui déjà se passe dans certaines grandes villes.
Pourtant, le parcours de cette héroïne reste émouvant. Le suspense est bien entretenu. Le lien maternel est aussi traité avec beaucoup de délicatesse et le pardon devient une condition essentielle à la construction de soi.
Et même si dans l’avenir, les livres doivent disparaitre, il restera toujours le lecteur pour s’en souvenir.
❤️ Décidément, cette auteure entend nous secouer les neurones et bousculer un peu les structures classiques du roman : après les pierres tombales, voici La ballade de Lila K qui recèle bien des surprises déroutantes.
À commencer par le titre puisqu’il n’y a pas de point après le ‘K’, ce n’est pas une initiale, et surtout puisque Lila essaie de prendre son envol avec deux ‘L’ et ne nous convie pas à une promenade mais bien à écouter la complainte de sa vie.
À suivre par la forme du récit : une dystopie où 2090 serait le résultat d'une opération croisée entre 1984 et 451. Mais on aurait bien tort de s'arrêter à cette arithmétique réductrice : le propos n'est pas de nous décrire un monde orwellien de plus et l'on est bien loin d'un bouquin de SF à l'ancienne mode.
Il faudra même quelques chapitres avant de réaliser qu'on n'est pas exactement en 2014 : cette petite liberté permet juste à Blandine Le Callet de nous plonger non pas dans un futur improbable mais bien dans les travers les plus redoutables de notre monde bien actuel.
Lila est toute jeune lorsqu'elle est enlevée à sa mère et internée dans un centre de ré-éducation.
[…] – Quand tu es arrivée ici, il y a quatre ans, on ne nous a communiqué aucune information concernant ta maman. Ni son nom, ni son âge, ni même une photo. Je ne sais pas ce qu’elle est devenue, Lila. Je suis désolé.
– Vous ne savez rien ! Il a secoué la tête avec tristesse.
– Quelques semaines après ton arrivée, on nous a informés que ta mère venait d’être déchue de ses droits maternels. C’est tout ce que l’on sait.
Sans plus d'explications, du fait de son isolement, à la fois souhaité et forcé (elle souffre de divers traumatismes dont une forte agoraphobie), ce n'est que peu à peu, par petites touches successives, que l'on découvre le paysage : le monde orwellien qui l'entoure, la maltraitance dont elle semble avoir été victime, d'autres ombres à éclaircir, d'autres mystères à percer, ... c'est presqu'un polar.
L'auteure évite judicieusement tout infantilisme : en dépit de son jeune âge, Lila parle, jure, cogne et pense comme une adulte, ça nous va bien et cela sert le sérieux du propos qui tient plus du conte philosophique que du récit initiatique.
Enfermée et isolée contre son gré, arrachée de force à sa mère, totalement inadaptée aux règles kafkaïennes qui semblent régir le monde inhumain hors des murs du ‘Centre’, ... Lila va-t-elle échapper à son sort, va-t-elle pouvoir se révolter et prendre en main son destin, retrouver sa mère, dépasser ses peurs et affronter ses propres monstres dans le placard ?
Tout au long du difficile apprentissage de Lila (au long de la bal[l]ade ...) on découvre en même temps qu'elle, le monde auquel elle va devoir s'adapter : pression sociale, grossesse conditionnée, vidéo-surveillance permanente, sexualité normalisée, prohibition hygiénique, eugénisme assurantiel, ... un monde à la recherche de toujours plus de conformité et de normalité, un monde où un mur nous sépare des déviants de la ‘zone’, un monde qui de toute évidence n'a rien à voir avec le notre, fort heureusement.
[…] – Qu’est-ce que vous comptez faire de moi, exactement ?
– Te rendre plus conforme. Plus banale, si tu préfères.
– Oh oui, Fernand, banale, je préfère : c’est tellement plus enthousiasmant ! Il a feint de ne pas remarquer l’ironie.
[…] À compter de ce jour, j’ai suivi son programme. Je me suis appliquée à devenir – du moins, en apparence – la fille normale et terne qu’il voulait que je sois. Ça n’a pas été simple. Je partais de très loin ; les efforts à fournir étaient considérables.
[…] À presque dix-sept ans, j’étais en mesure de singer parfaitement une personne normale. Je me coiffais chaque matin. Je ne dormais plus sous mon lit.
Mais on l'a dit, ce n'est pas un nième bouquin de SF et tout cela n'est que le décor volontairement un peu flou planté par Blandine Le Callet pour nous raconter le cheminement de sa Lila, à la recherche de son passé et de sa mère : cette Lila est une sacrée trouvaille, un personnage au cœur du roman (qui fait le roman), un personnage émouvant et passionnant, très attachant de la première à la dernière page.
Ajoutons que l'écriture de cette auteure est toujours aussi claire et limpide : une prose fluide et élégante, qui va tranquillement à l'essentiel, sans les affèteries et les coquetteries dont sont parfois coutumiers nos auteurs français.
Et puis aussi, il y a ces propos étranges et inquiétants sur les livres désormais numérisés dans le monde de Lila où un ‘vrai’ livre papier représente un trésor interdit.
[…] – Regarde bien, Lila. J’ai soudain vu le livre s’ouvrir entre ses mains, éclater en feuillets, minces, souples et mobiles. C’était comme une fleur brutalement éclose, un oiseau qui déploie ses ailes.
– Ça t’en bouche un coin, n’est-ce pas ? Je n’ai pas répondu. Je regardais ses gros doigts qui feuilletaient les pages, couvertes de signes noirs et de taches colorées.
– Eh bien, tu as perdu ta langue ?
– Comment dites-vous que ça s’appelle ?
– Un livre. C’est ce qu’on avait, avant les grammabooks.
– Et… qu’est-ce qu’il y a écrit là-dedans ?
– Cela dépend du livre. J’ai ouvert des yeux ronds. Je n’y comprenais rien.
– Laisse-moi t’expliquer : tu vois, avec un grammabook, on n’a qu’un écran vierge sur lequel vient s’inscrire le texte de ton choix. Un livre, lui, est composé de pages imprimées. Une fois que le texte est là, on ne peut plus rien changer. Les mots sont incrustés à la surface. Tiens, touche. J’ai posé la main sur la feuille. J’ai palpé, puis j’ai gratté les lettres, légèrement, de l’index. M. Kauffmann disait vrai : elles étaient comme prises dans la matière.
– Ça ne peut pas s’effacer ?
– Non, c’est inamovible. Indélébile. Là réside tout l’intérêt : avec le livre, tu possèdes le texte. Tu le possèdes vraiment. Il reste avec toi, sans que personne ne puisse le modifier à ton insu. Par les temps qui courent, ce n’est pas un mince avantage, crois-moi, a-t-il ajouté à voix basse. Ex libris veritas, fillette. La vérité sort des livres. Souviens-toi de ça : Ex libris veritas.
[…] Maintenant que je prenais le temps de comparer chaque article avec ce qu’il en restait après sa numérisation, je me rendais bien compte qu’il y avait un problème. Trop de coupes, parfois si pernicieuses qu’elles en arrivaient à inverser le sens du propos, ou à le rendre totalement incompréhensible.
Des propos inquiétants sur la numérisation et le contrôle qu’elle pourrait donner.
Ironie du roman, c’est à la TGB, la Très Grande Bibliothèque que se pratiquent ces coupes normalisatrices ! Quand on a suivi il y a quelques années la résistance acharnée de son ancien responsable (Jean-Noël Jeanneray) tout cela ne manque pas de sel !
Et puisqu’on a lu évidemment le livre de Blandine Le Callet sur notre liseuse électronique, on se demande inquiet, s’il ne nous faudrait pas acquérir sans tarder la version ‘papier’, histoire de vérifier qu’on n’a pas eu entre les mains une version expurgée …
Pour celles et ceux qui aiment les mères et les livres.
Un livre surprenant, roman d'anticipation bien étrange sur une fille qui cherche à retrouver sa mère dans ce qui semble être un régime totalitaire... Pas trop accroché mais terminé qd même!
J’avais beaucoup aimé “Une pièce montée” le précédent roman de Blandine Le Callet, un roman caustique et savoureux sur le thème du mariage et les conventions et pesanteurs d’une certaine société bourgeoise.
Ici on n’est plus du tout dans le même registre, il s’agit d’un roman d’anticipation, selon les dires de l’auteur elle s’est contentée de pousser à l’extrême les tendances de la société actuelle et je vous assure que le résultat vaut le détour, ne serait-ce que pour y réfléchir et éviter peut-être d’en arriver là... Rien d’extraordinaire pourtant ce n’est pas de la science-fiction, c’en est d’autant plus glaçant... La ballade de LiLa K est un extraordinaire portrait d’enfant d’abord, de jeune fille ensuite, terriblement attachante qui lutte pour ne pas se laisser formater et découvrir ses origines, aidée par quelques personnages attachants eux aussi. Il faut lire ce livre, difficile d’en parler sans trop dévoiler et comme Véronique ou Aifelle ou Kathel je ne peux que vous inciter à découvrir ce petit bijou.
C’est Lila qui raconte son histoire, enlevée à sa mère pour être amené au Centre, mi pensionnat, mi prison dont elle ne sortira qu’à sa majorité. Surdouée, asociale, polytraumatisée, elle ne sait plus ni marcher, ni parler, elle n’a qu’une obsession, retrouver sa mère et sa mémoire perdue. Commence alors pour elle un chaotique apprentissage au sein d’un univers ultrasécurisé où les livres n’ont plus droit de cité...
On découvre avec elle au fur et à mesure de ses découvertes, son histoire...Impossible de vous en dire plus sans trop en dire... une petite musique qui ne s’arrêtera pas de sitôt dans votre esprit, je vous l’affirme !
Une quête d'amour entre une fille et sa maman. Malgré le drame, Lila cherche dans ses souvenirs l'amour de sa maman, persuadée que celle ci l'a toujours aimé. Un roman profond et touchant
Un livre difficilement supportable, on étouffe!
Années 2090. Lila est retirée à sa mère. Après des années de maltraitance, elle doit tout réapprendre : parler, manger, vivre. Elle se reconstruit peu à peu dans le « Centre », parangon d'une société hygiéniste, et n'a qu'une seule idée en tête : retrouver sa mère et comprendre. Comprendre comment le sentiment d'amour se mêle aux douleurs subites.
C'est douloureux, révoltant, émouvant. Mais surtout, captivant.
Une seule et unique voix : celle de Lila K. Lila qui nous révolte et nous fait souffrir dans la scène d'ouverture – qui sont ces gens qui lui enlèvent sa mère bien-aimée ?, qui nous fait douter et chercher des raisons à l’inacceptable...
Lila nous touche, nous agace, mais nous entraîne surtout dans ses difficultés à vivre, à se défaire de ce passé par ses rencontres lumineuses et ses perspectives de futur.
Un livre sur la résistance – résistance face à son passé et à l'avenir incertain, résistance face à une société excessivement policée – à découvrir !
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