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Lorsque la mère et l'enfant se rencontrent, elles ne se connaissent pas. Elles sont étrangères l'une à l'autre. Mais ce premier rendez-vous, dans un orphelinat ukrainien, est aussi bouleversant qu'une naissance. Avant ce premier regard, il y aura eu des années d'attente, des tonnes de formalités à remplir, une enquête approfondie, toutes les étapes fastidieuses d'une demande d'adoption, espoirs et découragements compris. Lorsque la narratrice découvre celle qui deviendra sa fille, celle-ci a trois ans. Abandonnée à la naissance dans une rue glaciale, son état est désespéré puis lentement s'améliore. Rien ne permet de dire d'où elle vient. Elle est seulement une enfant trouvée. Mais la force de vie dont elle fait preuve force son destin. Après de longs mois sans tendresse, passés dans la plus grande solitude, sa vie bascule ce jour-là et elle devient en un instant, une petite fille aimée et choyée.
Mais les choses sont-elles si simples ? Comment vit-on privé d'une partie de son histoire et comment combler ces manques sans qu'il en reste pour toujours quelque chose d'inconsolable ?
La vie seule peut répondre. Si elle est toujours un pari, il est quelquefois plus risqué que d'autres. Karina a grandi. Comme toutes les adolescentes de son âge, sa vie est faite de rêves et de questions.
Karina Sokolova est son histoire. Il est aussi l'histoire d'une relation mère fille exceptionnelle, sorte de chemin d'amour où chacune apporte à l'autre ce qui lui manque.
Karina Sokolova...C'est ainsi qu'une policière ukrainienne a baptisé le bébé qu'elle a trouvé un jour, presque mort dans une rue enneigée de Kiev. Karina a survécu à ce début de vie difficile, elle a grandi pendant trois ans dans un orphelinat jusqu'à ce qu'Anne Clancier, munie de tous les agréments, documents officiels et autorisations en tout genre, vienne la chercher pour faire d'elle Karina Clancier, sa fille unique et chérie. Au fil du temps, elles se sont apprivoisées, adoptées. La petite fille silencieuse est devenue une bavarde impénitente, un lutin joyeux, puis une adolescente parfois exaspérée par cette mère qu'elle aime tant. Et la célibataire indépendante et intrépide est devenue une maman, parfois dépassée, souvent inquiète, mais toujours heureuse. Bon an, mal an, elles sont surmonté les épreuves, les obstacles, les crises, les préjugés pour ne retenir que les fous rires, les découvertes, les voyages, l'amour. La maman biologique de Karina et ses trois premières années à l'orphelinat resteront toujours un blanc dans l'histoire de sa vie, un vide que rien ne saurait combler mais pour la suite, pour ce départ à zéro dont elle est si friande, il y aura un livre, ce livre écrit avec le cœur. Et si Karina déteste lire, si elle lève les yeux au ciel quand sa mère l'incite à le faire, sans doute en sera-t-il tout autrement pour celui-ci...
Une magnifique déclaration d'amour d'une mère à sa fille. Et peu importe qu'elles ne soient pas liées par le sang, c'est le même sentiment qui prend toute la place dans un cœur de maman, ce sont les mêmes inquiétudes, les mêmes joies, le même bonheur. Si Anne Clancier s'adresse à Karina pour lui raconter l'histoire de leur rencontre et de leur vie commune, son message n'en est pas moins universel et chaque mère, qu'elle soit adoptive ou naturelle, y reconnaîtra ses espoirs, ses erreurs, ses souffrances, ses petites déceptions et ses grands moments de pleine satisfaction.
Un livre qui vibre de l'éclat de son héroïne, extraordinaire petite survivante et de la chaleur de l'amour mère-fille. Emouvant et drôle, juste et sincère, ce témoignage transmet de la joie et de l'espoir, de l'optimisme et de la générosité.
“Carnets d’une adoption” aurait pu être un sous-titre. Ce roman raconte tous les obstacles qu’a surmontés une petite fille recueillie bébé en plein hiver dans un orphelinat ukrainien pour s’accrocher à la vie, s’adapter à son nouveau destin France et à un cadre administratif et scolaire parfois trop rigide et peu adapté aux histoires personnelles de ces enfants qui ont déjà traversé plusieurs frontières et cultures dans leur petite vie. Un livre qui dit aussi la difficile démarche d'une mère célibataire qui se lance dans l’aventure de l’adoption et doit tracer son chemin seule, au-delà des préjugés, des normes et des obstacles qui définissent les canons (désormais étriqués) de la famille dans nos sociétés et nos représentations occidentales. Le thème est touchant, la double histoire de cette petite fille et de cette femme admirable, mais j’aurais personnellement aimé un style plus littéraire, moins témoignage.
C'est l'histoire d'une rencontre, d'un cheminement, d'un apprivoisement. D'un échange aussi, un échange fascinant et exceptionnel entre une mère et sa fille, chacune offrant à l'autre très exactement ce qui lui manquait jusqu'alors : l'amour en partage. Tout commence entre elles dans un orphelinat, à Kiev, après d'innombrables, interminables et affreusement compliquées démarches accomplies par la mère – la narratrice. "Pourquoi tu m'as adoptée ?" demandera Karina quelques années plus tard. "Parce que tu n'avais pas de maman pour s'occuper de toi et que je n'avais pas de petite fille." répondra la mère. Et bien plus encore. "Si j'ai adopté un enfant, c'est parce que je l'ai voulu plus que tout, parce que c'était mon destin, l'œuvre que je devais laisser sur cette terre. Cela a toujours été une évidence." Aucun regret de ne pas avoir "d'enfant biologique avec [ses] gènes." Juste, parfois, parce que tout est long, lent et semé d'embûches, "le découragement, l'incompréhension : on ne demande rien aux parents biologiques, alors pourquoi ?"
"Pourquoi trois ans ? Pourquoi cette éternité ?" Pourquoi laisse-t-on des enfants si petits, si seuls, si en demande d'amour attendre aussi longtemps, sans sourire et sans réponse, pour des questions administratives ? Le parcours d'adoption est compliqué et tellement long, ce n'est pas le temps de réflexion qui manque. "Même avec beaucoup de chance, des années et des années de procédure s'empilent, des années de formalités absurdes et répétitives, des années d'attente entre l'obtention de l'agrément, et tout le reste après. De très longues années, pour se préparer. Et au moment fatidique, la peur quand même, l'impression de n'avoir réfléchi à rien, de sauter dans le vide." Et puis, le oui, finalement évident. "Après ce livre, je n'ai plus jamais eu peur pour moi. Toujours pour toi. Après ce oui, je n'ai plus jamais été seule." Malgré les difficultés d'approche, de communication des débuts, quelque chose d'instinctif se joue entre la mère et la fille. "Un dialogue silencieux", intense, unique. "Notre rencontre était inscrite dans mon destin et dans le tien. Ta rage de vivre et ma fierté ont fait le reste. Nous sommes des résilientes et rien ne nous est impossible."
Après la rencontre, la première approche, vient enfin le temps de repartir ensemble – prendre l'avion, pour la première fois, il y en aura tant d'autres, ensuite... "Un pas en avant. Plus rien ne pouvait nous arriver." Petit à petit, les gestes de tendresse apparaissent, les premiers mots aussi, de plus en plus de mots, la petite fille mutique, rassurée, confortée, devient bavarde et exubérante. Mais si le cœur d'une mère est infiniment accueillant, le système scolaire, lui se révèle curieusement inhospitalier, intolérant, borné, stupide. Il faut s'adapter encore, toujours, trouver d'autres solutions, expliquer, se battre, sans cesse. L'avenir est toujours angoissant, et impose tant de questions, bien légitimes et compréhensibles. "Ton monde n'est bâti que d'incertitudes. Un passé inconnu, un futur indéchiffrable, tu as des raisons d'être anxieuse. Cela passera avec le temps, avec la vie heureuse, avec la vie remplie.Bien sûr que cela passera." Mais il faudra encore beaucoup de tendresse, de présence, de ré-assurance, plus encore que pour tout autre enfant. "Je dois être là si un jour tu as besoin de moi. Rester pour toi, le plus longtemps possible, un filet de sécurité. Tu as suffisamment joué les équilibristes sans filet, à l'aube de ta vie. Je dois être indestructible."
Dans ce livre qualifié de « roman », "tout est vrai sans que rien ne soit exact". Karina Sokolova est un récit qui rend compte d'une histoire personnelle, avec toute la pudeur , la délicatesse et la subtilité que permet le filtre de la littérature. C'est à fois aussi un témoignage et un cadeau, celui d'une mère à sa fille adoptive, qui voudrait pouvoir tout lui raconter, lui offrir tous les souvenirs qui pourraient lui manquer. C'est surtout une magnifique et bouleversante déclaration d'amour à sa fille, toute en retenue et en nuances et par là même tellement plus forte, intense et touchante. "Quand tu ne faisais pas encore partie de mon existence, le monde n'avait pas les couleurs qu'il a revêtues depuis. Il était plus petit, moins pétillant." Les mots d'Agnès Clancier, d'une finesse, d'une élégance et d'une justesse rares, disent ce que chaque parent voudrait exprimer à son enfant, plus encore peut-être lorsque l'on a du temps d'amour à rattraper.
"À moi aussi, elles manquent, ces trois années que le destin nous a volées. Je pense à tout ce dont tu avais besoin, que tu n'as pas eu, que je n'ai pas pu te donner. À tous ces souvenirs en moins. Nous avons vécu à vive allure, depuis, pour rattraper le temps perdu, mais le temps perdu ne se rattrape pas, ces premières années de ta vie nous manqueront toujours. Le passé est ce qu'il est. Fait de miracles et de mystères. C'est ton histoire. Elle a fait de toi la magnifique personne que tu es. Il n'y a rien à changer."
Je dois dire que j'avais, à la lecture des premières pages, quelques a priori. Encore un roman autobiographique sur la famille, encore des moments intimes livrés en pâture au lecteur...
A ma grande surprise, j'ai bien aimé. Agnès Clancier nous raconte l'adoption de sa fille Karine, de leur première rencontre en Ukraine jusqu'à aujourd'hui, Karina adolescente.
C'set un sacré numéro, cette Karina ! Elle est très intelligente, fine observatrice du monde dans lequel elle évolue dès son plus jeune âge. On suit le récit des vies de la mère et de la fille sans s'en apercevoir. C'est fluide et simple. Ce qui est appréciable aussi, c'est que jamais l'auteure ne tombe dans le pathos (même dans les passages concernant l'orphelinat en Ukraine), jamais elle ne livre tout de l'intime.
Ce n'est pas un sujet facile, l'adoption. Combien de livres, de reportages, de films, de séries ont utilisé ce thème. Et pourtant, je n'y ai retrouvé aucun poncif.
Par contre, j'ai trouvé irritante l'attitude des Français du roman. A l'école, les maîtresses prises par le temps qui veulent laisser tomber Karina, la famille proche qui fait la différence entre les enfants de sang et l'enfant adoptée. Nous, Français, avons vraiment une haute idée de nous-même et sommes bien les premiers à juger sans rien savoir. Pas cool. Heureusement, il y a quand même des personnes bien dans leur entourage.
Une histoire d'amour bouleversante. Celui d'une mère pour une petite fille et d'une petite fille pour sa mère.
Elles vont grandir ensemble.
Petite Ukrainienne, ayant vécu dans un orphelinat pendant 3 ans et qui va découvrir ce qu'est l'amour d'une mère et une vraie vie.
Bien sûr il y aura les difficultés à surmonter, particulièrement celles de l'école française où il y a si peu de place pour la différence...
Elles vont se « réparer » l'une l'autre. Cette vie qui gagne à chaque étape est décrite avec beaucoup de délicatesse, de tendresse.
L'auteur est une maman attentive et qui se construit en même temps que sa fille, la famille est absente, mais la famille de cœur est là, bien présente.
La narration est sublime, elle fait penser à ses tapisseries d' Aubusson minutieuses et colorées.
Lumineux, tendre et réparateur.
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