"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Après les années d'apprentissage et les premiers succès, c'est l'homme mûr que ce 4e tome du Journal nous découvre : Richard Millet continue son exploration intérieure en déroulant la période la plus prestigieuse de l'écrivain dont tous les livres sont désormais publiés chez Gallimard et qui entre au comité de lecture de cette maison. Mais ces années (2003-2011) ne sont pas les plus heureuses, puisqu'il ne croit pas à ces prestiges et que sa lucidité donne au contraire à son regard sur les cuisines de la pauvre littérature dont notre siècle est capable une acuité qui lui sera fatale. « Depuis le début, élu au comité, cela ne semble être qu'un malentendu. » Il verra son « sentiment de la langue » se changer en malaise et sa répugnance à l'égard du milieu éditorial parisien mener à sa fatale éviction. « L'anecdote a, dans mes cahiers, une valeur politique », écrit-il et ici en effet, « chez Gallimard », c'est « la banque centrale » qui produit elle-même la « fausse monnaie ».
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