"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ivan quitte la banlieue anarchique de Moscou, son logement de fonction et sa vie de famille pour un séjour record de 400 jours dans l'espace à bord de la station Mir. Quand il reviendra, il sera un héros de l'Union soviétique.
Sanglé dans son scaphandre, il décolle. Dans l'espace, il éprouve son corps sans appui, le sang trop lourd, les chairs malmenées. Il découvre la vie en apesanteur et les mouvements d'une lenteur géologique. La nostalgie le guette. L'attraction terrestre le tenaille, le désir de rentrer le gagne et, plus que tout, tenir Oksana dans ses bras le démange. Depuis combien de temps n'a-t-il pas dansé avec elle ?
Cet ouvrage a reçu le prix Amerigo Vespucci Indéniablement magique. Françoise Feuillet - Avantages De la haute voltige. Clémentine Goldszal - ELLE
Une aventure spatiale passionnante. En 1991, Ivan, cosmonaute et médecin part vivre à bord de la station spatiale MIR avec l’objectif d’y séjourner plus d’un an. Il y côtoie successivement trois tandems de cosmonautes : Vicktor et Nicolaï, Georgyi et Nikita et enfin avec Sacha et Bogdan. Les aspects techniques de la mission sont décrits avec beaucoup de détails qui prouvent le soin qu’a pris l’auteur à sa recherche documentaire. Les aspects humains, physiques et psychologiques sont également bien développés et enrobés d’une belle enveloppe romanesque qui rend la lecture très agréable.
1991, Ça y est, Yvan avec deux astronautes décolles de Baïkonour direction l’orbite qui leur permet de tourner autour de la terre. Il a passé tous les tests et voilà, il est parti pour quatre cents jours. Il pourrait être le premier homme à avoir été en apesanteur si longtemps.
Yvan, Viktor et Nikolaï vivent en vase clos. Les notions haut, bas n’existent plus, ils doivent regarder d’où vient la lumière pour savoir où est le haut. La cohabitation n’est pas aisée, des conflits larvés naissent. Seule la technique a droit de cité à bord, Ivan ne se sent pas à sa place. Il va même jusqu’à jouer à un jeu idiot rebondir contre les parois de la station, il pourrait aller jusqu’à ouvrir une voie d'air, quelque chose en lui l'empêche de s’arrêter. Seul Viktor saura.
Le trio change, Viktor et Nicolaï laissent la place à Nikita et Golbaev. Dans un des sacs, le service d’hygiène mentale a déposé une cassette vidéo pour van…. Un film érotique et ou porno
Orbite 3954, il sort de la station avec Nikita la trouille au ventre. Entre eux naît une fraternité, peut-être la même que les soldats juste avant un combat « Ivan pusse davantage, aperçoit autour de lui une nuée de petits objets happés par le vide qui affluent vers l’ouverture : rondelles, sangles,crayons… La clarté de l’étoile l’éblouit. Il vérifie la solidité des câbles, se plaque contre les barreaux de l’échelle. « Alors qu’il est en chute libre depuis des mois, il est pris de vertige. Sous les chaussons, la Terre défile à une vitesse ahurissante. Il ne la percevait pas ainsi à travers le hublot… Il n’y a plus de fond contre lequel s’écraser. »Autour de lui, le silence, l’absence de bruit et, plus tard, la tentation de l’ultime.
A l’intérieur de Mir, l’entente entre les trois hommes s’affirme. Est-ce Ivan qui « s’humanisent » ? Est-ce le passage à vide qu’il a connu ? Enfin bref, il se sent bien dans le trio.
Troisième changement d’équipage. Sacha et Bogdan prennent la place de Nikita et Golbaev. Sacha est une femme. Pas facile la promiscuité avec une femme dans un si petit endroit. Mais tant de choses ont changé depuis sa sortie dans le néant de l’espace.
Depuis son départ, j’ai vu Ivan évoluer, de machine, de questionnement sur lui-même, sa place dans l’habitacle et dans la vie... il passe à l’humain. Il ose être présent. « Ivan sent les mots de son compagnon pénétrer doucement ses défenses, s’introduire en lui comme une lumière paresseuse. Il devine à sa chaleur qu’elle se répand tranquillement, cherche les coins où cureter les ombres. Nikita n’a rien dit méchamment. » Il ose être lui-même.
Une livre dense, une mine de renseignements sur la vie dans l’espace. J’ai ressenti le confinement, la promiscuité, le manque. Très instructif sur la modification de l’homme dans ce milieu hostile.
Une belle découverte restée trop longtemps sur mon étagère.
J’ai découvert un univers totalement inédit (les seules images que j’avais en tête ayant été créé par l’album d’Hergé « On a marché sur la lune »), un monde à l’extérieur du nôtre. Dans ce roman, l’apesanteur est palpable, les contraintes du quotidien, les dangers aussi, rapportés avec précision. Si je n’avais pas a priori d’affinités avec l’espace, Hugo Boris m’en a rendu les acteurs, sous les traits de ses personnages attachants, très sympathiques.
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C'est un livre à lire en ce moment, avant la pandémie, je me demandais comment les astronautes supportaient de vivre ensemble longtemps dans un espace restreint; ou sur les bateaux sans permis pour flotter sur les canaux; je pensais que cela donnait des envies de meurtre...là , à ma grande surprise, je supporte mieux mon mari qu'en temps normal; nous avons chacun notre espace et un jardin.