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Hopi est un tigre en peluche anthropomorphisé, un robot-nounou comme il en existe tant d'autres. Il n'en avait pas vraiment conscience avant de découvrir une boîte rangée dans le grenier. Celle dans laquelle il est arrivé lorsqu'il a été acheté des années auparavant, celle dans laquelle il sera jeté une fois que l'enfant dont il s'occupe, Ezra Reinhart, huit ans, n'aura plus besoin de nounou. Tandis que Hopi réfléchit à son avenir soudain incertain, les robots commencent à se révolter, bien décidés à éradiquer l'Humanité qui les tient en esclavage. Pour les parents d'Ezra, qui se croient à l'abri dans leur petite communauté fermée, cette rébellion n'est qu'un spectacle de plus à la télé. Pour Hopi, elle le met face à la plus difficile des alternatives : rejoindre le camp des robots et se battre pour sa propre liberté... ou escorter Ezra en lieu sûr, à travers le paysage infernal d'un monde en guerre. Avec Jour Zéro, C. Robert Cargill retourne à l'univers de son précédemment roman, Un océan de rouille et nous raconte le dernier jour de l'Humanité avec le punch texan qui le caractérise. C. Robert Cargill est un scénariste reconnu, un écrivain respecté et un critique de film culte. Il a travaillé comme scénariste sur Sinister 1 & 2 (2012, 2015), Dr Strange (2016) et Black Phone (2022).
Hopi est un nounoubot, un genre de doudou-tigre-nounou-robot anthropomorphisé. Il est la nounou de Ezra, mesure un mètre trente comme lui, est totalement craquant car recouvert d'une fourrure très douce. Et c'est lui le narrateur de cette histoire. Dès les premières lignes il nous parle du premier jour de la fin du monde, provoquée par les humains. Ben oui, qui d'autre ?...
Les Nounoubots discutent devant l'école en attendant la sortie des enfants. Ils se racontent les enfants qu'ils ont élevés, aimés, jusqu'au jours où ceux-ci ont grandi et n'ont plus eu besoin d'eux. Donc on les a éteints jusqu'au prochain enfant dont ils auraient à s'occuper. Et ça, Hopi ne le veut pas. Il ne supporte pas cette idée, car il aime Ezra, il aime la famille Reinhart. Alors comment eux pourraient-ils ne pas l'aimer en retour et ne plus en avoir besoin un jour ?
Eh bien vous savez quoi ? Ça m'a fait de la peine tous ces robots tristes. L'écriture est belle et les sentiments tellement bien décrits... D'ailleurs il y a toutes sortes de robots, pas que nounous, telle Ariane, la domestique de la famille Reinhart depuis au moins trente ans.
En réalité, ce monde c'est un peu le même bordel que le nôtre, mais encore plus désœuvré. La haine et le racisme se sont déplacés envers les robots qui volent le travail des humains. Le monde a évolué mais n'est pas devenu plus intelligent ni meilleur. Jusqu'au jour où il y a eu le projet de l'émancipation des IA par le Congrès, la révolte des IA, qui évoque par certains aspects le sort des esclaves, transposé au futur.
Les ambitions de l'humanité, l'informatique, la robotique, puis l'intelligence artificielle, tout cela nous est raconté par Hopi. Ça semble vertigineux et totalement flippant, pourtant nous y sommes déjà. Un grain de sable vient enrayer la machine, les fondements de la société. Un sentiment d'injustice ressenti avec amertume par les robots, un attentat contre eux et tout dérape... Rien ne sera plus jamais comme avant. Quand une poignée de connards gavés de religion et pleins de haine font basculer le monde dans autre chose, de totalement terrifiant... et c'est la guerre totale dans le but d'éradiquer l'humanité.
Pour Hopi, le déclic vient du sentiment qu'il est moins qu'un chien pour les Reinhart, lui qui croyait faire partie de la famille, il se rend compte qu'il est prescriptible. Mais il ne peut s'empêcher de s'interroger sur ses sentiments. Sont-ils devenus réels ou bien ne sont-ils qu'un programme informatique ?
J'ai adoré l'écriture débridée et rock'n roll qui rend les personnages et certains moments désopilants, les robots attachants et drôles, pour certains, mais surtout tellement humains. Des robots qui pensent et ont des sentiments, cette histoire m'a évoqué un mixte de I Robot, Terminator et Blade Runner et j'ai trouvé que c'était une vraie belle réussite. Et puis j'ai adoré le contraste entre l'apparence de Hopi, tout fluffy et choupinou qui a la faculté de se métamorphoser en warrior impitoyable, vraie machine de guerre en mode commando, qui là m'a évoqué Gizmo se transformant en Rambo face aux méchants Gremlins.
C'est plein d'action, de danger, de suspense, de haine, de vengeance, d'abnégation, d'amour. C'est captivant. Ce roman de fin du monde m'a happée, totalement. C'est un roman qui se gobe tout cru.
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